Une charrette aux charpentiers avec ung coffre fermant à clef, avec leurs petis ostils, deux voisins et deux grosses pinces de fer.

Cordaiges nécessaires desquels il fault harmer lesdictes pièces d'artillerie et équipper icelles pour les mener en campagne.

Assavoir, à chacun canon ung combleau, deux palonneaux garniz de chascun ung hardière, et deux gros traicts à palonneau avec vingt deux paires d'autres traicts, ung chargeoir à lanterne, ung escouillon, deux haulces, quatre levyers, ung sac de coutilz à mectre la grosse pouldre, ung petit sac de cuyr pour l'esmorche et trois thoises de corde de giboulon pour lyer sur ledict canon les choses susdites.

A chascune grande coulleurine ung combleau, deux pallonneaux garniz de hardières et quatre traictz, et quatorze paires d'autres traicts, ung chargeoir, ung escouillon, deux haulces, quatre leviers, ung sac de coutils, ung petit sac de cuyr et trois thoises de corde de gibelon pour lier le tout sur ladicte coulleuryne.

A chascune bastarde ung combleau, deux pallonneaux garnis de hardières et traits à palonneaux, et dix autres paires de traicts, ung chargeoir, ung escouillon, deux haulces, quatre levyers, ung sac de coutilz et ung de cuir, et trois thoises de ladite corde pour lyer le tout sur ladicte bastarde.

A chascune moyenne sept paires de traicts, ung chargeoir, ung escouillon, deux leviers, ung sac de coutilz, ung de cuyr, et deux thoises de ladicte corde pour lyer.

Et à chascun faulcon trois paires de traicts, son chargeoir, escouillon, deux levyers, ung petit sac de coutilz, et ung de cuyr. Tout ledict attelaige est fait au plus fort attellaige.

Autres munitions nécessaires.

Mesme corde de gibulon, cinquante thoises.

Mesche de couthon ou corde à feu, douze vingts livres.
Sacs de coutilz, pour chascune pièce d'artillerye, deux.
Petits sacs de cuyr, à chascune pièce d'artillerye, deux.
Lenternes ou charges de cuyvre, pour chascun canon, deux.
A grand coulleurine, deux.

A bastarde, deux.

A moyenne, deux.

Et à faulcon, deux.

Bobines pour refouller, pour chascun canon, mj.

Et escouillon mj, et inj hampes de fresne ou cueur de chesne pour les emmancher. Autant pour chascun grand coulleurine, bastarde, moyenne et faulcon.

Fil de fer ujib, des pincettes à tortre, douze desgorgeoirs, douze touches, je de broquettes, trois mains de pappier, une petite bouteille de cuyr pleine de bonne ancre, quarente livres de chandelle de suif, quatre livres de bougye de cire; deux peaux de bon parchemin, six peaux de mouthon avec la layne, et le tout mectre dans ung coffre fermant à clef.

xij

Des cableaux pour suspendre des ponts....

Et deux charrettes, pour lesdites munitions, à inj chevaulx,

Le cappitaine et gourverneur.

Six cannonniers à chascun canon.

Six cannonniers à chascune grande coulleurine.
Quatre canonniers à chascune bastarde.

Trois à chascune moyenne,

Et à chascun faulcon deux.

Fourriers deux.

Ung cappitaine du charroy.

Ung conducteur du charroy.

Ung charpentier avec deux compagnons.

Ung charron avec deux compagnons.

Une garde des munitions et son ayde.
Ung mareschal et ung compagnon.

Ung bourrelier.
Ung médecin.

Ung appothicaire avec ses drogues et force populion1 et ung chirurgien avec ung compagnon; une charette à quatre chevaulx pour eulx quatre.

Une charrette à quatre chevaulx pour ledict cappitaine.

Ung cappitaine de pionniers.

Son lieutenant.

Et cinquante pionniers garniz de picqs, pelles et serpes outre celles de la dicte munition.

Faict et apporté en la maison de ville par ledict Crochet, le neufviesme jour de jung mil cinq cens quatre-vingts et quatre.

Ainsi signé, François Crochet.

Plus bas, signé : Depardieu (greffier de la ville.)

Les deux pièces ci-dessus sont extraites du registres des délibération de la municipalité de Bourges de 1580 à 1584. L'original de la seconde se retrouve à part dans les archives de la ville. La première se complète par la suivante, qui se rapporte au même sujet, et que j'extrais du registre de la juridiction de l'hôtel de ville pour l'année 1632.

Veu la requeste à nous présentée par Silvain Cocquilon, habitant de cette ville, les lettres de provision à luy octroiées, le xxuj jung mil six cens dix, par nos prédécesseurs maire et eschevins, de la charge de maistre charron de l'artillerie et canon de ladicte ville, l'ordonnance de Monseigneur le Prince2 du xxvje jung мvje vingt, au bas d'une requeste à luy présenté par deffunct Charles Lelong pourveu par nosdicts prédécesseurs de la charge de canonnier ordinaire de la ville, par laquelle monseigneur auroit ordonné que ledict Lelong canonnier et ledict Cocquillon charron, jouiroient de leurs charges et les exerceroient ainsy qu'ils avoient tousiours faict; une commission expédiée en l'hostel de ville audit Cocquillon, le xj aoust mil six cens vingt ung, pour faire, en l'absence dudict Lelong, la visite des ruelles (roues) cyvières, tumbereaux, bois marin (merrain), queues (futailles), cercles, tuille, carreau, fes

1 Onguent populæum.

2 Le prince de Condé, gouverneur de la province de Berry.

tières et autres choses subiectes à la visite; et autres lettres de nos prédécesseurs du xxvj jung мvje vingt quatre, portant pouvoir audict Cocquillon de faire l'exercice de canonnier de cette ville en l'absence dudict Lelong; Nous, sur ce ouys les advocat et procureur de la ville, avons receu, admis et continué ledict Cocquillon en ses dictes charges de maistre charron et canonnier de ladicte ville et conduicte de l'artillerie d'icelle, et visiteur juré du bois et autres choses cy-dessus déclairées, pour en jouir, ainsy que ledict deffunct Lelong et ledict Cocquillon ont cy-devant faict, aux honneurs, droicts proffictz et esmoluments qui y peuvent apartenir.... Et, en considération des susdicts charges et employ dudict Cocquillon en icelles, nous luy avons accordé qu'il soit exempt et deschargé d'assister aux gardes des portes de la ville. — Faict par nous maire et eschevins en la maison et chambre commune dudit Bourges, le dix huictme jour d'aoust, l'an мvje trente deux.

XLIV.

Visite de l'église collégiale de Saint-Aphrodise, le 26 juillet 1633, par Clément de Bonzy, évêque de Béziers'.

(Communication de M. de Portalon, correspondant, à Béziers.)

.....

Delà, visita les fonds baptismaux qui sont bien fermez et couuerts dvn bois fort bien trauaillé; ils sont de marbre blanc, faits en forme de tombeau, rehaussés de figures de relief, la tradition est que dans iceux sainct Affrodise, euesque de Beziers et martirisé en lad. ville, fust enseuely, et il y a encore des marques de sang qu'on dit estre dud. martyr, et sur la tradition et creance. que les enfans baptisés en iceux sont preserués du hauct mal, la plupart des peres et des meres y font baptiser leurs enfans, et particulièrement les aisnés, bien qu'ils ne soient pas de la paroisse, et plusieurs personnes qui estoient atteints de ce mal faisoient veu de boire de l'eau qui est dans lesdits fonds, ce qui leur a esté permis autrefois.

Du vingt-septiesme dud. mois.

Se transporta en lad. église aux fins de continuer sa vi

1 Voir Bulletin du comité, t. II, p. 730.

site qui fut faite sur le grand autel sur lequel fut trouvé une chasse à l'imperialle, couuerte de satin incarnat avec des vitres au deuant faite l'an mil six cent vingt, où sont conservées plusieurs reliques qui sont enfermées au fond dudit autel auec de gros barreaux de fer et d'une serrure où il y a quatre clefs, lesquelles demeurent dans les archifs du chapitre, et sont tenues par les deux preuosts et les deux auditeurs des comptes.

Ladite chasse contient trois estages ou tablettes sur la première desquelles du costé denhault sont les os de saint Pierre de Barte, st Agappe, Cirippe, Eusebe, Guiraud, saint Audine et quelques os du bienheureux saint Affrodise. Sur la seconde sont treize os de saint Affrodise, euesque et martyr. Sur la troisième sont des os de saint Guiraud, euesque de Besiers et confesseur, lesquelles reliques estoient auparauant la faction de lad. chasse conservées en une vieille caisse qui est dans la sacristie, et lorsque la ville fust pillée et prinse en l'an mil cinq cent soixante-deux par les heretiques, lesdites reliques auec beaucoup d'autres furent emportées, dont une partie fut bruslée et l'autre ramassée par quelques catholiques. Au mesme lieu sont deux testes, l'une d'argent, de la valeur de deux mil livres, qui ont esté paiés moitié par le chapitre ou liberalité des habitans ou particuliers; et l'autre moitié par le diocèse en laquelle est le cran de saint Affrodise, l'autre, de bois peint surdoré, où sont quelques os de saint Guiraud, euesque et confesseur.

Ce fait entra dans la sacristie qui est à costé droit du grand autel où il trouva une petite custode d'argent avec sa lune et croissant, dans laquelle est enchassée la dent de saint Laurent, que le curé a dit appliquer quelquefois à nud contre les dents de ceux qui patissent de ce mal, et au meme lieu trouva aussy la caisse où autrefois estoient conseruez les reliques qui sont maintenant sur le grand autel, laquelle est sans couuert et fort ancienne.

Sur quoy monseigneur, après le rapport fait par les députés qu'il commist pour visiter de rechef la susditte chasse sur ce que les reliques pouvoient tomber a louverture dicelle, et estoient fort confuses, a ordonné qua lentour dicelle seront mis des volets de bois peint auec des petites visettes de verre, et que dedans et dehors lesd. tablettes et estages seront escripts six billets en parchemin, scavoir deux au premier estage du costé denhaut, lun desquels sera mis dedans et l'autre collé au deuant auec ces mots :