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En 1873, M. Bedos François, trouva, dans les circonstances suivantes, à Saint-André-d'Aubeterre, l'inscription dont nous donnons un fac-simile.

Comme plusieurs de ses concitoyens, qui en avaient fait la demande, M. Bedos François fut autorisé par le maire à prendre, dans les ruines de Saint-André, les matériaux, à sa convenance, pour la construction d'une maison à Tey

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ran. Il fit tomber les derniers pans de murs de l'église abandonnée, et renversa, près de l'ancien chœur, une sorte de colonne de 250 formée de pierres froides bien taillées. Celle du sommet, posée à plat sur la colonne en était comme le couronnement. C'était la pierre tumulaire reproduite ici.

M. Bedos François la transporta à Teyran. Dans le pays on parla quelque temps de cette trouvaille. Des cu

rieux et des amateurs d'antiquités vinrent la voir. Le bruit courut un instant qu'un musée devait en faire l'acquisition; mais l'offre ne dut pas être ferme ou fut jugée insuffisante, puisque la pierre est depuis placée au fond du jardin contre le mur de façade de la maison de M. Bedos.

Elle a les mesures suivantes : hauteur, 090; épaisseur, 040; largeur au sommet, 055, à la base, 060.

D M

T COMIN

VALERIANI

TITIA COMI

NIA PATRI

PIISSIMO

Aux dieux manes de Titius Cominius Valerianus Titia Cominia à son excellent père.

Au-dessous de l'inscription et immédiatement au-dessus du socle se trouve en relief une urne funéraire d'où s'élance de chaque côté une tige de lierre enlaçant le cadre de l'inscription.

Ce nom de Cominius était assez répandu dans le Midi de la France à cette époque. Nous l'avons relevé sur neuf inscriptions publiées dans l'Histoire générale du Languedoc (t. XVo, éd. Privat): trois à Narbonne, les numéros 403, 404 et 405, et six à Nimes, les numéros 200, 716, 759, 760, 1394, 1434.

Leatheric signale au musée d'Arles une inscription de la fin du IIe siècle, portant le nom de Cominius (Les villes mortes du Golfe de Lyon, p. 516).

Notre inscription est du même grain fin, dur et peu friable, que les pierres de nos garrigues qui ont servi à édifier la forteresse de Teyran.

Dans la continuation de ses travaux à Saint-André, M. Bedos enlevant la dernière pierre de la colonne en question, mit à jour un puits rempli de décombres. Déblayé, ce puits présenta une profondeur de quatre à cinq mètres et une largeur de 0m80 sur 0m80; les parois du mur bien bâti avaient, d'espace en espace, des cavités pour en faciliter la descente c'était la citerne de l'église.

On sait que les églises servaient de refuge aux populations, et se transformaient en forteresses. Les citernes étaient alors d'un grand secours.

Par quel concours de circonstances, l'inscription se trouvait-elle dans l'église de Teyran? A quelle époque la citerne fut-elle obstruée? Nous l'ignorons. Tout porte à croire qu'elle fut bouchée volontairement. Est-ce à l'époque où les derniers habitants durent quitter Aubeterre pour se

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Дарней на Le reste pius aen de Dame-Andre-a Aubeterre. Quelques pierres oubliees indiquent vaguement l'emplacement du village, de l'église et du cimetière.

(A suivre)

A. VILLEMAGNE.

II. DOCUMENT

Bullaire de Maguelone

Nous commençons aujourd'hui la publication du Bullaire de Maguelone. L'importance de cette publication n'échappera à personne, car elle permettra de rétablir la vérité sur bien des points controversés de notre histoire, et apportera surtout de nouvelles données sur nos évêques, nos chanoines de Maguelone, nos églises, etc.

Le Bullaire mettra chaque évêque à sa place et dans son rôle ; nous détruirons quelques légendes peut-être, celle par exemple qui veut faire de Rainier un réformateur de Maguelone.

Il est certain que la Papauté y apparaitra dans toute sa grandeur, prudente mais forte, pleine de sollicitude pour notre église, de bonté et de fermeté.

Nous avons cru devoir annoter chaque bulle; ce sera, quand ce travail sera fini, l'histoire du diocèse du XIIe au XIVe siècle avec des documents authentiques.

Le manuscrit appelé le Bullaire de Maguelone a été composé certainement après le Cartulaire. A quelle époque exacte du XIVe siècle? Peu importe. Son écriture appartient encore à la belle époque, mais le scribe a souvent mal lu le Cartulaire.

Nous publierons donc le bullaire tel qu'il est sans mettre un en-tête à chaque bulle, corrigeant les leçons fautives du manuscrit que nous aurons soin de mentionner.

Enfin nous avons cru inutile de rééditer les quelques bulles éditées par Germain. Elles sont peu nombreuses, il est vrai, car le Bullaire contient plus de 300 bulles. Nous donnerons donc seulement l'analyse, à leur place, des bulles publiées par le savant historien.

Nous sommes plein d'admiration pour la belle œuvre de M. Germain. Il nous a tracé la voie. Si parfois nous relevons, soit ses méprises soit ses exagérations, c'est que nous reconnaissons qu'une telle œuvre ne peut être l'œuvre d'un seul et que nous ne pouvons qu'arracher peu à peu quelques bribes de vérité à ces âges sur lesquels l'ignorance des derniers siècles a répandu les ténèbres à profusion.

Avec le Bullaire nous remontons à la belle époque de l'histoire de Maguelone, qui, pouvons-nous dire, est encore bien obs

cure.

I. BULLE D'INNOCENT IV (6 JUILLET 1248)

Bullaire f 1 r°

Innocentius, servus servorum Dei, venerabili fratri episcopo Magalonensi (1), salutem et apostolicam benedictionem. Sua nobis dilectus filius Petrus de Conchis, sacrista Magalonensis (2), petitione monstravit, quod olim bone memorie inter episcopum Magalonensem predecessorem tuum, et quosdam ejusdem ecclesie canonicos ex parte una; et alios ecclesie predicte canonicos super diversis articulis questione suborta, venerabilis frater noster Avenionensis episcopus, tunc in partibus illis Apostolice Sedis legatus, cujus voluntati super ecclesia ipsa reformanda totaliter. pars utraque (3) juramento prestito se submisit, ordinationem quamdam super toto statu ipsius ecclesie statuit observandam.

Unde cum, ex ordinatione predicta, pax ipsi ecclesie minime potuisset restitui, iidem predecessor et canonici, tal. conditione, in venerabiles fratres nostros Narbonensem archiepiscopum et episcopum Biterrensem super questione hujusmodi compromittere, juramento similiter prestito, curaverunt ut videlicet quidquid ipsi exinde ordinandum. ducerent, deberet ab omnibus inviolabiliter observari.

Cum autem ordinationes, tam per legatum quam per archiepiscopum et episcopum supradictos facte, utpote sibi contrarie insimul, sicut dicitur, observari non possint, Nos, ad amputandam in ipsa ecclesia cujuslibet dissensionis ma teriam salubriter intendentes, fraternitati tue per apostolica. scripta mandamus, quatenus, utriusque ordinationis formam

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