Imágenes de páginas
PDF
EPUB

15; ad Attic. v, 20 et ix, 18; Tite-Live, v, 54; Sénèque, ad Marc.3; Pline, H. N. VII, 56, 3, 190 et XXXIII, 47,8,137; Quinte Curce, VIII, 14, 41; Fronton. ad Ver. fragm. 2, p. 115 Naber. A ces textes tirés d'auteurs sérieux, on peut ajouter un vers incertain, il est vrai, de Catulle, dans son invective contre Mamurra (XXIX, 22): « Il a pour ses plaisirs dépouillé le Pont, l'Espagne, la Gaule, et maintenant il va peut-être dévorer les patrimoines romains, et vous favorisez cet homme! quelle folie! Quid hunc, malum, fovetis? » Lachmann voit dans malum un adjectif. L'exclamation n'est-elle pas plus naturelle avec le sens que nous proposons? Du reste, M. Benoist dans son récent et savant Commentaire critique et explicatif de Catulle (1882), se montre favorable à cette leçon. Notre interprétation générale du mot, si elle était admise, pourrait servir à fixer ce texte controversé. CONSTANT MARTHA.

SUR POMPONIUS MELA

Pomponius Méla 1,1,3, sq. : Omne igitur hoc, quidquid est cui mundi caelique nomen indidimus, unum id est et uno ambitu se cunctaque amplectitur. Partibus differt; unde sol oritur oriens. nuncupatur..., qua decurrit meridies, ab aduersa parte septentrio. Huic medio terra sublimis cingitur undique mari, eademque, in duo latera quae hemisphaeria nominant ab oriente diuisa ad occasum, zonis quinque distinguitur. Lisez d'abord huic media. -Ce qui suit est incohérent. Je crois qu'un glossateur, induit en erreur par les mots ab oriente diuisa ad occasum (qu'il fallait entendre d'une division quadruple et non simple), a interpolé tout le membre de phrase in duo latera quae hemisphaeria nominant.

[ocr errors]

Ibid. 1,1,8... in tres partes uniuersa diuiditur. Il s'agit, comme le montre l'ensemble du contexte, de la zone tempérée du nord, celle que Méla (1,1,5) déclare seule accessible à notre connaissance. La restitution du mot zona est indispensable.

Ibid. 1,3,18 Gentium prima est Scythia alia quam dicta est ad Tanaim, media ferme Pontici lateris; hinc, in Aegaei partem pertinens, Thraciae ac Macedoniae adiungitur. Il faut rayer la glose à contresens alia quam dicta est, qui vient du passage mal compris (1,11) sur les Scythes de la mer glaciale et de la Caspienne. Dans la seconde partie de la phrase on a corrigé hinc... Thracia huic Macedonia adiungitur. Je lirais bien plutôt hinc... Thracia ac Macedonia adiungitur.

En résumé, huit passages de Cicéron, deux de Pline l'ancien, un de Tite-Live, un de Sénèque, un de Quinte Curce, un de Fronton, en tout quatorze passages d'auteurs sérieux (nous ne les choisissons pas à notre gré parmi d'autres, nous prenons tous ceux qui sont connus) s'accordent pour fixer le sens de l'exclamation, et le fixent d'une manière si claire et si uniforme que cette concordance exacte peut passer pour une curiosité de notre sujet. L'accord est d'autant plus remarquable que ces auteurs appar tiennent à des époques différentes et laisse ainsi supposer que le mot avait un sens bien ferme et bien reconnu. Le sens du mot étant ainsi nettement déterminé par les auteurs graves, on a le droit et même le strict devoir d'essayer cette interprétation sur les comédies de Plaute et de Térence. Nous croyons avoir montré que les comiques, eux aussi, sont d'accord entre eux et avec les orateurs, les historiens, les philosophes, en tenant compte sans doute des mille nuances et des fantasques légèretés du dialogue comique. Si on adopte le sens que nous proposons, on verra combien certaines répliques gagneront à être comprises ainsi. Au lieu ce ces interjections vagues, insipides, qui ressemblent à tant d'autres, on aura des cris nuancés, des jugements précis et fins sur la conduite, sur les paroles des interlocuteurs, et les jeux de scène paraîtront plus vrais et plus spirituels.

Si on veut voir jusqu'à quel point il importe de connaître le sens de l'exclamation, il suffit de parcourir çà et là les notes des divers commentateurs. Ils sentent tous d'instinct qu'il y a là une difficulté, sans voir où elle est. Les plus prudents se taisent. les plus consciencieux s'embarrassent dans des explications confuses, tantôt prenant l'exclamation pour un substantif, tantôt pensant qu'il s'agit, non de folie ou d'ineptie, mais de châtiment ou de menace, tantôt brouillant tout. De là des notes parfois bien étranges, même chez les plus savants, chez Victor Leclerc, par exemple (Lettres à Atticus, 1. 1x, 18), où la note est si singulière que, par respect pour cet illustre maître, nous n'insistons pas; voyez aussi la note de Weissenborn sur Tite-Live (V, 54), à laquelle renvoie Kuehner, dans son excellente grammaire (t. I. § 213), sans se douter qu'il recommande une visible erreur.

Pour faciliter le travail du lecteur qui voudrait se faire lui-même une opinion sur cette délicate question de langue, nous donnons ici la liste des passages appartenant aux auteurs sérieux, que nous avons d'abord cités à laquelle M. Morris a depuis ajouté un utile complément :

Cicéron, Verr. II, 1,20; pro Q. Roscio, 18; pro Scauro (voir Eugraphius, Ter. Heaut. IV, 3,38); Philipp. 1, 6 et x, 9; de off. 11,

15; ad Attic. v, 20 et Ix, 18; Tite-Live, v, 54; Sénèque, ad Marc. 3; Pline, H. N. vII, 56, 3, 190 et XXXIII, 47,3,137; Quinte Curce, vIII, 14, 41; Fronton, ad Ver. fragm. 2, p. 115 Naber. A ces textes tirés d'auteurs sérieux, on peut ajouter un vers incertain, il est vrai, de Catulle, dans son invective contre Mamurra (xxix, 22): « Il a pour ses plaisirs dépouillé le Pont, l'Espagne, la Gaule, et maintenant il va peut-être dévorer les patrimoines romains, et vous favorisez cet homme! quelle folie! Quid hunc, malum, fovetis? » Lachmann voit dans malum un adjectif. L'exclamation n'est-elle pas plus naturelle avec le sens que nous proposons? Du reste, M. Benoist dans son récent et savant Commentaire critique et explicatif de Catulle (1882), se montre favorable à cette leçon. Notre interprétation générale du mot, si elle était admise, pourrait servir à fixer ce texte controversé. CONSTANT MARTHA.

SUR POMPONIUS MELA

Pomponius Méla 1,1,3, sq.: Omne igitur hoc, quidquid est cui mundi caelique nomen indidimus, unum id est et uno ambitu se cunctaque amplectitur. Partibus differt; unde sol oritur oriens nuncupatur..., qua decurrit meridies, ab aduersa parte septentrio. Huic medio terra sublimis cingitur undique mari, eademque, in duo latera quae hemisphaeria nominant ab oriente diuisa ad occasum, zonis quinque distinguitur. Lisez d'abord huic media. -Ce qui suit est incohérent. Je crois qu'un glossateur, induit en erreur par les mots ab oriente diuisa ad occasum (qu'il fallait entendre d'une division quadruple et non simple), a interpolé tout le membre de phrase in duo latera quae hemisphaeria nominant.

Ibid. 1,1,8 ... in tres partes uniuersa diuiditur. - Il s'agit, comme le montre l'ensemble du contexte, de la zone tempérée du nord, celle que Méla (1,1,5) déclare seule accessible à notre connaissance. La restitution du mot zona est indispensable.

[ocr errors]

Ibid. 1,3,18: Gentium prima est Scythia alia quam dicta est ad Tanaim, media ferme Pontici lateris; hinc, in Aegaei partem pertinens, Thraciae ac Macedoniae adiungitur. Il faut rayer la glose à contresens alia quam dicta est, qui vient du passage mal compris (1,11) sur les Scythes de la mer glaciale et de la Caspienne. Dans la seconde partie de la phrase on a corrigé hinc... Thracia huic Macedonia adiungitur. Je lirais bien plutôt hinc... Thracia ac Macedonia adiungitur.

Ibid. 2,2,31 s. Atho mons... procedit in pelagus qua continenti adhaeret a Xerxe in Graios tendente perfossus transnauigatusque et Athus freto nauigabili peruius. Lire et adhuc freto.

Ibid. 2,3,37, sur la Grèce : Ac proximo spatiosa et Hellas nomine grandi fronte procedit, mox mari utroque, et Ionio magis, latera eius intrante... media ferme prope inciditur. - Lire Ac primo.

Ibid. 2,3,57. L'Hister ici nommé est un prétendu fleuve d'Histrie. Il faut rayer la glose à contresens Danuuius qui iam dictus est.

Ibid. 2,5,79 Rhodanus non longe ab histria archenique fontibus surgit. On a corrigé : ab Histri Rhenique. Rheni est bon; Histri est mauvais, 1o parce que l'addition de deux a entre Histri et Rheni s'explique mal; 2° parce que la source du Danube ou Hister est assez loin de la source du Rhône; 3° parce que, quand même Méla aurait nommé ici le Danube, il eût dû ne le nommer qu'après le Rhin. qui coule entre le Danube et le Rhône; 4o parce qu'Hister dans Méla est un prétendu fleuve d'Histrie (2,57. 63; cf. Pline 3,18,22,127) ou bien le cours inférieur du Danube (2,8. 16. 22. 38. 3,33), non pas le Danube supérieur, qu'il nomme Danubius ou Danuuius (2,8. 57. 3,30). Au lieu de ab histria je lis en conséquence a Raetia (AB pour AR, en capitales, comme souvent c pourG; is pour e ou ae comme dans discheri pour Bechiri 1,107). Ensuite a Rhenique fontibus ?

[ocr errors]

Ibid. 3,4,33 Ultra, ultimi Germaniae Hermiones. Sarmatia intus quam ad mare latior, ab his quae secuntur Vistula amne discreta. Rayer la glose quae secuntur: ab his désigne les Hermiones.

Ibid. 3,4,33: Gens habitu armisque Parthicae proxima, uerum ut caeli asperioris ita ingenii; non se urbibus tenent et ne statis quidem sedibus; ut inuitauere pabula, ut cedens ut sequens hostis. exegit, ita res opesque secum trahens; semper castra habitant; bellatrix, libera, indomita, et usque eo inmanis atque atrox ut... etc. - Lire tenens et habitans.

Ibid. 3,6,48: Putantque... scire uentura et praedicare, sed nonnisi dedita nauigantibus, et in id tantum ut se consulerent profectis. La correction deditas est mauvaise. Il faut lire dedita (opera) nauigantibus. L. HAVET.

[ocr errors]

DANS LE TEXTE DE DÉMOSTHÈNE

Les textes des auteurs anciens, surtout de ceux qui étaient beaucoup lus et commentés, sont souvent déparés par des gloses explicatives, que les critiques s'efforcent de reconnaître et d'écarter. Mais à côté de ces interpolations, il y a aussi, moins souvent il est vrai, des lacunes, et ce dernier genre de faute, qui obscurcit ou dénature le sens des textes, a plus de gravité que le premier, qui les alourdit par un commentaire déplacé. La plupart du temps, c'est la ressemblance des mots qui amena les omissions : cela peut être souvent constaté, quand les lacunes de certains manuscrits se trouvent comblées par des manuscrits plus complets; et il faut tenir compte de cette cause, si on veut insérer dans les passages mutilés des suppléments plausibles. Nous allons essayer de corriger de cette manière quelques passages de Démosthène.

1. Leptine, § 141. L'orateur loue le peuple d'Athènes d'honorer les citoyens morts pour la défense de la patrie par des oraisons funèbres. Εἶτα καὶ οὐδ ̓ ἔστιν ὄνειδος ὅτου πορρώτερόν ἐστιν ἡ πόλις ἡμῶν ἢ τοῦ φθονερὰ δοκεῖν εἶναι, ἁπάντων ἀπέχουσα τῶν αἰσχρῶν. Τεκμήρια δ' ἡλίκα τούτου, θεωρήσατε. Πρῶτον μὲν μόνοι τῶν πάντων ἀνθρώπων ἐπὶ τοῖς τελευτήσασι δημοσίᾳ [καὶ ταῖς ταφαῖς ταῖς δημοσίαις] ποιεῖτε λόγους ἐπιταφίους. Je n'insiste pas sur l'interpolation que Dindorf et d'autres ont avec raison retranchée du texte; si quelques mots y sont de trop, d'autres semblent manquer les honneurs publics n'étaient pas prodigués aux funérailles de tous les citoyens. Lambin voulait écrire in toïg śv modśμw teλeutŕszot, et Cobet est du même avis. Un supplément plus probable nous est suggéré par le rhéteur Aristide. On lit dans son Panathénaïque (I, p. 310, Dind.): Tov μèv úπèρ TYS πόλεως τελευτησάντων... ἐπαίνους ἐπὶ ταῖς ταφαῖς καθ ̓ ἕκαστον ἔτος λέγειν. Aristide est tout plein de Démosthène, et sa paraphrase peut en quelque sorte tenir lieu d'un très ancien manuscrit de l'orateur attique. Nous n'hésitons pas à insérer dans le texte de ce dernier les mots ὑπὲρ αὐτῆς, qui pouvaient être facilement omis après ἐπὶ τοῖς.

2. Un peu plus haut, au § 131 du même discours, on est arrêté par cette phrase singulière : Ετι τοίνυν ἴσως ἐπισύροντες ἐροῦσιν ὡς Μεγαρεῖς καὶ Μεσσήνιοι τινες, εἶναι φάσκοντες, ἔπειτ ̓ ἀτελεῖς εἰσιν. Pour faire un sens quelconque, il faut mettre une virgule avant siva: qúoxovtec, et sous-entendre avec ces mots άteλeïs, qui se trouve dans le membre

« AnteriorContinuar »