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gieuse en révoquant l'Édit de Nantes. Par conviction ou par calcul, beaucoup de protestants revenaient à l'Église Catholique les registres de cette époque, à Lunel, à Marsillargues et en bien d'autres paroisses sont remplies d'abjurations, et des délibérations des communautés affirment à Sa Majesté « qu'il n'y a plus un seul de la Religion Prétendue Réformée, et que tous ses sujets ne forment qu'un cœur et qu'une âme (8) ». Les esprits avaient repris confiance; les séminaristes affluaient au séminaire. « On n'a pu bâtir, continue le rapport des directeurs, une maison assez grande et assez commode pour servir de séminaire. Plaise à Votre Grandeur de bâtir cette maison, où les pauvres ecclésiastiques seront reçus et instruits sous la direction de leurs prêtres. L'évêque ne demandait pas mieux que d'obtempérer à d'aussi légitimes désirs.

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Il existait, près de l'église Sainte-Foy, une maison et un jardin qu'on pouvait utiliser pour séminaire. L'immeuble appartenait à Michel Jacquet, conseiller du Roi, juge de la ville et viguerie d'Aigues-Mortes. Il était bien situe <«< dans l'isle du président Desplous, confronte d'un côté la chapelle des Pénitents, d'autre le jardin du conseiller de La Roche, par devant la rue du Sablier et par derrière l'Esplanade (9). » Le possesseur demandait 19.000 livres. Les Oratoriens vendirent au président de Vignes la maison de la rue Salle-l'Évêque, en retirèrent 4.000 livres et achetérent le local de Michel Jaquet.

Ce local était bien restreint, comme on le verra bientôt; il parut suffisant pour le moment. Deux salles basses du côté de la cour furen transformées en chapelle. Les offices, d'après de Grefeuille (10), s'y faisaient si bien qu'un grand nombre de personnes y accouraient de tous les quartiers de la ville. Mgr de Pradel bénit cette chapelle, et mourut bientôt après (19 septembre 1690), avec la consolation de laisser son séminaire établi sur de bonnes bases.

PIÈCES JUSTIFICATIVES

Du Samedy vingt-cinquième octobre, mil six cent quatre-vingts, sept heure de matinée.

Assemblée Capitulairement dans le bureau de Mrs du vénérable chapitre de lesglize cathedralle Saint-Pierre de Montpellier, V P. Messieurs Daudessans, grand archidiacre; Mas, archi

diacre de Castrie; Guilleminet, chantre; Crouset, abbé de franquemaure, ouvrier, Sindic du chapitre; Hondrat, Ranchin, Nicolay, Picos Patrice, vicaire général, doyen du chapitre collégial de la Sainte-Trinitté; Porteffen Breuard; Tremolet ; Lacam, aussy Syndic; Alibert, Gardet, Defandrieux et Tidalon, tous chanoines.

M. Daudessans, grand archidiacre, a proposé que

Monsieur de Crouzet, abbé de franquemaure, ouvrier et sindic, a dit que M. le Sindic du Clergé du Diocèse, ayant présanté Requette de Monseigneur l'évêque de Montpellier, par laquelle il demande que le Seminaire du Diocèse soit dotté par l'union de quelques bénéffices, conformément aux Constitutions Canoniques, aux Saints Concilles, ce nommément celuy de Trente; les Ordonnances Royaux, et les Lettres patentes de Sa Majesté, données à ce sujet au mois de Juillet mil six cent cinquante sept, pour que les revenus des Benefices, mis à perpétuité à la Reserve de la Vicairie perpétuelle pour desservir leurs paroisses, soient employés pour l'entretien et la subsistance tant des prêtres qui seront nommés par monseig. Levêque pour la conduite et la direction du Séminaire, que pour l'instruction des pauvres Ecclésiastiques du Diocèze qui y seront reçus, nourris et éllevés pour se randre dignes et capables des fonctions de leur Ministère, pour vaquer au salut des âmes, à l'instruction des fidelles, et particulièrement des nouveaux Catholiques; Sur laquelle Requette mon Seigneur Leveque rendit ordonnance qui porte quelle serait communiquée à son promoteur, qui a baillé ses conclusions; et depuis led. Seigneur Eveque, ayant choisi et nommé les prieurés cures de Saint-Michel au lieu de Guzargues, et du lieu de Saint-Just aususd. diocèse, auquel effect qu'il serait enquis sur les lieux par Mr de Perdrix, prêtre et docteur en théologie et vice-gérant en l'officialitté, comme a ce députté sur la commoditté ou incommoditté de lunion desd. prieurés-cures au Séminaire, Soubz la réserve de d. Vicairie perpétuelle y a esté procédé par luy à lad. Enqueste dans les formes, après avoir fait appelés tous les intéressés; et dautant que led. Seigneur Evesque désire faire incessamment lad. union de deux benefices au Séminaire, et qu'il est nécessaire pour celle du consantement de son Chapitre, quoy que lesd. Benefices ne dépandent pas de sa manse Capitulaire, il est juste que lassemblée deslibère ce qu'elle a a faire la-dessus.

Ce qui ayant esté entendu par tous ceux qui composent cette assemblée, il a esté unanimement deslibéré et résolu par tous les opinants, quattendu quil est plus nécessaire que jamais davoir des Ecclésiastiques et des prêtres pieux et savants pour la direction et le salut des fidelles, et particulièrement pour l'édification et pour l'instruction des Nouveaux Catholiques; que même le dioceze est dépourvu d'un nombre sufisant de prêtres pour déservir les paroisses, dont quelques unes nen ont pas assez a deffaut d'en trouver, et qu'enfin il y a bien souvent de jeunes gens de meritte qui ont la [vocation] de s'engager dans

lestat Ecclésiastique, ils ne sauraient pourtant y parvenir, parce quils nont pas de quoy Subvenir aux frais necessaires pour faire les Estudes et pour ce faire instruire dans un Séminaire pour sen randre capables avant destre admis aux ordres sacrés; et ainsy qu'il est de lutilité et de lanécéssitté de lesglize et du salut des âmes des fidelles, et particullièrement de l'instruction des nouveaux catholiques de faire lad. union des beneffices pour la dottation du séminaire dans le diocèze, puisque celuy qui y fut érigé, en consequance des lettres pattentes du Roy du mois de juillet mil six cents cinquante sept sous la conduitte du R. P. de Loratoire de Jesus, de lordre de feu Monseigneur de Bousquet, Evesque de Montpellier, de pieuse mémoire, n'est pas doté suffisamment ; et que d'ailleurs il est de l'interest public, de l'utillitté et de lanécéssité de lesglise de faire lad. union, soit que lesd. paroisses puissent estre desservies aussy comodemen par des vicaires perpétuels que par des prieurs en titre,

il a esté unanimement deslibéré dans l'assemblée, que, non seulement elle consant et aprouve pour l'interest qui la regarde lad. union au séminaire des deux prieures-cures de Guzergues et de Saint-Just aux fins ci-devant enoncées; mais encore, l'assemblée, secondant en ce quelle peut et doit les pieux et Salutaires desseins du seigneur Eveque, la prie très instamment de procéder à lad. union, ainsy et comme il trouvera a propos. Le Chapitre general de Saint-Luc a esté Clos.

Extrait tiré mot à mot sur l'original qui est dans les archives du Chapitre par moy sousigné, garde des archives, Pouget prêtre chanoine députté, Signé.

Reçu copie par M Brousse, sans approbation, ce 15 Mars 1707, Gardette Signé.

Collationné par nous commis par monseigneur le chancelier pour exercer les fonctions de contrôleur des extraits du roy en la chancellerie près la cour des aydes de Monptellier.

1. Synode de 1676, imprimé à Montpellier chez Daniel Pech, art. 1.

2. liber decretalium, III, Titul X.

3. Délibérations du Chapitre 1680.

4. Visite pastorale 1687.

5. Fonds du Séminaire.

6. Ibid.

7. Ibid.

8. Registre de l'état civil et des délibérations de 1688.

9. Acte reçu chez Castaing, notaire 19 et 1689.

10. Histoire de la ville de Montpellier, t. II, p. 185.

(A suivre)

E. BOUSQUET,

CARQUET.

Prof. d'hist. ecclés. à l'école supérieure de théologie (Montpellier).

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A 10 kilomètres nord-est de Montpellier, Teyran, village de 450 habitants, canton de Castries, s'étage en amphithéâtre à l'extrémité ouest d'une colline, isolée au centre d'une plaine, et comprise dans le quadrilatère dont les sommets sont Castries, Vendargues, Jacou et Assas. Il est à 104 mètres d'altitude.

Malgré nos recherches nous n'avons pu trouver d'une façon exacte le sens étymologique du mot: Teyran. Nous préférons nous abstenir, plutôt que donner une explication insuffisante.

Si l'on aborde Teyran de front, c'est péniblement qu'on arrive au sommet à travers des rues caillouteuses, étroites et raides.

Du côté nord, on y arrive par le chemin, joignant celui de Montpellier-Sommières à la croix de mission, et qui, dès l'entrée, donne naissance à deux rues montantes, mais spacieuses, rendant assez facile l'entrée du village.

Des pans de mur d'enceinte des anciennes fortifications ont résisté à la main destructrice de l'homme et à la morsure du temps.

Deux tours du fort sont encore debout. Le Château,

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démoli en partie, est devenu l'église paroissiale et le presbytère.

La chapelle du château, utilisée longtemps comme église paroissiale, sert aujourd'hui de sous-sol aux écoles et à la mairie,

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