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nant-gouverneur et capitaine general des Pays-Bas et de Bourgogne.

Venerables et tres chers et bien aimez.

Estans informé par pleintes publiques de la nonobseruance des plusieurs points compris dans la Visitation de lan 1617 et es deliberations y ensuiuies, particulierement quand au choix de ceux qui sont les plus capables et jdoines pour obtenir et deseruir les lecons ou professions publiques dans I'Vniuersité de Louuain, nous auons sur ce subiect fait entendre nos jntentions a ceux du Magistrat de la ditte ville et combien il importe, pour leur propre conseruation aussi bien que des autres villes et prouinces de sa Maiesté, que les plus capables soient preferé pour toutte sorte des professions sans que les moins idoines y puissent estre appellé que n'exposent touttes les sciences a vne confusion et aneantissement nestant que trop cognue par la triste experience qu'en souffre l'administration des justices et police, combien celles en droite et en medecine sont auiellees et mal menees dans la ditte Vniuersité et quoy que nous promettons de la conscience, zele et obeissance du Magistrat, la nette et ponctuele obseruance d'vn point si important que celuy de pourvoir lesdittes lecons des plus lettrés et capables, neanmoins pour qu'jls puissent plus seuerement et solidement sy reposer, nous auons jugé necessaire de vous ordonner bien et affecter au nom de sa ditte Maiesté ainsi que nous vous ordonnons par cette, que chacque fois que, dans aucune des facultez theologicque, droict canon, ciuile et medecine, deburat estre donné quelque aduis ou consulte sur la qualité de ceux qui aspirent ou deburónt estre promeux a quelque lecons, soit pour nous en reseruir ou ceux du dit Magistrat, ceux des respectiues facultez, ou ce debuoir de consultation escherat, feront a chacque fois serment de s'acquitter en ce regard selon qu'ils en voudront respondre a Dieu et a sa Maiesté, preferant tousjours ceux qu'jls iugeront les plus capables et jdoines en litterature, meurs, conduitte, seruice, merites que par autres

circonstances qui les rendents recommandables et vtiles pour la lecon, dont il s'agirat; de quoy ils donneront par escrit tesmoignage arraisonné auec expression judiuiduele du rang que chacun des aspirants ou autres a nommer pour les dittes lecons doibuent obtenir dans la ditte capacité et jdonieté. Et s'jl y a aucunes qu'jls iugent d'vne egale capacité, les exprimeronts pareillement et les arrangeront dans leurs places; en sorte que puisse clairement conster du plus capable et jdoine ou de la parité et egalité entre plusieurs pour le premier degré et successiuement qui doibuent auoir lieu dans le seconde et vlterieur degré de capacité, declarant nulle, et de nulle valeur toutte nomination qui desormais se fera au contraire, ainsi que les collations y ensuiuies. Et ordonnons de suitte a tous les fiscaulx de sa Maiesté de proceder seuerement contre ceux qui auront failly contre ce que dessus, les poursuiuant par actions a ce qu'ils soient destitué des leurs lecons, professions et autres occupations qu'jls auront soub l'obeissance de sa ditte Maiesté; vous enchargeant que de tous les premis ayez incessament a donner part et communication a la generalité de la ditte Vniuersité, et a chacque faculté d'jcelle, afin qu'vn chacun, pour autant que luy peut toucher, si conforme inviolablement. A tant, venerables tres chers et bien aimez, nostre Seigneur vous ait en sa sainte garde. De Bruxelles le 9 juin 1679. Estoit paraphé de Pa v'. Signé : Ducque de Villahermosa, et plus bas Verreyken.

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Copie contemporaine aux Archives de l'église de Saint-Jacques à Louvain.

VISITE FAITE PAR ORDRE DE CHARLES LE TÉMÉRAIRE EN 1477.

La Visite de 1617 était régulière et légitime; car elle fut faite par des délégués désignés de commun accord par le Saint-Siège et par les Archiducs, souverains des Pays-Bas, c'est-à-dire par les deux autorités, ecclésiastique et civile, qui avaient concouru ensemble à la fondation de l'Université en 1425. Il en avait été tout autrement pour la Visite publiée, le 3 janvier 1477, par ordre de Charles le Téméraire. Celle-ci eut lieu sans l'intervention de l'autorité ecclésiastique, et fut dirigée, au nom du prince seul, par Hugonet, chancelier de Bourgogne, et par Jean Carondelet, premier président du Grand-Conseil ou Parlement de Malines. Toutefois, l'Université ne semble pas avoir fait des difficultés pour accepter les points qui y étaient réglés, et qui concernaient la discipline de l'Université, les cours de la faculté de droit et l'établissement des tutelles ou maisons dans lesquelles un certain nombre d'étudiants, payant leur pension, devaient vivre en communauté, sous la direction d'un docteur ou d'un licencié non professeur.

Le duc Charles mourut devant Nancy le 5 janvier 1477, deux jours seulement après la publication de la charte de la Visite, et le chancelier Hugonet fut décapité à Gand le 3 avril suivant. Marie de Bourgogne, qui succéda à son père, ne se préoccupa pas de faire surveiller l'exécution de la Visite.

Nous donnons ci-dessous : 1° les extraits des Actes de l'Université relatifs à la publication et à la mise à exécution de la Visite; et 20 le texte de la charte du 3 janvier 1477. L'original de ce document est perdu; mais il en existe, aux Archives du Royaume à Bruxelles, une copie, très médiocre, faite au XVIIIe siècle. De Reiffenberg (1) et Mgr de Ram (2) ont publié la charte d'après cette mauvaise copie; nous

(1) Histoire des ducs de Bourgogne, par M. de Barante, Brux. 1836, VIII, pp. 321 Svv.

(2) MOLANUS, Hist. Lov., ed. De Ram, II, pp. 931-943.

l'utilisons également, mais nous faisons disparaître un assez bon nombre d'erreurs qui ne sont évidemment que des fautes de transcription commises par le copiste du document.

30 décembre 1476. Rectorat de Nicolas Blyen.

Anno lxxvij (1) die penultima mensis decembris judicta fuit congregacio vniuersitatis jnfra octauam et nonam sub pena vnius floreni renensis apud Augustinenses super hijs articulis.

Primus [et unicus] est ad audiendum pro parte jllustrissimj principis nostri magnificos consultissimosque dominos cancellarium Burgondie (2) et primum presidentem parlamentj (3), aut alterum eorum.

Quoad primum articulum dicti domini non comparuerunt in congregacione, sed ad conferendum cum eis deputatos dari petierunt. Et jta vniuersitas dedit ex singulis facultatibus deputatos suos cum relatione ad vniuersitatem, videlicet magistros nostros ac dominos Egidium Baelioel, Jacobum Scelwart, magistrum Johannem de Thimo cancellarium (4), Robertum de Lacu, Johannem de Papenhouen officialem, Johannem Spierinck, Petrum de Riuo, Nycolaum de Mera et Jacobum de Casleto.

Acta Universitatis, IV, fol. 11 ro.

(1) lxxvii est une erreur de copiste pour lxxvj.

(2) Messire Guillaume Hugonet, chevalier, seigneur de Saillant et d'Espoisse, nommé chancelier de Bourgogne par lettres du duc données en son château de Péronnes le 21 mai 1471. Voyez Mémoires de Bourgogne, Paris 1729, pp. 257 sv.

(3) Jean Carondelet, seigneur de Champvans et de Solre, premier président du Grand-Conseil de Malines; voyez Biographie nationale de Belgique, III, coll. 341-348.

(4) Jean a Thymo, doyen du chapitre de Saint-Pierre et vice-chancelier de l'Université; voyez ci-dessus, pp. 258, note, et 413.

2 et 3 janvier 1477. Rectorat de Nicolas Blyen.

Secunda mensis januarij ad horam 2am post prandium in magno refectorio fratrum Predicatorum fuit jntimata per rectorem et vniuersitatem generalis conuocacio omnium [suppositorum] et studentium ad valuas ecclesiarum et sub sigillo jn forma prout sequitur:

Tenor cedule generalis conuocacionis omnium suppositorum etc. est talis :

< Rector et vniuersitas studij generalis Louaniensis exhortantur monent et requirunt omnes et singulos dominos prelatos doctores nobiles licentiatos magistros canonicos priores conuentuum, plebanos presbiteros scolares ac alios quoscumque jncorporatos et eidem vniuersitalj attinentes. quatenus post prandium hora 2da jntersint generali congregacioni omnium et singulorum suppositorum jpsius vniuersitatis in magno refectorio fratrum Predicatorum fiende et celebrande, ad audiendum aliqua proponj et publicarj pro parte jllustrissimj ac metuendissimj principis nostri Burgondie per spectatissimos prestantissimosque dominos cancellarium Burgondie et primum presidentem parlamentj etc. Et hoc sub pena prestitj juramentj, et grauissime jndignacionis jpsius vniuersitatis. Datum sub sigillo rectorie anno lxxvij 2a januarij. »

Jn qua congregacione generali predictj dominj commissarij protunc non comparuerunt et jta fuit jpsa conuocacio continuata ad sequentem diem de mane ad horam nonam ju loco predicto. Jn quibus loco et hora predicti dominj commissarij comparuerunt, et jbidem dominus cancellarius primo fecit vnam arengam, jn qua jnter alia tetigit certos defectus quos jpsi in regimine et exercicijs vniuersitatis jnuenissent; et quod ex parte predicti principis nostri certas reformaciones ac ordinaciones perpetuas ordinassent et condidissent. Que jbidem publice per magistrum Nyco

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