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teur n'ait pas indiqué le lieu où il faisait ses observations; son silence fait penser qu'elles se rapportent au niveau moyen de ville (4).

M. Deluc donne à Chambéry une hauteur de 274m 8, qu'il conclut de deux observations barométriques seulement; M. Alphonse de Candolle remarque qu'il faut ajouter à ce nombre une correction relative à la hauteur du lac de Genève, qui est maintenant mieux connue qu'à l'époque où vivait M. Deluc; ce qui porte le résultat précédent à 284m 8. Ce nombre est beaucoup trop élevé (5). Des observations de M. Martinel nous placent encore beaucoup plus haut, à 419m 4, c'est-à-dire à 12m au-dessus de l'observatoire de Genève. Enfin M. Albanis Beaumont nous ramène à 258m 25 (6).

Il me reste à parler d'un travail spécial qu'un savant compatriote, M. G.-M. Raymond, a publié dans le tome II des Mémoires de la Société royale académique de Savoie, sur la situation géographico-topographique des environs de cette ville, et dans lequel

(4) De Saussure, Voyage dans les Alpes, § 1180. (5) Deluc, Modifications de l'atmosphère. — Voir l'Hypsométrie des environs de Genève, par M. Alphonse de Can

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(6) Albanis Beaumont, Description des Alpes grecques et cottiennes.

il croit pouvoir établir que le sol du grand Séminaire est élevé seulement de 243m 2 au-dessus du niveau de la mer; il a employé pour ce calcul les trois premières années des observations barométriques et thermométriques que Mgr Billiet, alors supérieur du grand Séminaire, avait commencées en 1822, et qu'il a continuées pendant les quatre années 1822, 1823, 1824, 1825. M. Raymond a ajouté 1mm 4 à la moyenne barométrique des trois années 18221824, pour correction de la capillarité, et il l'a successivement comparée aux observations de Paris et de Genève, pour en conclure la hauteur relative de Chambéry et de chacune de ces deux villes, et par suite la hauteur de Chambéry au-dessus de la mer. M. Alphonse de Candolle, en reprenant le même calcul avec les observations de la seule année 1822, faites à Chambéry par Mgr Billiet, et les observations correspondantes de Paris, sans appliquer aux premiè res aucune correction pour la capillarité, est arrivé au nombre 266m 3.

Les différences qui existent entre tous les résultats que je viens de citer, laissaient donc une grande incertitude sur la véritable hauteur de Chambéry ; c'est pourquoi j'ai entrepris de la déterminer de nouveau, et j'ai été assez heureux pour y parvenir par trois procédés indépendants les uns des autres, qui se sont servi mutuellement de preuve.

Je vais exposer successivement le détail de ces trois calculs, avec les précautions que j'ai prises pour éviter les erreurs.

1er Calcul de la hauteur de Chambéry au-dessus du niveau de la mer.

9. J'ai fait au grand Séminaire, pendant les deux années 1838, 1839, environ quinze mois d'observations barométriques et thermométriques. Le baromètre dont j'ai fait usage est un baromètre de Gay-Lussac, avec la modification que Bunten a imaginée pour le rendre plus facilement portatif. Le diamètre extérieur du tube est de 6mm 75; d'où l'on peut admettre que le diamètre interne est d'environ 4mm 6. La monture est un tube de laiton, muni de deux verniers, qui permettent d'apprécier l'extrémité des deux colonnes de mercure, avec une précision de 0mm 1, ou même 0mm 05. Voulant examiner son échelle dans une assez grande étendue, j'ai porté l'instrument à différentes hauteurs avec d'autres bons baromètres, et j'ai fait des observations simultanées avec chaque baromètre.

Les hauteurs indiquées par les divers instruments n'étaient pas les mêmes, mais elles conservaient toujours la même différence. J'ai comparé ainsi le baromètre du grand Séminaire avec deux autres baromè tres, qui paraissaient construits avec soin, d'où j'ai

conclu que les échelles des trois baromètres ne renfermaient pas d'erreurs sensibles, excepté celle qui pouvait dépendre de la position du zéro.

J'ai reconnu en effet que le baromètre du grand Séminaire contient une erreur de ce genre. Voici quelle est à très-peu près la quotité de cette erreur. Le baromètre de Bunten du Collège des RR. PP. Jésuites, à Chambéry, a été envoyé à Paris, où il a été comparé par M. Eugène Bouvard, le 1er mars 1841, avec celui de l'observatoire de cette ville. Le même baromètre du Collège de Chambéry a été comparé avec celui du grand Séminaire immédiatement avant et après le voyage de Paris; il en est rẻsulté qu'il fallait retrancher 0mm 9 au baromètre du grand Séminaire pour le rapporter à celui de l'observatoire de Paris.

D'un autre côté j'avais déjà déterminé le rapport du baromètre de l'observatoire de Genève avec celui du grand Séminaire de Chambéry. J'ai transporté celui-ci à l'observatoire de Genève le 22 août 1840; je l'ai placé à côté du baromètre de cet observatoire et à la même hauteur, et après un temps suffisant pour que le thermomètre fixé au baromètre ait pris la température du lieu, j'ai fait quatre observations, dont la moyenne a fait voir que le baromètre de Chambéry marque 0mm 741 de moins que celui

de Genève.

Le baromètre du grand Séminaire de Chambéry a aussi été comparé avec celui de Mgr Billiet, à Chambéry en 1837, à St-Jean-de-Maurienne en 1838, et de nouveau à Chambéry en 1841. Je me suis assuré ainsi qu'il n'avait éprouvé aucune altération, ni pendant le voyage de Genève, ni pendant la durée des observations qui me serviront à établir la hauteur de Chambéry.

10. S'il n'y a pas eu d'erreur commise dans la double comparaison du baromètre du grand Séminaire de Chambéry avec ceux de Genève et de Paris, il faut admettre qu'il y a entre les échelles des deux derniers une différence de 0mm 741 +0mm 9=1mm 641.

Cet excès du baromètre de Genève sur celui de Paris m'ayant beaucoup étonné, j'ai cherché quel serait l'effet de cette correction, si, après l'avoir effectuée sur la moyenne barométrique de Genève, je calculais, à l'aide de la moyenne barométrique de Paris, la hauteur de Genève au-dessus de la mer.

Avant d'exposer les résultats que j'ai obtenus, voici quelques détails sur les observations météorologiques que l'on fait à Genève; ils sont extraits en grande partie d'une Notice publiée par M. G. Maurice, dans le cahier de la Bibliothèque universelle du mois d'avril 1837. L'Hypsométrie de M. de Candolle m'a fourni la hauteur des différentes stations dans lesquelles le baromètre a été successivement placé.

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