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SPRANGER (BARTHÉLEMI), peintre, né à Anvers en 1546, élève de Jean Madyn, se rendit en Italie, et, s'étant fait connaître à Rome par plusieurs paysages, mérita la protection du cardinal Farnèse et celle du pape PieV. Il exécuta d'après leurs ordres un grand nombre de tableaux, quitta l'Italie après la mort du pontife, et se rendit à Vienne auprès de l'empereur Maximilien qui le chargea de travaux importants, et lui donna des lettres de noblesse. Spranger mourut à Prague en 1623. On cite comme ses plus belles productions la suite de paysages à fresque, dont il embellit le château du cardinal Farnèse à Caprarola; un Jugement dernier, sur cuivre, de 6 pieds de haut, dans lequel on compte plus de 500 figures; une suite des sujets de la Passion, exécutés sur cuivre; une Vierge dans une gloire pour l'église de St-Louis-des-Français à Rome; le Martyre de Saint Sebastien, donné par l'empereur à l'électeur de Bavière; une Resurrection de JésusChrist qui passe pour son chef-d'œuvre.

STABEN (HENRI), peintre belge, né en 1578, voyagea de bonne heure en Italie, pour se perfectionner, et, pendant son séjour à Venise, suivit l'école du Tintoret. Ayant perdu bientôt cet habile maître, il ne dut qu'à lui-même les progrès qu'il fit ensuite. Il mourut en 1658. Ses compositions, mélange heureux du style flamand et du style italien, décèlent le génie de l'invention. On cite parmi ses ouvrages un tableau de petite dimension représentant la Galerie d'un amateur, où il a introduit toutes sortes d'objets de curiosité, terminé avec le soin le plus exquis.

STRAETEN (CHARLES VAN DER), né à Bruxelles en 1771, mort en 1800, était ancien architecte du roi des Pays-Bas. Nous lui devons le palais du prince d'Orange à Bruxelles, l'hôtel de la société de commerce, les salles d'assemblées des États-Généraux, l'agran

dissement du palais du roi, à Bruxelles, le pavillon à Tervueren, le monument à Waterloo, etc.

STAIN (CHARLES-LEOPOLD Comte de), grand maître de l'artillerie autrichienne, né à Bruxelles en 1729, d'une ancienne famille de Souabe qui avait déjà fourni plusieurs officiers-généraux, entra au service à l'âge de 18 ans, et fit une campagne dans les Pays-Bas sous les ordres du comte de Mercy. Lieutenant-colonel au commencement de la guerre de sept ans, il se distingua dans plusieurs occasions, notamment au siège de Schweidnitz et à la bataille de Torgau. Nommé général-major après la paix de Hubertsbourg, il devint grand-maître de l'artillerie en 1773, et en 1781 commandant de la Lombardie. Ce fut lui qui fit construire la citadelle de Milan. Son grand âge l'ayant obligé de remettre le commandement en1786, lors des progrès de l'armée française en Italie, il prit sa retraite aussitôt son arrivée à Vienne, et mourut en 1809 dans une de ses terres en Souabe.

STALBENT (ADRIEN) paysagiste, né à Anvers en 1580, prit pour modèle Breughel de Velours, et se fit une grande réputation. Appelé à la cour d'Angleterre par le roi Charles II, il passa plusieurs années à Londres, et ayant amassé une fortune considérable, revint dans sa patrie, où il continua de travailler jusqu'à sa mort, en 1660. On cite comme son chef-d'œuvre et comme l'un des plus beaux paysages connus, une Vue de Greenwich. Il gravait à l'eau forte, et l'on connaît de lui une belle planche qui représente les Ruines d'une abbaye, autour desquels paissent de nombreux troupeaux.

STANDONCH (JEAN), docteur de la maison et société de Sorbonne, né à Malines en 1443, d'une famille obscure, alla achever ses études à Paris, et fut fait régent dans le collége de SainteBarbe, puis principal du collège de

Montaigu. Ce dernier collége reprit son ancien lustre, et il en fut regardé comme le second fondateur. Ayant parlé avec trop de liberté sur la répudiation de la reine Jeanne, femme du roi Louis XII, il fut banni du royaume pour deux ans. Il se retira alors à Cambrai, où l'évêque, allant partir pour l'Espagne, le fit son vicaire spécial pour tout le diocèse. Standonch retourna à Paris, après le temps de son exil, et continua de faire fleurir la piété et l'étude dans le college de Montaigu. Il y établit les clercs nommés les Frères de la vie commune ou de Saint-Jérôme, qui avait déjà ouvert avec succès plusieurs écoles dans les Pays-Bas. Standonch leur batit des maisons à Cambrai, Valenciennes, Malines et Louvain. Il dressa des réglements pour ces maisons; et mourut au collège de Montaigu en 1504, après avoir rempli la place de recteur de l'université.

STAS (THOMAS), de Tongres, est l'auteur d'une analyse, fort remarquable, des eaux de sa ville natale, indiquée par André Baccio, dans un ouvrage que ce dernier a publié à Vénise, in-fol°, en 1761, ainsi que celle du cardinal de Granvelle sur les mêmes eaux. Il florissait en 1771, mais on ignore l'année de sa mort.

STAS (FERDINAND), né à Bruxelles, était un professeur de musique, fort distingué de cette ville, où il fit un grand nombre de bons élèves. Depuis 1780, il a fait graver six œuvres pour le piano-forte, dont les quatre premiers contiennent chacun des Trios, avec accompagnement de violon, et les autres, divers concertos pour le piano, instrument sur lequel il excellait.

STASSART (EUSTACHE OU JEAN de), écoutète, c'est-à-dire chef de la magistra ture municipale de Bruges, se signala dans les fonctions civiles, et devint la victime de son dévouement à Philippele-Bon, duc de Bourgogne. Ayant voulu 14me LIVRAI SON.

réprimer la fureur des habitants de Bruges, révoltés contre ce prince, il fut massacré par le peuple, en 1436, avec un grand nombre de citoyens. Sa veuve reçut de Philippe-le-Bon, une lettre autographe de condoléance sur ce tragique événement. Jean de Stassart son petit-fils, vint se fixer à Bruxelles, fit partie du conseil de cette ville et signa le fameux acte des états de Brabant, en date du 28 juin 1549, concernant la Joyeuse-Entrée. Il avait rendu d'importants services à l'empereur CharlesQuint, pour la répression de la révolte des Gantois en 1539, et dans plusieurs autres circonstances, ce qui lui valut, le 17 novembre 1547, des lettres de confirmation d'ancienne noblesse accordées motu proprio, en ajoutant un aigle au blason de ses armes avec la devise: Semper fidelis. Pierre de Stassart son second fils, né en 1535, s'occupa très jeune du droit public et de la constitution du pays, devint conseillerpensionnaire de la ville de Bruxelles, et sut, dans les temps les plus difficiles, concilier ce qu'il devait à son souverain avec ce qu'exigeait le maintien des priviléges du Brabant. Il a laissé des mémoires manuscrits sur les principaux événements dont il fut le témoin. Herman-Louis-Joseph de Stassart, petit-neveu de Pierre, né au château de Briex, en 1612, d'abord cornette, puis capitaine de cuirassiers, fut blessé à la bataille de Rocroi en 1643, se distingua dans plusieurs rencontres, obtint un régiment de cavalerie allemande au service d'Espagne, en 1649, fut armé chevalier par l'archiduc Léopold, gouverneur des Pays-Bas, et tué d'un coup de feu, le 16 juillet 1666, à l'attaque. de Valenciennes. Son fils aìné, HenriIgnace-Philippe de Stassart, naquit à Gand en 1640. Ses parents le mirent au collége de Douai, où il fit de bonnes études, et à l'âge de 18 ans, il prit l'habit de jésuite chez ses instituteurs, qui

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le chargèrent d'une chaire de rhétorique; mais sa santé l'ayant obligé de renoncer à l'enseignement, il obtint la permission de retourner dans sa ville natale, vers l'an 1691. Il avait composé plusieurs ouvrages de dévotion; celui qui a pour titre : Réflexions sur le saint Sacrifice de la Messe, est le seul qu'on ait imprimé. La dernière édition, précédée d'une notice biographique par l'abbé Grizar, a paru à Bruxelles, 1777, in-12. Jacques-Joseph, baron de Stassart, petit-neveu du précédent, vit le jour en 1711, à Charleroi, province de Hainaut, où son aïeul Charles-Philippe de Stassart était venu remplir les fonctions de commandant d'armes, vers la fin du dix-septième siècle. Après avoir achevé ses humanités et sa philosophie à Douai, il fit ses études en droit à l'université de Louvain, et fut bientôt considéré comme la principale lumière du barreau belge. Nommé conseiller fiscal du souverain bailliage, en 1741, puis en 1745, conseiller et procureur général au conseil de Namur, il rendit des services essentiels à sa province, surtout au moment de la conquête qu'en firent les armées françaises en 1746. Comme il défendait vivement les intérêts de ses compatriotes contre les prétentions de l'intendant-général des vivres, celui-ci le menaça de l'envoyer à Versailles. « Votre prudence » me rassure, répondit le courageux magistrat, vous vous garderez bien » de me mettre en position de faire >> connaître votre conduite au roi

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de France; car sans doute il s'em» presserait d'en faire justice. » Pour satisfaire, sans qu'il en résultat une nouvelle charge publique, à la contribution de guerre qu'exigeait le maréchal de Saxe, il fit defricher, en les affermant par bail emphytéotique, des landes situées autour de l'abbaye de Salzianne, non loin de Namur, et qui furent, en peu d'années,

couvertes de jolies habitations. Cet heureux essai l'engagea par la suite (en 1776), à permettre le partage des biens communaux, mais sous la condition d'y bâtir des maisons, et de les conserver pendant un certain laps de temps. Le pays de Namur éprouve encore aujourd'hui les excellents résultats de cette mesure, si favorable aux progrès de l'industrie agricole. L'impératrice Marie-Thérèse l'appela en 1757, au conseil privé à Bruxelles, où les affaires les plus épineuses lui furent confiées. Il prépara les projets relatifs aux échanges de territoires avec l'électeur de Trèves, le prince-évêque de Liége et la France. Ce fut sur son rapport qu'on interdit au clergé le droit d'acquérir des biens-fonds, et que les monastères les plus riches furent chargés de pensions (sous le nom de pain de l'abbaye), en faveur des filles de militaires sans fortune. En 1764, il fut nommé président du conseil de Namur, et bientôt après, conseiller d'État. En 1789, il céda sa présidence à son fils aîné, et conserva la confiance de son souverain pendant l'insurrection belgique; il fut consulté sur le manifeste que publia l'empereur Léopold II, et reçut, comme gage de la bienveillance de ce monarque, un diplôme de baron du SaintEmpire, en 1791. Il supporta malgré son grand age, les fatigues et les ennuis de l'émigration en 1794, rentra dans sa patrie l'année suivante, et passa ses dernières années dans la retraite, en philosophe chrétien. Il s'éteignit à l'âge de 90 ans, le 21 mars 1801. Il a laissé plusieurs manuscrits trés intéressants. Jacques - Joseph - Augustin, baron de Stassart-Noirmont, son fils aîné, né à Namur, le 28 août 1737, fit ses études au collège de sa ville natale, puis à l'université de Louvain. Après avoir suivi le barreau pendant quelques années, il devint conseiller au grand conseil de Malines, et réunit à cet em

ploi, celui de préposé du souverain pour toutes les affaires fiscales. Il adopta le systême de Joseph II avec chaleur, et courut même des dangers dans une émeute, à la suppression du séminaire épiscopal de Malines en 1788. Il vint occuper la présidence du conseil de Namur, en 1789, s'éloigna l'année suivante, pendant la révolution belgique, et quitta de nouveau ses foyers à l'approche des armées françaises, en 1792, puis en 1794. Il passa tout le temps de sa dernière émigration à Vienne, où le gouvernement autrichien le consulta sur diverses affaires. A la fin de 1800, il obtint la permission de revoir sa patrie, et vécut retiré dans ses terres, où tous ses moments se partagèrent entre l'étude et l'agriculture. Il y mourut l'année suivante.

STASSART (Goswin-Joseph-AugusTIN, BARON DE), né à Malines le 2 septembre 1780, reçut sa première éducation chez son aïeul, Jacques-Joseph, baron de Stassart prédit. Après avoir fait de bonnes études au collège de Namur, il débuta dans la carrière des lettres, en 1800, par un recueil d'idylles en prose, qui a été réimprimé en 1802 sous le titre de Bagatelles sentimentales, et reproduit à Paris, en 1803, dans la Bibliothèque pastorale de Chaussard. M. de Stassart vint cette même année à Paris, pour suivre les cours de l'université de jurisprudence, où il obtint, en 1803, le premier prix d'éloquence, et en 1804, ceux de plaidoirie et de législation criminelle. Nommé auditeur au conseil d'État, le 5 août 1804, il fut chargé, en décembre 1805, de l'intendance du Tyrol, et y prévint une insurrection qui était sur le point d'éclater à l'époque où le prince Eugène, vice-roi d'Italie, devait traverser cette province, en se rendant à Munich pour son mariage avec la princesse Auguste de Bavière. En 1806, M. de Stassart visita les départements de la rive gauche

du Rhin, pour y prendre connaissance des différentes branches de l'administration, et proposa dans ses rapports adressés au ministre de l'intérieur, divers points d'utilité publique, qu'il eut la satisfaction de voir adopter. Une mission relative au cadastre lui mérita bientôt après les éloges du ministre des finances. Intendant d'Elbing, en 1807, il rendit d'importants services à l'armée française, et reçut des témoignages d'estime et de regret des habitants, qui le prièrent d'accepter des lettres de bourgeoisie lorsqu'il partit pour Konisberg au mois de juillet. Il eut occasion, dans cette dernière ville, de donner une preuve éclatante de son désintéressement: il avait obtenu que la contribution de huit millions, imposée en argent à cette ville, serait supportée par toute la province. Les députés vinrent l'en remercier et voulurent lui faire accepter 10,000 ducats en témoignage de reconnaissance; il leur répondit: Voudriez-vous donc, messieurs, me faire rougir d'un acte de justice? Après le traité de Tilsit, il fut envoyé dans les principales villes du duché de Varsovie, pour y recueillir les réclamations des Polonais, à la charge de la Prusse, et pour y présider à l'échange des archives entre les deux gouvernements. Au mois d'octobre 1807, les Français ayant repris les rênes de l'administration dans les provinces. prussiennes, encore occupées militairement, M. de Stassart devint intendant de la Prusse occidentale à MarienWerder; puis au mois de mai 1808, intendant de la Moyenne-Marche,à Berlin, où il mit fin, par des dispositions aussi prudentes qu'énergiques, aux rassemblements tumultueux qu'une disette fictive occasionnait chez les boulangers. De retour en France, M. de Stassart remplit, en 1809, les fonctions de sous-préfet à Orange, d'où il passa le 12 janvier 1810, à la préfecture de

Vaucluse. Il y a laissé de nombreux et honorables souvenirs de son administration; un monument élevé, par ses soins et à ses frais, à la mémoire du vertueux évêque d'Orange, Du Tillet; un prix fondé pour l'éloge de Pétrarque à l'athénée de Vaucluse, consistant dans une belle et grande médaille d'or qui représente la fontaine de ce nom, avec la légende Musis et Artibus; la bibliothèque publique d'Orange, dont il a formé le premier fonds, par le don de trois mille volumes; le cours qui conduit aux eaux minérales de Vacqueyras; enfin, la jolie promenade autour de l'arc de triomphe, à laquelle on a donné son nom. On l'a vu pendant une nuit orageuse, au moment ou la Durance portait le ravage autour d'Avignon, en mai 1810, se transporter avec les ingénieurs des ponts et chaussées, à travers les eaux pour surveiller les digues en danger de se rompre, et distribuer des secours aux malheureux. M. de Stassart s'est montré l'un des plus ardents propagateurs de la vaccine, et une médaille d'or fut votée en sa faveur par le comité central, en 1811. Préfet des Bouches de la Meuse, cette même année, il ne cessa de donner des soins particuliers aux beaux-arts et à l'instruction publique. Mais il eut, dans ce nouveau poste, sans cesse à lutter contre l'opinion publique qui repoussait le gouvernement français. Diverses émeutes auxquelles l'inscription maritime et les levées de conscrits donnèrent lieu, le mirent à même de montrer un sang froid et une intrépidité qui en imposèrent au peuple, et contribuèrent surtout à retablir l'ordre sans effusion de sang. C'est dans un de ces mouvements insurrectionnels à La Haye, en 1812, qu'il eut la générosité de s'opposer à l'arrestation d'un marin qui avait voulu lui porter un coup de couteau. Si les passions et l'esprit de parti se sont élevés contre M. de Stassart pour

l'accuser d'une excessive sévérité, il n'est personne qui lui refuse le mérite d'administrateur actif, éclairé, juste, et d'une probité scrupuleuse. Il paraît même certain que les Hollandais conviennent aussi que, sans la modération de ses rapports, après la révolte des principales villes des Bouches de la Meuse, et d'un grand nombre de communes du Zuyderzée, au mois d'avril 1818, la Hollande eût été traitée comme Hambourg, et que si dans les villes de La Haye et de Rotterdam, la révolution des 17 et 18 novembre 1813 ne fut accompagnée d'aucun désordre, c'est à sa conduite pleine de sagesse et de pru. dence qu'il faut l'attribuer en grande partie. Forcé d'abandonner La Haye le 17, et Rotterdam le 18 novembre 1813, il se retira dans la forteresse de Gorcum, qu'il quitta le 3 décembre suivant, conformément aux instructions du ministre de l'intérieur, pour se rendre à Paris. A l'approche des troupes alliées, le 29 mars 1814, il crut devoir offrir ses services au prince Joseph, et alla le lendemain conduire aux batteries, des artilleurs volontaires qu'il avait trouvés dans le faubourg St.-Antoine. Dégagé de ses serments par l'abdication de l'empereur, il se fit présenter à l'empereur d'Autriche dont il était né le sujet, et qui lui conféra la clef de chambellan comme une récompense de sa conduite dans le Tyrol. Cette faveur, ainsi que la grand'croix de Saint Stanislas de Pologne, la croix du mérite civil de Bavière, le titre et la décoration de membre héréditaire de l'ordre équestre du Tyrol, un acte d'affiliation à la bourgeoisie d'Elbing, et une bague en brillants, ornée du chiffre du roi de Prusse, sont pour M. de Stassart des témoignages de sa noble conduite dans les pays conquis. Le roi de France, Louis XVIII, y ajouta l'étoile en or d'officier de la Légiond'Honneur. Il pouvait donc s'attendre

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