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La séance est ouverte à deux heures et demie, sous la présidence de M. Guigniaut.

Le procès-verbal de la séance du 10 mars est lu et adopté.

M. Chabaille annonce que le livre du Trésor par Brunetto Latini, dont la publication lui a été confiée, est prêt à être livré à l'impression. Mais, avant de remettre son manuscrit au comité, il sollicite l'autorisation de faire exécuter la gravure sur bois et au trait de huit ou dix figures qui se trouvent dans l'un des plus anciens manuscrits, et qui contribueraient beaucoup à l'intelligence de la partie astronomique de cette encyclopédie du moyen âge.

Quelques membres sont d'avis que des gravures au trait seulement seraient insuffisantes, et qu'il serait nécessaire de donner des dessins coloriés. La dépense deviendrait alors assez considérable.

M. le Clerc n'admet pas l'utilité de figures pour un ouvrage du genre de celui de Brunetto Latini. Le Trésor, en effet, offre un très-grand intérêt comme monument de la langue française au x siècle; mais ce n'est, au point de vue scientifique, qu'une compilation sans valeur. En ce qui concerne en particulier la partie astronomique, le Trésor se borne à reproduire en partie le traité de la sphère de Sacrobosco: il paraît superflu, dès lors,

Bulletin. III.

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de donner des figures auxquelles on peut recourir dans le traité original.

M. Guigniaut pense au contraire que, si ces figures facilitent l'intelligence du texte, elles en forment pour ainsi dire partie intégrante et ne sauraient en être séparées. Il resterait seulement à s'assurer de leur rapport plus ou moins direct avec les descriptions qu'elles accompagnent. D'ailleurs ces dessins sont en trèspetit nombre et ne demandent rigoureusement à être exécutés qu'au simple trait.

La section prie M. Guigniaut d'examiner le degré de relation qui existe entre le texte du Trésor et les figures que M. Chabaille demande à y joindre.

M. Charles Fortoul expose l'intention où est M. le ministre de soumettre au comité le plan du recueil des Anciens poëtes français dont la publication a été décidée par le décret du 12 février 1856. M. le ministre désire, en conséquence, que la section de philologie prenne connaissance du rapport préparé d'après ses ordres par M. Guessard, et destiné à tracer le plan du recueil; qu'elle le discute et lui soumette son appréciation lorsque le comité l'aura sanctionnée. M. le chef du cabinet ajoute que la nécessité d'établir de l'unité dans l'ensemble de cette publication obligera toutefois de déroger, pour l'exécution, aux règles habituellement observées par le comité.

M. Guessard donne lecture du rapport qu'il a adressé à M. le ministre au sujet du recueil projeté. Cette publication, à laquelle il serait nécessaire de consacrer au moins 42 volumes, comprendrait deux grandes divisions: Poésies des trouvères et Poésies des troubadours, ayant chacune une tomaison à part et pouvant ainsi être entreprises simultanément. Chacune de ces deux séries serait complétée par un glossaire de tous les mots difficiles fournis par les textes. Enfin, M. le rapporteur propose de prendre pour limite du recueil la date de 1328, époque de l'extinction de la branche aînée des Capétiens et de l'avénement au trône de la branche des Valois.

M. V. le Clerc, auquel ce travail avait déjà été communiqué par M. Guessard, déclare qu'il en adopte les bases.

La section décide qu'elle tiendra une séance extraordinaire, le mardi 22, pour s'occuper de l'examen de diverses questions soulevées par le rapport de M. Guessard.

La séance est levée à cinq heures et demie.

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Présidence de M. le marquis DE Pastoret.

La séance est ouverte à deux heures et demie, sous la présidence de M. le marquis de Pastoret.

Le procès-verbal de la séance du 17 mars est lu et adopté.

La section est informée, comme l'avait déjà été le comité1, du refus fait par l'Imprimerie impériale de mettre sous presse le tome IV des Négociations dans le Levant, dans l'état où se trouve la copie. L'Imprimerie impose à M. Charrière la condition de recopier une partie de son manuscrit. Elle affirme en même temps. que le volume formera au moins 150 feuilles.

La section demande que M. Charrière soit invité à réduire son manuscrit à l'étendue d'un volume ordinaire.

Correspondance.

M. Gachard répond à une communication qui lui avait été faite à la suite d'une décision prise par le comité dans sa dernière séance. Après avoir entendu un rapport de M. Chéruel, relatif à la publication des Papiers d'État du cardinal de Granvelle, le comité avait prié M. le ministre de s'informer si quelque société historique des Pays-Bas ne serait pas disposée à publier les lettres de Morillon dont le comité de Besançon propose l'insertion dans les derniers volumes de la collection Granvelle. En conséquence, une liste chronologique de cinquante-huit lettres de Morillon destinées au dixième volume, et s'étendant de juillet 1566 à décembre 1567, avait été transmise à M. Gachard. Celui-ci déclare que la commission royale d'histoire de Belgique attache beaucoup de prix à la mise en lumière des lettres de Morillon, et que, dans le cas où le Gouvernement français ne jugerait pas à propos de les faire entrer dans le recueil des papiers Granvelle, la commission se chargerait avec empressement du soin de les publier.

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M. Chéruel pose de nouveau la question qu'il avait soumise à la section dans la dernière séance. Le comité entend-il se conformer strictement à la résolution prise de réduire le nombre des volumes attribués à la publication des papiers Granvelle, ou bien se réserve-t-il la possibilité de modifier, au besoin, cette détermination dans le cas où un nouvel examen en démontrerait l'utilité?

M. Chéruel ajoute que la correspondance de Morillon forme la partie la plus importante des papiers Granvelle, de 1566 à 1586; qu'elle concerne les provinces belges qui sont devenues en partie françaises (Artois, Flandre française); qu'il est impossible de séparer dans les lettres ce qui est relatif aux provinces devenues françaises de celles qui sont restées belges; qu'en conséquence il faut, ou rejeter entièrement ces documents ou les imprimer complétement.

Divers avis ayant été ouverts à cette occasion, la section décide qu'avant de prendre un parti, on consultera l'Imprimerie impériale afin de savoir combien de volumes seraient nécessaires pour la publication intégrale des papiers Granvelle.

M. Lejeune s'étonne que l'indication récemment donnée dans le Bulletin 1, de l'existence à la bibliothèque de Chartres d'un manuscrit renfermant des lettres de Mazarin, ait été présentée comme un fait nouveau; il rappelle particulièrement que le manuscrit dont il s'agit avait été signalé par lui dès 1844; qu'il avait, à cette époque, adressé une analyse des pièces contenues dans le volume, et transmis l'offre faite par l'administration de la bibliothèque de Chartres d'échanger ce manuscrit contre d'autres livres. M. Lejeune renvoie en outre l'analyse qu'il avait autrefois mise sous les yeux du comité des monuments écrits.

La section remercie le correspondant de l'envoi de cette analyse, qui ne saurait lui être utile en ce moment, puisque le manuscrit même vient d'être communiqué à l'éditeur des lettres de Mazarin. On rappellera en même temps à M. Lejeune que sa première communication se trouve consignée au procès-verbal de la séance du 18 novembre 1844 2; et on lui demandera si l'administration de la bibliothèque de Chartres serait toujours disposée à faire l'échange qu'il avait été autorisé à proposer.

1 Voir ci-dessus p. 118.

2 Extraits des procès-verbaux des séances du comité historique des monuments fcrits, p. 287.

M. J. Desnoyers dépose, de la part de M. Auguste Moutié, la copie de la charte de fondation, par Charles V, du monastère des Célestins de Limay, près Mantes (Seine-et-Oise), accompagnée d'un fac-simile photographié de la lettre initiale de cette même charte représentant un portrait ressemblant de Charles V, avec l'écu de France aux trois fleurs de lis et la figure de la sainte Trinité.

M. Desnoyers est prié de faire un rapport à la section sur cette communication.

M. Anatole de Barthélemy adresse une copie de la déposition faite en 1481, par Gautier de Perusse, seigneur des Cars, lors de l'enquête ordonnée par le parlement à l'occasion du procès auquel donna lieu la succession de Jean de Bretagne, mort à Périgueux au mois de novembre 1452, sans avoir eu le temps de signer son testament.

Renvoi à l'examen de M. Taschereau.

M. Édouard de Barthélemy propose la publication d'un manuscrit du XIIe siècle, renfermant toutes les chartes de la commune de Villefranche-de-Conflent (Pyrénées-Orientales). Ce document, qui a été annoté par le correspondant et qui ne nécessiterait pas plus de 30 pages in-4° d'impression, contient des détails trèscurieux sur la forme de la procédure en ce lieu et à cette époque.

La section regrette de ne pouvoir donner suite à cette proposition; mais la publication de documents d'un intérêt aussi local entraînerait le comité dans une voie où il lui importe de ne pas s'engager; et déjà, plusieurs fois, des documents analogues ont été écartés pour cette raison.

M. Désiré Monnier adresse la copie des articles de la capitulation de la ville d'Arbois sous Louis XIV, le 10 juin 1674.

La section, après avoir pris connaissance de ce document, serait disposée à en proposer la publication; mais avant de prendre une décision définitive, elle prie M. Ravenel de s'assurer si cette pièce n'aurait pas déjà été imprimée.

M. Deschamps de Pas transmet les copies de trois chartes des années 1243 et 1249, dont deux ont paru très-curieuses au correspondant, au point de vue du droit féodal dans la première moitié du XIIIe siècle, et dont la dernière fournit un nouveau spécimen de la langue vulgaire à cette époque.

Renvoi à M. de Wailly.

M. Bonnelye adresse le traité passé, en 1586, entre La Maurie,

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