comme celle du puits Perrot', et d'une petite chaîne de fer, dont il reste quelques maillons.

6° Objets en fer. -Les objets en fer constituent, malgré leur état d'oxydation, la partie la plus intéressante de la découverte. Ils consistent en trois armes : une épée et deux poignards ou couteaux. L'épée, trouvée entière mais brisée à la poignée, mesure 0 m 50 de longueur totale, se décomposant ainsi : poignée, 0 m. 08; partie droite, 0 m. 27; pointe, 0 m. 15. Cette épée est à un seul tranchant. Dans la partie droite, sa largeur est de 0 m. 045, et l'épaisseur du dos est de 0 m. 01. La pointe n'est pas dans l'axe; elle se rapproche presque complètement de la ligne du tranchant. Cette forme et ces dimensions sont celles des scramasaxes franks. Les deux poignards ou couteaux sont également à un seul tranchant. Le plus grand, intact, mesure 0 m. 223 de longueur totale, savoir: poignée, Om. 06; partie droite, 0 m. 09; pointe, 0 m. 075. La lame, dans la partie droite, a 0 m. 035 de large et Om. 006 d'épaisseur au dos. Le plus petit, dont la pointe et une partie de la poignée manquent, mesure dans l'état actuel 0 m. 16. La lame a 0 m. 005 d'épaisseur au dos et 0 m. 03 de largeur. La forme de ces deux couteaux permet de les attribuer, comme l'épée, aux Franks 3.

1. Cfr ma Note XIV, loc. cit., p. 27, et pl. III, fig. 2. 2. Cfr MAINDRON, Les armes, Paris, 1890, in-8°, p. 131-132; et C. BOULANGER, Le mobilier funéraire gallo-romain et frank en Picardie et en Artois, Saint-Quentin, 1902-1905, in-fo, p. 186. 3. Cfr MAINDRON, ibid., p. 132-133; et C. BOULANGER, ibid.

Enfin une petite statuette

7° Statuette en pierre. en pierre, d'un grain assez fin ', malheureusement sans tête et sans pieds, a été extraite du puits; dans son état actuel, elle mesure 0 m. 18 de hauteur seulement. Elle représente une femme, dont les longs cheveux épars sont visibles sur l'épaule droite. Cette femme porte trois vêtements : une robe de dessous, qui descend jusqu'aux pieds; une tunique, qui ne descend que jusqu'aux genoux et qui est serrée à la taille par une ceinture assez large; enfin un ample et long manteau, qui recouvre l'épaule et le bras gauches, découvre au contraire l'épaule et le bras droits, puis descend jusqu'à terre pour remonter en gros plis par dessus le bras gauche. Le bras droit de la statuette est brisé, et il est difficile de savoir quelle position il avait au juste. Le bras gauche est relevé pour soutenir le manteau, et la main gauche, brisée au poignet, portait un objet d'une certaine longueur, dont la partie supérieure manque. La statuette était sculptée aussi bien par derrière que par devant. Ce qui en reste est d'assez bonne facture pour faire regretter son état de mutilation.

Il me semble qu'on peut conclure de ce qui précède, qu'il faut voir dans le puits Dufour un second puitsréceptacle, et que ce puits a dû être comblé à l'époque des invasions barbares en Gaule, c'est-à-dire au Ve siècle. La présence simultanée d'objets romains et d'armes frankes apporte à cette hypothèse, que j'ai déjà eu l'occasion de produire ailleurs 2, un nouvel élément de probabilité.

1. Beaucoup plus fin que celui de la statuette du puits Perrot (Note XIV, loc. cit., p. 33 et pl. VI.)

2. Cfr ma Note XIV, loc. cit.. p. 34.

XXIV

Antiquités gallo-romaines à Acre.

On se souvient qu'en octobre 1889, le sieur Pierre Marié, métayer au domaine d'Acre, avait découvert, dans un champ dit les Grandes-Galeries, situé sur la commune de Châteaumeillant, la partie supérieure (catillus) d'une meule gallo-romaine. Dans le courant de l'année 1903, le gendre du sieur Marié, ayant trouvé dans le même champ deux autres morceaux de meule, j'entrepris au mois d'octobre des fouilles méthodiques. Ces fouilles, qui m'ont amené à déblayer une ellipse. d'environ cinq mètres de long sur trois mètres de large, m'ont donné les résultats suivants.

A l'extrémité nord-ouest de l'ellipse, gisaient pêlemêle de nombreux débris de tegulæ et de poteries. A travers, j'ai recueilli : la moitié d'un catillus, d'un grain plus grossier que celui de 1889, et cinq autres morceaux, ce qui fait au total 8 fragments, appartenant à trois meules différentes; un morceau de verre,

à teinte très verte, affectant la forme assez singulière d'un fond de vase convexe; deux objets en fer, semblables à ceux qui ont été trouvés en 1900 dans le puits de Louis Gilbert Perrot et qui ont été dessinés dans mes Notes archéologiques sur le Bas Berry 2, Note XIV, planche II, fig. 1, et planche IV, fig. 1; le premier, qui est intact, a 0 m. 17 de long; le second, brisé par le

1. Cfr Mém. des Antiq. du Centre, t. XVI, rapport du secrétaire. 2. Cfr Mém. des Antiq. du Centre, tome XXIV.