de ces debz et obligations, sans en ce comprendre aultres obligations ny les deniers qui me sont dehuz à raison de l'amodiation de Girolles, et le surplus de ces deux tiers de tous mes dits biens je veux estre distribuez aux pauvres et euvres charitables, à la discrétion de mes exécuteurs, à la confiance et loyaulté des queulz remets la distribution.

Item. Et si je doibtz quelques debz à l'heure de mon décès et trespas ou que j'aie faict intérêts à aultruy, je veux que satisfaction en soit faite par mes exécuteurs.

Item. Je prohibe inventaire être faict de mes biens par quelques officiers que ce soit; ains vieulx description sommaire estre faicte de mes ditz biens par les exécuteurs de mon présent testament, es mains des queulz je veulz et ordonne tous et chascuns mes ditz biens estre mis pour l'accomplissement de mon dit testament, requérant les gens du roi audit Ostun en aide pour faire observer ceste prohibition d'inventaire.

Item. Je nomme pour exécuteurs de mon dit présent testament noble homme et saige maître Lazaire la Done, docteur es droitz, lieutenant général au bailliage d'Ostun, et maistre Claude Labarge, notaire royal, chastellain du dit Sainct-Martin, auxqueulz je prye en accepter la charge, sans que iceulx mes ditz exécuteurs soient tenuz rendre ny tenir compte à quelque personne que ce soit de l'administration et distribution qu'ils feront de mes diz biens pour l'exécution de mon présent testament, ains remetz le tout à leurs conscience et loyaulté, voulant et entendant qu'ils n'en soient poursuys par justice ne reserchés en façon que ce soit pour la seure fiance qu'ai d'eulx dès longtemps expérimentés.

Item. Je veulx, en cas que mes héritiers ne vouldroient accepter la dite tierce partie de mes biens à eulx délaissés. par droicte institution, que la dite tierce partie soit distribuée par mes ditz exécuteurs en euvres charitables selon que cy-dessus est ordonné.

Item. Je révoque tous autres testamens cy-devant par moy faictz, le présent demeurant en sa force, et prometz en bonne foy par mon serment presté auz saincts Evangiles, et soubz l'expresse hypothèque et obligation de tous et chascuns mes ditz biens, meubles et immeubles, présents et advenir, lesqueulz pour l'observance et accomplissement du contenu en ces présentes je submetz, hypothèque et oblige aux jurisdictions et contrainctes des cours du roy notre sire, de sa chancellerie de Bourgongne et toutes aultres, avoir et tenir perpétuellement ferme, stable et agréable tout le contenu en ces dites présentes, sans jamais aller ne venir contre en jugement ne déhors, en renonçant à toutes choses contraires à ces présentes faictes et parfaictes audit Ostun, maison de la demourance du dit sieur révérend abbé, par-devant Claude du Cray, notaire royal au dit Ostun, en la présence de maistre Ambroise Frichot, curé du Lac, Geoffroy de Charency, praticien, Nicolas Gilbert, et Estienne Pierret, clerc au

'Nous avions lu à une première inspection de ce testament: Perrot au lieu de Piéret, et nous avions cru reconnaître ces Perrot, amis de Robert Huraut, cités par Théodore de Bèze comme propagateurs du protestantisme. Une étude plus attentive du manuscrit nous a fait reconnaître l'erreur dans laquelle nous sommes tombés, t. 1, p. 339, en indiquant Nicolas Gilbert et Etienne Perrot comme signataires du testament de Huraut.

greffe du bailliage du dit Ostun, Lazaire Morizot, Antoine Jondeau et Barraut Jaulpoil, demeurant au dit Ostun, tesmoings à ce appelés et requis. Signé du Cray pour le dit sieur abbé.

Le vingt-unge jour de feuvrier, l'an mil cinq cens soixante-sept, M. Robert Hurault, abbé de Saint-Martinlez-Ostun, par codicille adjoustant à son testament receu du Cray, le sixiesme de décembre mil cinq cens soixantedeux, a ordonné ce qui s'ensuigt :

A savoir que ayant par son dit testament esleu et..... pour exécuteurs d'iceluy M. maistre Lazaire La Done lieutenant au bailliage, et Claude Labarge, notaire royal, il veut que Me Gabriel de Grigny soit l'ung des exécuteurs intermédiatement, les nommant en ordre pour ce faict............... le dit maistre Lazaire La Done, le premier, le dit Maistre Gabriel de Grigny, le second, et le dit maistre Claude Labarge, le troisième en ordre, tous trois toutefois ensemblement, es mains et puissance des queulx il veut, ordonne et commande tous ses biens. estre mis et que d'iceulx ils soient saisis, garnis et investis sans figure de justice ny ordre judiciaire ; ains que selon leur advis et conscience ils en facent garde sans que aubcung inventaire en soit faict, ce qu'il exhibe et défend par exprès; soient ordonné et commandé que les deux tiers de tous ses biens tant meubles immeubles que dubz soient distribués et donnéz aux pauvres par les ditz exécuteurs sans qu'ilz en soient comptables à personne que ce soit, tant soient ses parens et ceux qui luy doib

vent succéder que tous juges quelconques de quelque.... et forme judiciaire que ce soit.

Déclaire au surplus qu'il se confye en la preud'homie et conscience de ses ditz exécuteurs suz nommés, de donner et distribuer par leurs mains les diz deux tiers de tous ses diz biens aux pauvres et l'autre tiers à ses héritiers, ce qu'il leur prye, et néanlmoings charge leurs conscience ainsy en estre fais volunté.

Oblige à cest effects tous ses diz biens par les cours du roy, celle de la chancellerie et toutes aultres.

Fait à Ostun, présents maistre de Goubaud, maistre André de Andosille, médecins, maistre Geoffroy de Charency, greffier au bailliage dudit Ostun, maistre Jehan Pacaul, religieux, le Charolloy et maistre Pierre du Boys, chirurgien du dit Ostun, tesmoings requiz. Le sieur abbé estant malade na sceu signer.............. est la minute signée par tous les dits tesmoings.

Copié sur originaulx par moy

Nolat, ayant receu le dit

codicille.

DESPLACES.

CHARTE N° 161.

Information, dans l'intérêt des droits de l'abbaye de Saint-Martin, sur la prise du château de Girolles (1589).

LES habitants de Girolles étaient tenus de garder euxmêmes le château appartenant à l'abbé de St-Martin

1 Son frère fut arrêté comme hérétique.

Tome II.

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d'Autun. A l'époque des troubles civils et religieux de la fin du XVIe siècle, jour et nuit ils montaient la garde, et à cet effet il était dressé un rôle des habitants en état de faire ce service. Chaque jour, cinq hommes étaient employés à la garde de l'entrée extérieure, et ils s'y prêtaient avec d'autant plus d'exactitude, qu'ils retiraient au château leurs biens mobiliers les plus précieux. Deux autres habitants étaient chargés des clefs et devaient veiller à ce qu'aucune personne étrangère n'y pénétrât. Les amodiateurs de la terre de Girolles, MM. de Leauvilly, avaient la surveillance générale à cet égard; aussi, en mars 1589, recommandèrent-ils de se méfier même des personnes connues, n'étant pas de Girolles, parce qu'alors (c'était au plus fort de la Ligue, peu de temps avant l'avénement de Henri IV) ils pourraient bien être attaqués ou surpris. En effet, le lundi 20 mars 1589, à midi, le sieur de Milleron et les nommés Gallien Cœurde-Roy, Marin Charpentier, et un soldat de Sermizelles, nommé Joseph Thillin, dit Lechesne, avec trois autres, surprirent ce château à l'aide d'intelligences nouées avec Gallois Moillat, Lazare Coquillon, Philibert Boudin, échevins de Girolles, qui s'en firent ouvrir l'entrée et la laissèrent envahir.

Le sieur de Milleron et ses affidés se présentèrent, déguisés en paysans, avec des daumayres, des besaces et des pioches sous le bras, sous prétexte de demander à Lazare Coquillon de leur enseigner s'ils trouveraient du plant pour clôture dans les bois, et de leur donner un homme pour les aider; sur quoy Coquillon répondit qu'il allait chercher une émine d'avoine qu'il avait au château, et qu'aussitôt après il irait avec eux. Cœur