$$ 19. Balances et poids.

20. Quenouilles et fuseaux.

LIVRE IV.

ARTS, INDUSTRIE, SCIENCE, RELIGION.

CHAPITRE Io.

ARTS ET INDUSTRIE.

SS 1. Céramique.-Poterie. Vases en terre cuite (bols, plateaux, barillets, etc.).

Vases en bois. Vases romains. Vases francs.

Verrerie. Vases de verre (bols, coupes, fioles, etc.),

perles en verre, en pâte de verre, émail, mosaïque. 2. Numismatique. — Monnaies en or, en argent, en billon,

en bronze, des époques gauloise, romaine ou franque ; coupées ou percées; trouvées au cou, au bras, à la ceinture, etc.

3. Métallurgie. - Nature des métaux: or, argent, cuivre, bronze, plomb, étain, fer.

Travail des métaux: damasquinure, niellure, émaillure, plaqué, estampé, dorure, argenture, étamage.

CHAPITRE II.

SCIENCE ET RELIGION.

$5 1. Symbolisme, épigraphie, sigillographie.

2. Funérailles. Restes de paganisme. Traces de chris

tianisme.

L'abbé COCHET,

Membre non-résidant du comité.

DOCUMENTS HISTORIQUES ET ARCHÉOLOGIQUES.

XI.

Brevet d'invention accordé par Henri IV pour la fabrication de l'acier'. (Communication de M. Merlet, correspondant, à Chartres.)

Aujourd'hui, 28 de septembre 1596, le roy estant à SaintGermain-en-Laye, ayant esté proposé à Sa Majesté par les sieurs vidame de Chartres et Saint-Germain d'Apchon qu'ilz ont, pour le bien de son servyce et utilité publicque, avec grandz fraiz et curiosité faict recherche d'ung secret que Claude Guignard, bourgeois de Paris, auroit acquis par ses longues recherches et labo rieux voyages, et duquel il a faict expériance et fera de nouveau; lequel secret estant exécuté par l'establissement qu'ilz entendent faire en certains endroictz de ce royaume proches des forges à fer, Sadicte Majesté en retirera de revenu annuel grande somme de deniers sans fouller ses subgectz, à cause qu'il consiste au convertissement d'une partye du fer qui provient de toutes les forges petites et grandes de ce royaume de France, en acyer dur, propre et comode pour tranchantz et poinctes acérées, à meilleur marché que l'acyer estranger qui y est annuellement débité, et pour raison duquel sont sorties et sortent grandes sommes de deniers de cedict royaume, oultre le proffict qui en adviendra annuellement à Sa Majesté; lequel advis ayant esté par elle trouvé nonseullement recevable, mais aussy très-utille et nécessaire, et voullans recongnoistre lesdiz sieurs vidame et de Saint-Germain, les rémunérer de leurs services et les faire ressentir du fruict qui proviendra dudict advis, leur a faict don de la quatriesme partye en propre, pour eulx, leurs successeurs et ayans droict, à cause

1 Voir ci-dessus le rapport de M. Jules Desnoyers, p. 77.

d'eulx, à perpétuité, de tous et chacuns les deniers qui proviendront annuellement dudict advis, revenans bons à Sadicte Majesté; et, en outre, pour marque honorable à la postérité du labeur et industrie dudict Guignard, ayant esgard qu'il est l'autheur dudict secret et advis, luy en a pareillement accordé et accorde et aux siens à l'advenir douze deniers tournois pour franc, revenans à troys solz pour escu, en forme de rente annuelle et perpétuelle à prandre et percevoir de quartier en quartier sur tous et chascuns les deniers qui proviendront générallement du susdict advis et vente dudict acyer, et les recevoir par les mains des receveurs particuliers qui seront establis ès fournaises qui, pour ledit convertissement, seront construites par les provinces de cedict royaume, ou bien du receveur général des diz deniers qui sera estably en la ville de Paris, sans estre tenu à aucuns fraiz; avec l'estat de supperintendant ausdictes fournaises, offices et officiers deppendans d'icelles, lesquelz officiers il nommera à Sa Majesté : davantaige jouira ledict Guignard et sa postérité des mesmes privilleiges, franchises, libertez et immunitez que peut et doit avoir le grand maistre général et supperintendant des mynes et mynières de cedict royaume. Et pour droict de chevaulchée qui luy conviendra faire par cedict royaume, tant pour l'establissement desdictes fournaises et officiers d'icelles que pour visitations annuelles, luy sera payé le parisis du sold pour livre à luy cy-dessus accordé, à prandre le tout sur les plus clairs deniers provenans dudict advis, comme plus à plain est contenu aux mémoyres dudict advis par ledict Guignard, mis entre les mains desdiz sieurs Vidame et de Saint-Germain et par eux présentez à Sadicte Majesté, pourveu que le contenu cy-dessus soit approuvé et trouvé bon par Messieurs du conseil d'Estat de Sa Majesté. Et pour l'effect et exécution de ce que dessus, m'a Sadicte Majesté commandé expédier et leur dellivrer toutes lettres nécessaires et cependant le présent brevet qu'elle a voulu signer de sa propre main et faict contresigner par moy, son conseiller, secrétaire d'Estat et commandement.

(Archives du département d'Eure-et-Loir. Beaussart.)

Signé HENRY.

Et plus bas PoTTIER.

Fonds des scigneurs de la Ferté

XII.

Lettres du roi Louis XI, portant ordre de faire raser le château de Paray et toutes les maisons appartenant à Louis Sourbier et à Jean Harpin, qui avaient pris parti pour le duc de Bretagne et ses adhérents '.

(Communication de M. Quantin, correspondant, à Auxerre.)

Loys, par la grâce de Dieu roy de France, à nos chers et bien amez Milles d'Arzac, nostre huissier et premier sergent d'armes, et Jehan Maubruny, sommelier de nostre eschanconnerie, salut. Comme puis naguères, pour aucunes causes qui nous ont meu, vous avons commis et mandé raser et démolir par terre toutes et chacunes les maisons, manoirs, places, mestairies qui appartiennent à Jehan Harpin et Loys Sourbier 2, quelque part qu'ilz feussent en nostre royaulme; et entre autres manoirs avez trouvé le chastel, manoir et appartenances de Paray qui fut baillé audit Loys Sourbier en mariage; mais vous avez différé d'icellui démolir et abattre au moïen de ce que le père de la femme dudit Sourbier en a retenu l'usufruit sa vie durant. Et pour ce que nous voulons toutes les maisons, manoirs et autres choses apartenans aux dessusdiz, estre démolies et abattues sans riens en excepter, nous vous mandons et commectons par ces présentes, et à chacun de vous, que, en ensuivant vostre dicte commission, vous rasez, démolissiez et abatez par terre, en manière qu'il en soit perpétuel mémoire, ledit chastel, manoir et appartenances de Parray, avecques toutes les autres maisons, places et manoirs qui appartenoyent aux dessusdiz en nostredit royaume; en y procédant par main armée ou autrement, en manière que la force nous en demeure. En faisant, en outre, commandement de par nous à la femme dudit Jehan Harpin, sur peine de confiscation de corps et de biens, que incontinant et sans délay elle s'en voise avec ses

1 Voir Bulletin du comité, t. II, p. 524.

2 Louis Sourbier ou de Sorbier, gentilhomme du Berri, avait trahi Louis XI pendant la guerre du bien public, et s'était attaché au service du duc de Normandie, depuis duc de Guyenne. Après la mort de ce prince, il rentra en grâce auprès du roi, et on le trouve défendant Dieppe contre les Bourguignons en 1472.

enffans après son mari ou pays de Bretaigne. Et à ce faire et souffrir, et à vous aider à faire ladite démolicion, contraignez ou faictes contraindre, réaument et de fait, tous ceulx que verrez estre à faire par toutes voyes et manières en tel cas requises, nonobstant opposicions ou appellacions quelconques. De ce faire vous donnons povoir, auctorité, commission et mandement espécial. Mandons et commandons à tous noz justiciers, officiers et subgectz que à vous et à chacun de vous, vos commis et depputez en ce faisant obéissent et entendent dilligemment, et vous prestent et donnent conseil, confort, aide et prisons, se mestier est et par vous requis en sont.

Donné à Compiengne, le premier jour d'aoust, l'an de grâce M. CCCC soixante-huit, et de nostre règne le huit.

Sic signatum par le Roy, B. Meurin.

:

Le même mois, par lettres patentes, datées de Noyon le 29 août, Louis XI donna à Jean Maubruny, en considération « de ses bons et continuels services, et afin qu'il ait mieulx de quoy soi honnes-. tement entretenir en nostre service et soustenir l'estat de luy, ses femme et enffans dont il a grant charge, les biens meubles et héritages confisqués sur Jean Harpin. Jean Maubruny paraît avoir effectivement pris possession de ces biens, et au xvI° siècle ses descendants sont venus dans le comté d'Auxerre s'allier aux de Cullon, seigneurs d'Arcy-sur-Cure. C'est M. d'Assay, propriétaire actuel de la terre d'Arcy, qui a communiqué à M. Quantin les deux pièces dont nous nous bornons à indiquer la seconde seulement par analyse.

Celle-ci est l'original même sur parchemin; la première, que nous avons donnée en entier, est une copie, collationnée à la requête de maître Jean Couraud, procureur de Jean Maubruny, sur l'original qui avait été présenté au procureur de Jean de la Chatre, écuyer, et de Jeanne de Paray, veuve de Louis Sourbier. L'acte fut enregistré au parlement le 30 août 1484. Gette mention prouve qu'après la mort de Louis XI il y eut revendication de la part des familles dépossédées. Mais nous ne savons quelle fut l'issue de ce procès.