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3o Quant à la législation, l'existence collatérale au Code Théodosien, des coutumes provinciales et des coutumes locales; la justice publique rendue par le comte dans les plaids; la justice privée rendue par l'abbé et ses assesseurs;

4° L'état de la propriété, les redevances, les mesures, etc.; 5° Sous le rapport géographique, la délimitation du grand pagus Lemovicinus; les différences importantes constatées entre sa configuration aux temps les plus reculés et celle de l'ancien diocèse; l'étendue et les divisions du comté de Limoges; 6° Enfin la topographie du Quercy, grand pagus Caturcinus; la description de ses limites et la position des chefs-lieux des arrondissements qui le subdivisaient.

Cette étude géographique est accompagnée d'une carte, sur laquelle nous prenons la liberté d'appeler l'attention du lecteur. Cette carte, dressée par nous sur une réduction des feuilles de Cassini, présente le tableau de l'ancien Limousin, avec ses limites et ses circonscriptions territoriales aux IXo, x* et xro siècles, et de la partie nord du Quercy, dans laquelle s'étendaient les possessions du monastère de Beaulieu.

C'est la première fois qu'un travail de ce genre a été entrepris, et nous avons fait tous nos efforts pour qu'il montrât aussi exactement que possible l'état du pays, à l'époque du moyen âge que nous avions en vue.

L'Introduction est suivie de Notes et éclaircissements, qui ont pour but de fixer des dates de chartes, de déterminer des positions de lieux, ou d'éclaircir des faits qui exigeaient des explications de quelque étendue. Nous y avons compris une biographie du fondateur de notre abbaye, une notice archéologique sur l'église romane du Moustier, ainsi qu'une liste rectifiée et complétée des pasteurs qui dirigèrent la communauté jusqu'à sa suppression en 1789.

TEXTE DU CARTULAIRE.

Les citations empruntées à notre Cartulaire par divers auteurs des deux derniers siècles nous ayant inspiré le désir de le connaître dans son entier, nous entreprîmes, en 1851, la recherche du manuscrit original. Mais ces recherches furent longtemps infructueuses, ou, du moins, ne produisirent d'abord qu'un résultat incomplet : la découverte de deux copies déposées à la Bibliothèque įmpériale.

L'une de ces copies, classée au résidu de Saint-Germain (fonds latin, n° 297, paquet 111, n° 3), remonte au commencement du xvire siècle ou à la fin du xvre.

La seconde se trouve dans le n° 36 du fonds de Bouhier, grand in-folio, recouvert en velours d'Utrecht, daté, en tête, de l'année 1722, mais dont certaines parties sont antérieures à cette date. L'écriture est une ronde très-lisible.

Chacune de ces deux transcriptions contenant des passages absents dans l'autre, il est évident qu'elles n'ont pas été prises l'une sur l'autre, mais sur un manuscrit de date antérieure'.

C'est à l'aide de ces copies et d'extraits écrits de la main de Duchêne et conservés à la Bibliothèque dans la collection des manuscrits de ce savant, que nous pûmes tout d'abord reconstituer le texte du Cartulaire.

Une partie du recueil était déjà livrée à l'impression, lorsque nous fûmes informé2 qu'un manuscrit plus ancien existait à

'Peut-être celui dont il est parlé dans le Supplément à la Bibliothèque de la France, du père Lelong, et qui était, au XVIII° siècle, dans les archives de l'abbaye de SaintJacques de Provins. Nous avons vainement recherché ce manuscrit. L'honorable bibliothécaire de la ville de Provins, aux

lumières duquel nous avions fait appel par l'intermédiaire de notre excellent et savant ami F. Bourquelot, s'est assuré que ce document n'existe ni dans le dépôt confié à sa surveillance, ni dans les archives du département de Seine-et-Marne.

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Par M. Dunglas, ancien inspecteur

Beaulieu même, dans les mains de M. le baron de Costa, qui l'avait reçu, par voie de succession, de l'un des derniers dignitaires de l'abbaye.

Grâce à l'entremise amicale d'un littérateur distingué, M. Louis de Veyrières, l'obligeant possesseur de ce précieux document voulut bien le mettre à notre disposition, et nous reconnûmes aussitôt que ce n'était rien moins que l'original même du Cartulaire, écrit en minuscule gothique1.

Ce manuscrit forme un in-octavo, dont la reliure se compose de deux plaques de bois recouvertes d'un cuir épais, et autrefois munies de deux fermoirs en cuivre, dont les extrémités ont disparu. Cette couverture a oTM,21 de hauteur, sur om, 14 de largeur.

Le livre renferme 157 feuillets écrits au recto et au verso; chaque feuillet présente oTM,20 de hauteur, sur oTM,14 de largeur; l'épaisseur du volume, à la tranche, est de oTM,030, sans la couverture; et de oTM,040, la reliure comprise. Il est écrit sans intervalle entre les divers actes qui s'y succèdent, et porte presque partout vingt-cinq lignes d'écriture à la page2.

L'écriture, posée sur une seule raie tracée avec la pointe du style sur un fort parchemin, est d'une encre noire, parfaitement conservée. Les treize premières chartes commencent par une lettre majuscule peinte en vermillon et quelquefois même ornée de fleurons; sur ce nombre, huit seulement ont un titre peint aussi en vermillon.

d'académie à Tulle, actuellement en retraite, qui joint à un profond dévouement pour les sciences historiques les plus aimables qualités d'un caractère affable et d'un esprit cultivé.

1 Nous prions nos deux honorables compatriotes de recevoir ici tous nos remer

cîments. Nous sommes, en outre, redevable à M. de Veyrières de communications qui nous ont été fort utiles, notamment pour la rédaction du catalogue des abbés de Beaulieu.

2

Trois pages seules contiennent un plus grand nombre de lignes.

L'écriture de la presque totalité des chartes est une belle minuscule gothique, qui reproduit les formes des dernières années du xiie siècle ou du commencement du XIIIe1.

Une seule de nos chartes (cxcvi), que nous datons de 1204 et qui clôt le recueil, nous offre des caractères un peu plus allongés et qui dénotent une période un peu plus récente; d'où il résulterait qu'il faut placer la composition de notre Cartulaire dans les premiers temps du x11° siècle, et son achèvement au commencement du deuxième tiers de la même période.

On y remarque, à la vérité, deux autres actes : l'un de 1204 (XXXVII), l'autre sans date (cxcm), qui, par les formes de leurs écritures, descendent à la fin du XIIIe siècle et au XIV 2. Mais ils ont été, suivant nous, intercalés dans le recueil assez longtemps après qu'il avait été terminé, et substitués à des

1

1 Celles du n° 7 de la planche VI, insérée au tome II des Éléments de paléographie par M. Natalis de Wailly, p. 254. Ce spécimen est de l'an 1178. Mais nous devons faire observer que, dans le Limousin, les formes d'écriture persistent plus qu'ailleurs, et qu'on les trouve encore employées dans ce pays assez longtemps après qu'elles ont été abandonnées par les autres provinces.

2 La charte XXXVII est écrite en une minuscule gothique allongée, qui ne remonte pas au delà du xiv° siècle'. Elle a été manifestement substituée à un acte qu'on a préalablement effacé. On voit que le scribe a serré les mots de la nouvelle

charte les uns contre les autres, pour la faire contenir tout entière dans l'espace qui avait été préparé pour la recevoir : il a dû même dépasser les limites du champ de l'écriture tracées sur le parchemin par des raies perpendiculaires. Il en a été trèsvraisemblablement de même pour la notice généalogique marquée du n° CXCII: elle est écrite en une minuscule diplomatique trèsserrée, qui se rapproche sensiblement de la cursive, et doit être rapportée aux derniers temps du XI° siècle. Elle se trouve, comme la précédente, au verso d'un acte écrit, comme presque tous les autres, en caractères de date antérieure et dont elle diffère essentiellement.

• Cette écriture est identique à celle d'un acte de 1373, dont le n° 5 de la planche IX des Éléments de paléographie (tome II, p. 262) nous offre un spécimen.

Même écriture que le spécimen reproduit par M. de Wailly, sur la planche VII, n° 9 (tome II, p. 256), et provenant d'un acte daté de 1283.

chartes plus anciennes, que l'on a effacées pour faire place à ces deux documents.

Tout en nous appliquant à reproduire exactement le texte de notre Cartulaire, nous avons cru devoir nous abstenir de transcrire certaines formes de l'écriture gothique, telles que le V majuscule employé pour l'U initial d'Ugo ou d'Umbertus, l'e et le t cursifs combinés dans &, l'e à cédille (e) représentant la diphthongue æ, I'r tranchée (4) figurant les finales rum ou ram, etc. Le manuscrit de M. de Costa n'offre, à cet égard, aucun signe nouveau qu'il nous ait paru utile de noter.

Les deux premières pages du manuscrit et la dernière sont maculées au point que la lecture en est très-difficile, et même en partie impossible. Nous n'avons aucun moyen de remplir les lacunes de la dernière page; mais le texte du premier feuillet a pu être heureusement restitué, au moyen d'une bonne copie que nous avons trouvée annexée au manuscrit précité de SaintGermain.

LES TABLES.

Elles sont au nombre de cinq, savoir:

La table des sujets traités dans l'Introduction, ainsi que dans les Notes et éclaircissements;

L'Index chronologicus chartarum, présentant, dans l'ordre de leurs dates, le sommaire des actes du Cartulaire;

L'Index generalis, contenant les noms de personnes, de lieux, les titres d'offices ou dignités, et les divisions territoriales.

Les noms de personnes y sont rangés dans l'ordre suivant : le prénom, suivi de la qualité; le prénom, accompagné d'un nom patronymique ou d'un surnom; enfin le prénom ou le surnom, suivis d'un nom de lieu, comme dans Bernardus de Capra ou Castrinovi.

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