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gnoys qu'aves bonne affection à proteger et maintenir les drois de mon esglise, de quoi je vous mercye tres humblement. Toute foys aulcuns de mes subgects de Geneve se conspirent par la bourgeoisie qu'ils ont faitte sans moi d'estre portes en vous contre moy et ma jurisdiction connue. Ils m'ont desja donné à congniaistre en effect ainsi que vos sieurs peuvent estre informees. Mais je vous congnoys si tres raisonables que ne voudries maintenir ny soutenir contre lesglise et moy telles gens dequels je n'ay donné occasion aulcune de ce faire. Par quoy vous supplie faire telle conclusion à ceste journee que la révocation de ceste bourgeoisie se face comme j'en ay ferme esperence en vos Seigneurs et que plus àplain entendus par monseigneur l'abbé de saintt Maur mon solliciteur et le porteur mon serviteur. Et attant prie à Dieu vous donner bonnes vies et longues. A Chambery le 26 jour de Mars 1526.

Votre tres humble serviteur
L'eveque de Geneve.

nc feroit rien pour ceux-ci (les Mammelus), et on renvoia les deux parties.

(Manuscrit des Archives.)

Du reste, tous les historiens sont d'accord pour attribuer à l'évêque un rôle double dans les négociations et les démarches provoquées par le traité de combourgeoisie ; il voulait à la fois ménager les citoyens et ne pas indisposer le duc. Balard et Bonivard affirment positivement que les Eidguenots qui signèrent la combourgeoisie avaient présenté aux deux villes des lettres de l'évêque les autorisant à contracter alliance.

MÉMOIRE

DE

M. DE BELLEGARDE

Envoyé du duc de Savoie, Charles III

Relatif à l'audience qu'il a obtenue de l'emperenr Charles à Augsbourg, au sujet des différends du duc avec la ville de Genève.

La plupart des historiens de Genève font mention d'une lettre de l'empereur Charles V, datée d'Augsbourg, 18 novembre 1530, et remise aux magistrats de Genève le 30 novembre par l'entremise de l'évêque Pierre de la Baume, lettre par laquelle l'empereur offrait ses bons offices pour pacifier les différends entre Genève et le duc Charles III. Le 9 décembre, le Conseil des Deux Cents approuva une réponse à la lettre impériale, qui devait être envoyée au nom de la communauté.

Cette correspondance dut être précédée de démarches du duc auprès de l'empereur. Mais jusqu'ici, rien n'était venu nous instruire sur la nature de ces démarches. Aujourd'hui, nous savons parfaitement à quoi nous en tenir à cet égard. M. le professeur Merle d'Aubigné, notre collègue, en recherchant dans les Archives de Turin les pièces qui peuvent intéresser l'histoire de Genève à l'époque de la Réformation, a obtenu communication du mémoire adressé au duc de Savoie par le seigneur de Bellegarde, que ce prince avait chargé de requérir l'intervention de l'empereur dans ses débats avec Genève. C'est ce mémoire que nous reproduisons aujourd'hui, en retranchant seulement quelques paragraphes concernant diverses affaires rentrant dans la mission de l'envoyé ducal, mais ne touchant ni de près ni de loin aux intérêts de Genève.

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Monseigneur le IX® de septembre aryvay en ceste ville de Augspurg et de ce jour mesme parley à monsieur de Monfalconet pour entendre l'heure qu'il playroyt à l'empereur de luy povoyr fere la reverence, et par le dit seigneur de Monfalconet me fit dyre, obstante la grande occupation en quoi il estoyt, que atendisse deux jours, et le jour suyvant des dicts deux jours me trouvant en sa chambre pour luy fere la reverence, me fit aussi dyre, par le dict seigneur de Montfalconet, que pour alhors ne fisse que luy bailler vous lettres et quelles de ma tres redoubtée dame et que incontenant apres me dorroyt audiance, vous asseurant qu'il l'estoyt en tel estre pour non povoyr reduyre les afferes de par deca à ce questoyt plus que raysonnable qu'il l'avuoyt layse et habondone le conseil et advis des hommes pour soy recourrir à nostre seigneur et ce dict mattyn il se confessat et repceut notre seigneur en l'oratoyre de sa riere chambre, disant que puys que le scens des hommes et du monde luy failloyt, qu'il l'esperoyt que la divine prudence luy sceroyt en aide et tousjours dempuys que je suis en ceste ville et pour advant le faysoyt. Il faysoyt fere ausi les dites prestations publiques et secrètes partout, l'ayant mande aynsi le fere en tous les lyeux qu'il savoyt personnes devotes, et au sortir de sa riere chambre aynsi quil avoyt repceu nostre seigneur je luy fis la reverence, et luy ayant fayt vous tres humbles recommandations et de ma dicte dame presentant vous lettres me dist que vinsse lendemayn à son lever, quil moy dorroyt audiance; a quoy ne faillis, et incontenant au mesmes lyeu du jour, devant que luy avoys fait la reverence me demanda de vostre bon pourtemant et de celluy de ma dame sa bonne seur et son nepveu monsieur vostre fils, et luy ayant expose le tout de ce que vous avoyt pleu moy charger et commander mesmant sus la comparessance de la dyete, respondit

que je fusse le bien venu, bien ayse qu'il estoyt d'entendre de vous bonnes novelles et de ce que avyes mande vers luy; et pour ce quil estoyt en si grandes occupations et le ramenant [reste] de tout son conseil et serviteurs, me commandat fayre ung memoyre de ce que verroys estre le plus expediant pour despescher et que le bailliasse au seigneur de Grandvelles, ce que fis aynsi qu'il vous playra voyr par ung double que vous envoye. Et plus tost que du VF de ce moys present nay peuz avoyr response, tant par les grands afferes que le dit seigneur avoyt que ausi pour la grande retardation de despeches que ce fait en ceste court, comme bien scavues despuys Bolongne la ou vous esties vous mesmes, combien aye sept foys puys que suis yci parle à sa mayeste, luy donnant à chesque foys entendre de peus à peus vous afferes et mesmant ceulx concernant au dit memoyre hors celluy que concerne à Ryda du quel à la seconde foys me dist que myeulx et plus à playn en deviserions au lyeu la ou le dit Rida est esperant de il aller en brief. Quant à la dyete, sa mayeste ne entendoyt point que fussies ny demys ny dejecte et que toutefoys elle estoyt toute brolie et rompue ny ayant pas grand espoyr, et long temps il avoyt que les princes de la Germanie l'avoyent mene per temps et longueurs, le remettant de terme à terme quil en estoyt hors despoyr estant en tel estre quil l'avoyt le cerveaux toul trouble combien que si playsoyt à Dieu que le remennant des princes fussent de son opinion mesmant la, que à layde de Dieu quil ne serroyt poynt la crestiente en telle trouble combien qu'il heust pluseurs avertissemens de tous costes et sont les mesmes mots quil luy pleut me user. Et quant à l'avoyr adverti que aves bien voulsu envoye en France, ayant entendu la confirmation des trette fait entre sa mayeste et le Roy trescretien, la rendition et delyvrance de messieurs ses enfans, ausi la venue de la Reyne en France pour ce rejoyr et congratuler espoyr en Dieu du ranfort de l'amytie dentre eulx tant à conservation crestienne que confusion des infideles, me respondit qu'il en estoyt tres aise ayant bien fait. Je luy ai ausi parle tochant le dict et statut qu'il porroyt

fayre pour la conservation du saynt empire et princes dycelluy pour entrerompre les coligations et bourgoixsies tant passes que advenir faictes à trop grand prejudice et consequence dangereuse tant du saynt empire que de susdits seigneurs princes. A quoy me respondit que pour le present il n'estoyt pas temps, considéré qu'il ne povoyt reduyre les princes et aultres de la Germanie quil sont contre la foy, mays yceulx remis, quil lesperoyt en quelle sort que ce fust les reduyre estant en propos delybere de non habandoner ceste heuvre et ne la layser inperfaicte, que apres, luy en donnant advis, il pourvoyroit cognoisant bien estre requis que alhors ne series mis en obly. Je luy fis ausi entendre vostre allee en Savoye et l'occasion dicelle estant bien de cest advis que le plustost que pourries vous en degetter seroyt pour le myeulx.

Sen suyvent les responses que me sont estes faictes du susdict VIo de ce moys tant pour l'empereur propre que pour le commendadeur mayurs Cosmes et le seigneur de Granvelle de la part de sa mayeste sus le memoyre dont envoy susdict double.

Premierement en ce que concerne ceulx de Genesve et leurs privileges, les dits seigneurs Cosmes et Granvelle m'ont respondu que pour non tumber aux dangiers quavies tous temps evite et craynt que nulle partie ny piece de vostre estat se fit et rendit suysse, considéré ausi leur nature quest de se grandir tousjours et selargir, voyant ausi la rebellion en ferme obstination des dicts de Genesve, et que les desesperant tumberoynt à ceste mauldicte erreur la, dont oultre votre dopmage et perde se luy seroyt petite reputacion veuz que le dit Genesve est de lempire aveq vostre estat semblablement; quil ne vouldroyt plus voyr agrandir les dicts Suysses, et le faysant aynsi quay supplie pour vous seroyt le tout mis en desespoyr, veuz que ong les remettroyt entre vous mayns quil estes celluy contre quil il ont fait le tout, mays a trouve aultre expediant et de ce vous en envoys le despesche pour aynsi sil vous playt le suyvre que le dict seigneur empereur leur escript et commande par mande

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