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Régille, de la transvectio equitum (Castor et Pollux dieux guerriers); puis de l'importance du culte latin des Dioscures, du temple du Forum; il envisage ensuite C. et P. comme divinités maritimes, comme dieux de la bonne foi dans les transactions commerciales, comme divinités équestres, cosmiques et funéraires. Enfin vient un catalogue où sont énumérés et décrits (en 55 pages) tous les monuments figurés qui représentent Castor et Pollux (vases, miroirs, monnaies, statues, bas-reliefs, pierres gravées et objets divers).

De villis Tiburtinis principe Augusto. Thesim propon. Maurice ALBERT. Paris (Thorin), 1883. 94 p. in-8° et 1 carte.

Après un aperçu sur les villas de Tibur avant Auguste et le charme que cet emplacement pouvait procurer aux Romains, M. Albert expose ce que l'on peut savoir sur les villas d'Auguste et de Mécène, de Quintilius Varus, d'Horace, de Cynthia, de Virgile, des Lolli, des Pisons et de Munatius Plancus, des Plautii, des Cossinii, de Cocceius, de Ventidius Bassus et des Coponii. Il publie les résultats de l'exploration qu'il a faite de Tivoli et des environs, tout en s'aidant des travaux de Viola, Volpi, De Sanctis, De Chaupy, Walckenaer, etc.

Les institutions politiques des Romains ou Exposé historique des règles de la constitution et de l'administration romaines depuis la fondation de Rome jusqu'au règne de Justinien, par J. B. MISPOULET, doc teur en droit, ancien élève de l'Ecole des hautes études. T. II, l'administration. Paris (Pédone), 1883. 560 p. in-8°.

Dans ce deuxième et dernier volume, M. Mispoulet traite les relations internationales (droit des gens, conventions internationales: hospitium, foedus, deditio), l'organisation et l'administration du territoire (en Italie, dans les Provinces, sous la République, sous l'Empire et le Bas-Empire; du régime municipal du vir siècle de Rome jusqu'à Justinien); la division des personnes; les finances (dépenses, recettes, administration financière aux diverses époques de l'histoire romaine; monnaies, poids et mesures); l'armée (la légion et ses transformations successives, la marine, les milices provinciales), la religion (les sacerdoces, les quatre grands collèges: pontifes, augures, quindecemviri sacris faciundis, septemviri epulonum; les autres collèges ou sodalitates); la justice (le droit et ses sources, la juridiction, magistrats judiciaires, procédure; voies de recours, exécution; juridiction pénale). Une table alphabétique des termes de droit public et administratif les plus importants expliqués dans les deux volumes termine cet ouvrage rédigé avec une extrême conscience et destiné à rendre les plus grands services aux philologues et à tous ceux qui voudront s'initier à la connaissance de l'antiquité romaine.

De Constitutionibus M. Aurelii Antonini. Thesim prop. Fac. Paris. H. DUMERIL. Toulouse, 1882. 114 p. in-8°.

L'auteur a entrepris de prouver dans cette thèse que Marc Aurèle a montré des qualités de gouvernement supérieures à celles que les historiens modernes lui reconnaissent, au moins pour le droit civil. Il expose à ce point de vue toutes les institutions de Marc Aurèle. Pour le droit privé au contraire, il reconnaît qu'en augmentant comme ses prédécesseurs les prérogatives du pouvoir, Marc Aurèle a pris des mesures fatales à la liberté des citoyens.

Bulletin trimestriel des antiquités Africaines publié par la société de géographie et d'archéologie de la province d'Oran, sous la direction de J. POINSSOT et L. DEMAEGHT. Paris et Oran, in-8°. Trimestriel. — Prix de l'abonnement: 10 fr.

Ce bulletin a pour but de faire connaître les antiquités de la province d'Oran, les ruines, inscriptions, sculptures, etc., qui étaient souvent exposées à la destruction avant de passer sous les yeux des savants. Depuis le mois de juillet 1882, il a paru 5 fascicules contenant des articles de MM. Ch. Tissot, Héron de Villefosse, Poinssot, Demaeght, Babelon, Schmidt, Thédenat, dont la compétence bien connue en cette matière a placé le recueil au premier rang des publications archéologiques. Non seulement MM. Poinssot et Demaeght veulent publier tous les monuments inédits de l'Afrique romaine, mais ils se proposent d'en donner des commentaires et ils accueilleront avec reconnaissance toutes les communications qui leur seront faites sur ce sujet. Nous résumerons dès cette année dans notre Revue des Revues les fascicules publiés en 1882.

Notice sur les manuscrits disparus de la bibliothèque de Tours pendant la première partie du XIXe siècle, par L. DELISLE (Extrait des Notices et extraits des mss. t. XXXI, 1re part.). Paris, Imprimerie nationale, 1883, 200 p. in-4.

Plusieurs centaines de mss. provenant de la cathédrale de SaintGatien, de la collégiale de Saint-Martin ou de l'abbaye de Marmoutier ont disparu de la bibliothèque de Tours. En 1842, « un malfaiteur, dont les connaissances en paléographie et en bibliographie étaient fort étendues », le trop fameux Libri, « s'appropria, en entier ou par morceaux, les mss. les plus précieux et, pour mieux dissimuler l'origine, il ajouta, au commencement ou à la fin, des notes qui devaient faire croire que ces mss., dérobés à Tours, venaient d'Italie. » Déjà, vers 1830, on pouvait trouver à vil prix chez des brocanteurs de Paris, de beaux mss. sur parchemin provenant de Tours; l'Administration de la bibliothèque nationale et plusieurs particuliers, comme Monteil et M. Jules Desnoyers, ont réussi à en sauver quelques-uns du naufrage.— M. Delisle consacre à cent mss. disparus, choisis parmi les plus intéressants, une notice dans laquelle il résume tout ce qu'on peut savoir sur leur contenu et les différents indices qui permettraient de les reconnaître. Un bon nombre de ces mss., d'après les résultats indiscutables des recherches de M. Delisle, se trouve dans le fonds Libri de la bibliothèque de lord Ashburnham; c'est là que sont exilés des mss. célèbres depuis des siècles, des manuscrits en onciale du vr° siècle, comme le Pentateuque orné de peintures et le Saint-Hilaire, des mss. mérovingiens et des mss. en minuscule de l'époque carlovingienne: un Cicéron (de Senectute et Somnium Scipionis) du ixe s., un Virgile du Ixe s.,un Stace (Thébaïde) du x1 s. Espérons encore qu'un jour nous pourrons recouvrer ces richesses nationales! Ce livre de M. Delisle rappelle des souvenirs bien pénibles à tous les cœurs français, néanmoins on ne saurait rencontrer aucun mémoire plus attrayant et plus instructif. On y trouve le même charme que dans le Cabinet des manuscrits et les Mélanges de paléographie et de bibliographie du même auteur (cf. Rev. de Phil. t. IV, p. 176 et t. VI, p. 191). E. C.

Bar-le-Duc.

Typ. L. PHILIPONA et Ce- 480

Le Gérant C. KLINCKSIECK.

VARRONIANA

"Ovos kúpa (Nonius p. 87, cluet), distique qui doit être non de Varron, mais de Pompilius 2:

Paqui discipulus dicor, porro is fuit (Enni),

Ennius Musarum, Pompilius clueor.

7

On ne connaît de ce Pompilius qu'un sénaire cité par Varron, De ling. Lat. 7, 93:

Heu qua me causa, Fortuna, infeste premis?

M. Riese envisage Pompilius comme un tragique, et appelle son sénaire uersus tragicus; il reproche à M. Ribbeck de l'avoir oublié. Celui-ci, dans så seconde édition des Tragicorum romanorum fragmenta, s'est empressé de réparer cette prétendue faute; « Tragicum poetam esse euincit », dit-il en parlant de notre distique cité dans l'"Ovos λúpas. Rien pourtant ne me paraît moins certain que cette conclusion. En matière de tragédie, Ennius était le disciple de Névius et d'Andronicus, et de plus le disciple des Grecs; les mots Ennius Musarum n'auraient donc aucun sens précis. Il est un autre genre littéraire que les Grecs ne connaissaient point, qu'Ennius a cultivé le premier, sans autre enseignement que celui des Muses, que Pacuvius a cultivé après lui, et dont il est fort naturel que Varron s'occupe dans ses ménippées : c'est la satira dans l'ancien sens, « carmen quod ex uariis poematibus constabat, quale scripserunt Pacuuius et Ennius» (Diomède p. 485,32 Keil). Pompilius est donc un poète satirique. C'est dans les fragments des satires latines qu'il faut classer son distique élégiaque, qui en résume si bien l'histoire, et aussi son sénaire.

1. Cf. plus haut, p. 176-187.

2. M. Mommsen (Römische Geschichte, 7 éd., III, p. 606, n.), a voulu y voir une parodie faite par Varron de l'exorde de Lucrèce. Mais Varron connaissait-il les vers de Lucrèce quand il écrivait ses Ménippées ?

3. Pacuuius dans les mss. Les gentilices latins Pacuuius et Paquius, le gentilice osque Paapi et le prénom osque ПaxF; ne sont probablement que des variantes d'une même forme.

4. Dispiculus P.

5. Decorporo is P, dicorporrois L, dicorporeis H1, dicorporois les autres.

6. Pompolius W1.

7. Il est naturellement douteux qu'on doive lui attribuer l'intypappátio que le ms. de Varron (De ling. Lat. 7, 28) rapporte à Papinius, et Priscien (p. 90 Hertz) à Pomponius.

REVUE DE PHILOLOGIE Octobre 1883.

VII. 13

"Ovos λúpas (Non. p. 182, uulgare, et 230, uulgus): Iurgare coepit dicens :

1

Quae scis atque in uulgum uulgas artemque expromis inertem.

Pour donner un sens à ce fragment, il suffit de lire artem quae (correction d'autant plus légère que le second hémistiche du vers aristophanien n'est cité qu'une fois, p. 182), et d'ajouter un point d'interrogation :

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Quae scis atque in uulgum uulgas, artem quae expromis inertem? « Quelle est ta science? quelles sont ces belles choses que tu vulgarises, toi qui fais profession d'un art frivole? Cette interpellation désobligeante s'adresse à la Þovzxíz personnifiée, et répond à la tirade iambique par laquelle celle-ci s'annonçait ellemême (Non. 176, suscitabulum):

Phonascia sum, uocis suscitabulum
Cantantiumque gallus gallinacius.

Ilepinλous lib. II, πept piλocopías (Non. p. 131, lucuns): nulla ambracia ac nector, non alium et sarde, set Panis, pemma, lucuns, cibus qui purissimus multo est.» M. Bücheler a reconnu que l'hexamètre Panis... multo est doit être une citation de Lucilius, introduite par une phrase en prose. Je crois qu'il faut reconnaître une autre citation, tirée également du même poète et probablement du même morceau en hexametres, dans les mots

Ambrosia ac nectar

corrompus par les copistes. Cela explique pourquoi on lit la copule et dans ce qui est de Varron (alium et sardae), puis une autre copule dans ce qui est de Lucilius (ambrosia ac nectar). Cela explique pourquoi le féminin singulier nulla porte en réalité sur les deux substantifs, traités ici comme s'ils ne formaient qu'une locution indivisible. Enfin la faute ambraCia pour ambroSia montre que ces mots grecs étaient primitivement écrits en lettres grecques. comme tant d'autres dans Lucilius. L'emploi des lettres grecques, de la part de Lucilius, était d'autant plus indiqué que notre phrase est probablement le plus ancien exemple d'introduction. des deux substantifs dans un texte latin; nous ne les trouvons ni dans Plaute, ni dans Térence, ni dans nos fragments d'Ennius.

1. P. 230 quae facis. Les deux citations sont comprises dans la grande lacune de P.

2. Les mss. ont fonicia.

des tragiques et des comiques, non plus que dans les restes de la poésie saturnienne.

Sesqueulixes (Nonius, p. 321, inuitare): ipsum audi

<«< Vino inuitari poclis large atque benigne. »

C'est ainsi que j'ai proposé de couper le fragment, Rev. de phil., 1882, p. 61. Pour l'adverbe large, cf. Suétone, Aug. 77, quotiens largissime se inuitaret senos sextantes non excessit. Pour inuitari poclis, cf. Plaute, Rudens 2, 3, 31, Neptunus magnis poculis hac nocte eum inuitauit. J'avais accepté, et j'avais eu tort, la traduction de inuitare par replere que donne Nonius; dans tous les exemples, et ici en particulier, inuitare avec ou sans poculis (au datif), ne signifie autre chose que pousser à boire. Je maintiens le rapprochement avec Odyss. 219, où Ulysse dit de son ventre {γαστήρ) : ἡ δὲ μάλ' αἰεὶ Ἐσθέμεναι κέλεται καὶ πινέμεν, ἐκ δέ με πάνω των Ληθάνει ὅσσ ̓ ἔπαθον καὶ ἐνιπλήσασθαι ανώγει; seulement je rejette aujourd'hui l'idée qu'inuitari soit la traduction d'évλýÛxı : c'est en réalité celle de xéλETZ: et d'avoys. Il y a toujours citation textuelle d'un passage d'Homère traduit en hexamètres latins, tout comme dans un autre fragment du Sesqueulixes.

η

Cela dit, je ne puis dissimuler qu'un mot fait difficulté : c'est uino. Il serait intolérable si l'on supposait poclis aussi à l'ablatif; et, même quand on fait de poclis un datif, uino semble une pure cheville. Ce qui pousse à vider une coupe, ou c'est l'amphitryon, ou c'est le buveur lui-même, ou c'est son avidité; on ne peut dire que ce soit le vin. Or uino est d'ailleurs suspect, en ce sens qu'immédiatement avant le fragment de Varron le même mot figure dans deux autres citations, tirées l'une de Salluste, l'autre de Lucilius c'est dire que uino, par une erreur de correction, a pu se glisser indûment d'un passage dans l'autre. Il est probable que dans notre passage il a supplanté la vraie leçon, c'est-à-dire la traduction du yzstáp homérique :

Ventre inuitari poclis large atque benigne.

Tithonus epi ripos (Nonius p. 156, pupae) :

Ac mammam lactis sugentem pascere pupum

mammam lactis, i. e. Inusitate est faible

(p. et pupum codd.). M. Riese remarque: lactis plenam, admodum inusitate dictum. pour caractériser cette tournure. Comme la forme primitive lact

1. Audiui non HIPBern.Gen.; iuitari P1, ce qui éclaire l'origine de la faute précédente. Ensuite poculis dans les mss.

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