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A esté demandé par mons. le chancellier se on devroit conseiller au roy, pour le bien et entretenement de la justice de son royaulme, confimer et renouveller les ordonnances royaulx, faictes sur l'ordre et reformation de la justice par le feu roy Charles VII, données ou mois davril MIIII LIII aux Montilz, dont le préambule dicelles ordonnances a esté leu en leur presence.

A esté conclud estre expedient veoir oudit Conseil lesdites ordonnances par articles, ainsi qu'elles sont couchées, pour veoir s'il y a rens a muer, attendu la longue discontinuation qu'elles n'ont esté entretenues; aussi considerez les diversitez du temps, qui ont couru pour les guerres et divisions, et la particularité des cas qui pevent estre survenuz depuis qu'elles furent faictes, et aussi les addictions et modiffications qui de présent ont esté faittes sur lesdites ordonnances par mondit S le chancellier et mess du Conseil de la justice, affin que, sur le tout, on reddige ensemble lesdites ordonnances et addictions, pour en dresser et mectre mieulx en ordre les ordonnances, qui se feront sur la matiere dessusdite, pour les concleurre devant ou durant ou après les estatz tenuz.

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Collation a esté par moy faicte Guillaulme Ratault notaire juré des contractz royaulz relatée au vray registre du Grant Conseil du roy notre S', à moy baillé par mons' maistre Estienne Petit no. taire et secrétaire du roy notre dit S le XXVIII jour de mars mil IIIIIIII et troys.

Signé pour coppie

G. RATAULT.

IX.

Note accompagnant un estampage d'inscription.

(Communication de M. Germer-Durand, correspondant à Nîmes.)

Un petit autel a été découvert, en février 1855, à Nîmes, près de la Tour-Magne, dans une vigne appelée L'Enclos-Boucoyran. Il se trouve en la possession de M. L. de Bérard, qui a bien voulu me le communiquer. Il porte sur une de ses faces l'inscription suivante, dont j'ai l'honneur de vous adresser un estampage.

LALIÆ

PRIMVLA

PROXSVMS

SVIS VS.

C'est un vœu Diis Proxsumis. Quatorze monuments dédiés à ces divinités étaient seuls connus jusqu'ici. Ils ont fourni à mon ami Achille Colson, chef de bataillon au 75° de ligne, la matière d'un intéressant mémoire, lu par lui, en 1851, à l'académie du Gard et inséré dans les Mémoires de cette académie. A l'exception de deux, qui ont été trouvés, l'un à Vaison, chez les Voconces, l'autre à Avignon, chez les Cavares, tous appartiennent, par leur provenance, au territoire des Volces Arécomiques et plus particulièrement à Nîmes ou à ses environs.

Bien que l'estampage soit très-satisfaisant, j'ai cependant deux remarques à faire.

Ligne 1. La barre transversale qui surmonte la seconde lettre du nom LALIÆ est le résultat du coup de pioche de l'ouvrier, qui a rencontré cette pierre à 50 centimètres environ de profondeur. Il ne faut donc en tenir aucun compte.

Ligne 4. A la fin de cette ligne, l'estampage accuse un espace vide. Ce bout de ligne est en creux sur la pierre, le graveur ayant gratté assez profondément pour faire disparaître les deux lettres V.S., qu'on distingue encore assez nettement sur le monument, mais que le tampon n'a pu atteindre. On a sans doute gratté ces deux lettres, parce qu'on s'est aperçu qu'elles supposaient une autre rédaction des deux premières lignes de l'inscription. En effet, sur treize des quatorze autels votifs réunis et commentés par M. Colson dans le mémoire cité plus haut, la formule invariable est celle-ci une telle, ou un tel (mais le plus souvent ce sont des femmes) à ses Dieux Proxsumes. Sur un seul, l'inscription est ainsi conçue PROXIMIS LEDAE. Cette dernière rédaction semble indiquer que le petit autel votif (aujourd'hui perdu) qui la portait n'avait pas été élevé par Léda elle-même à ses Dieux Proxsumes, mais bien par une autre personne aux Dieux Proxsumes de Léda.

La présence du mot SVIS à la quatrième ligne de notre inscription ne permettrait pas d'en donner la même explication, s'il n'était à peu près évident que le lapicide, peu lettré, y a commis une

erreur qu'il n'a su réparer qu'à moitié. Entraîné par l'habitude, il avait d'abord gravé la formule Proxsumis suis votum solvit, comme si le nom de Lalia Primula eût été au nominatif, c'est-à-dire comme si Lalia eût été elle-même l'auteur du væu. S'étant aperçu plus tard de sa méprise, il aura cru qu'il suffisait, pour y remédier, de faire disparaître le votum solvit ou plutôt les deux initiales V.S., tandis qu'il aurait dû gratter toute la dernière ligne.

X.

Serrure du commencement du xvr' siècle1.

(Communication de M. Delaherche, correspondant à Beauvais.) Cette serrure, intéressante au point de vue de l'art par la finesse de l'exécution, est remarquable aussi au point de vue historique, à cause des écussons qui la décorent.

La place d'honneur occupée par l'écu, parti de France et de Bretagne, de la reine Anne, représenté au centre de ce petit monument, et accompagné à droite de l'écu de France et à gauche de l'écu du Dauphiné, donne lieu de croire que cette serrure a fait partie d'un meuble appartenant à Anne de Bretagne, ce qui en fixe la date au commencement du xvr° siècle. La cordelière placée sur plusieurs points de la serrure et la richesse de la composition justifient encore cette supposition.

Parmi les détails qui paraissent mériter de fixer l'attention, je signalerai un petit bâton noueux, placé au-dessous de la charnière du moraillon. Cette pièce est-elle un ornement sans valeur historique, ou veut-elle rappeler la maison d'Orléans et faire allusion à Louis XII, comme duc d'Orléans? Je ne présente cette re marque que comme une supposition, laissant aux membres du comité le soin d'éclaircir ce point.

Les images de saint Jean et de saint Jacques, placées sur le double moraillon, doivent être mises avec intention, puisqu'on ne trouve le plus ordinairement sur les serrures ornées de figurines que saint Pierre portant sa clef. On peut supposer que saint Jean et saint Jacques sont ici placés comme patrons des donataires ou des artistes.

1 Voir planche vII. (Collection de M. Delaherche, à Beauvais.)

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