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Tournai; mais ils reculent probablement devant la longueur du travail. Si cependant on voulait se partager la besogne, le travail serait bientôt fait. Je veux donc donner l'exemple, et commencer par traiter d'une partie de l'enceinte. On verra d'après cela comment je comprends que cette histoire devrait être faite. On trouvera peutêtre mon travail trop long; mais il faut remarquer que des choses qui offrent peu d'intérêt maintenant, en offriront peut-être beaucoup dans une cinquantaine d'années, de sorte qu'il ne faut rien oublier dans un travail de ce genre. J'ai choisi la porte S'-Martin pour sujet, parce que cette porte a subi des transformations que les autres ne présentent pas, et qu'il est curieux de connaître. J'ai eu l'ocasion d'étudier cette porte dans tous ses détails, de la fouiller, de la palper, et je m'y suis attaché comme un médecin à son malade. Voici comment j'ai divisé mon travail :

J'ai d'abord décrit la porte actuelle, ensuite je l'ai dépouillée successivement de ce qui y avait été ajouté, et j'ai trouvé une porte de transition que j'ai décrite à son tour. De cette porte je suis parvenu à retrouver la première porte, après quelques modifications probables, qui a été décrite en dernier lieu. J'ai ensuite abordé la partic historique en suivant l'ordre inverse, et j'ai de nouveau parcouru toutes les phases par lesquelles la porte avait passé, en cherchant mes preuves dans l'histoire, et corroborant ainsi les suppositions nées de l'étude des lieux.

DESCRIPTION.

PORTE ACTUElle.

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La porte Saint-Martin est sans contredit la plus belle des portes de Tournai. Sa façade à l'intérieur de la ville ne peut être comparée qu'à celle de la porte Sept-Fontaines; mais celle-là est en briques, tandis que celle-ci est en pierre de taille, ce qui lui donne un air plus monumental.

Cette façade nous offre donc (fig. 7), une grande porte à voûte surbaissée au milieu, servant de passage, et de chaque côté de cette porte deux croisées cintrées. Une corniche surmonte cette façade, et au-dessus de la corniche s'élève un mur d'attique en briques avec tablette en pierre de taille. Cette façade qui est tout à fait symétrique, se prolonge à droite et à gauche par des murs en moëllon qui soutiennent les terres du rampart. Dans le mur de gauche est percée une porte cintrée conduisant au local qui précède celui des latrines, et à côté de celleci s'ouvrait une croisée, cintrée aussi, qui maintenant est murée. On monte sur le rempart, qui passe au-dessus de la porte, par deux rampes à droite et à gauche, au pied desquelles sont deux barrières.

Pénétrant ensuite sous la porte (fig. 3), nous trouvons, à droite, la porte d'entrée d'un local servant, il y a peu de jours encore, de bureau d'octroi, et destiné à servir de corps de garde d'officiers, dans le cas où la garde de la porte devrait être commandée par un officier. A gauche est l'entrée du corps de garde de soldats, qui contient un lil de camp pour dix hommes.

Avant d'aller plus loin, occupons-nous des autres lo

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caux qui composent cette porte. Il y a d'abord un local adossé au corps de garde de soldats, auquel on entre par la porte à gauche de la façade, dont j'ai déjà parlé. Ce local sert de passage pour arriver à un autre qui contient les latrines et qui sera désigné par la lettre A (fig. 3). Contre le premier est un autre local qui n'a pas d'entrée et qui est conséquemment sans emploi.

Retournant maintenant au-dessous du passage, nous voyons qu'il se compose d'une partie plus large en avant, et d'une partie plus étroite vers l'extérieur. Ces deux parties sont reliées par deux murs obliques à l'axe du passage et qui reçoivent les deux battants de la porte quand elle est ouverte. La partie étroite du passage pouvait anciennement recevoir trois herses dont on voit encore les logements, tant dans les pieds-droits du passage que dans la voûte. Il devait donc alors y avoir un bâtiment audessus de la porte pour recevoir ces herses, ainsi que leur manœuvre, ou bien la tour qui soutient la porte devait être beaucoup plus élevée qu'elle ne l'est actuellement. Maintenant le passage n'est fermé que par une grande porte à deux battants avec guichet : il est vrai qu'en avant il y a un bastion qui la couvre et en rend l'approche difficile. Disons enfin que tous les locaux sont voûtés, et que les chapes des voûtes sont enduites de mortier hydraulique pour empêcher la filtration de l'eau. Celle ci se déverse à l'extérieur vers la campagne par deux gargouilles. Le bastion en avant de la porte a deux faces et un seul flanc à droite : on parvient sur son terreplein au moyen de deux rampes. Il est relié au corps de place par deux flancs bas pouvant recevoir du canon à la partie supérieure, et ayant dans leur intérieur des voûtes en décharge, avec créneaux percés dans le mur d'escarpe. Le flanc bas gauche est en ligne droite; il a quatre

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