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reconnu roi, ne peut se maintenir quelque temps que par le secours des armes françaises. Enfin le peuple espagnol sourit un instant à un avenir de paix et de bonheur son légitime souverain, rétabli sur le trône, promettait de reconnaître la constitution des cortès. Abolie par Charles-Quint dans ses jours de puissance, cette antique constitution s'était relevée durant les infortunes du fils de Charles IV, et elle avait pu seule lui conserver sa couronne. Cependant, en proie bientôt à des dissensions civiles et à une guerre cruelle, l'Espagne recouvra, par l'intervention de la France, le rétablissement momentané de l'ordre. Mais la mort de Ferdinand VII, en 1833, devint le signal de nouveaux troubles dont on ne peut prévoir la fin, Isabelle, fille de ce prince, appelée au trône le 29 septembre 1833, en vertu d'un décret de feu le roi son père, du 29 mars 1880, qui abolit la loi salique, laquelle excluait les filles de la succes

sion au trône, occupa d'abord ce dernier, sous la régence de sa mère, la reine Christine. Mais celle-ci ayant déposé ce pouvoir entre les mains de ses ministres le 12 octobre 1840. M. Ar

guelles fut nommé tuteur de la reine, le 10 juillet 1841 (1), et don Espartero, duc de la Victoire et de Morello, est aujourd'hui régent du royaume, depuis

le 16 mai 1842.

ÉTATS ROMAINS. Ils forment actuel lement la quatrième partie des onze Etats dans lesquels on divise l'Italie. Rome, la ville par excellence, la maitresse, puis la merveille du monde, a été pendant plus de dix siècles la capitale du plus puissant des empires. On divise com munément l'histoire de Rome ancienne en trois périodes, la première comprenant les temps fabuleux et obscurs de son établissement et de sa soumission à des

(1) Le 19 juillet 1841, la reine mère, qui habite Paris, a néanmoins protesté contre cette nomination, faite par vote des Cortès, qui déclare la tutelle vacante.

rois, la seconde l'héroïque époque de la république, et la troisième celle de l'empire et de la décadence. Suivant la tradition accréditée, ce fut l'an 753 avant notre ère que Romulus traça la première enceinte de Rome, alors amas informe de cabanes où des pâtres grossiers et des malfaiteurs qui l'avaient accepté pour chef, tenaient enfermés leurs bestiaux ou leur butin. Ce Romulus, ayant triplé l'étendue de son territoire, soit en incorporant à sa bande un plus grand nombre d'individus fixés aux alentours de son parc, soit en réduisant par la force ses voisins à abandonner leurs demeures, finit par établir parmi les siens une sorte de constitution; et ce fut sur de telles bases que s'éleva plus tard la puissance romaine. Le peuple naissant obéit successivement à six autres régisseurs (reges) ou rois, dont on fixe le règne comme il suit :

Numa-Pompilius. avant J.-C. 715
Tullus-Hostilius.

Ancus-Marcius.
Tarquin-l'Ancien,
Servius-Tullius.
Tarquin-le-Superbe.

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Les Romains supportaient impatiemment le joug de l'orgueilleux Tarquin, lorsque son fils, en outrageant Lucrèce, leur fournit le prétexte d'une révolution. Proposée par Junius Brutus, l'abolition de la royauté fut décrétée par le peuple l'an 509 avant Jésus-Christ, et la république se constitua, gouvernée par le conseil permanent des anciens ou sénat, dont l'institution remontait à Romulus, et deux chefs électifs et temporaires, qu'on appela d'abord préteurs, puis consuls. Engagée dès son berceau dans les guerres contre Porsenna et les fils du dernier Tarquin, la république dut son salut à l'inflexible. persévérance du peuple, à la valeur des chefs et des soldats, à l'héroïsme des Coclés, des Scévola, etc. Mais l'État

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ne fut pas plutôt affranchi des plus imminents périls, qu'il s'y éleva des dissensions intestines ce fut pour parer au danger de ces troubles civils qu'on établit la dictature (l'an 500 avant Jésus-Christ), puis les tribuns du peuple (495); et par suite de ces mesures l'Etat put, même au sein des agitations, poursuivre avec succès des guerres contre ses voisins, les Véiens, les Eques, les Volsques, et agrandir son territoire soit par la conquête, soit par les colonies. En l'an 451 fut créée une commission suprême de magistrats, les décemvirs, chargés d'incorporer à la législation tout ce qu'offraient d'applicable aux mœurs romaines les sages réglemens que Solon avait tracés pour la Grèce. Les événements les plus remarquables qui signalèrent la durée du gouvernement républicain à Rome sont, après les longues guerres qu'il soutint avec avantage mais sans résultat décisif contre les diverses peuplades du Latium, l'invasion des Gaulois, la prise et le sac de Rome par Brennus, dont Camille eut seule la gloire de délivrer sa patrie (390); la soumission de tout le Latium (338), celle des Samnites, des Étrusques; la conquête de la Grande Grèce, malgré les efforts de Pyrrhus, puis celle de presque toute l'Italie : les trois guerres puniques, dont la première (264) livra la Sicile aux Romains, la seconde (218) l'Espagne, et la troisième (149) toute l'Afrique; les guerres de Macédoine (206-147) qui les rendirent maîtres de toute la Grèce; la conquête de la Syrie sur Antiochus-leGrand (188); la guerre de Jugurtha (111); les victoires de Marius sur les Cimbres et les Teutons (101); la guerre de Mithridate et la conquête de toute l'Asie-Mineure (88-64); la réduction des Gaules par César (59-49); les troubles civils excités, d'abord par les Gracques (133), puis par la rivalité de Marius et de Sylla, de Pompée et de César, d'An

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Othon, Vitellius, Vespasien.
Titus.
Domitien.
Nerva.
Trajan.
Adrien.
Antonin-le-Pieux.
Marc-Aurèle, Sévérus.
Commode.

Pertinax, Didius-Julianus,

Pescennius-Niger. Septime-Sévère (resté seul). Caracalla. Opilius-Macrin et Diadumène,

son fils. Héliogabale. Alexandre-Sévère. Maximin, Gordien Ier, Gordien II, Pupien, Balbin. Gordien III. Philippe. Messius-Décius. Hostilien, Trébonius Gallus, Volucien. Émilien, Valérie et Gallien. Claude II. Aurélien. Claude-Tacite. Florien, Aur.-Probus. Aur.-Carus, Carin, Numérien. Dioclétien, Maximien-Hercule. Constance-Chlore, Galère.

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Après ce dernier, Odoacre, roi des Hérules, s'empara de Rome, et mit fin à l'empire romain. Les empereurs d'Orient et particulièrement Justinien, firent quelques efforts pour le relever, mais ils ne purent y réussir. - Aujourd'hui Rome est la capitale des États du Pape. Ce nom sous lequel on désigna d'abord tous les évêques, ne devint particulier aux successeurs de St-Pierre que depuis Grégoire VII. Comme les autres évêques, les papes furent élus par le peuple et le clergé, jusqu'à ce que les empereurs s'étant faits chrétiens, s'attribuèrent le 'droit de confirmer leur choix; Justinien et ses successeurs exigèrent même une somme d'argent pour leur accorder cette confirmation. Constantin-Pogonat délivra l'Église de cette servitude en 681. Louis-le-Débonnaire déclara en 824 que l'élection des papes serait libre à l'avenir. Mais sous Innocent II les cardinaux s'arrogèrent le droit de faire seuls cette élection (vers 1143). Le pape Honorius III, en 1215, ou plutôt Grégoire, en 1274, ordonna que l'élection ́se ferait à l'avenir dans un conclave, ce 'qui s'est pratiqué jusqu'à nous. Les papes forment depuis S'-Pierre, que

St Fabien.

St Corneille.

St Marcel.
St Eusèbe.
St Melchiade.
St Sylvestre.

St Damase.

474

St Calixte Ier.

222

St Grégoire le Gr. 604

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St Urbain Ier.

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Sabinien.

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St Pontien.

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Boniface III.

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Ursicin. antip. St Sirice.

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FRANCE (la ). Lors du démembrement de l'empire romain, les Francs, peuple de la Germanie, s'établirent dans les Gaules sous la conduite de Marcomir et de Pharamond, et s'emparèrent enfin sous Clodion du pays situé entre la Somme et Tournai. A la mort de ce dernier, les Gaules étaient sous cinq dominations, savoir celle des Romains, celle des Francs, celle des Visigoths, celle des Bourguignons et celle des Bretons. Mérovée, successeur de Clodion, étendit sa domination, et se vit maître de Châlons-sur-Marne, du Vermandois, et de l'Artois, du Cambrésis, de Tournai, de Senlis, du Beauvoisis, de l'Amiennois, de Boulogne, d'une partie de l'Ile-de-France, et de la province qu'on a depuis appelée Normandie. Chilpéric poussa ses conquêtes au-delà de la Loire, et Clovis éteignit enfin le nom et la puissance romaine dans les Gaules: il devint alors maître de tout le Pays, à l'exception de ce que les Bourguignons occupaient entre le Rhône et les Alpes, et de ce que les Visigoths possédaient en Provence et dans le Languedoc ce fut de cette manière que les Francs s'établirent dans les Gaules, et y fondèrent un grand empire. A la mort de Clovis, premier roi chrétien, ses états sont partagés entre ses quatre fils, et forment le royaume de Paris, Soissons, Orléans, Austrasie. Réunis sous un même sceptre par Clotaire Ier, ils sont de nouveau divisés à sa mort, et réunis enfin définitivement par Clotaire II. Après lui commencent les rois fainéants et le pouvoir des maires du palais en 628. Pendant cette longue période de crimes et de guerres intestines, la France est partagée en royaume de Neustrie et d'Austrasie, quelquefois unis, plus souvent divisés. Charles Martel, duc des Français, gagne sur les Arabes la bataille de Tours, et après sa mort, en 752, commence la seconde race dans la per

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sonne de son fils Pépin, héritier de sa puissance, qui se fait proclamer roi au préjudice de Chilpéric III, qui est déposé. Défenseur d'Etienne II contre les Lombards, conquérant de la Bretagne et de l'Aquitaine, ce prince laisse sa couronne à son fils Charlemagne. Grand législateur, habile politique, illustre capitaine, protecteur des lettres, Charlemagne réunit presque toute l'Europe sous ses lois, et est couronné empereur d'Occident par le Pape Léon III en 800. Mais la faiblesse de son successeur Louis-le-Débonnaire, qui vit trois fois ses fils révoltés contre lui; la lâcheté de Charles-le-Chauve et de Louis-le-Bêgue, les incursions des Normands, les progrès du pouvoir féodal, détruisent ce grand édifice de puissance. En 887, sous le méprisable Charles-le-Gros, la Germanie et l'Italie se choisissent des princes particuliers. Sous Charles-leSimple qui meurt captif du comte de Vermandois, les Normands s'établissent dans la Neustrie. Pendant les règnes de l'usurpateur Raoul et de Louis IV, dit d'Outremer, se fortifie la puissance des ducs et des autres seigneurs féodaux ; l'autorité royale est abaissée, et le domaine de la couronne se trouve réduit au comté de Laon. Lothaire, avec quelques talents, n'a pas assez de pouvoir pour soutenir ses droits, et à la mort de son fils Louis V, qui ne règne qu'un an, Hugues Capet, duc de France, s'empare du trône au préjudice de Charles de Lorraine, oncle du feu roi. C'est à lui que commence la 3o race. Son usurpation sauve la monarchie, parce qu'il réunit à la couronne les domaines de sa maison. Son fils Robert est en dissidence avec le pape Grégoire V. Le règne de Henri 1er, agité par des discordes civiles, l'indolence de Philippe 1er, spectateur inutile de la première croisade et de la conquête de l'Angleterre par Guillaume de Normandie, font déchoir l'autorité royale. Relevée par la

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