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Fig 7 Evèque de BALE Fig & Abbé de S GALL Fig 9. Ville de S'GALL

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JEAN MESTREZAT

Originaire de Vérone, suivant Aymon', et transplantée d'abord dans le pays de Gex au XIVme siècle, puis à Thonon, en Chablais, dès le XVme, la famille Mestrezat vint s'établir à Genève, au commencement du XVIme 2, dans la personne de trois de ses membres : Denis, qui y fut mis en apprentissage, en 1504, par Henri, son frère aîné, lequel demeura pourtant à Thonon; Hugues, en 1517, recteur de la chapelle de SaintAntoine, dans l'église de la Madeleine; et Léger, habitant de cette dernière paroisse et reçu bourgeois le 13 octobre 1524 5

3

1 Aymon, Synodes nationaux, t. II, p. 525.

Galiffe (J.-A.), Notices généa

logiques sur les familles genevoises; Genève, 1830, t. I, pp. 477-479, représente les Mestrezat comme sortis de Vigone, bourg situé à 2 lieues E.-S.-E. de Pignerol.

• Ibid. Léger Mestrezat quitta Genève, à ce qu'il paraît, au moment de la guerre qu'elle eut à soutenir en 1534 contre le duc de Savoie et, pour ce motif, on ne lui permit pas d'y rester lorsque, deux ans plus tard, il y revint (Voir Regist. du Conseil, 3 à 9 mars 1536). Mais, à Noël 1535, il avait de Lyon, où il séjournait, prêté 20 écus d'or à la Seigneurie (Flournois Extraits des Registres publics, 29 mars 1536) et, en raison des grands services qu'il lui avait rendus à Lyon (Voyez encore R. du Cons. du 9 avril et du 26 mai m. a.), on lui permit de rentrer, en payant 24 écus d'or; de plus, il en prête encore cent le 19 décembre de la même année.

Galiffe, Ubi suprà.

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Cette famille peut se comparer à l'un de ces arbres féconds qui portent des fruits savoureux et abondants jusque dans leurs derniers rameaux. Car, indépendamment des hommes de talent auxquels elle donna le jour, dans les carrières civiles, par ses alliances nombreuses, indépendamment des médecins 1, des jurisconsultes et des magistrats qu'elle produisit dès le commencement 2, elle produisit aussi un nombre proportionnellement assez fort d'ecclésiastiques distingués.

Au premier rang, nous devons tout d'abord mentionner ce JEAN MESTREZAT qui occupa dans l'Église de Paris une si éminente place. Petit-fils de Léger, dont j'ai parlé il y a un instant, et fils d'Amied ou Ami, qui était alors conseiller d'État et devint syndic en 1608, 1612 et 1617, Jean était né en 1592. Il commença ses études à Genève, où nous le voyons inscrit au Livre du Recteur en 1606, comme entré en belleslettres; mais il ne paraît pas qu'il restât longtemps dans cette ville, car on sait qu'il alla continuer ses études à Saumur. Etait-ce que cette académie, tout récemment fondée par Du Plessis-Mornay, jetât alors un plus grand éclat que celle de Genève? Jean Craig, en philosophie, Harmensen et Trochorège, en théologie 3, étaient-ils plus distingués qu'Esaïe Colladon, Jean Diodati ou Théodore Tronchin, à Genève? Nous ne le pensons pas; mais les doctrines calvinistes étaient encore enseignées avec toute leur rigueur dans la petite cité des bords du Léman, et cet Harmensen ou plutôt cet Arminius que nous venons de nommer, d'ailleurs élevé à Genève par Charles Perrot, avait inauguré à Saumur un enseignement moins absolu,

1 Pierre, fils de Domeine, dont nous parlerons plus loin (Voyez Galiffe u. s. p. 483), et François.

2 Ami, dont il est question dans notre texte, quelques lignes plus bas; Domeine, son fils aîné (Galiffe, p. 482), Jean-Louis, fils du past. et prof. Philippe Mestrezat; Abraham, fils de Simon et petit-fils d'Ami (Senebier, Histoire littéraire de Genève, t. II, p. 311 et s.).

* J. Dumont, Histoire de l'Académie de Saumur depuis sa fondation en 1600 jusqu'à sa suppression en 1685. Angers, 1862, broch. in 8o, p. 7.

des tendances plus libérales. Il n'en fallut peut-être pas davantage pour que le jeune Mestrezat se sentit attiré ou plutôt pour que son père l'engageât à se rendre dans cette ville.

L'élève de Saumur se voua avec ardeur à l'étude de la philosophie et sortit avec distinction, en 1610, de la faculté où on l'enseignait. En effet, dans une discussion qu'il eut à soutenir contre son professeur, celui-ci ayant dit, à propos d'un argument employé par le jeune Genevois, Passe pour la majeure, mais je nie la mineure, Mestrezat lui répliqua qu'on ne pouvait nier la mineure, après avoir laissé passer la majeure, et il le soutint avec tant de force que le professeur dut reconnaître sa faute; victoire qui avait certainement quelque valeur devant Du Plessis-Mornay présent à ce tournoi scientifique 2. Aussi l'académie où il l'avait remportée crut-elle se fortifier ellemême en appelant Mestrezat à occuper la chaire de philosophie. Mais il ne paraît pas qu'il acceptât cet emploi qui l'aurait détourné de la noble carrière à laquelle il se consacrait 3; il entra en théologie et reçut de Pierre Du Moulin, en 1616, l'imposition des mains, grâce à laquelle il pouvait se vouer au saint ministère *. Déjà, en 1614, ses services avaient été demandés pour l'Église de Paris; mais il lui fallait encore deux ans pour terminer ses études et il en réclama le bénéfice qui lui fut immédiatement accordé. Aussi n'est-ce qu'en 1616 que nous le voyons décidément investi des fonctions pastorales à Paris, ou

1

Transeat major, nego minorem. Bayle, Dictionnaire historique, art. Mes

trezat.

2 Mémoire d'Alexandre Mestrezat; Bayle, ibidem.

3 Tùm ad te uberiores, tùm ad parentes literas dabo, cùm præsertim, tùm ad eos, tùm ad te satis fusè superiori tantùm hebdomade de rerum mearum statu scripserim, eosque de cathedrâ philosophiæ seu Professoris philosophiæ munere mihi oblato ab Academico hujus urbis senatu, et a me, tùm propter ignotam eorum voluntatem, tùm alias quasdam ob causas iis in literis à me commemoratas, et de quibus ab iis certior fieri maximè cupio, recusato, certiores fecerim. Salmurii, 5 novembre 1611.

* Ath. Coquerel fils, Précis de l'hist. de l'Égl. réf. de Paris, 1862, p. 180.

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