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vrages suivants, qui formaient alors le programme des études classiques dans la région du Soudan:

1° Le Mokhtaçar, ou Précis de jurisprudence, par Sidi Khelil;

2. Le Mouwatta, ou Aplanissement des difficultés du droit musulman,

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par le D' Malek, chef de la secte Malékite;

3o Le Teshil fi'l-nahou, ou Traité méthodique de la grammaire, par Ibn-Malek.

4° Les Ouçoul, ou Principes du droit musulman, par Es-Sebki, avec le commentaire d'El-Mahalli.

5° L'Alfia d'El-Iraki, ou Science des traditions mohammédiennes, avec un commentaire de l'auteur.

6 Le Telkhiss-el-Meftah (voir plus haut), avec l'abrégé de Sa'adeddine-et-Teftazâni.

Le Sogra d'Es-Senouci sur le dogme de l'unitéisme.

8° Le Commentaire sur la Djeziria, ou Traité de l'unithéisme, par EsSenouci.

9o Les Hikáme, ou Règles de l'ascétisme « te couwouf », par Ibn-athaAllah, avec le commentaire de Zerrouk ;

10° Le poëme d'Abou-Mokra, sur la constitution du ciel et le mouvement des astres;

11. La Hachemia, poëme technique sur l'astrologie judiciaire « tenedjime », avec les Prolégomènes de Tadjouri.

12° Le Teuhfet-el-Hakkâme d'Ibn-Aacème, le Grenadin, avec le commentaire rédigé par son fils.

13° Les Forou'e d'Ibn-el-Hadjeb ou Éclaircissements sur les différentes branches de la loi musulmane.

14° Le Tandhih, ou Commentaire de l'ouvrage précédent, par SidiKhelil.

15° Le Mountaka d'El-Badji, sur le droit et les hadis.

16° Le Commentaire de la Moudawana de Sahnoun, par Abou'l-Hassanez-Zerouili.

17° Le Chifa du cadi Ayyadh, ou Définition des devoirs du vrai croyant envers Mahomet.

18° Le Recueil véridique des traditions mohammédiennes, par ElBokhari, ainsi que le Sahih de Moslime.

19° Le Madkhal, ou Introduction à la Sounna, par Ibn-el-Hadjj.

20° La Ricala d'Ibn-abi-Zeïd.

21° L'Alfia, ou Traité des règles de la grammaire en vers, par IbnMalek.

22° La logique d'El-Mrili, en vers du mètre redjez (Voy. la notice précédente);

23o La Métrique arabe, par El-Khazradji, généralement connu sous le titre d'El-Khazradjia, avec le commentaire d'Ech-Chérif es-Sebti (de Ceuta);

24° Le Koran sacré, avec l'interprétation.

Mais le livre fondamental de notre secte, le Précis de SidiKhelil, fut l'objet d'un travail plus approfondi; nous en fimes la lecture et l'analyse peut-être dix fois. Nous restâmes trois ans sur l'explication du Teshil d'Ibn-Malek, afin d'acquérir une connaissance parfaite de la grammaire arabe. Nous eûmes aussi l'avantage de voir deux fois la rhétorique de Teftazâni, qui est d'une concision parfaite.

Enfin, pour abréger cette notice, Mohammed Barirou fut mon guide et mon précepteur dans la carrière des sciences, et nul autre, j'ai le droit de le dire, ne m'a été aussi utile que lui. C'est sa main qui a signé mon diplôme de licence pour que je pusse enseigner non seulement ce qu'il m'avait appris, mais encore ce que j'avais recueilli de la bouche. des autres professeurs.

Un jour, je lui demandai son avis sur quelques-unes de mes compositions; il en parut charmé et les approuva de sa main. Bien plus, il daigna emprunter quelques remarques à mes œuvres, soit dans ses propres écrits, soit de vive voix, au milieu de son cours, tant il était consciencieux, modeste et disposé à adopter la vérité partout où elle se manifestait.

Nous étions ensemble le jour de la prise de Tombouctou par l'armée marocaine; c'est alors que je le vis pour la dernière fois. J'ai su plus tard qu'il était mort un vendredi de l'année 1002 (de J.-C. 1593). Il était né en l'année 930 (de J.-C. 1523). On lui doit des notes additionnelles et des gloses marginales dans lesquelles il relève ce qui avait échappé aux commentateurs de Sidi-Khelil et autres jurisconsultes. Il s'est aussi appliqué à corriger les fautes et les négligences, soit de style, soit de copie, qui se trouvent dans le grand commentaire de Tataï. Ce travail, si remarquable par son utilité, a été réuni par moi en un seul volume. Que Dieu fasse paix à Mohammed Barirou!

A. CHERBONNEAU,

Professeur d'arabe à la chaire de Constantine.

BEYROUTH.

SITUATION, COMMERCE, ACCROISSEMENT.

Les événements qui se passent dans le Levant depuis le commencement de l'année ont grandi l'influence française et anglaise sur les gens du pays qui ont une certaine éducation, comme à Tripoli et le reste du Liban; l'influence française surtout domine par la religion sur toutes les populations maronites. Elle est augmentée par les missions des jésuites, des lazaristes, qui ont à Antaura un collége où la jeunesse de Syrie reçoit une bonne éducation dont la base est l'étude de la langue française.

Le gouvernement français accorde des bourses dans cet établissement. Les sœurs de Saint-Vincent de Paul, en s'occupant de toutes les jeunes filles, qu'elles élèvent avec un succès remarquable dans un établissement qui ne remonte pas à plus de six années, et dont elles ont établi des succursales dans le Liban, préparent à la France, sur la génération qui s'élève, une influence encore plus considérable, et qu'aucune nation ne pourra balancer.

On mouille dans cette saison, janvier, à la rivière Beyrouth, où le fond est d'une très-bonne tenue. Devant la ville, je crois que les ancres ne tiennent pas aussi bien. Au mouillage que je viens d'indiquer, on va faire l'eau à une rivière nommée Antillas par les gens du pays, et Kedi sur les cartes anglaises.

Elle se fait avec difficulté et n'est pas très bonne. La rivière du Kelb ou rivière du Chien, placée plus au nord, donne l'eau meilleure, mais elle est trop éloignée. Le courant porte au N.-E. et N.-E., surtout lorsque les vents règnent de la partie du sud. Les marées sont nulles; il n'y a pas de phare, Une presqu'île perpendiculaire au continent, d'une longueur

de cinq ou six milles et couverte d'un sable rougeâtre, fait reconnaître facilement Beyrouth.

La ville s'élève en amphithéâtre à un demi-mille de l'extrémité de cette pointe, elle est dominée par des villas d'un aspect très-pittoresque, qui se détachent sur la couleur rouge des sables. La rade, mal abritée et peu sûre, est en toute saison fort désagréable.

En temps de paix, Beyrouth, étant le siége d'un pachalick fort important qui domine tout le littoral de Syrie, a une garnison assez considérable pour le maintien de la tranquillité du pays. On construit même des casernes assez considérables sur une éminence qui domine la ville. Les murailles de Beyrouth ne sont qu'un simple mur d'enceinte ouvert dans toute la partie occidentale, et qui ne présente pas de moyens de défense. Deux vieux châteaux démantelés, sans artillerie et tombant en ruines, sont placés à l'entrée du port. Les saluts sont rendus par des pièces de campagne placées en dehors de la ville, sur une petite esplanade.

Beyrouth a pris, depuis quelques années, une grande importance commerciale. Mais elle le doit plus, je crois, à sa position centrale sur la côte de Syrie, et à ce qu'elle est devenue le siége du pacha qui commande tout le littoral, qu'à la fertilité du territoire qui l'environne.

L'établissement à Beyrouth du pacha de la côte de Syrie a entraîné celui des consuls, et les principaux négociants sont venus s'y fixer.

Les navires de commerce viennent prendre à Beyrouth les ordres de ces négociants, et vont ensuite charger sur les divers points de la côte. Ils trouvent rarement à charger à Beyrouth même, dont les principaux produits s'expédient par les paquebots. Beyrouth fait un commerce de soie considérable avec Damas et avec Marseille. Nos navires, dont le nombre a augmenté beaucoup depuis dix années, viennent en Syrie presque toujours sur lest. Quelquefois, ils sont chargés de café et de sucre. Les objets

manufacturés proviennent de l'Angleterre ou de la Suisse, et sont portés par des navires à hélice anglais qui y viennent mensuellement, et par les paquebots autrichiens du Lloyd. Cependant notre pavillon est celui qu'on rencontre le plus d'Alexandrette à Jaffa, surtout cette année, où de grands achats de blé ont été faits sur la côte de Syrie.

La population de Beyrouth et des faubourgs qui l'environnent s'accroît tous les jours. Je n'ai pas de documents certains, mais, d'après l'étendue de terrain occupé par les bâtiments, elle doit s'élever de trente à trente-cinq mille âmes.

L'arabe est la langue parlée par les diverses races qui habitent Beyrouth. Nulle part, je crois, que dans la Syrie, on ne rencontre autant de peuples, de religion et d'origine différentes, vivant tranquilles sous le même gouvernement. Le nombre des Européens tend à s'accroître depuis l'importance prise par le commerce de Beyrouth.

Les revenus consistent dans les impôts placés sur les divers peuples, qui en font eux-mêmes la répartition aux individus de leur race.

J'ai vu, dans Beyrouth, quelques écoles où l'on enseignait le Coran aux jeunes musulmans.

Mais le collége d'Antaura, tenu par les lazaristes, à cinq lieues de Beyrouth; une école fondée par les jésuites à Beyrouth même pour les jeunes garçons, et l'établissement des sœurs de Saint-Vincent de Paul, qui donne une éducation presque gratuite à quatre cents jeunes filles, sont destinés à agir d'une manière efficace sur la population.

Les mœurs des femmes, élevées dans l'établissement des sœurs, seront toutes différentes de celles de leurs mères et les habitudes de travail et d'occupation qu'elles prennent là opéreront un grand changement dans l'intérieur des familles de toutes les religions, qui confient leurs enfants à ces religieuses presque toutes Françaises.

(La Presse d'Orient.)

GICQUEL DESTOUCHES.

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