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La séance est ouverte à deux heures et demie, sous la présidence de M. Guigniaut.

Le procès-verbal de la séance du 9 juin est lu et adopté.

Un nouveau rapport de M. Amiel, sur ses recherches dans les bibliothèques publiques de Paris, est renvoyé à l'examen de M. P. Paris.

Rapports.

M. Guigniaut rend compte de l'Essai sur la langue et la littérature du Béarn, par M. Bascle de Lagrèze, ouvrage sur lequel il s'était chargé de faire un rapport. L'auteur a divisé son travail en deux parties dans la première, il s'attache à établir l'affinité du dialecte béarnais avec les langues anciennes et, en particulier, avec le grec; mais il n'apporte que des preuves insuffisantes à l'appui de cette opinion. On doit regretter aussi qu'il se soit contenté de reproduire un si petit nombre de monuments anciens de la langue du Béarn.

La deuxième partie de la notice de M. de Lagrèze est consacrée à la poésie béarnaise sous Henri IV et depuis la réunion du Béarn à la France; l'auteur y passe successivement en revue les principaux poëtes du pays. Ici encore, comme dans la première partie les développements n'ont pas toute l'étendue qu'ils devraient comporter. En résumé, le travail du correspondant n'est qu'une es

Bulletin. III.

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quisse rapide et légère, intéressante cependant, mais qui fait désirer que le sujet soit traité d'une manière plus approfondie. Des remercîments seront adressés à M. de Lagrèze.

M. Rathery analyse un rapport de M. Adolphe Dumas qui avait été renvoyé à son examen. Bien que l'auteur du rapport annonce avoir été chargé de recueillir des poésies populaires dans le midi de la France, sa mission ne paraît pas avoir été rigoureusement définie, car les chants populaires proprement dits n'occupent qu'une place très-restreinte dans son travail. M. Adolphe Dumas paraît d'ailleurs avoir eu en vue une publication particulière de poésies populaires du Midi. Toutefois, M. Rathery propose d'extraire de son rapport les morceaux suivants, qui pourraient être appelés à figurer dans le recueil que prépare le comité. Ces chants sont en provençal. En voici la traduction :

Petite galiote,

Tu t'en vas au Brésil, etc.

Il y a trois vaisseaux dans Marseille
Qui vont partir pour Malaga, etc.,

variante d'une chanson que le comité a déjà reçue.
Il y a une fille à notre quartier,
Qui toute la nuit pleure, etc.

M. Guessard fait un rapport sur diverses communications relatives au recueil de poésies populaires.

Un ancien envoi de chants basques recueillis par M. l'abbé Fourcade, inspecteur primaire de l'arrondissement de Bayonne, transmis par M. le recteur de l'académie des Basses-Pyrénées, ne fournit aucune pièce à mettre en réserve.

Deux chansons béarnaises sont provisoirement réservées dans l'envoi de M. Trebucq, inspecteur de l'enseignement primaire de l'arrondissement d'Argelès. Ces chansons sont tirées d'un recueil de poésies imprimées à Pau, en 1837; l'une est intitulée Le Départ et l'autre Le Retour du pasteur.

Conformément aux conclusions de M. Guessard, la section met également en réserve dans le supplément que M. Fertiault a fait à son premier envoi 1 de chants populaires :

Le Pommier, chant de noces recueilli dans le département de Saône-et-Loire:

1 Bulletin du comité, t. II, p. 400.

La Chanson des épingles, autre chanson de noces:
La ronde :

Hélas! c'était la fille,

La fille d'un président, etc.

La Maîtresse gagnée, variante de la chanson de transformations qui a été envoyée au comité de diverses localités;

Le Moine blanc et Le Cadet blanc, deux variantes de la ronde du Moine, réservée précédemment;

La petite Cumuson, variante de la fille qui se laisse choir dans une fontaine en cueillant du cresson;

Qui veut ouîr, qui veut savoir

Comme on sème l'avoine, etc.,

variante d'un branle compris dans le premier envoi de M. Fertiault;

Enfin la ronde :

L'autre jour m'allant promener

Je rencontrai mon beau berger, etc.

Ces quatre derniers morceaux sont accompagnés de la musique

notéc.

Dépôt aux archives des autres chants.

M. Charles Fortoul communique un nombre considérable de chants populaires, qui ont été adressés à M. le ministre par M. Damase Arbaud. Ces chants, recueillis dans les bibliothèques du midi de la France, ne forment que la première partie de l'envoi que se propose de faire le correspondant. Ils sont répartis en sept sections, répondant à des divisions des instructions de M. Ampère.

La section I. Poésies religieuses, comprend 19 morceaux;
IV. Poésies historiques, 6;

V. Poésies romanesques, 9;

VII. Chants quise rapportent aux professions actives, 2;
XI. Chansons satiriques, 30;

XII. Chansons de circonstance, à propos d'une mode,
d'une invention, etc., 2;

XIII. Chansons badines, 10.

En tout 78 morceaux qui, pour la plupart, sont accompagnés de la musique notée.

M. Charles Fortoul donne une rapide analyse de cette communication et en signale les morceaux les plus intéressants. Il ajoute que M. Damase Arbaud annonce un prochain envoi de chants recueillis parmi le peuple même. Ces chants, au nombre de plus de cinquante, seront tous accompagnés des airs notés. Le correspondant joindra à cette seconde partie un rapport sur la mission dont il avait été chargé.

La section accueille avec un vif intérêt cette importante communication, qui est mise tout entière en réserve. La section prie, en outre, M. le ministre de vouloir bien transmettre ses remercîments à M. Damase Arbaud.

L'heure avancée ne permet pas au secrétaire d'exposer avec détails les résultats du classement, qu'il avait été chargé de faire, des chants populaires mis en réserve. Il se borne à indiquer la marche qu'il a suivie dans ce travail et le mode de classement qu'il a adopté. Un premier relevé a fait reconnaître environ 446 types de chants différents et, en y comprenant les variantes de quelques-uns de ces chants, 837 morceaux mis en réserve.

La riche collection que M. Rathery a mise à la disposition du comité se compose de 285 morceaux, dont 95 fournissent des variantes de chants provenant des autres sources.

Divers recueils particuliers, imprimés ou manuscrits, et les chants appartenant aux dialectes alsaciens, bas-bretons, basques, corses, flamands et languedociens, forment une catégorie à part, qui fournira de nouveaux matériaux pour la collection.

Enfin, il reste à examiner les envois de trente-trois correspondants, de neuf recteurs et de treize personnes étrangères au comité. M. de la Villegille propose à ce sujet un moyen d'abréger le travail d'examen. Ce moyen consisterait à le charger, pendant les vacances, de retirer de ces communications les chants qui ne sont que des variantes de ceux précédemment mis en réserve. La section n'aurait plus alors à s'occuper que des pièces qui offrent des types particuliers.

Cette proposition est accueillie par la section, qui invite, en outre, M. de la Villegille à rédiger son rapport, afin qu'elle puisse en entendre la lecture dans une séance extraordinaire qui serait tenue par elle à cet effet.

La séance est levée à cinq heures et demie.

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La séance est ouverte à trois heures moins un quart, sous la présidence de M. Monmerqué.

Le procès-verbal de la séance du 16 juin est lu et adopté.

Correspondance.

M. le directeur de l'Imprimerie impériale, conformément à la demande qui lui avait été adressée, fait connaître que les documents manuscrits destinés à compléter la publication des Papiers d'État du cardinal de Granvelle, donneront approximativement 3,626 pages d'impression, ou 5 volumes in-4°, de 85 à 90 feuilles. chacun.

La section ajourne à la reprise des séances du comité la décision à prendre touchant le mode de publication qui devra être adopté pour l'achèvement des Papiers Granvelle.

Renvoi est fait à M. Chéruel d'une nouvelle partie du manuscrit de la Correspondance de Catherine de Médicis, qui a été remise par M. Busoni.

M. Sickel fait connaître le résultat de ses dernières recherches. Lors de son séjour à Milan, son attention avait été appelée par M. le ministre sur le Diario di Marin Sanuto, qui, d'après les indications données par M. Grimblot, devait se trouver dans la bibliothèque Trivulzienne. M. Sickel ne put découvrir aucun manuscrit de ce Diario à Milan; mais il apprit que le manuscrit autographe de Sanuto, l'exemplaire que celui-ci avait légué au Conseil des Dix, se trouvait aujourd'hui dans les archives d'État à Vienne, où il a obtenu la permission de l'examiner. Les Diarj di Marin Sanuto, dit M. Sickel, forment 58 volumes in-folio (chaque volume d'environ 500 feuillets) et embrassent une époque de trente-sept années, du 1 janvier 149 jusqu'en septembre 1533. C'est un journal dans

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