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Issoudun, et les autres places qui devoient lui être rendues appartenoient à des seigneurs particuliers, lesquels étoient seulement tenus de lui en faire hommage. Philippe offrit ensuite à Henri de lui restituer toutes les places qu'il avoit conquises pendant la guerre; à condition qu'il ne retarderoit plus le mariage de la princesse Alix sa sœur avec Richard, et qu'il feroit reconnoître ce prince par tous ses vassaux comme héritier du throne d'Angleterre. Henri qui n'avoit pas oublié les chagrins que lui avoit causés Henri son fils aîné après qu'il l'eut déclaré son successeur, et qui avoit tout à craindre du mauvais naturel de Richard, rejetta cette proposition. Richard voyant que Philippe ne pouvoit rien gagner sur cet article, manifesta alors les liaisons secretes qu'il avoit prises avec ce prince, et dit au roi son pere: Je vois clairement aujourd'hui ce que j'avois de la peine à croire; puis se tournant du côté du roi de France, il quitte son épée, étend ses mains, lui rend hommage pour tout ce que la couronne d'Angleterre possedoit en-deca de la mer, et lui prête serment de fidelité envers tous et contre tous, sauf celle qu'il devoit au roi son pere. Philippe déclara alors à Richard qu'il lui rendoit Châteauroux, Issoudun, et tout le reste du Berri. Henri qui ne s'attendoit pas à être spectateur d'une pareille démarche, en fut extrêmement irrité mais il jugea à propos de dissimuler, et se sépara de Philippe, après être convenus ensemble d'une trève jusqu'au jour de S. Hilaire 14. de Janvier suivant. Il s'achemina aussi-tôt en Aquitaine, et donna ordre à son chancelier de se rendre en Anjou, et de s'y mettre en état de défense contre les entreprises de Philippe et de Richard, qui furent depuis très-unis. Le dernier demeura par-là en possession des places qu'il a voit enlevées à Raymond comte de Toulouse, qui fut obligé malgré lui de ceder à la force. Ce comte fit un voyage dans le bas Languedoc au mois d'Août de cette année, et confirma alors à Nismes les privileges des maçons de cette ville: priviléges qu'il leur avoit donnés en fief sous certaines corvées.

1 Preuves.

XIV.

Révolte d'une partie des Toulousains contre leur comte.

Il paroît que Richard avoit des intelligences dans Toulouse, et qu'il souleva vers la fin de cette année une partie des habitans contre le comte Raymond leur seigneur. Il est certain du moins qu'il s'éleva alors une grande sédition dans cette ville, comme nous l'apprenons de deux actes datez du vendredi jour de l'Epiphanie de l'an 1188. ( 1189.) Par le premier, le comte Raymond déclare dans une assemblée de tout le peuple de Toulouse qu'il avoit convoquée dans l'église de S. Pierre de Cuisines, « que tous les hommes >>> et toutes les femmes de la ville et du faux»bourg pouvoient se fier entierement à lui >> comme à leur bon seigneur. Il fait ensuite >>> défense à toute sorte de personnes de tuer >> aucun des habitans, de les insulter, de » s'élever contre eux, et de leur causer le >> moindre dommage, avec promesse de ne >> leur faire aucun mal, de leur rendre jus>>tice suivant le jugement des consuls, et à >> leur défaut des prudhommes de Toulouse, >>> et d'exécuter fidellement ce que l'évêque, >>> les consuls, Toset de Toulouse et Aymeri » de Castelnau décideroient pour la punition >> de ceux qui avoient excité la sédition. Ce >> prince ajoûte les paroles suivantes : Moi >> Raymond comte, je jure sur les saints >> évangiles, de ma propre volonté, et pour » l'amour des Toulousains, d'observer toutes >> ces choses, (quoique je ne sois tenu de >> le faire que parce que je le veux ;) sauf et >>> reservé tous mes droits et domaines, comme >> je les ai, et les dois avoir. » Enfin les consuls de la ville et du fauxbourg avec les principaux habitans lui prêterent serment de fidelité, et à ceux à qui il confieroit le gouvernement de Toulouse, sauf leurs droits, coûtumes et franchises.

Il est marqué dans le second acte 2, « que >> lorsque le comte Raymond fit serment, le » vendredi jour de l'Epiphanie de l'an 1188. >> à tout le peuple de la ville et du fauxbourg >> de Toulouse, assemblé dans l'église de S.

1 Catel comt. p. 216. et seq.

2 Ibid.

eurent ensemble la veille de S. Pierre 1, à la Colomberie entre Tours et Amboise.

>> Pierre de Cuisines, ce prince se désista de | voulurent dans une nouvelle entrevûe qu'ils >>> tout ce qu'il pouvoit exiger, à l'occasion >> des querelles et des séditions qui s'étoient >> élevées dans cette ville, contre ceux qui y >> avoient pris part; que l'évêque Fulcrand >>> et les consuls de la ville et du fauxbourg » déclarerent après, en jugeant, que les ser>>> mens et les associations qui avoient été faits >> auparavant entre les habitans, étoient nuls, » de même que ceux que le comte pourroit >>> avoir faits; avec ordre d'apporter dans trois >> jours tous les originaux de ces actes, sous >> peine d'excommunication de la part de >> l'évêque, contre ceux qui les retien >> droient *.

XV.

Richard succede à Henri II. roi d'Angleterre son pere, et conserve les places qu'il avait conquises sur le comte de Toulouse.

Après la S. Hilaire 1, terme fixé pour la fin de la trève entre les rois de France et d'Angleterre, la guerre recommença entre ces deux princes. Le cardinal d'Agnanie, alors légat en France, s'entremit bien-tôt pour les accommoder, et il les fit convenir enfin de prolonger la trève jusqu'à la Purification, et ensuite jusqu'à Pâques. Durant cet intervalle, Henri fit tout son possible pour détacher son fils de l'étroite union qu'il avoit contractée avec le roi Philippe : mais tous ses soins furent inutiles. Cependant le légat fit consentir les deux rois à une entrevue à la Ferté-Bernard dans le Maine, où ils se rendirent au commencement de Juin. Philippe et Richard persisterent dans la demande qu'ils avoient dejà faite dans l'assembléc de Bonmoulins, et Henri continua de son côté à la leur refuser: ainsi on reprit les armes. Philippe et Richard se rendirent dans peu maîtres de diverses places, entr'autres du Mans et de Tours, et poursuivirent de château en château le roi Henri, qui n'étant pas en état de se défendre, fut enfin obligé d'accepter tout ce que Philippe et Richard

1 Rog. de Hoved. Rad. de Diceto, et Gervas. Dorob. an. 1189

* V. Additions et Notes du Livre xx, no 5.

Henri ne survécut pas long-tems à ce traité: il mourut à Chinon le jeudi six de Juillet suivant. Richard son fils et son suecesseur, après l'avoir fait inhumer dans l'abbaye de Fontevraud, prit possession de la Normandie, et s'aboucha le 22. du même mois, entre Trie et Chaumont, avec le roi Philippe, qui le pressa de lui rendre le Vexin. Richard qui n'avoit aucune envie de faire cette restitution, offrit en échange à Philippe de lui payer quatre mille marcs d'argent, outre les vingt mille que le roi son pere s'étoit engagé de lui donner par le dernier traité, pour le dédommager des frais de son armement. Quelques historiens assùrent que Philippe rendit ensuite à Richard toutes les places qu'il avoit conquises durant la guerre d'autres 2 disent au contraire, que les deux princes ayant confirmé dans cette conférence le traité qu'ils avoient conclu du vivant du roi Henri, ils convinrent que ́ Philippe garderoit toutes ces places, et qu'ils se mettroient en marche pour la Terre-Sainte au carême suivant. Quoi qu'il en soit, il est certain 3 que Richard conserva les conquêtes qu'il avoit faites en Querci sur Raymond comte de Toulouse au commencement de cette guerre; et que content d'avoir fait le roi l'arbitre de ses differends avec ce prince, ils demeurerent toûjours ennemis, parce que le voyage d'Outre-mer et divers autres obstacles qui survinrent, empêcherent Philippe de juger cette affaire.

3

XVI.

Voyage du comte de Toulouse vers le Rhône. Il donne en fief le comté Diois à Aymar de Poitiers comte de Valentinois.

Durant ces diverses négociations, Raymond fit un voyage du côté du Rhône, et confirma à S. Gilles au mois de Juin de

1 Guill. Armor. p. 75.

2 Gervas. Dorob. p. 1546.

3 V. NOTE I. n. 5.

4 Spicil. tom. 8. p. 204.

l'an 1189. en faveur de Guillaume abbé de S. André d'Avignon, en présence de Raymond d'Usez, de Guillaume et Gausbert de Servian, de Pierre Fulcodii, etc. la donation d'une partie du château de Pujault, que Bertrand-Jourdain avoit faite à ce monastere en y prenant l'habit monastique. Il accorda sa protection 1 la même année à Bernard Gaucelin archevêque de Narbonne, à qui Gaucerand seigneur de Capestang et les habitans de ce château faisoient la guerre. Enfin Raymond étant au mois de Juin de l'an 1189. | à S. Saturnin, aujourd'hui le Pont S. Esprit sur le Rhône, il y donna tout le droit et le domaine qu'il possedoit, soit par lui-même, soil par ses vassaux, dans le comté de Diois, à Aymar de Poitiers, qui lui en fit hommage. Aymar avoit succedé alors depuis peu à Guillaume son pere, dans les comtez de Valentinois et de Diois. Il confirma trois 3 ans après les donations que le même comte de Toulouse avoit faites à l'abbaye de Leoncel, de certains domaines situez dans le Valentinois.

XVII.

Départ du roi Philippe Auguste pour la Terre-Sainte. Le

comte de Foix prend part à cette expédition.

Les rois de France et d'Angleterre ayant fait leurs préparatifs pour le voyage de la Terre-Sainte, convinrent que si leurs états étoient attaquez pendant leur absence, ils prendroient mutuellement la défense l'un de l'autre. Les comtes et les barons des deux royaumes firent serment en même tems de n'exciter aucune guerre durant ce tems-là; et les deux rois partirent ensuite au mois de Juin de l'an 1190. Après ce traité il ne fut pas possible au comte de Toulouse de tirer raison du roi d'Angleterre, et de reprendre les places que ce prince lui détenoit. Le roi de France étant parti de Vezelai le 4. de Juillet (1190.), se rendit à Gennes dans le dessein de s'embarquer au port de cette ville. Il avoit crit le 4. de May précedent à Raymond

1 Gall. Chr. tom. 1. p. 370. et seq. -Catel. p. 790. 2 Preuves.

3 Duch. Valent. Pr. p. 4.- V. Hist. gen. des gr. off. etc. tom. 2. p. 187.

4 Marca Bearn. 1. 8. ch. 13.

| Roger comte de Foix, pour l'inviter à prendre part à son expédition, le prier de lui amener autant de troupes qu'il en pourroit rassembler, et lui donner rendez-vous dans ce port. Le comte de Foix se rendit à l'invitation du roi, et alla joindre ce prince suivi de ses principaux vassaux, entre lesquels étoit Arnaud Raymond d'Aspel, qui engagea 1 une partie de ses biens pour fournir aux frais du voyage. On prètend 2 que Pons vicomte de Polignac accompagna aussi le roi Philippe Auguste à la Terre-sainte.

1

Les deux rois débarquerent en Sicile où ils passerent l'hyver. Ils y convinrent au mois de Mars suivant d'un nouveau 3 traité, suivant lequel 1. Richard ceda entr'autres à Philippe toutes ses prétentions sur l'Auvergne; et Philippe ceda à son tour à Richard la ville de Cahors et tout le Querci avec ses dépendances; excepté les deux ab bayes de Figeac et de Souillac qu'il se réserva, et qui étant royales lui appartenoient. 2. Richard s'obligea envers Philippe de ne faire plus à l'avenir aucune conquête sur le comte de S. Gilles, ou de Toulouse, tant que ce comte voudroit ou pourroit s'en rapporter à la justice de la cour du roi. 3.o Philippe déclara «< que si le comte de S. Gilles étoit >> condamné par sa cour, il n'exerceroit au>> cune hostilité contre le roi d'Angleterre » pour la défense de ce comte, à moins qu'il » ne jugeât à propos de le secourir de sa >> propre volonté. » Par cette clause Richard s'assûra de la possession provisionelle du Querci.

XVIII.

Le vicomte Roger engage une partie de ses domaines.

Il ne paroît pas que le roi d'Aragon et Roger vicomte de Beziers et de Carcassonne, alliez de Richard, l'ayent secouru durant la guerre qu'il entreprit en 1188. contre le comte de Toulouse: on sçait seulement que le premier étoit en armes l'année suivante du côté de la Provence; car on voit une de ses chartes datée du siège du château de Cas

1 Ch. de Foix, caisse 11.

2 Chabron. hist. mss. de Pol. l. 7. ch. 10.

3 Rymers. tom. 1. p. 69.

Archiv. de l'abbaye de Granselve.

XX.

Réunion de la baronie d'Omelas au domaine des seigneurs de Montpellier.

tellane au mois de Septembre de l'an 1189. | Rascas seigneur d'Usez, et plusieurs autres Quant au vicomte Roger, nous n'avons de seigneurs furent présens à cet hommage, ou lui durant les années 1188. et 1189. que serment de fidelité. quelques hommages qui lui furent rendus, et quelques permissions qu'il accorda de construire diverses forteresses dans ses domaines. Il engagea 2 au mois d'Août de cette derniere année pour vingt-cinq mille sols Melgoriens, à Bertrand de Saissac, les biens qu'il possedoit à cause de l'abbaye de Caunes, c'est-à-dire les domaines que ce monastere lui avoit cedez pour l'avouerie. L'année suivante il donna en engagement pour trois mille sols Raymondens la leude qu'il levoit sur la boucherie d'Albi, et reçut plusieurs hommages de ses vassaux. Il se rendit à la fin de Juillet avec Adelaïde de Toulouse sa femme à Beaumont en Rouergue, où ils accorderent divers privileges à cette église.

XIX.

Hommage du seigneur de Montpellier à Raymond comte

de Melgueil, fils du comte de Toulouse.

Guillaume VIII. seigneur de Montpellier étoit alors en paix avec la maison de Toulouse. Il reconnut 3 en effet au mois de Mars de cette année, Raymond fils de Raymond V. pour comte de Melgueil, et lui fit hommage en cette qualité pour les châteaux de Castries et de Castelnau, pour le village de Centrairargues, et pour tout ce qu'il possedoit aux châteaux du Pouget et de Pignan, dans le tems d'un accord précédent qu'ils avoient fait au prieuré de Monterhedon, situé à une lieue de Montpellier. Guillaume déclara en même tems qu'il reconnoissoit tenir de Raymond tous ses domaines en fief franc et honoré, en sorte qu'il n'étoit pas obligé de les lui rendre, ni à aucun comte de Melgueil. Il reconnut de plus tenir du comte le chemin depuis le lieu de Malevieille jusqu'à la riviere de Vidourle, et depuis Montpellier jusqu'à l'Eraut, trois deniers pour livre sur la monnoie de Melgueil, qu'il promit de ne pas contrefaire, et divers autres droits. Jean de Montlaur évêque de Maguelonne, Raymond

1 Cartul. et arch, du château de Foix.

2 Preuves.

3 Preuves.

Le seigneur de Montpellier réunit quelques années après à son domaine la baronie d'Omelas, et diverses autres terres considerables qui en avoient été séparées en faveur de Guillaume fils puîné de Guillaume V. son bisayeul. On a dit ailleurs 1 que ce fils melas, parce qu'il eut la baronie de ce nom puîné de Guillaume V. prit le surnom d'Oen partage; qu'il épousa Tiburgé héritiere du comté d'Orange, dont il eut un fils nommé Raymbaud, qui quitta le surnom d'Omelas pour prendre celui d'Orange; et que Raymbaud étant mort sans postérité, il fit héritiere pour la baronie d'Omelas et tous les autres domaines qu'il avoit en deça du Rhône, Tiburge sa sœur, femme d'Aymar seigneur de Murviel au diocèse de Beziers. Cette Tiburge fit héritiere à son tour Raymond-Aton de Murviel son fils, et celui-ci donna 2 au mois de Juillet de l'an 1187. à Guillaume VIII. seigneur de Montpellier son cousin, et à ses successeurs, les châteaux d'Omelas et du Pouget, et tous les autres domaines qu'il possedoit depuis la riviere d'Eraut jusqu'à celle de l'Amousson, et depuis le pont de S. Guillem jusqu'à la mer. Le seigneur de Montpellier lui rendit ensuite ces domaines en fief, avec quelques autres dont il disposa en sa faveur.

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Le mariage du fils aîné de Guillaume VIII. seigneur de Montpellier avec une des filles de Raymond-Aton de Murviel, ne s'accomplit pas, à cause qu'ils étoient parens au troisième degré. C'est du moins la raison dont Tiburge, qui étoit majeure en 1197. se sert dans un acte du mois d'Août de cette année, par lequel elle délivre de leur serment ceux qui avoient juré de procurer la célébration de ce mariage, et les dispense de toutes les obligations qu'ils avoient contractées à cette occasion. Elle fit cette déclaration dans une assemblée tenue sur la rive de l'Eraut, en présence de Gausfred évêque de Beziers, de Raymond évêque d'Agde, et de plusieurs ecclésiastiques et chevaliers.

articles suivans. 1°. Aymar promit de donner | qu'elle étoit fille de Pierre d'Albaron seien mariage à Guillaume fils du seigneur de gneur Provençal et qu'elle avoit eu en dot Montpellier, Tiburge sa petite fille, et de lui sept mille sols Melgoriens, qui lui furent assigner en dot tout ce que Raymond d'O- rendus en 1196. range et Guillaume d'Omelas son pere avoient possedé dans les diocèses de Beziers, Lodève, Agde et Maguelonne; sçavoir le château d'Omelas avec ses dépendances, et tout ce qu'ils avoient eu aux châteaux de Popian, Mazernes, S. Pons de Mauchiens, Pouget, Mont-Arnaud, Pignan, Cornonsec, Montbazen et Frontignan; dans le village de Murviel, etc. 2°. Il fut dit que si Tiburge venoit à mourir avant la consommation de son mariage, le fils du seigneur de Montpellier épouseroit Sibylle sa sœur; et que si au contraire le fils du seigneur de Montpellier venoit à mourir avant son mariage, son frère puîné épouseroit Tiburge, ou à son défaut Sibylle. 3°. Le seigneur de Montpellier et Aymar de Murviel s'engagerent réciproquement de payer chacun dix mille sols Melgoriens de dédit, en cas que ce mariage ne s'accomplit pas par la faute de l'un ou de l'autre. 4°. Aymar s'obligea à faire ratifier ces conventions par Sibylle, lorsqu'elle seroit parvenue à l'âge de puberté. 5o. Il est marqué que Tiburge ou Sibylle, quand l'une ou l'autre épouseroit le fils du seigneur de Montpellier, auroit pour douaire (Jure sponsalitiæ largitatis) le lieu de Castelnau et les bains de Montpellier. 6°. Aymar donna de plus en dot le château de Paulhan à celle de ses petites filles qui épouseroit le fils du seigneur de Montpellier. 7.0 Enfin ce seigneur et Aymar promirent par serment d'observer tous ces articles sous la caution de divers seigneurs; sçavoir, de la part d'Aymar, d'Etienne de Servian, et de Bernard de Minerve ses petits fils, (Nepotes) de Guillaume Ermengaud de Fossillon, PierreRaymond de Sauvian, et Aymar de Montmerle; et de la part du seigneur de Montpellier, de Guillaume de Mese, Ermengaud et Raymond de Pignan, etc. Le nom de la mere de Tiburge et de Sibylle de Murviel n'est pas marqué dans l'acte nous apprenons d'ailleurs qu'elle s'appelloit Foy,

1 Preuves.

TOME V.

Le seigneur de Montpellier ne laissa pas de réunir à son domaine la baronie d'Omelas, et les autres domaines qui avoient été promis en dot à Tiburge de Murviel. Elle et sa sœur Sibylle déclarerent en effet par un autre acte, 2 passé dans la même assemblée, «qu'étant parvenues à l'âge de majorité, >>> elles choisissoient pour maris, de l'avis de » leurs amis et parens, entre autres, d'E>>tienne de Servian leur cousin, et de Ray>> mond leur oncle, Pons et Frotard, fils de >> Pons d'Olargues; et comme, ajoûtent-elles, >> nous souhaitons d'avoir de l'argent com>> ptant en dot, nous vendons, tant pour cette >> raison, que pour avoir de quoi payer les >>> dettes et les charges de l'hérédité de Ray>> mond-Aton notre pere, et de Foy notre >> mere, à vous Guillaume seigneur de Mont>> pellier, le château d'Omelas, avec les au>>> tres domaines énoncez ci-dessus, et situez » dans les diocèses de Maguelonne, d'Agde, >>> de Beziers et de Lodève, pour soixante>> dix-sept mille sols Melgoriens, dont nous » vous marquerons l'emploi. » Elles se réservent seulement par cette vente le château de Murviel, et tous les autres biens qui avoient appartenu à Aymar de Murviel leur

1 Spicil. tom. 8. p. 215.
2 Mss. d'Aubays, n. 82.

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