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Johannis, miseracione divina tituli sancti Stephani in Celio monte sacrosancte Romane Ecclesie presbiteri cardinalis, episcopi Eduensis, dicens in hunc modum : « ego fr. Johannes du Verne, prior major hujus monasterii, consideratis necessitatibus urgentibus quibus monasterium ipsum tam in spiritualibus quam in temporalibus nunc subjicitur et premitur, a quibus comode relevari non potest nisi per magne circonspectionis virum, potentem in spiritualium et temporalium rerum administracione, in judicio anime mee credo reverendissimum dominum cardinalem Eduensem ad hoc esse propiciorem et utiliorem, eumque nomino et postulo humiliter supplicans sanctissimo domino nostro pape quod huic postulacioni mee annuendo hujus monasterii regimen et administracionem in eisdem spiritualibus et temporalibus ipsi reverendissimo domino cardinali quoad vixerit commictere illudque sibi commendare dignetur. >> Et subsequenter ipse frater Johannes, prior major, et frater Michael Musseti predicti, fratrem Guillelmum de Corvolio, et deinde ipse frater Guillelmus de Corvolio et prior major dictum fratrem Michaelem Musseti, sigillatim et particulariter ut prefatum priorem majorem in animarum suarum periculum adjurantes scrutati sunt in quem quilibet ipsorum dirigeret votum suum, quorum quilibet sigillatim et particulariter votum suum direxit in prefatum reverendissimum dominum cardinalem, eumque nominavit et postulavit, sanctissimo domino nostro pape supplicando et verba eadem seu similia in effectu proferendo prout dixerat et fecerat predictus prior major. Postea vero absque ullo intervallo prefati tres scructatores et compromissarii ad scrutinum aliorum secrete et

sigillatim, nobis semper notariis et testibus presentibus, processerunt, votum cujuslibet per ordinem quo superius descripti sunt scrutati sunt et exquisierunt, scructatisque sigillatim singulis et eorum votis in scriptis redactis, prefati tres compromissarii et scructatores una cum domino decano et nobis notariis ac testibus sepedictis ad cellas fratrum Roberti Guillemere, prioris de Thilio, et Claudii de Voille, sacriste, tunc infirmorum et egrotancium, personaliter accesserunt et cujuslibet eorum vota et sigillatim exquisierunt et in scriptis reddigi fecerunt. Quibus sic peractis, juxta dictum capitulum revertentes in locum in quo se ad partem traxerant pervenerunt, ibique collacionem numeri facientes compererunt decem et novem ex eligentibus, ipsi computatis dictis tribus scructatoribus, in prefatum reverendissimum dominum cardinalem Eduensem ac novem ex reliquis eligentibus in venerabilem et religiosum virum fratrem Johannem de Cussigneyo, priorem de Bragneyo, Eduensis diocesis, predictum Ordinem ipsum expresse professum, presbiterum, de legitimo matrimonio et nobili genere procreatum, in decretis licentiatum, unum autem in religiosum virum fratrem Claudium de Voille, ejusdem monasterii sacristam, vota sua direxisse. Ipsi vero fratres Johannes de Cussigneyo et Claudius de Voille, mox et illico, non ad alia divertendo, ad prefatum reverendissimum dominum cardinalem cum omnibus suis votis accesserunt, ipsum in pastorem, rectorem et administratorem ejusdem monasterii postulando. Quiquidem compromissarii seu scrutatores cum prenominato domino decano ac nobis notariis et testibus dictum locum capitularem intrantes, in quo congregati erant reliqui

eligentes, duobus infirmis exceptis, nec inde dicesserant seu ad alia diverterant, premissa omnia ut premictitur acta narrarunt et retulerunt. Prefatus quoque prior major, unus ex scructatoribus predictis, vice sua et suorum in hac parte collegarum seu sociorum, vice eciam tocius dicti conventus, prefatum reverendissimum dominum cardinalem postulavit in abbatem seu administratorem dicti monasterii, prout in quadam cedula quam in suis tenebat manibus et quam alta et intelligibili voce coram omnibus de verbo ad verbum legit plenius continetur; cujusquidem cedule tenor sequitur, in hunc modum. Cette pièce est citée plus haut, no 5.

CHARTE N° 6.

1

Discours contre F. Marcoux 2 qui disait en chaire qu'Autun était rempli de Huguenots.

DIEU nous faict ceste grâce, à la recongnoissance de luy, qu'il n'y ha peutestre ville de France, non pas en la seule Bourgoingne, plus saine et exempte de la contagion des hérésies que ceste ville d'Ostun, ainsi nous veuilleil entièrement délivrer de celle qui faict aujourd'huy

1 Fond. Lamarre, Bibliothèque Nationale, portef. xLv, no 8.

2 On lit au sujet de ce moine, dans le manuscrit de Bonaventure Goujon, sur l'histoire d'Autun: « En l'année 1588, sous l'evesque Pierre Saulnier, au mois de may, le grand chapitre et assemblée des religieux de Saint-François fust tenu à Autun, auquel assista une

entre nous quelque peu la guerre aux corpz. Pour les àmes tout se porte bien de ce costé-là, grâces à Dieu.

La maladie de l'hérétique est de telle sorte et nature qu'elle ne se peut longuement céler, et ceux qui en sont entachez ne scauroient durer qu'on ne les congnoisse. L'erreur en est le père, l'ambition comme la mère les esclost, et sans ces deux poinctz-là jamays ne fust et ny sçauroit avoir hérésie.

L'hérétique donc se veult monstrer, se veult faire valoir, et dire qu'il en est aultrement ne seroit pas héréticque.

On se demande maintenant si en toute la ville d'Ostun l'on estime qu'il y en ayt demye douzaine si hardiz ou si effrontez et de face si effacée qui osât seul dire : je suys huguenot et en veux estre.

Et touteffoys à ouyr nostre maistre frère Marcoux en chaire, il semble que touts en est plein, il semble que s'il ne presche, s'il ne crie, s'il ne tempeste, tout est perdu; c'est le moyen pour en faire ou il n'y en ha point du tout, comme à force de médecines prinses mal à propos ceux qui ne sont pas malades ordinairement le deviennent.

grande multitude de cordeliers, lesquels faisoyent tous les jours, pendant ledit chapitre, des processions et doctes prédications. La dernière fut faibte en l'église Saint-Lazare. Il leur fust dressé, pour dire leur grand'messe, un autel richement paré, au-devant du chanceault, c'est ce qui enclost le grand autel; faisoyent aussy chacun jour, de très hautes et doctes disputes, lesquels estoient en grand nombre; frère Marcoux estoit leur gardien, lequel du despuis, fust chanoine théologal à Saulieu où il est décédé. C'est lui qui a fait faire le grand tableau du Saint-Esprit qui est à présent sur le grand autel du couvent de Saint-François à Autun. »*

On ne sçauroit assez louer le zèle de religion, si c'est cela qui le poulse, mays tant de choses et d'essays du temps passé nous font doubter du présent ; et si furieusement aultres foys l'a-t-on veu s'escrimer de ce glaive à deux tranchants, que le luy voyant encore aujourd'huy reprendre et manier ainsi d'estoc et de taille, il donne juste occasion à ceux qui ne se sont pas bien cy-devant treuvez de ses coups et qui les pouvoient éviter, s'ilz y heussent bien pourveu d'heure, de se tenir mieux sur leurs gardes à l'encontre de luy qu'ilz n'ont faict par le passé.

Hercule allast par le monde combattant autant de monstres qu'il treuvoit. Cestuy-cy, n'en treuvant point, s'en forge et se faict à croire qu'il y en ha « dum geminas Thebas geminumque Actoona terret, » et combat les chimaires qu'il se fait en l'air, factitius ipse Hercules aut Herculastes potius non qui se monstris sed monstra sibi imaginaria et ficticia objiciat.

C'est une chose périlleuse de veoir le glaive en la main de furieux. L'Hercule mesme, estant tombé en fureur de ces flesches et de l'arc dont il avoyt aultrefoys abattu les monstres, tirast contre ses propres enfans et les tuast à ses pieds, estimant tousjours que ce fussent monstres qu'il voyoit devers soy et qu'il debvoit saccager comme les autres. S'il en prenoit un jour ainsi à nostre maistre frère Marcoux, comme nous allons ordinairement à ses prédications, il pourroit faire bute de nous et nous feroit un mauvais party.

C'est pourquoy nous le prions de se souvenir de sa prédication du jour d'hier et de la doulceur, débonnaireté, mansuétude qu'il sceust bien recommander en

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