Imágenes de páginas
PDF
EPUB

uellement après faict. En icelle autrefois il y auoit quatre enfans de cœur, maintenant il ny en a que deux auec le maistre de musique que le chapitre entretient.

Il y a cinq cloches benistes dans le clocher, dont celle qui sappelle le tertiat est soustenue dune bastarde qui est toute pourie, le reste est en assez bon estat, horsmis quelques pierres qui manquent au degré au milieu duquel est une chambre qui nest pas habitée.

Sur quoy Monseigneur, a la req' de son procureur fiscal a ordonné que l'office parer parer de st Affrodise sera enuoié au plustot a Rome pour estre approuué par la congregation de Ritibus, et deffenses ont esté faites au chapitre de permettre qu'a laduenir aucun soit enterré dans le cœur, si non les ecclesiastiques et ceux quils ne pourront pas empescher de droit ou de coustume, séparants les ecclésiastiques dauec les lais. Que largent qui sera tiré par M" du chapistre du tronc qui est proche la porte, mis pour la chasse de s' Affrodise ne sera pas diuerty, mais emploié ausdites fins, suiuant l'intention de ceux qui donnent.

Que leau qui est dans les benistiers proche les deux portes de leglise sera renouuellée de huict en huict iours et les vases nettoïez. Que les degrez qui sont à la grand porte seront tirés et quil en sera fait d'autres de pierre neufve.

Quil sera fait une chaire de bois pour le predicateur, laquelle sera mise dans la nef, garnie dun tapis et au hault dun surciel. Que les deux portes qui respondent au cimetiere seront murées a pierre et chaus; que la muraille qui est proche dicelles sera continuée de la mesme haulteur que le reste; quil sera mis une croix de bois ou pierre au milieu auec un vaze plein deau beniste qui sera renouuellé tous les lundis, et qu'il sera posé une petite croix de fer au dessus de la porte qui va de leglise aud. cimetiere.

Que lon mettra une bastarde neufue au lieu de celle qui soutient la cloche appelée le tertial; que les scapouliers sonneront l'Ave Maria trois fois par iour, scavoir: le matin, a midy et au soir, et ce par neuf coups de cloches donnés dinstinctement, et quil y aie linterualle dun Aue Maria entre les trois coups auec deffenses de sonner aucune cloche depuis le Gloria in excelsis du Jeudy sainct iusques au samedy et après que celles de leglise cathédrale auront sonné et non plustot.

Du premier jour du mois daoust.

Apres quoy Monseigneur sortant de leglise visita la mai

son abbatialle qui est ioingnante icelle, composée dune basse cour, dun membre bas et de trois appartemens qui sont en hault, le tout en assez bon estat, horsmis la muraille maistresse du costé de la rue qui est chancrée et creuassée en plusieurs endroictz. Mr Anthoine Roussel

Fust deputé par mondit seigneur pour visiter les 4 maisons affectées aux chanoines de M" le succenteur, le sacristain Bertuel et Girard.

XLV.

Bannissement au x111′ siècle.

(Communication de M. Ch. Gomart, correspondant, à Saint-Quentin1.)

Lettre du prévôt, des jurés et des échevins de Valenciennes aux maïeur et jurés de Saint-Quentin.

A sages homes, vallans et honnestes, le maieur et les jures de Saint-Quentin, li provost, li jures, et li eskievins de Valenchienes, salus et bone amour. Segneur, vos nos mandastes par vos lettres que vos nos envoisames les nons de ciaux que nos aviemes novie lement banis de no vile, et locoison pour quoi il sont bannit. Pour quoi nos vos faisons savoir que Tarte et Jxabiaus samie en sont bannit pour hourrie, et li feme Gillot de Douy pour cou quelle vole se baron dener I crapaut a mengie, et Margos li Rousse, li feme Adin le Putier, et Juliane Pemele li amie Gillot Gaufier, et Marions Robé et sa mere pour cou qu'elle maine sa fille f....., et Jakemins, le Lombars de Tournay, et Anecons samie, Jehanet de Waurin et Marotte Dansaing samie, et Jakemins de Hosdaing et Emmelos samie, et Colins Dangiel et Clarisse samie, et Jehanot de Samion et Marote Mascarde sa mie, et Mahius Plumiels et Margot sa mie, et Sansonet et samie, et Gillot Boucine et Pieronne samie, et Marote Bourete et Marote de Solesmes pour maais ostel, et Tombieie et se feme et ses 11 sereurs pour otel cas, et Flo1 Voir ci-dessus, p. 9, 223 et 606.

rekins demie Escaut et se feme, et si Basciete la Rousse pour tel cas et Adins le Putier et samie, et Trop Kie et sa mie, et Baudes Roupie pour conbon de larons, et Rumele li hokeleres, et Sohier a Lescace li quingneleres et Jehane Blondiaux de Canbray et Jehanes de Condet pour conbon de larons et Jehan Wibelins pour otel et Lambert le Cat de Doai et Lucasins de Cambray, et Liepins de Saint-Quentin et tout hourie et toutes hourieres et tous ribaut qui nont 11 faudrees de draps.

Archives de l'hôtel de ville de Saint-Quentin. Liasse 30, dossier A, pièce 4 bis. – Écriture de 1250 à 1300.

-

XLVI.

Bâtons de procession dans l'église de Cravan (Yonne)'.

(Communication de M. Émile Amé, correspondant, à Avallon.)

Ces deux bâtons de procession se trouvent dans l'église de Cravan, ancien bourg fortifié qui, après avoir brillé d'un assez vif éclat pendant les guerres de religion, alors qu'il était défendu par les comtes de Chastellux, subit actuellement la loi commune à toutes les petites villes et tend sans cesse à s'annihiler.

Lorsque nous fimes la rencontre de ces deux objets, nous devrions dire la trouvaille, ils étaient cachés derrière la table d'un autel de la renaissance, et mêlés à une grande quantité de débris de sculpture. Nous fîmes aussitôt une démarche auprès du curé de cette petite ville, M. l'abbé Nicolle, et nous l'engageâmes à ne point laisser ces objets dans un endroit où ils couraient le risque d'être brisés ou plutôt volés par cette bande rapace de marchands d'antiquités qui s'est abattue sur nos campagnes. Nos désirs furent aussitôt exaucés. Maintenant ces bâtons de procession sont déposés sur les gradins d'un autel, dans une des chapelles absidales.

Ces deux objets sont assez remarquables; ils ont été travaillés avec beaucoup de soin. On voit que l'artiste qui les a composés et que l'ouvrier qui les a mis en œuvre ont parfaitement compris

1 Voir Bulletin du comité, t. II, p. 674.

l'importance de l'objet qu'ils avaient à exécuter. Ces bâtons, quoique simples, sont d'une rare élégance. Les détails nombreux dont nous n'offrons qu'une faible partie, sont gracieux, légers et de fort bon goût. Rarement un dessin correspond au panneau qui lui est symétrique, cependant on ne s'en aperçoit pas, et l'esthétique de la variété dans l'unité est parfaitement rendue. Notons encore que nous sommes en plein xv° siècle, époque de la décadence de l'art.

La forme du socle de ces bâtons de procession est celle d'un petit bateau (pl. XI et XII, fig. 21), le dessous est plat, et, dans l'épaisseur, on voit la gaîne qui devait recevoir le bout de la hampe. Les faces sont couvertes de découpures gracieuses et flamboyantes, accompagnant des écussons. Ces écussons n'ont jamais été armoriés, car ils sont dorés comme toutes les parties visibles. Il n'y a que les fonds, le dessus du socle et les parties intérieures qui aient été couchés en rouge. Cette couleur est encore fort vive.

Les colonnettes sont carrées à la base; au-dessus elles s'élancent en forme de colonnettes torses, mais les angles continuent à être saillants. Dans le grand bâton, les quatre colonnettes principales sont tordues aussi, mais les filets, enlevés à l'étampe, ne se correspondent pas.

Des colonnettes placées aux angles saillants du socle s'élancent de petits arcs-boutants, ou plutôt des étais rigides, découpés à jour. Les lignes ponctuées indiquent leur direction (pl. XI et XII, fig. 2). Ils viennent consolider les angles de la partie principale de l'édicule. Enfin, ces colonnettes sont terminées par la profusion d'ornements dont on décorait, au xv° siècle, les pinacles et les clochetons.

Les deux faces du petit bâton, à la hauteur du ciel ou du plafond, sont ornées d'un cul-de-lampe (pl. XI, fig. 3). Ce cul-delampe ne nous semble placé ici que comme ornement. Il est trop peu saillant pour supporter une statuette qui, trop petite ellemême, eût passé inaperçue.

Le grand bâton est le plus riche (pl. XII, fig. 1). A partir du plafond du dais s'élève une lanterne carrée dont les angles sont ornés de colonnettes. Chaque face est découpée comme une den

1 Voir ci-après p. 660.

telle, et aucun des ornements ne se répète. Cette lanterne est encore contre-boutée par quatre contre-forts diagonaux. Elle se termine ensuite par une plate-forme en saillie crénelée de six pièces sur chaque face. Les angles de cette plate-forme sont ornés de pinacles portés en encorbellement, comme des échauguettes, et terminées à leur partie inférieure par un cul-de-lampe affectant la forme de la doucine.

Une croix s'élève ensuite et vient couronner l'ensemble de ces charmants et petits édifices.

Il nous semble inutile de décrire les ornements qui entrent dans ces jolies compositions; les détails et les dessins d'ensemble les feront mieux comprendre que toutes nos descriptions, quelque détaillées qu'elles fussent.

Nous ne dirons qu'un mot de l'état de conservation de ces bâtons. Le petit est très-complet; tous les couronnements des colonnettes existent. Quant au grand bâton, il est dans un assez triste état. De toutes les aiguilles, il ne lui en reste que deux complètes, les autres ont été cassées à plus ou moins de hauteur.

La tôle dans laquelle les découpures ont été faites a deux millimètres environ d'épaisseur. Les colonnettes sont rivées à la partie inférieure du socle et arrêtées à la hauteur du couronnement où se trouve la feuille de tôle qui forme le plafond. Nous n'avons point remarqué d'autres rivures. Les pièces, en général, s'assemblent à tenons et mortaises. Quelques-unes, notamment celles des contre-forts, traversent les mortaises et sont ensuite recourbées de manière à ne point s'échapper; d'autres, enfin, sont simplement retenues au moyen d'un fil de fer.

En résumé, la construction de ces bâtons de procession est très-simple, facile à exécuter, et nous ne supposons pas que le prix de main-d'œuvre puisse être un obstacle à l'établissement de semblables objets. Le prix de revient serait-il élevé, que ces bâtons en fer forgé, estampé et découpé, ne craindraient pas la comparaison et l'emporteraient sur les bâtons de procession en carton pâte ou en toute autre matière peu archéologique. Espérons donc que le goût actuel s'épuisera un jour, et qu'on reviendra franchement au moyen âge, qui a su produire de si belles choses, et dont le sentiment élevé se révèle dans les objets les moins susceptibles de

décoration.

« AnteriorContinuar »