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respiciens diligenter, ac habens pre oculis solum Deum, disponas et ordines super ipsis, juramentis non obstantibus. supradictis, quod quieti ejusdem noveris melius expedire; ac facias quod decreveris per censuram ecclesiasticam, appellatione remota, observari (4).

Quia vero prefati canonici, pro eo quod ordinationes easdem hactenus non servaverunt, timent penas ab ordinatoribus ipsis impositas et culpam parjurii incurrisse, presentium tibi auctoritate concedimus ut super hiis circa ipsos agerc valeas, prout animarum suarum saluti videris expedire. Datum Lugduni, II nonas Julii, pontificatus nostri anno

sexto.

NOTE 1. Cette bulle est adressée à l'évêque Rainier qui fut évêque de Maguelone pendant dix-huit mois, de 1247 à 1249. Tous les historiens se plaisent à voir en lui un réformateur du chapitre. Il se serait attiré tant de haines que les chanoines l'auraient empoisonné. M. Fabrège ne partage pas cette opinion et nie l'empoisonnement. Le Bullaire apportera des faits nouveaux sur ce sujet.

NOTE 2. Pierre de Conques fut élu évêque par le chapitre à la mort de Rainier et mourut en 1256. Nous verrons qu'il mérite plus que Rainier le titre de réformateur. Il est certain que cette bulle fut provoquée par Pierre de Conques et non par Rainier. Sur ce point la bulle XIII est encore plus explicite que celle-ci. En supposant donc que Rainier ait voulu opérer des réformes ce qui reste à prouver, nous devons constater que tout le chapitre n'était pas opposé à l'évêque; bien plus, comment expliquer que le chapitre donne pour successeur à Rainier Pierre de Conques, partisan si résolu de la réforme que, simple sacriste, il intervient auprès du Pape pour la håter.

NOTE 3. Ce passage de la bulle établit que le chapitre tout entier, pars utraque, était partisan de la réforme avant même que Rainier fut évêque, par conséquent sous l'épiscopat de Jean III de Montlaur. L'arbitrage de l'évêque d'Avignon échoua. Pourquoi ? nous l'ignorons. Mais il est certain que l'évêque Jean de Montlaur et le chapitre sont tellement partisans de la réforme qu'ils se soumettent à la décision de l'archevêque de Narbonne et de l'évêque de Béziers, et s'engagent par serment à se soumettre à leur décision. Tout ceci se passait sous l'épiscopat du prédécesseur de Rainier.

NOTE 4. Les chanoines et l'évêque ne furent pas satisfaits de l'arbitrage de l'archevêque de Narbonne et de l'évêque de Béziers. Leur serment les gène. Le Pape écrit à Rainier pour le prier de trancher le différent. Or, qu'on remarque bien les termes de la bulle ordines super ipsis... quod quieti ejusdem noveris melius expedire. Que fit Rainier? Rien. Nous le prouverons

en son temps. Et c'est cet évêque qui n'a rien fait pour réformer le chapitre, malgré la demande de ce même chapitre, qu'on veut faire empoisonner par les chanoines à cause d'une réforme qu'il n'a pas opérée !

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Du XVIIe siècle religieux je n'ai pas d'oeuvre très importante à signaler autre que la publication de la Correspondance de Bossuet dans la collection des Grands Écrivains de la France (Librairie Hachette, Paris).

L'érudit critique fait pour les lettres de l'évêque de Meaux ce que l'abbé Lebarca a fait patiemment et définitivement pour ses œuvres oratoires; ainsi seront désormais fixés dans notre littérature et dans notre histoire le rôle et le caractère du grand évêque. Près de Bossuet, il ne me déplait pas de mentionner un autre prélat, Nicolas Pavillon, évêque d'Alet, dont le grand talent, la personnalité et l'originalité n'ont pas été suffisamment mis en relief; le volume de M. ETIENNE DEJEAN : Un prelat indépendant au XVIIe siècle, Nicolas Pavillon, évêque d'Alet, 1637-1677 (Paris, Plon et Nourrit), réhabilite en quelque sorte ce personnage historique, que les documents révèlent comme ayant joué un rôle personnel très important, souvent à portée conséquente (1).

Le jansénisme de l'évêque d'Alet nous était, en somme, déjà bien connu; le jansénisme en lui-même, dans son austérité, dans ses conséquences funestes difficiles à saisir, reste une des

erreurs sur lesquelles nos connaissances historiques demeureront longtemps encore moins précises. L'Académie Française vient de couronner les louables efforts de M. J. PAQUIER, pour son remarquable travail Le Jansénisme (Bloud, Paris). Studieux chercheur, l'écrivain nous révèle par les sources l'origine et l'histoire de ce mouvement dont les formes multiples furent, de la part du clergé, tant au XVIIe qu'au XVIIIe siècle, l'objet d'une attention et d'une lutte de tous les instants; le volume de M. BOURLON Les Assemblées du Clergé et le Jansénisme (Nouvelle Bibliothèque Historique, Bloud, Paris) le prouve abondamment.

Pour être complet, je devrais signaler ici la biographie de cet ami de Port-Royal P. J. F. de Percin de Montgaillard, évêque de Saint-Pons, étudiée si magistralement par notre collaborateur M. SAHUC (Paris, librairie historique des provinces, 1909); une plume plus autorisée que la mienne doit dire tout le bien que cette œuvre mérite. Je me garde d'insister.

S'il est vrai que le Jansénisme, après le Protestantisme et dans un tout autre sens, on le conçoit, a paralysé pour un moment l'extension et la floraison du catholicisme intégral en France, pendant plus de deux siècles, il est indéniable que la crise révolutionnaire, à un autre point de vue, arrêta d'abord, suspendit ensuite la vie religieuse de notre pays. A cette histoire de dix ans de révolution (1791-1801), il faudrait consacrer un chapitre spécial et plus long dans notre Chronique d'Histoire Écclésiastique; abondante est la matière à explorer, même après les recherches des grands historiens de la Tourmente. On l'a dit avec juste raison, le jour seulement où seront dépouillées les archives départementales, éparses sur tout notre territoire, ou mis au jour les inventaires autant que la vente des biens d'église, ce jour-là seulement une synthèse sera possible et l'étendue des ravages causés par la grande crise nous apparaîtra dans son effrayante réalité. Ce jour est proche peut-être, s'il est permis d'en juger par l'importance des publications sur ce sujet. M. Georges Goyau, dans un périodique peu suivi par nos abonnés — je ne saurais leur en faire un reproche, il y a tant à lire aujourd'hui - Le Mutualiste Français (15 décembre 1909), nous signale l'étude de M. Amédée VIALAY: Vente des biens nationaux pendant la Révolution Française comme un modèle à suivre, il souhaite (et nous ne pouvons que partager son avis) voir se multiplier pour tous nos départements ce travail de recherches patientes et fructueuses, menées à bien pour le département de la Côte-d'Or. L'Académie des Sciences morales et politiques a couronné l'ouvrage; plusieurs sociétés historiques ou archéologiques ont inscrit ce sujet dans leurs concours, l'intérêt de cette question ne fait de doute pour personne.

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Mais avant que l'œuvre entière soit réalisée M. PIERRE DE la GORCE a voulu rendre sensible déjà l'impression générale que peut laisser l'Histoire religieuse de la Révolution Française; tout autre que l'historien de la seconde République et du second

Empire eut hésité devant cette œuvre d'un labeur si rude et si patient de recherches multiples; le premier volume a été favorablement accueilli, loué comme il convenait, en raison de son mérite incontestable; on a pu critiquer les divisions adoptées par M. Pierre de la Gorce (P. PISANI, Revue des Questions historiques, 1er octobre 1909), signaler même quelques petites lacunes, il reste vrai de ce premier volume qu'il est le prologue et la première partie d'une œuvre magistrale de documentation sûre, abondante, précise et d'un talent qui ne s'est pas démenti. Quand l'œuvre de M. de la Gorce sera terminée, elle constituera comme une synthèse générale; les curieux d'histoire locale trouveront dans l'Église de Paris et la Révolution (Bibliothèque d'histoire religieuse, Picard, Paris), et la Paroisse de Saint-Roch (de Paris) pendant la Révolution Française (Revue du Clergé Français, 15 juillet 1909), de M. le chanoine PISANI, des détails aussi intéressants qu'inédits. Ils pourront admirer encore comment une simple monographie, celle de M. l'abbé L. DANTIN: François de Gain-Montagnac, évêque de Tarbes, et son diocèse pendant la Révolution Française (Letouzey et Ané, Paris), peut fournir une précieuse contribution à l'histoire générale. Ceux-là qu'attirerait plus spécialement l'histoire des victimes de la grande tourmente, liront avec profit le volume de J. DEHAUT : Prêtres victimes de la Révolution dans le diocèse de Cambrai (1792-1799). Librairie Masson, Cambrai. C'est dire que l'histoire religieuse de la Révolution s'élabore de jour en jour plus précise, plus documentée.

1. A ceux de nos lecteurs qui peuvent consulter la Revue du Clergé Français, je signale les pages intéressantes de J. GASTON L'Assemblée de MM. les curés de Paris au XVII siècle.

(A suivre)

H. CABANE.

IV. A TRAVERS LES REVUES

Dans cette partie, la Revue Historique signalera tous les mois les articles intéressant l'histoire ecclésiastique parus dans les principales revues.

L'indication d'un article ne constitue pas, par le fait même, une recommandation; toutefois il est utile de connaitre le travail de nos contemporains sympathiques ou hostiles, libéraux ou seulement indifférents.

Analecta Gallicana. Revue d'histoire de l'Église de France. Directeur M. l'abbé Albert VOGT, professeur d'histoire à l'Université de Fribourg (Suisse). 1re année, n° 1, 25 janvier 1910. Paris, Letouzey et Ané, éditeurs.

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Mgr HERSCHER, évêque de Langres, Les débuts du Jansénisme dans le diocèse de Langres (1654-1734). CHEVALIER (le chanoine Ulysse), Jean de Bernin, archevêque de Vienne (1218-1268). — MOLLAT G., L'élection du pape Jean XXII. - BESSON, professeur à l'Université de Fribourg, La date de fondation de l'abbaye de Saint-Maurice en Velay. DOCUMENTS: Eug. GRiselle, Port-Royal en 1678, relation du temps. LABAUDE (L. H.) Les chartes de l'évêché et les origines de Cavaillon au XIIIe siècle' -COCHIN (Claude), Les suppliques présentées par Bossuet pour obtenir les bulles de Meaux.

La Revue d'histoire de l'Église de France comprend en outre une Chronique, une Bibliographie, une Revue des Périodiques et l'indication des livres nouveaux.

C'est avec joie que nous souhaitons le succès à cette Revue que la librairie Letouzey a eu l'heureuse idée de lancer; elle complètera très utilement - en le mettant à jour par ses Annales et sa Chronique le Dictionnaire d'histoire et de géographie ecclésiastique dont le premier fascicule parut l'an dernier.

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Annales de Provence, paraissant tous les deux mois, 7e année, no 1, janvier-février 1910. Joseph COMBET, Les districts des Alpes-Maritimes (1er mai 1793-8 brumaire, an IV). Abbé DAVIN, Pacte d'union entre Martigues et Manosque au sujet d'une concession de Reliques du B. Gérard Tenque (15 avril-6 mai 1728). F. N. NICOLLET, Mélanges de linguistique provençale. Chronique. - Bibliographie.

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