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C'est pourquoi nous regrettons que M. Combarieu n'ait pas joint au texte de ces lettres un commentaire explicatif dont le dépôt. d'archives confié à ses soins lui aurait fourni tous les éléments. Nous regrettons, en outre, que ce texte ne soit ni ponctué, ni accentué, ni muni d'apostrophes, ce qui en rend la lecture difficile et même pénible. Nous proposons de remercier M. L. Combarieu et de déposer sa communication aux archives du Comité.

Siméon LUCE,

Membre du Comité.

RAPPORT DE M. DE MAS LATRIE SUR DEUX COMMUNICATIONS
DE M. FRANCIS MOLARD.

Quelques mots suffiront pour rendre compte à la Section de deux communications qui lui ont été envoyées par M. F. Molard, archiviste de l'Yonne.

La première est la copie de la lettre circulaire que le grand maitre de Rhodes adressa et fit répandre en Europe après la prise de Négrepont, pour signaler les dangers qui menaçaient l'Orient chrétien devant les incessants progrès des Turcs. La lettre précise quelques incidents du siège, et on approuvera son insertion dans le Bulletin du Comité avec le court commentaire explicatif qu'y a joint M. Molard.

La seconde communication de notre correspondant a encore plus d'utilité que la première. C'est le résumé chronologique du mémoire concernant les anciens évêchés de la Corse, dont M. Molard nous avait donné connaissance au dernier Congrès des Sociétés savantes. Mettant à profit et concentrant les résultats de ses recherches dans les dépôts de l'Italie et de la Corse, M. Molard réunit ici un grand nombre de notions historiques qui précisent, complètent et rectifient ce que l'on savait de la série de ces évêques. Son travail est un utile supplément à l'Italia sacra; peutétre n'en faut-il pas accepter toutes les dates et toutes les assertions sans vérification nouvelle; nous en proposons néanmoins la publication dans le Bulletin.

DE MAS LATRIE,

Membre du Comité.

soy mesme; partant plusieurs sont tombez nonchalemment dans la froideur de l'indifference des autres.

Ceste tourmente passée la ville jouyt encore du calme d'un an entier et quelques moys; mais au trente deu () suyvant elle revint au détry (*) d'une rechute. On y declaira semblable contagion a la premiere, fors qu'elle n'enleva pas tant de gents, soit que le monde plus advise battit aux champs et gaigna pays, ou soit qu'il luy feut loisible d'aller et venir jusqu'aux portes des villages d'alentour, sans abus. Sa proye ne comprit que cent personnes, mais nul de ceux qui avoyent eu la précédente ne feut ressaisi de la seconde.

RAPPORT DE M. SIMEON LUCE SUR UNE COMMUNICATION DE M. L. COMBArieu, archiviste du Lor, correspondant du Ministère, a Cahors.

Les sept lettres communiquées par M. Combarieu, adressées par Charles VIII aux consuls et bourgeois de Cahors, dont la plus ancienne est datée de Montargis le 18 janvier 1485, et la plus récente de Laval le 30 mai 1487, font partie d'un registre ou cartulaire municipal conservé aujourd'hui aux Archives départementales du Lot, sous la cote E, 8.

Le roi de France ou plutôt la régente Anne de Beaujeu, qui gouvernait alors le royaume, fait appel à la fidélité des habitants de la capitale du Quercy et s'efforce de les mettre en garde contre les menées du duc d'Orléans révolté et des complices du duc. Ces complices étaient le propre beau-frère de la régente, Jean, duc de Bourbonnais, gouverneur de Languedoc, qui entra dans la ligue au mois de mai 1485 et s'en retira au mois de septembre de l'année suivante; le seigneur de Lescun, comte de Comminges et Odet d'Aydie, sénéchal de Carcassonne, frère du comte; Louis d'Amboise, évêque d'Albi; Georges d'Amboise, frère de Louis, évêque de Montauban, et Geoffroi de Pompadour, évêque du Puy ("). On est amené à se demander si Antoine Alleman, qui occupait le siège épiscopal de Cahors, ne trempa point lui aussi dans la révolte; il est remarquable, en effet, qu'une seule de ces lettres, la seconde, datée de Melun le 29 janvier 1485, est adressée à ce prélat en même temps qu'aux habitants de sa ville épiscopale. Les six autres lettres ne font plus aucune mention d'Antoine Alleman.

(1) Deu, pour: du.

(2) Détry détriment, malheur; detrimentum (La Curne de Sainte-Palaye). (9) D. Vaissette, Hist. génér. du Languedoc, éd. A. Molinier, XI (1889), p. 135 à 138.

C'est pourquoi nous regrettons que M. Combarieu n'ait pas joint au texte de ces lettres un commentaire explicatif dont le dépôt d'archives confié à ses soins lui aurait fourni tous les éléments. Nous regrettons, en outre, que ce texte ne soit ni ponctué, ni accentué, ni muni d'apostrophes, ce qui en rend la lecture difficile et même pénible. Nous proposons de remercier M. L. Combarieu et de déposer sa communication aux archives du Comité.

Siméon LUCE,

Membre du Comité.

RAPPORT DE M. DE MAS LATRIE SUR DEUX COMMUNICATIONS
DE M. FRANCIS MOLARD.

Quelques mots suffiront pour rendre compte à la Section de deux communications qui lui ont été envoyées par M. F. Molard, archiviste de l'Yonne.

La première est la copie de la lettre circulaire que le grand maitre de Rhodes adressa et fit répandre en Europe après la prise de Négrepont, pour signaler les dangers qui menaçaient l'Orient chrétien devant les incessants progrès des Turcs. La lettre précise quelques incidents du siège, et on approuvera son insertion dans le Bulletin du Comité avec le court commentaire explicatif qu'y a joint M. Molard.

La seconde communication de notre correspondant a encore plus d'utilité que la première. C'est le résumé chronologique du mémoire concernant les anciens évêchés de la Corse, dont M. Molard nous avait donné connaissance au dernier Congrès des Sociétés savantes. Mettant à profit et concentrant les résultats de ses recherches dans les dépôts de l'Italie et de la Corse, M. Molard réunit ici un grand nombre de notions historiques qui précisent, complètent et rectifient ce que l'on savait de la série de ces évêques. Son travail est un utile supplément à l'Italia sacra; peutêtre n'en faut-il pas accepter toutes les dates et toutes les assertions sans vérification nouvelle; nous en proposons néanmoins la publication dans le Bulletin.

DE MAS LATRIE,

Membre du Comité.

LES ÉVÊQUES DE LA CORSE.

Communication faite à la Sorbonne, au dernier Congrès des Sociétés savantes, par M. Francis Molard, archiviste de l'Yonne.

Additions à l'Italia sacra.

Personne n'ignore qu'en 1092, le pape Urbain II donna la primatie de Corse à l'archevêque de Pise. Ce privilège ayant excité au plus haut degré la jalousie des Génois, qui croyaient avoir autant de droits que leurs rivaux à la domination de cette île, en 1133, le pape Innocent II crut devoir prêter la main à une transaction, et partager l'objet du litige entre les deux parties. L'archevêque de Pise eut donc pour suffragants les évêques d'Aleria, de Sagone et d'Ajaccio; celui de Gènes devint le métropolitain de ceux de Mariana, de Nebbio et d'Acci. L'évèché d'Acci, ayant été formé d'un démembrement des diocèses d'Aleria et de Mariana, fut réuni définitivement à celui-ci sous le pontificat de Pie IV.

L'incendie des archives de Pise, qui a eu lieu durant la première moitié du xive siècle, très probablement en 1315, lors de la révolte contre Uguccione della Faggiola, l'ignorance où presque tous les érudits ont été des archives de la Chartreuse de Pise, les pertes des archives de Gênes, ont rendu fort incomplètes les listes des prélats de la Corse fournies par Ughelli dans son Italia sacra, et par le Catalogue de Gams. Un court séjour en Corse et une longue mission en Italie m'ayant permis d'examiner une grande quantité de documents alors presque tous inédits ou peu connus, je vais tenter de rétablir à leur place, ou donner de nouveaux détails sur plus de vingt évêques ou dignitaires des diocèses d'Aleria, de Nebbio, Mariana et Sagone.

Les sources d'où j'ai pu tirer cette restitution sont les suivantes :

1o Les archives de la province et de l'archevêché de Pise. Celles-ci se subdivisent en archives de la mense et de la cour archiepiscopale, et en archives du chapitre.

2o Les archives de la Chartreuse de Pise, ou Valgraziosa. Ce dépôt, qui, ainsi que je l'ai démontré dans un de mes travaux antérieurs, n'a pu être visité ni par Muratori, ni par nos Bénédictins, contient les chartriers des couvents des Saints Vito et Gorgone, réunis par le pape saint Léon IX le 16 octobre 1051, et donnés en 1373 à la Chartreuse de Pise, Calci, ou Valgraziosa, fondée quatre années auparavant par le pape Grégoire XI. La partie de ces précieuses archives qui concerne la Corse a été scindée en deux. Peu après 1808, lors de la suppression des couvents de la Toscane, cent cinq pièces furent renvoyées dans l'île, et se trouvent encore aujourd'hui au dépôt de la préfecture, où je les ai inventoriées et copiées en 1869-1870. Cent quatre-vingt-un documents, concernant le même pays, sont restés au chartrier de Valgraziosa. Plusieurs sont les doubles de ceux qui se trouvent à Ajaccio. A cet ensemble de titres, il faut ajouter trois liasses, renfermant ensemble deux cent cinquante-quatre pièces,

et allant, comme dates extrêmes, de 1702 à 1821. Il y est amplement question des circonstances qui ont accompagné le séquestre des biens des Chartreux en Corse, et des vaines tentatives faites jusqu'en 1821 pour les

recouvrer.

3. Les bibliothèques de Gênes, et notamment un manuscrit de la Bibliothèque de l'Université, d'où j'ai tiré le serment de fidélité prêté par les évèques d'Acci et de Nebbio à l'archevêque de Pise en 1238 et en 1247. Ce document faisait partie d'un recueil de pièces envoyé par moi au Ministère de l'Instruction publique durant l'une de mes missions en Italie. On l'a déposé à la Bibliothèque nationale, où il est catalogué sous les numéros 1693 et 1696. M. l'abbé Letteron, président de la Société des sciences historiques et naturelles de Bastia, en a profité pour publier dans son Bulletin ce document ainsi que plusieurs autres provenant de la même source. J'ajoute que, dans ce même recueil, et durant le second semestre de 1889, une grande partie des titres de la Gorgone, déposés aux archives d'Ajaccio, a été éditée, non d'après les originaux, mais suivant une copie du défunt bibliothécaire de Bastia, l'érudit M. Caraffa. Bien que j'eusse préparé moi-même, en copiant les originaux, une édition de ces chartes, je les tiens pour publiées, et je n'adjoindrai à mon petit travail, commer pièces justificatives, que celles qui sont absolument inédites, ou dont la transcription pourrait n'être pas suffisamment exacte.

Enfin, je ne dois pas oublier que mon jeune et savant confrère d'Ajaccio a découvert récemment, à Vico, une notable portion des archives de l'évêché de Sagone. Je m'en rapporte donc à lui pour reviser, au moins en cette partie, mes listes qui resteront forcément incomplètes.

Ceci posé, je vais énumérer brièvement les évêques que j'ai pu restituer à chaque diocèse, avec indication sommaire des sources où j'ai puisé.

ACCI

I. Opizo, évêque d'Acci, 1237. Serment de fidélité prêté par lui à l'archevêque de Gênes. (Ms. 1693 de la Bibliothèque nationale, publié par le Bulletin de la Société des sciences de Bastia, 59-60-61 fascicule, p. 199.)

ALERIA

I. Landolfe, évêque d'Aleria (1095, 1096, 1098).

Ce prélat figure dans trois chartes qui se trouvent également en original aux Archives de la Corse, et dans celles de la Chartreuse de Pise.

1° Landolfe, évêque d'Aleria, du consentement d'Hugues, marquis de Corse, de ses barons et du peuple, donne au monastère de la Gorgone, représenté par son abbé, Don Pisano, l'église de Santa Reparata en Balagne, avec toutes ses dépendances, sous condition d'une rente de 4 deniers de Lucques, payable chaque année entre les mains du plébain de Santa Eterna. Il y ajoute l'octroi dans la plaine d'Aleria, d'autant de

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