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nous ait remontrees les anciennes alliances qui de très longtemps ont esté entre noz predecesseurs roys et la maison de France et les contes et ducz et la maison de Savoye et la grant amour et dilection que nosdits predecesseurs ont tousiours montré par effait avoir icelle maison de Savoye nous ait nostre dit cousin de Savoie supplié et requis que lesdites alliances nous plaise entretenir et continuer et icelles renouveller entre nous et lui, Scavoir faisons que nous, considerées les chouses dessusdites et la proximité de lignaige en quoy nous attient icelui nostre cousin et la liance (sic) qui est à present entre nous et lui par le moyen de mariage d'au cuns nos enfans avec les siens, voulons ensuivt les faiz de nos dits prédécesseurs et aussi pour obtempérer à la supplication et requeste de nostre dit cousin et eu sur ce l'advis d'aucuns des seigneurs de nostre sang et lignaige et gens de nostre grand conseil. ensuyvant lesdites anciennes alliances et mesmement celles qui furent prinses par feuz de bonne memoire le roy Jehan et Charles son fils nostre ayeul, nos prédécesseurs, lan mil ccc cinquantre (sic) quatre, avec le conte de Savoye qui lors estoit, avons, en faveur des chouses dessusdites, acceptées et prinses, prenons et acceptons, par ces presentes, alliances, amitié et confédération perpétuele pour nous et nos successeurs roys de France avec nostredit cousin de Savoye en la maniere qui s'ensuyt.

Et premierement avons promis et promectons par ces presentes pour nous et nosdits successeurs roys de France que nous ne offendrons nostre dit cousin de Savoye ne ses successeurs en ses duchés terres et seigneuries, mais le maintiendrons et deffendrons contre tous excepté à l'encontre de nostre saint pere le pape et l'empereur et des roys de Castille et d'Escosse et aussy sauf sousiours (?) et réserve que des debaz de la ville de Fribourg qui sont ou

dites. Guichenon, qui parle de cette entrevue à Feurs et de ces traités, ne les publie pas dans ses preuves; et nos grands recueils ne les contiennent pas. On peut compter sur l'exactitude de la présente copie, malgré les nombreuses variations dans l'orthographe de quelques mots; variations qui se trouvent dans la pièce d'où elles ont été transcrites. (Note de M. Rabut.) — Il a cependant été nécessaire, pour l'intelligence du texte, de rétablir la ponctuation et l'accentuation, qui n'étaient pas sur la copie adressée au ministère. Plusieurs mots douteux, tels que estres et estiez, placés avant la signature du secrétaire nommé de la Loire. Il faut sans doute lire escript, qu'on leur a substitué. Le mot Vous a paru devoir être remplacé par Mons", etc. (Note du rapporteur.)

Voir ci-dessus, p. 38, le rapport de M. J. Desnoyers.

pouroient estre, nous en demorrons en nostre etre et pourra iceluy nostre cousin de Savoye faire ligue ou alliance partout où bon lui semblera et servir ses parens, amis et alliés, pourveu que ce ne soit contre nous, noustre seigneurie, ne noz allies.

Les queles chouses nous avons promis et promectons par cesdites présentes pour nous et noz dits successeurs, par la foy et serment nostre corps et en parole de roy, avoir aggreables, fermes et estables et les tenir et faire entretenir de point en point selon leur forme et teneur, sans aucunement aler ne venir à l'encontre en quelque maniere ne pour quelque cause que ce soit.

En tesmoing de ce nous avons fait mettre nostre seel à ces presentes données à Clepie pres Feurs en Foretz, le xxvir jour d'octobre l'an de grace mil cccc L deux et de nostre regne le xxxj. Ainsi signe par le roy en son conseil duquel le cardinal de Tousteville, le conte de Vendosme. Mons" l'éveque de Lengres, l'admiral, le grant maistre d'ostel, le maistre des arbalestriers, le sire de la Forest et de Monsorreu, maistre Girard, le borsier Johan Bureau, Estienne de Cher et Pierre Donnole et aultres.— Escript (?); De la Loire (Laloire).

Loys dux de Savoye, de Chablays et d'Aouste, prince perpétuel vicaire du saint empire, marquis en Ytailie, prince de Piemont, conte de Genevois et de Bougie, baron de Suand et de Foucignie, de Nyce et de Verceil seig", à tous ceulx qui ces presentes verront salut :

Comme présentement soions venuz pardevant le roy Charles septieme de ce nom, mon tres redoubté seig et lui ayons remontrées les anciennes alliances qui de très longtemps ont esté entre ses prédécesseurs roys et la maison de France et les contes et ducz nos prédécesseurs et la maison de Savoye et la grant confiance que noz dits prédécesseurs ont tousiours eu en ladite maison de France; ayons supplié et requis au roy mondit tresredoubté seig que lesdites alliances lui plaise entretenir et continuer et icelles renouveller entre lui et nous (laquele reponse nous ait de sa grace librement accordee en la forme plus à plain declarée en ses lettres patentes quil nous ont sur ce baillée, savoir faisons que nous, les reponses dessus dites considerées et l'aliance qui est à present entre mondit tres redoubté seig et nous pour le moyen du mariage d'aucuns ses enfans avec les nostres voulant ensuir les faiz de

nousdits prédécesseurs, eu sur ce l'advis et conseil et délibéracion des gens de nostre conseil en ensuyvant lesdites anciennes alliances et mesmement qui furent prinses par feuz de bonne mémoyre le roy Jehan et Charles son fils ses prédécesseurs en l'an mil ccct L1 quatre avec le conte de Savoye nostre prédécesseur qui lors estoit, avons, en faveur des chouses dessusdites, prinses et faites, prenons et faisons, par ces présentes, aliances, amitié et confédération perpétueles pour nous et nos successeurs ducz de Savoye avec mondit tres redoubté seig" monseigneur le roy et ses successeurs roys de France, en la maniere qui s'ensuy.

Et prémierement, affin que ces présentes alliances amitié et confédération soient plus fermes et mieulx entretenues, nous avons renuncie et renuncions à toutes aultres alliances et promesses quesqunques que avions ou pouvions avoir faites ou prinses avec ques quelcunques personnes que ce soient ou preiudice de mon tresredoubté seignieur, de sa seigneurie et de ses alliés, et promectons pour nous et nosdits successeurs ne offendre, ne jamais souffrir offendre par les nostres mondit très redoubté seig", sesdits successeurs, ne leurs terres et subjegt de sondit royaume; mais servir lui et sesdits successeurs audit royaume contre toutes personnes quelcunques, excepté tant seulement nostre saint pere le pape et l'empereur, jusque au nombre de quatre cens lances accompagnées de gens de trait, selon la costume du pais, lesqueles nous seront tenuz de lui envoyer deux mois apres que nous en aura requis, en les poiant par lui de tele et pareille soulde quil a acostumer poier les sienes à commencier ledit poiement incontinent quil auront passé la riviere de la Saonne et avons juré et promis, jurons et promectons, par la foy et serment de nostre corps en parolle de prince et sur nostre honneur, les choses dessusdites avoir aggreables, fermes et estables et les tenir et entretenir et faire entretenir et garder de point en point selon leur forme et teneur, sans aucunement aler ne venir à l'encontre en quelque maniere, ne pour quelcunque cause ou occasion que ce soit. Et pour plus grand seurté des chouses dessusdites et chacunes d'icelles avons signées cesdites présentes de nostre seing manuel, et à icelles fait mectre et apposer nostre seel, et avec ce, promectons, comme dessus, de faire jurer et promectre à deux cens chiefs d'ostel de nous pais et seigneuries, tels que mondit tres redoubté seig nostre seigneur le roy vouldra choisir, excepté ceulx que par

nostre sentence sont hors de nostre dit pais, de tenir et entretenir les choses devant declarées; et de sur ce faire bailler leurs lettres scellées des seaulx de leurs armes, dedans deux moys après ce quils nous auront esté nommez, de par mondit tres-redoubté seig monseig" le roy. Donné à Clepye près Feurs en Forestz, le xxvir jour d'octobre l'an de grace courant mil cccc 1" deux, scellées du seel secret dud' seig; présens révérend père en Dieu Mons Georges de Saluces eveque de Lausanne, Francois conte de Gruere, Jaques conte de Montmaieur, Jaques de Valfergues trésorier de Savoye, Jaques de Labaulme seig de Labgunot, Martin de le Franc prévost de Lausanne maistre de requestes, Anthoine Fiochet chantre de Genève, Jehan du Saix sg' de Vanneus, Francois de Rhomatis président de Genevois, Johan sg de Blonay, Johan sg de Vannarcoul, Johan Champion sg de la Bastie et Jaques Meynier général de nos finances, et signée au bas, Annessie.

XXXVI.

Traité d'alliance entre Charles VII, roi de France, et Louis due de Savoie (1456)'.

(Communication de M. Rabut, professeur d'histoire, à Chambéry.)

Nos Nycodus Passini, legum doctor, officialis curie Chamberiaci pro reuerendo in Cristo patre et domino, domino Sybondo Alamandi de Sichillina, miseracione diuina, principe et episcopo Gracianopolitano, uniuersis presentibus et futuris rei geste noticiam cum salute harum serre (scire?) liqueat notum que fiat ac manifestum: quod nos pro parte illustrissimi principis et domini domini Ludovici ducis Sabaudie requisiti sindicorumque et communitatis ville Chamberiaci, vidimus, tenuimus, inspeximus et de verbo ad verbum legimus quasdam litteras pergameneas in gallico scriptas à serenissimo domino Karolo dei gratia Francorum rege emanatas, sigillo eiusdem domini regis cera crocea veris carracteribus ab utraque parte apparentibus impendenti sigillatas et manu de Laloire secretarii regii signatas, sanas et integras, non viciatas, non

1 Extrait des archives de Chambéry, no 28 de l'inventaire, coté tiroir B, no 5. Voir ci-dessus, p. 38, le rapport de M. J. Desnoyers.

cancellatas, non abolitas, non abrasas, nec in aliqua sua parte sus pectas, sed prorsus vicio suspectione fraudis machinacione omnino carentes. Quas ad dicti domini ducis et predicte communitatis requisicionem exemplari subscribi et signari fecimus per notarios subscriptos. Quarumquidem litterarum tenor sequitur in hec verba: Charles par la grace de Dieu roy de France à tous ceulx qui ces presentes lettres verront salut : comme nous estant au chastel de Cleppie près Feurs en Forestz, le vint et septiesme jour d'octobre l'an mil quatre cens cinquante deux, nostre tres cher et tres amé cousin le duc de Sauoye fust illec venu devers nous et à sa grant priere et requeste, eust pour lui et ses successeurs fait et prins avec nous nouvelles alliances, amnisties et confédéracions pour nous et nos successeurs roys de France; et, en ce faisant, eust nostre dit cousin, entre autres choses, renoncé à toutes autres alliances et promesses quelzconques qu'il pourroit avoir faictes ou prinses avecques quelzconques personnes que ce feussent ou préjudice de nous et de nostre seigneurie et de nos alliés. Et en oultre, eust nostredit cousin promis servir nous et nos succes seurs contre toutes personnes quełzconques, exceptés tant seulement nostre saint pere le pape et l'empereur, jusques au nombre de quatre cens lances accompaignés de gens de traict, selon la coustume de son pays de Savoye.

Et depuis nous estans ou lieu du Bouchat près la ville de SaintPourcen, le sezeisme (sic) jour de décembre l'an mil quatre cens tinquante cinq, nostredit cousin de Savoye feust de rechef venu devers nous et entretenant lesdites alliances et ses promesses par luy faictes en icelles eust par ces lettres patentes données en sadicte ville de Saint-Pourcem l'an et jour dessus diz, commandé, enjoint et ordonné à deux cens chevalliers et escuiers de ses païs et subgetz nommés en icelles de nous bailler lettres scellez par lesquelles ils jureroient et promettroyent tenir et entretenir les choses déclarées ès dictes alliances par vint des villes de ses terres et seigneuries, et par les gens des trois estats de ses dits pais tan! deçà les mons que delà comme toutes ces choses et autres peuent (sic) par les lettres de nostre dit cousin cy dessus désignées plus à plain apparoir. Et soit ainsi que du présent nostre dit cousin soit venu devers nous en ceste ville de Saint Symphorien Dauzon, ou pays du Dauphiné, et nous ait fait dire et remontrer que aucuns ont en ses diz pais, terres et seigneuries voulu dire et semer (?)

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