jostereche (anc. fr.), adj. m., dans esku jostereche, bouclier qui sert aux joûtes, aux tournois (J. d'Outremeuse, Myreur, I, p. 40). Le mot n'est pas dans Godefroy. larèce (gaumais) s. f., « côté d'une maison qui se trouve entre deux pignons ; de latus + -aricia» (Feller, p. 206). Il faut lire lârèce. Il est probable que ce mot représente plutôt un type later-îcia. lôyerèce (wallon: Glons-sur-Geer), adj. fém., dans vèdje lôyerèce, perche horizontale placée dans la haie pour y attacher (loyi, lier) les plants et les piquets (syn. prime à Jupille, Fexhe-Slins; cf. G., II 257). macherèce (wall. namurois: cuve macherèce, G., vo faubite). Ce mot ne signifie pas, comme le pense M. Thomas, p. 97 : (cuve) qui sert à teindre. M. Th. a été trompé par les graphies équivoques de G. Le verviétois « machè », ouvrier teinturier, que donne G., II 540, se prononce et doit s'écrire matchè. Il n'a rien de commun avec macherèce, qui dérive du nam. machi, liég. mahi, mêler, mélanger (ib.. II 55). C'est donc la cuve où le teinturier prépare le mélange. nètirèce (wallon de Verviers), s. f., « planche avec carde spéciale (gåde du - ), qui enlève aux travailleurs la crasse et les déchets restés enchevêtrés dans les dents » (BSW 39, 274). Voy. rinèť'rèce. parfôrèce (wallon: Liège, Ans, Glain), s. f., t. d'arm., perforeuse, très longue mèche à bois pour transpercer la crosse du fusil dit foré oute (Communication de M. Laurent Colinet). - Mis pour *parforerèce. parresce (anc. wallon), adj. f., dans ce texte : « ung droit couteal, une lunet parresce, VI pamalle pour crespir cuere» (Echevins, 11, 122o; d'après Bormans et Body, Gloss, roman-w., ms., vo pamalle.) Mis pour parerèce. La lunette est « un outil de corroyeur employé pour parer les cuirs » (Larousse illustré). On peut voir une description détaillée de cet outil dans Bormans, Le métier des tanneurs (BSW 5, 367). Comp. reparerece dans Thomas, p. 109; riparerèce dans Feller, p. 217. pastouret (norm.), s. m., culbute (Moisy). Altéré sans doute d'un ancien pastourerez « (jeu) propre aux (petits) pâtres ». pèl'ré (w. Alle-sur-Semois), péleriau (rouchi: Hécart), s. m., chêne écorcé sur pied, bois pelard. Peut-être altéré de *pelerez. pescherez (anc. fr.), « qui sert à pêcher »; voy. Thomas, pp. 98, 105, 109. Ajoutez-y le picard pékeret, s. m., 1. bateau de pêche ; 2. petit ver dont on se sert pour pêcher à la ligne (Corblet). En wallon, l'adj. fém. pèh'rèce se lit dans une satire liégeoise de 1750 contre les femmes: ine feume, c'est l' vèdje pèh'rèce dès-ènocints, la verge ou la ligne à pêcher les simples d'esprit (BSW 3, 11, 3). planerèce (w. hesb. Crehen), plânerèce (rouchi Ellezelles), s. f., brique employée en parement. Simple altération de panerèce (Thomas, 91, Feller, 212; fr. pannere›se), sous l'influence de plat, plan. les Planerèsses, lieu dit, haut plateau à Bernister, au-dessus de Malmedy. plâterèce (rouchi: Ellezelles; platresse dans Hécart), s. f., espèce de truvelle dont le plafonneur se sert pour étendre le plâtre. De là est emprunté le nam. platrèce que donne Pirsoul; voyez Feller, 214. plazeré (gaumais: Buzenol, Ste-Marie-sur-Semois, « 1. petite place, petit terrain plat ; 2. pelouse devant la maison ; 3. clairière ». M. Feller, p. 214, y voit un dérivé de platea « place » ; mais l'article suivant de Maus, Voc. gaum, des environs de Virton (ms., 1850) infirme cette conjecture « plasie, petite partie de pré clôturée ou isolée; placeriè dans certaines localités; plasie dans un compte de 1446, plaisiè en 1449 ». Ce mot est assurément apparenté à l'anc. fr. plessis « clôture, enclos», et vient d'un type *plaxellum, *plaxarellum (altéré de plaxaricium sous l'influence de *plaxellum ?). Le sens propre est donc « endroit entouré de claies ». Comparez le w. plês'nîre (à Faymonville-Weismes G., II 231) « jardin légumier », et voyez, pour toute cette famille, Meyer-Lübke, à l'art. *plaxum. plokerèce, s. f. M. Thomas, p. 109, a l'article suivant : « plaquerèce, outil pour plaquer : plaqueresse, carde pour plaquer la laine (Duhamel du Monceau, Art de la Draperie, p. 27). Souvent altéré, par la suite, en ploqueresse.» - C'est le contraire qui est juste pla- résulte d'une : fausse perception ou d'une erreur d'impression pour plo- (1). Sur ploquer, w. ploki, du bas all. plocken « carpere », voy. Behrens, Beiträge, p. 306; Meyer-Lübke, no 6604. potch'trèce (w. : Bressoux-lez-Liège), dans fotche potch'rèce, fourche pour faire sauter (w. potch'ter « sautiller ») et extraire les perches à houblon fichées en terre. Ce levier fourchu s'appelle råyeû à Jupille. rayerèce à Chênée, dérivés de râyî « arracher, extirper ». : poûh'rê (w. Herve), s. m., petit puisard dans une cave. Peut-être un faux diminutif en -erê, altéré de *puiserez « (lieu) où l'on puise, qui sert à puiser ». — poûh'rèce (w. : Jupille), s. f., racine plongeante du houblon, qui s'enfonce jusqu'à trois mètres de profondeur. prisseresse, adj. (ancien tournaisien XIVe s.). On lit dans les Chartes tournaisiennes publiées par Ch. Doutrepont (Zeitschr. f. fr. (1) De même carde est souvent défiguré en corde. M. Thomas, p. 108, en signale des exemples ; ajoutez-y Godefroy, SERAN, et le Nouveau Larousse illustré, PLAQUE RESSE. Spr. u. Litt., XXII, p. 114): « mettre sur cescun bonnier de le tiere... XLV kareez de fiens prisseressez » (1355); « doit chascun bounier de la dicte tiere fumer bien et deuement de XLV karees de fiens priseraiches » (1398 ; p. 117) ; « L karees de fiens priseraiches » (1398 ; p. 119). — Quid? privaret, priveret, puveré, plouvré (picard), s. m., hirondelle de mer. Dérivé de priver, apprivoiser ? pwèt'rèce (w.: Jupille), s.f., dérivé de pwèrter, porter.Voy. bouterèce. rabaterèces (w. Closset, Armurerie liég.), s. f., pinces en acier qu'on place dans l'étau pour tenir les pièces. Cf. Thomas, rebaterez, p. 105; Behrens, l. c. raboterèce (w. liég.), s. f., machine à raboter les planches. rassîrèsse (w. de Verviers), s. f., machine qui couche le poil d'une étoffe, qui lustre un drap (BSW 40, p. 455). Pour *rassirerèce, dérivé de rassîr, rasseoir. Comparez sirèce. råyerèce (w. de Chênée), s. f., voyez potch'trèce. L'adjectif se retrouve dans hawe råyerèce (Ben-Ahin, Gives; t. archaïque, remplacé aujourd'hui par cåsse), houe à deux dents servant à l'arrachage des pommes de terre. Dérivé de rayî, arracher. remouyerèce (w. du Brabant), s. f., arrosoir. ribouterèce (w. liég. : Forir, II 524), s. f., racloir de jardinier pour enlever l'herbe dans les sentiers. Forir donne aussi bouterèce « triangle de jardinier ». Voyez Feller, p. 186. ricouderèce (w. de Stave), s. f.. fer recourbé muni d'un manche, servant à ricoude (recueillir) les épis et à les mettre en javelles derrière le faucheur. ricoûrerèce (w. de Tohogne), s. f., demi-varlope; voyez coûrerèce, Feller, p. 196. rilèverèce (J. Waslet, Vocab. w. de Givet), s. f., cognée pour débiter le bois abattu dans les coupes ; elle a un manche plus court que l'abaterèce. Cf. Bruneau, Enquête, I, 464. rinèterèce (w. d'Ampsin-lez-Huy), s. f., platine qui, dans la fabrique de creusets, sert à nettoyer les outils. Voy. nètirèce. salerèce (wall.), adj. f.; pîre salerèce, 1. (Liège) pierre servant à broyer le sel; -2. (Tohogne) pierre servant à presser le sel dans le lard ou le jambon que l'on veut saler; à Roy, on dit pîre di sè. saurterèce (w. de Gembloux, Petit-Leez), s. f., one [atche] sôrtrèce, une hache propre à essarter. sbaterèce (w. : Strée-lez-Huy), s. f., t. de carr., ciseau ou pointe servant à sbate (aplanir) la surface d'un bloc de pierre. serclerette, -rot (Beauquier, Voc. du dép. du Doubs), sarcloir. sirèce (Gorcy-Cussigny-lez-Longwy Meurthe-et-Moselle), s. f., espèce de bac en bois, ouvert d'un côté, que la laveuse prend avec elle et dans lequel elle s'agenouille pour laver son linge au bord de la rivière ou de la fontaine (Communication de M. P.-D. Navez, de Musson). Dérivé de sir: seoir, asseoir. so-prèsse. M. Feller, p. 218, insère dans sa liste un mot qu'il écrit soperèce et qui désigne une partie du chariot, le lisoir. Il n'en donne pas l'explication et se contente de ponctuer d'un « ! » la graphie sous-prèsse de Dasnoy, p. 85. Je crois pourtant que ce dernier a raison et que notre mot n'a rien de commun avec le suffixe - aricius. Si je comprends bien l'article de Dasnoy, il en ressort que le fr. « lisoir » traduit le chestrolais sous-presse et que le lisoir de l'avant-train est surmonté de la pièce appelée en fr. « sellette ». Or Body (Voc. des charrons, vo chârai) nous apprend qu'en ardennais la « sellette » se dénomme prèsse. Il est donc naturel que le lisoir de l'avant ait pris le nom de sous-presse. Par analogie, ce nom se sera étendu au lisoir de l'arrière; c'est ainsi qu'il est question de deux so-prèsse, par exemple à Erezée et à Ortheuville : li so-prèsse di d'vant et li so-prèsse di drî, à chaque paire de roues, pour supporter les ridelles. J'ai entendu à Grand-Halleux et à BasseBodeux lu prèsse do tchâr, c'èst çou qu' lès ronhes (ranches) su mètèt d'ssus. : sorderesse (derle —), voyez p. 227. spindj'rèce (w. de Bovigny), s. f., battoir pour spindjî (espader le lin ou le chanvre). spoûl'rèce (w. de Verviers BSW 38, 208), s. f., t. de tiss., espèce de rouet servant à charger l'époule. stèssin'rèce; pour l'étymologie, voyez p. 92. stopresse (anc. liég.), adj. m., qui sert à stoper (étouper, calfater; boucher en général) : « rué ung coultea stopresse apres un homme >> (1555, Cri du Perron; cité par Bormans et Body, Gloss, roman, ms.). suweraite, adj. f., qui sert à essuyer: «III petites toulettes suweraites », 1398, dans un testament de Tournai (God.). Dérivé de *suwer, liég. souwer, sécher (*exsucare: essuyer). Il s'agit d'essuie-main. La finale -aite est altérée de aice : le dialecte tournaisien a les formes -eraiç, -erais (pour -erez), fém. -eraice (pour -erèce). Voyez ci-dessus cloeraite, et Thomas, pp. 76, 77, 94. taperet (Vocab. langrois, 1822), s. m., pistolet à sureau. - tap'rèce (w. d'Angleur), s. f.. nom donné à la cop'trèce en avril, c.-à-d. à la plante de houblon arrivée à son maximum de production. Dérivé de taper, jeter. tchèdjerèce (liég.), s. f., grande pelle dont les mineurs se servent pour charger la houille dans les wagonnets (BSW 54, p. 264). - A ajouter à l'article de Feller, p. 219. tchoquerèce (gaumais: Cl. Maus), s. f., combat, rixe, bagarre, où l'on se donne des coups. tèyerèce (w. Blegny-Trembleur), s. f., t. d'arm., lime à fendre, espèce de scie qui sert, par exemple, à faire les rainures dans les têtes de vis. Cf. Thomas, p. 100. tonderèce (w. de Malmedy: Villers), s. f., petits ciseaux de drapier, forcettes. A Roy-en-Famenne, j'ai noté le même mot comme t. archaïque, pour désigner les forces à tondre les moutons. Cf. Feller, p. 220. tuteri, tutri (mesuien : Cordier, Labourasse, Varlet), s. m., goulot. de la bouteille ou du broc, en forme de biberon. Du v. tuter, qui signifie « téter, sucer » dans la Marne (Varlet). Syn. tutot (id.). Pour le suff. -eri (= -ereau: -erez), comp. pétri (Labourasse) « étincelle lancée par un feu qui pétille », musseri (Varlet) « troglodyte » (= meusserot: Labourasse; Thomas, p. 104). Pour le radical, voyez G., tûter, tûturon. villerec, -rech, -ré (anc. fr.), adjectif masc., qualifiant une sorte de filet. Godefroy cite deux exemples tirés des chartes du Hainaut : un sacqueau villerech (1534), sacqueau villeré (1619); le premier texte se retrouve plus complet à l'art. resque de Godefroy. Le contexte indique qu'il s'agit d'un sac ou filet prohibé. Quid ? wân'rèce (w.: Jupille), wâr'nèce (Bressoux). wågn'rèce (Angleur). s. f., plant de houblon quand il a au moins deux ans et qu'il est à même de grimper sur un passé ou échalas. L'année suivante, ce plant s'appelle forwán'rèce à Jupille c'est alors une pousse maîtresse qu'on guide sur une perche, ålon. On pourrait croire à première vue que le radical est wågnî « gagner ». J'y vois plutôt des dérivés de *warni « garnir ». Voy. bouterèce. III Le Dictionnaire étymologique de Ch. Grandgagnage (1) ...Il est un homme dont la figure mérite d'être évoquée en ce jour et dans cet auditoire universitaire, un homme que ses contemporains Idu moins dans son pays - n'ont pas apprécié à sa valeur, que la plupart d'entre vous ignorent peut-être et à qui doit aller notre recon () Extrait de la leçon inaugurale du Cours de Dialectologie wallonne, donnée à l'Université de Liège, le 18 novembre 1920. |