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toutes les explications qu'on pourrait désirer. Il reste encore plus d'un point à éclaircir. Sur la carte nous avons joint un signe d'interrogation aux noms sur lesquels nous n'avons trouvé aucune indication. Nous espérons que l'on y reviendra et que ce premier travail donnera lieu à de nouvelles études et à d'autres découvertes.

Une seule réflexion nous reste à faire : c'est que l'on doit être convaincu que l'épiscopat de ce prélat, d'une sagesse égale à son activité, mérite d'être mieux étudié. Son époque est pleine d'intérêt pour l'histoire de la Flandre, qui occupait une si grande place dans l'ancien diocèse de Tournai, à cause des actes nombreux posés par l'autorité spirituelle concernant nos belles communes flamandes. M. le vicaire-général Descamps a fait preuve d'un heureux discernement, lorsqu'en 1852, il publia une notice sur Walter de Marvis plutôt que sur tout autre personnage qu'il eût pu choisir parmi ceux qui illustrèrent le siége de Tournai au moyen-âge. C'est un travail très-intéressant, qui contient une analyse des principaux actes dans lesquels Walter de Marvis intervint durant son épiscopat, soit comme fondateur ou bienfaiteur, soit comme administrateur ecclésiastique.

Ces actes sont au nombre de près de 235. Il est vrai que sur ces 235 actes, M. Descamps donne le texte de 51 d'entr'eux dans l'appendice de son mémoire et qu'un grand nombre d'autres se trouvent dans MIREUS, BUSELIN, MEYERUS, Gallia Christ., Histoire de Tournay, de COUSIN, ele.; mais toujours est-il qu'il en reste encore beaucoup d'inédits, qui offrent de l'intérêt et qui méritent par conséquent de voir le jour.

C'est entrer dans les vues de tous les amis des études historiques, que de provoquer la mise en lumière des

BULLETIN T. XI.

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vieux documents qui sont toujours précieux quand ils révèlent quelques détails relatifs à l'origine de nos communes ou de nos institutions religieuses. C'est pourquoi nous exprimons le vœu de voir compléter l'œuvre si heureusement commencée par M. Descamps. Nous désirons vivement que la série complète des chartes de Walter de Marvis soit publiée, ou tout au moins qu'on livre à l'impression celles d'entre ces chartes, et elles sont nombreuses, qui concernent la Flandre, et dont le vénérable auteur de la notice n'a donné que l'analyse. Nous allons plus loin : Pourquoi ne publierait-on pas la collection de tous les actes émanés des évêques de Tournai? Les cartulaires d'un évêché, aussi ancien et aussi important que celui de Tournai, offrent bien plus d'intérêt que les cartulaires de n'importe quelle abbaye? Les matériaux pour un travail si important ne manquent pas. Qu'on se donne la peine de compulser les cartulaires C et D des archives de la cathédrale de Tournai, les cartulaires No 51, 52 et 58 des archives du royaume, et les cartulaires des abbayes de St-Martin à Tournai, de St-Amand, d'Anchin, de St-Bertin, etc; qu'on fasse un appel aux fabriques des églises principales de l'ancien diocèse de Tournai et des environs, qui conservent des cartulaires; et la société savante, qui aura fait cet appel, sera étonnée de la masse de documents importants qui viendra s'accumuler autour d'elle. C'est à la société savante de Tournai, à la société connue sous le nom de Société historique et littéraire, composée de tant d'hommes capables, qu'appartient le droit de faire cet appel. Les encouragements et les appuis sérieux lui viendront en aide de toute part. L'église de St-Sauveur à Bruges, à elle seule, est en état de lui fournir quatre ou cinq charles curieuses et inédites qui émanent de la chancel

lerie épiscopale de Tournai. Eutr'autres, un acte du mois de Mars 1249, par lequel l'infatigable évêque démembre la paroisse de Jabbeke pour en former une nouvelle, celle de Stalhille; il y pourvoit en même temps à la dotation des deux cures (1).

DEUXIÈME PARTIE.

Itinénaire de Walter de Marvis.

Le document qui sert de base à notre travail, est une de ces magnifiques perles qui se découvrent de temps en temps dans nos dépôts de vieilles archives. Celle-ci est extraite des archives de la cathédrale de Tournai qui, certes, en contient beaucoup; car c'est aussi de ce dépôt. que fut tirée naguère la fameuse charte de la fondation de l'hôpital de Maldeghem, de 1275, découverte faite par

(1) Walter de Marvis, comme patron et grand décimateur de Jabbeke, venait de bâtir l'église de Stalhille. Cette église existe encore, mais tristement mutilée. Primitivement elle était beaucoup plus grande, par conséquent le pays était plus populeux et cela ne doit pas surprendre, puisqu'une double industrie y florissait, l'industrie de la fabrication des draps et l'industrie agricole; car il faut savoir que le territoire de la commune de Stalhille est très-fertile. C'est M. Charles Verschelde, auteur de la consciencieuse monographie de notre cathédrale (De Kathedrale van St-Salvator in Brugge, 1863), qui, en dépouillant les archives de cette église, a découvert la charte dont il s'agit ici. Sa spécialité d'architecte le portant vers l'étude de l'architecture ogivale, il est allé sur les lieux et a levé le plan primitif dont les fondations existent encore dans le sol. La nécessité d'agrandir cette église se fait sentir de plus en plus. Heureuse la commune de Stalhille, si elle parvient à refaire la belle construction de l'évêque de Tournai de 1249!

Mgr le vicaire-général Voisin, et qui eut pour résultat la création et la dotation de deux nouveaux hôpitaux et la dotation d'un troisième,

Nous donnerons d'abord le texte original, tel qu'il se trouve dans le cartulaire tournaisien. L'orthographe des noms propres est fidèlement conservée. Ces noms étant presque tous mal écrits et impitoyablement estropiés par un écrivain qui ignorait évidemment l'idiôme flamand, il sera facile de voir qu'on a dû vaincre plus d'une difficulté, avant de se reconnaître et de pouvoir tracer sur le papier la route suivie dans ce curieux voyage. Nous reconnaissons hautement que, sans la patience à toute épreuve et les connaissances locales très-étendues de notre ami, M. le curé De Schryvere, il eût été impossible de faire un travail tant soit peu digne de voir le jour. Nous ne pouvons donc assez le remercier de la coopération efficace qu'il nous a prêtée.

C'est encore à cet investigateur, que l'on doit le redressement d'une erreur historique, partagée par tous nos historiens avant lui, et qui placent Axpoele, le lieu du combat du 21 Juin 1128 (1), soit aux environs d'Alost, soit à Axel, dans la Flandre hollandaise, tandis que M. De Schryvere prouve à l'évidence que c'est Axpoele, hameau de Ruysselede, qui a donné son nom à la sanglante bataille entre les deux prétendants à la succession de Charles-le-Bon. Voyez l'article (2) inséré dans les Annales de la Société d'Émulation de Bruges, de 1844, p. 264 et suivantes. Aujourd'hui les savants ont admis l'opinion du modeste vicaire. Et M. le baron Kervyn de

(1) Voyez plus haut page 52.

(2) Cet article a été rédigé sur les indications fournies par M. De Schryvere.

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