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dans l'intérieur du pays ces publicistes ou ces solliciteurs d'immenses concessions qui appuient leur opinion ou leurs demandes sur les nombreuses terres incultes du pays arabe. » J. ROUVIER.

BIBLIOGRAPHIE.

Réflexions sur l'Algérie, etc., par M. BAILLET, Rouen, 1856. In-8.

L'infatigable auxiliaire de l'Algérie, M. Baillet, a publié il y a peu de mois une nouvelle brochure qui témoigne toujours de sa sympathie sans bornes pour notre colonie africaine.

Sous le simple titre de: Réflexions sur l'Algérie, cet opuscule, œuvre d'un esprit sérieux et convaincu, abonde en renseignements curieux, empreints d'un caractère pratique, sur l'exposition universelle des produits de notre Afrique française; sur le tissage à la main; sur les machines nouvelles destinées à l'agriculture du pays et sur la nécessité de la colonisation.

M. Baillet insiste particulièrement sur la création de villages départementaux et de colonies agricoles, où les enfants trouvés, cette charge si lourde pour l'Etat, pourraient être placés et formeraient une pépinière d'agriculteurs susceptibles de rendre plus tard de très-grands services. Tout en appelant sur ces idées l'attention du gouvernement et des conseils généraux, il réclame aussi leur intervention pour aider à la réalisation de sociétés et de compagnies ayant pour but d'augmenter la colonisation, de fonder de grandes exploitations rurales, d'étendre la culture des terres, d'élever des fermes par voie directe, par voie de compagnies en actions, ou au moyen de loteries nationales, dont le produit serait affecté à la création de villages, qui ne tarderaient pas à être occupés par une population laborieuse.

Sur un point cependant, le travail de M. Baillet provoque de notre part quelques remarques que nous serions coupable d'épargner à sa loyauté et à sa bonne foi, par exemple sur l'interdiction en Algérie, pendant une cinquantaine d'années, de tout établissement de fabrique. de drap, de filature de coton, de tissage mécanique, etc., etc., et ce afin de réserver exclusivement à la France toutes ces industries.

Les bras, il est vrai, sont assez nombreux dans nos grands centres manufacturiers pour qu'il soit sage et prudent de bien réfléchir avant de penser à leur créer une concurrence, mais est-ce à dire que, poussant cette crainte au-delà de toute limite, il faille s'abstenir de doter l'Algérie de quelques établissements analogues à ceux que nous possédons chez nous? Comment voulez-vous qu'un pays nouveau auquel nous accordons tous tant de richesses, sous tous les rapports, puisse s'élever, progresser, tirer parti de ses divers produits et venir ainsi en aide à la France qui a fait (M. Baillet le reconnaît) tant de sacrifices pour lui, si l'on impose, de prime abord, des bornes exagérées aux premiers essors de son développement manufacturier? Vous ne voulez donc pas que cette France nouvelle grandisse, vous la condamnez sans pitié au sevrage, à la tutelle. Laissez-lui au contraire toute liberté d'ac

tions, n'apportez aucune entrave à son allure, à sa marche progressive, n'arrêtez pas l'accroissement que sa bonne constitution lui présage. N'avons-nous pas une administration éclairée, consciencieuse, conciliante, qui veille aux intérêts de tous et se fait un devoir sacré de protéger les uns et les autres?

Du reste, pour calmer les craintes de M. Baillet, que demande l'Algérie, si ce n'est les bras qui pourraient devenir inoccupés en France par suite des établissements qu'elle aurait créés. Ce sont ces bras qu'elle offre d'utiliser dans ses nouvelles fabriques, dans ses nouvelles manufactures, afin de les soustraire à la misère et de leur offrir des ressources infaillibles pour améliorer leur position. Ne pensez donc pas à apporter la moindre restriction aux heureuses tendances que l'Algérie inspire. A part ce reproche que nous nous permettons d'adresser à M. Baillet, son travail est un de ceux qui ne méritent pas d'être passés sous silence; il demande au contraire à être étudié sérieusement, profondément, et voilà pourquoi nous ne saurions trop le recommander à nos lecteurs. J. R. FABRE.

SOCIÉTÉ ORIENTALE
ORIENTALE DE FRANCE.

PROCÈS-VERBAL DE LA SÉANCE DU 24 MAI 1856.

PRÉSIDENCE DE M. AUDIFFRED, VICE-PRÉSIDENT.

La séance est ouverte à huit heures.

Le secrétaire donne lecture du procès-verbal de la séance du 10 mai, dont la rédaction est adoptée.

M. le président lit une lettre de M. le duc DE DOUDEAUVILLE, qui, atteint d'une indisposition assez grave, s'excuse de ne pouvoir assister à la séance; une autre lettre de M. DE LA HAIS D'ESSONNES qui remercie la Societé de l'avoir admis dans son sein.

M. le président donne la parole à M. LANGLOIS pour lire le rapport de la commission chargée de rédiger des instructions pour M. Audiffred qui se rend dans les principautés danubiennes1.

M. l'abbé BARGÈS obtient la parole pour lire son rapport sur l'inscription phénicienne du roi de Sidon, Eschmunazar.

Le savant professeur mentionne d'abord les diverses opinions émises sur l'antiquité du monument. M. Bargès remarque que les savants qui, les premiers, se sont occupés du déchiffrement de l'inscription, n'ont pu obtenir de résultats satisfaisants à cause des nombreuses erreurs que contenait la copie qu'ils avaient à leur disposition. Après avoir rendu justice au savant mémoire de M. le duc DE LUYNES, M. Bargès donne lecture de la nouvelle traduction de l'inscription principale 2. Par la forme des caractères, M. Bargès est porté à considérer la date de l'inscription comme antérieure à l'an 403 avant J.-C. C'est probablement à l'époque de la trentième dynastie égyptienne qu'il faut 1 Ce rapport sera imprimé dans le numéro de juillet de la Revue.

2 Cette traduction a déjà été insérée dans la livraison de février 1856 de la Revue de l'Orient.

rapporter l'exécution de l'inscription phénicienne qui se trouve gravée sur un bloc de basalte noir venant d'Egypte. M. Bargès présente les conséquences historiques qu'il tire de la connaissance de ce monument. Après cette intéressante lecture, MM. AL. CHODZKO el Fr. LENORMANT présentent à M. l'abbé Bargès quelques observations pleines d'intérêt. M. Fr. LENORMANT obtient la parole et propose à la Société de nommer une commission pour faire un rapport sur l'état présent des découvertes relatives aux antiquités babyloniennes et ninivites, et aux déchiffrements des inscriptions gravées sur les briques de Ninive et de Babylone, aujourd'hui comparées à l'écriture hiéroglyphique de l'Egypte antique.

Cette proposition étant adoptée, M. le président nomme MM. GARCIN DE TASSY, LÉON DE ROSNY et FR. LENORMANT membres de cette commission.

M. le président accorde la parole à M. FR. LENORMANT, qui donne des détails sur un mémoire sur les périples de la mer Rouge.

M. GUILLOUX demande la parole et présente à M. Lenormant quelques observations.

OUVRAGES OFFERTS A LA SOCIÉTÉ.

L'Algérie et son avenir, sous la domination française, par M. L. Buvry. 1 vol. in-8. Berlin, 1855.

La France d'Afrique, par Touzet. In-8. Alger,

1856.

Réflexions sur l'Algérie, par M. Baillet. In-8. Rouen, 1856.

Annuaire de la Société archéologique de Constantine, année 1853. In-8. Constantine, 1853.

La séance est levée à neuf heures et demie.

Approuvé:

Le secrétaire général, VICTOR LANGLOIS.

Le président: LA ROCHEFOUCAULD duc DE DOUDEAUVILLE.

Séance de commission du 5 juin 1856.

PRÉSIDENCE DE M. GARCIN DE TASSY, VICE-PRÉSIDENT. La commission, après avoir discuté la marche à suivre pour la rédaction du travail demandé par la Société orientale, relativement au déchiffrement des inscriptions cunéiformes babyloniennes, ninivistes, etc., décide que le rapport sera divisé en deux parties distinctes, comprenant: 1o le résumé historique des découvertes faites jusqu'à ce jour; 2° l'aperçu analytique des résultats obtenus par les savants français et étrangers. M. FRANÇOIS LENORMANT est nommé rapporteur, et chargé de rédiger un premier mémoire avec les renseignements qui lui seront communiqués par la commission dont il fait partie. Ce premier travail, après avoir été examiné dans une séance spéciale, sera la base du rapport qui sera fait à la Société orientale, dans une de ses prochaines séances. Pour le secrétaire général de la Société orientale,

Le secrétaire archiviste,

Vice-président, président de la commission,

L. LEON DE ROSNY.

GARCIN DE TASSV.

TABLE DES MATIERES.

Tome III.

-

Premier semestre 1856.

LES PARTIS EN TURQUIE. Confidences sur la Turquie, par M. Destrilhes

(Victor Langlois), 1.

MARATHON. Promenade à cheval (Louis Delatre), 7.

MER DU JAPON. Description de la grande île Lou-Tchou (L. Furet), 23, 127.
Lettre de Hong-Kong, à M. L. Léon de Rosny.

COLONISATION EXTENSIVE en Asie-Mineure (Eug. Simon), 29.

LES APIS du Sérapéum de Memphis (Victor Langlois), 89.

LITTÉRATURE ARMÉNIENNE. Bibliothèque historique arménienne, ou

Choix et Extraits des historiens arméniens (Ed. Dulaurier), 95.

AVENTURES ET IMPROVISATIONS de Koûroglou, héros populaire de la
Perse septentrionale (A. Chodzko et Ad. Breulier), 107, 477.

LES SANDALES MAUDITES d'Abou'lkâcem Tanboury. Conte oriental, trad.

de l'arabe (A.-P, Pihan), 132.

MÉMOIRE SUR LES ARCHIVES du Catholicosat arménien de Sis en Cilicie

(Victor Langlois), 177.

INSCRIPTION PHÉNICIENNE. Nouvelle interprétation de l'inscription phé-

nicienne, découverte par M. Mariette dans le Sérapéum de Memphis. Exa-

men critique de l'interprétation donnée par M. le duc de Luynes, avec

planche (l'abbé Bargès), 190.

EZNIG DE GOG'PH, évêque de Pakrévant, auteur arménien du cinquième

siècle, et son traducteur français (Armand de Wickering), 207.

LA PORCELAINE chez les Chinois et les Japonais (L. Léon de Rosny), 217.

DU COMMERCE de l'industrie et de l'agriculture de la Karamanie (Asie-Mi-

neure). Rapport à S. E. M. le ministre de l'instruction publique et des

cultes (Victor Langlois), 265.

HÉRAT. Sa fondation, sa position, etc., etc., (4. Chodzko), 281.

HISTOIRE DE LA LITTÉRATURE arabe au Soudan (A. Cherbonneau), 293.

BEYROUTH. Situation, commerce, accroissement (Gicquel Destouches), 303.

NOTICE SUR NOUKA-HIVA dans ses rapports avec les autres îles de l'Océanie
(Ch. de Labarthe), 336, 408.

MAYOTTE et ses dépendances (P. Madinier), 341.

EXPLORATION DE L'AFRIQUE centrale. Voyage du docteur Barth (L. Buvry,
de Berlin), 353, 451.

APERÇU GÉNÉRAL des langues sémitiques, 1er article (L. Léon de Rosny),

363.

ROUZ-E-KATL (le jour du massacre), drame du théâtre persan (A.Į Querry),

371.

MÉLANGES ET NOUVELLES.

Don fait au Muséum de deux animaux du genre cheval, 71.

Lectures faites à la Société de géographie, 71.

Abolition de l'esclavage en Moldavie, 71.

Traduction de l'inscription phénicienne qui orne le tombeau d'Eschmounazar, roi de Sidon
(l'abbé Bargès), 156.

Arrivée à Paris du sarcophage du roi de Sidon, 157.

L'Observateur catholique, nouveau journal, 251.

La Revue coloniale (P. Madinier), 413.

Les iles Kourilles dans les mers du Japon, 415.

Société de l'œuvre des Ecoles de l'Orient, 417.

Nouvelle faculté des lettres orientales à Saint-Pétersbourg, 418.

Russie. Renseignements maritimes et géographiques, 527.

Afrique. Nouvelles d'Ed. Vogel, 171. Voyage dans l'intérieur de l'Afrique, 257. — Télégra-
phie par le tambour, 419.

Arabie. Idée de convertir en mer le désert de l'Arabie, 418.
Chine. Population et insurrection, 73. - De la pisciculture, 80.
lygamie, 162. Nouvelle expédition contre les pirates, 421.
Egypte. Percement de l'isthme de Suez, 71.

---

Régime monétaire.

-

- Po-

M. Jomard élevé à la dignité de bey, 160.
Découverte d'un palais romain à Alexandrie, 249. Problèmes des sources du Nil, 345.
Chemin de fer d'Alexandrie au Caire, 346. — Canal Mahmoudieh. Compagnie pour la na-
vigation sur le Nil, 529.

Grèce. Détails statistiques, population, agriculture, commerce, etc., 160.
brigandage, 346. -Journaux et Revue qui se publient à Athènes, 418.

Guiane française. Gisements aurifères, 74.

-

Inde. Le royaume d'Oude, 161. Circulation de métaux précieux, 250.
royaume d'Oude à l'Empire anglais, 419.

Extirpation du

-

Annexion du

-

Perse. Situation précaire de la Perse, 71. -Mort de M. le docteur Ern. Cloquet, 72. — Hérat,
ville de l'Afghanistan, 80.

Sénégal. Qualo, déclaré province française, 250.
Syrie. Abd-cl-Kader à Damas, 159.
de la terre à Jérusalem, 346.

-

Excursion à Jérusalem et en Palestine, 249.

Culture

Turquie. Canal de Rassova à Tulla, 157. - Longévité du bouffon du sultan, 157. - Réformes
diverses dans l'Empire ottoman, 158, 248.-Visite du sultan à l'ambassade française, 158.
La presse périodique de Constantinople, 248. - Episode de la capitulation de Kars, 160.
Adresse de la députation circassienne, 528.

ALGÉRIE. Etudes sur l'Algérie. Agriculture, commerce, industrie (P. Madi-
nier), 39, 141, 241.

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Subdivision de Tlemcen. Promenade à Nédroma, Nemours et aux Djebel-
Trara (marquis de Massol), 42.

-

-

-

-

Notice sur le Thuya de Barbarie (Callistris quadrivalvis) et sur quelques
autres arbres de l'Afrique française (L. Léon de Rosny), 44, 225.
Saint-Denys-du-Sig, chef-lieu du commissariat civil, 49.

De la fabrication de l'alcool au moyen de l'asphodèle et des glands doux
(Duplat), 51.

Instruments agricoles pouvant être utilement employés en Algérie.
I. Moissonneuses. Il. Machines à battre (comte Sauller de Bauregard),
54, 506.

L'Algérie à l'exposition universelle de 1855. Liste des exposants de la
province d'Oran et des exposants de France (J. R. Fabre), 62.

Les Touaregs (O. Mac Carthy), 135.

Du coton artificiel de palmier et son application à la fabrication du papier
(J. R. Fabre), 148.

Des eaux minérales de l'Algérie (le D' Bertherand), 152.

De l'Education du faucon en Algérie et sur le parti qu'on en tire pour la
chasse (général E. Daumas), 235.

Voyage dans les colonies suisses de Sétif. Nature des colonies, climats, res-
sources, fertilité, etc. (Chr. Blaser), 308.

Culture de l'ortie blanche. Renseignements sur cette planche textile, in-
troduite en Algérie, extraits des livres chinois (Stanislas Julien ), 516.

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