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très vraisemblable. De son mariage avec Élisabeth, Philippe laissa au moins trois enfants: Guillaume qui suit, Guy, mort jeune sans postérité connue, et Jean de Fessard qui se croisa en 1249 avec d'autres chevaliers du Gâtinais, et périt probablement dans le désastre de Mansourah'.

V. Guillaume II eut comme voisin, à Fessard, Archambaud, seigneur de Sully-sur-Loire, qui rendit -hommage au roi en novembre 1230 pour son fief de Fessard, qu'il avait inféodé à Gautier le Chambellan, chevalier. Guillaume était vicomte de Fessard dès 1238, date à laquelle on le voit consentir un amortissement en faveur de l'église collégiale de Linas. En décembre 1240, il figure au cartulaire du Jard pour avoir confirmé la vente de Jean de Guerchy portant sur le péage de Montargis'. En juin 1242, il approuve l'engagement pris par un de ses vassaux, Renaud Polin, de laisser entre les mains du procureur de la Commanderie de Beau

n° 3.

1. Historiens de France, t. XX, p. 505. Archives nationales, J 874,

Édit. Teulet,

2. Archives nationales, J 622, hommages II, no 18. Layelles du Trésor des Charles, t. II, p. 190, n° 2080. « Ego Archembaudus dominus Soliaci notum facio universis ad quos littere presentes pervene. rint quod Fessardum est de feodo domini regis, et quod ego de co fui homo domini regis; et Galterus Cambellanus, miles, fuit inde homo meus. In cujus rei testimonium, presentes litteras sigilli mei munimine roboravi. Actum apud Jargolium, anno Domini MCC trisesimo, mense novembri.. 3. Archives départementales de Seine-et-Oise, G 264, fo 55.—Cf. Annales du Gâtinais, t. XXVIII, p. 336.

4. Bibliothèque nationale, ms. latin 5482, f° 169 : Ego Guillermus vicecomes Fessardi — in nostra presentia – Joannes de Garchiaco armiger recognovit vendidisse in pedagio Montis Argi, Guidoni Latiniarum... anno 1240, mense decembri. »

vais les biens qu'il avait à Souppes, en garantie du remboursement d'un prêt de 60 livres'.

Entre 1252 et 1269, une sentence d'arbitrage est prononcée par l'abbé de Vézelay dans un débat entre le prieuré de Villemoutiers qui était sous sa dépen dance et Guillaume, vicomte de Fessard, au sujet de leurs droits respectifs sur la justice des foires, les fausses mesures, le péage et la juridiction voyère, le larronnage et diverses prérogatives. Parmi les clauses de cet accord, il en est une très importante pour notre sujet le couvent tient le vicomte quitte et déchargé du muid de méteil et des dix sous parisis dus par lui pour l'anniversaire de sa femme Jeanne et de son propre père (le vicomte Philippe); pour remplacer ce revenu, le prieur percevra dorénavant ces dix sous sur le péage de Villemoutiers pour les appliquer audit anniversaire, et le vicomte s'engagera à payer de son côté chaque année vingt sous pour l'anniversaire de son frère Guy et de sa mère Elisa

1. D'après Archives de Seine-et-Marne, H 140, liasse 31, no 1, Bulletin de la Société archéologique de Seine-et-Marne, 1873, p. 217 et Ém. Richemond, Un diplómé inédit de Philippe-Auguste, p. 44. - Nous avons retrouvé l'original aux Archives nationales, S 5170, no 29: « Ego Guillelmus vicecomes de Fesart, notum facio omnibus presentes litteras inspecturis quod ego iaudo, volo et concedo assignationem factam fratribus Hospital. Jerusalem Parisius, a nobili viro Renaudo Polin milite et M. eius uxore de terra ipsorum R. et M. de Soupes que movet de meo feodo; volo etiam et concedo quod dicti fratres dictam assignationem pacifice teneant quousque de sexaginta libris parisiensium, quas dicti R. et M. eisdem fratribus debent de proventibus dicte terre ipsis fratribus fuerit plenaric satisfactum. Promito etiam quod contra istam assignationem per me vel per alium non veniam et contra omnes eisdem fratribus ipsam assignationem tenebo garentire. In hujus rei testimonium presentes litteras sigillo meo tradidi sigillatas. Datum anno Domini M° CC XL Io, mense januario. La pièce est classée dans le dossier de Fonteneilles, entre Souppes et La Genevraye.

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beth, tous deux décédés'. Il nous paraît difficile de ne point identifier Élisabeth, mère du vicomte Guillaume, avec Elisabeth, femme du vicomte Philippe, le bienfaiteur de Franchard; ainsi ce texte constitue un nouvel argument en faveur de la rectification que nous avons proposée plus haut.

Au mois de février 1266, Guillaume cède à Louis IX la mouvance des droits de cens assis à Châteaulandon et vendus au roi quelques jours auparavant par Renard Le Soichier, bourgeois du lieu, qui les avait acquis de Guy de Launoi ledit cens tenu en fief du vicomte, et en arrière-fief du roi'. L'original de cette charte est scellé d'un sceau rond

:

Pro

1. Annales du Gâlinais, 1910, t. XXVIII, pp. 335 et 339: ... quitatione predictorum unum modium mixture et decem solidos parisien sium, in quibus dictus nobilis tenebatur, eisdem priori et conventui, pro anniversario patris sui et domine Johanne, uxoris sue defuncte, tenebatur annuatim de cetero prior loci illius solvere, loco sui, et dictum nobilem et uxorem et heredes suos, quantum ad hoc, prior et conventus predicti absolverunt et penitus quitaverunt; et predictos decem solidos super pedagio ville, dictus prior et conventus assignare tenentur et anniversarium patris et uxoris predicte dicti nobilis tenentur facere annuatim, diebus statutis super articulis supra nominatis, sicut antea tenebantur. Alios vere viginti solidos in quibus dictus nobilis tenetur conventus ejusdem loci, pro anniversario defuncti Guidonis, quondam fratris sui, et defuncti Isabellis matris sue, voluit dictus nobilis ut quicumque dominium de Fessardo teneat, seu possideat, dictos viginti solidos persolvat conventui Villaris monasterii, annuatim, in octabis omnium Sanctorum... »

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2. Archives nationales, J 261, no 192. A tous ces qui ces presentes letres verront, je Guilliaumes, vicuens de Fexart, salut an Notre Segneur. Sachaint tuit que à la requeste de Renart dit le Soichier, bourgois de Chetiaulandon, mon ami, je otroie et quite de tout an tout à touz jourz a tres excellent home mon segneur le roi de France et à ses hoirs le fié de tout le cens que li diz Renarz acheta de mon segneur Gui de Launoi, chevalier, seant à Chetiaulandon, le quel fié li diz Renarz tenoit de moi et je de mon segneur le roi. An remanbrance et an tesmoignaige de laquelle chose je seele ces presentes letres an mon propre seel. Ce fu fet an l'an de l'Incarnacion Notre Segneur mil et deus cenz et sexante et cinc, ou mois de février. Cf. Élie Berger, Layettes du Trésor des Charles, no 5146.

en cire verte, sur double queue; il représente un cavalier l'épée haute, muni d'un bouclier à ses armes, galopant à droite; la légende est en grande partie

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SCEAU DE GUILLAUME II, VICOMTE DE FESSARD.

détruite... IGILL... ART... Le contre-sceau porte un écu plein sous un chef de même, entouré de la légende

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En 1272, noble homme mon segneur Guillaume, visconte de Fessart», est mentionné avec son

fils de même nom dans le cartulaire de Saint-Denis'. La même année, sans doute comme vicomte en partie de Châteaulandon, il est inscrit au rôle des chevaliers du bailliage de Sens convoqués pour l'armée de Foix; mais comme en raison de son grand âge il n'est plus capable de porter les armes, quia inutilis erat, il met à sa place le chevalier Guillaume de Girolles. Ayant conscience de sa débilité, il associe son fils aîné à l'administration de la vicomté; au mois de février 1275 (n. s.), Guillaume le Jeune, vicomte de Fessard, ayant approuvé la vente d'Y thier de Beaune en faveur de l'abbaye de Saint-Denis, le vieux vicomte se porte garant de la ratification de son fils suzerain'. Une charte de 1277 le désigne encore avec ce même fils, sans dire qu'il fût alors décédé; désormais il disparaît de l'histoire, et sans doute sa mort suivit de près ce dernier acte. Veuf de bonne heure de sa femme Jeanne, ainsi qu'il a été dit plus haut, Guillaume II laissa au moins deux fils Guillaume III qui suit et Philippe qui fait partie, en 1272, du ban des chevaliers du bailliage de Lorris et d'Orléans convoqués à l'armée de Foix, Philippus filius vicecomitis de Fessart comparuit pro se'; rien dans cette mention n'autorise à dire que Philippe ait été vicomte de Fessard.

1. Archives nationales, LL 1158, f 70.

2. Historiens de France, t. XXIII, p. 760: Vicecomes de Fessardo, debens exercitum, comparuit pro se, et quia inutilis erat, misit pro se Guillelmum Giroller, militem, qui venit in exercitum.

3. Archives nationales, LL 1158, f° 72.

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4. Historiens de France, t. XXIII, p. 762. Peut-être faut-il identifier ce fils du vicomte avec le chevalier Philippe de Fessard, dit Boniche, enrôlé en 1267 au service de Philippe, fils du roi Louis IX (Historiens de France, t. XXI, p. 396).

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