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DON FRANCISCO AMORÓS, Conseiller d'Etat, a l'honneur d'exposer à Votre Majesté, avec le plus profond respect:

Que l'attentat le plus inhumain vient d'être commis contre son épouse Dona Maria de Theran, et ses trois enfans en bas âge, l'un de treize ans, l'autre de dix, et le dernier de huit. Usant de ses droits d'homme d'honneur, de citoyen et d'Espagnol, il vient s'en plaindre à Votre Majesté, attendu que l'auteur du mal et de l'injustice est votre Capitaine général de la Nouvelle Castille, le Comte de Villariezo, Marquis de Villanueva de Duero.

SEÑOR,

DON FRANCISCO AMORÓS, Consejero de Estado, hace presente á V. M. con la mayor sumision y respeto, que acaba de cometerse contra su esposa Doña MARIA DE THERAN Y sus tres hijos tiernos, de 13, 10 y 8 años, el atentado mas inhumano posible; y en uso de sus derechos de hombre, de ciudadano, y de honrado Español, acude å jarse á V. M. mismo, puesto que del mal y la injusticia es vuestro Capitan general de Castilla la Nueva, el Conde de, Villariezo, Marques de Villanueva de Duero.

que

el autor

Sans alléguer de motif, sans jugement ni sentence, sans avoir entendu ma très-respectable et innocente épouse, el sur-tout sans qu'on sache qu'aucun décret de Votre Majesté l'y ait autorisé, le capitaine général Villariezo lui ordonne, par l'organe d'un adjudant, de sortir de Madrid dans le délai de vingt-quatre heures, et choisit pour lui intimer cet ordre le moment où elle gémissait encore sous le poids des plus cruelles douleurs d'une cardialgie, qui menaçait de trancher le fil d'une vie triste, mais pure et précieuse.

Mon épouse fait des représentations au capitaine général Villariezo, en lui remettant le certificat de son médecin, qui constate l'impossibilité où elle se trouve d'être transportée et le danger de sa situation; elle le prie de suspendre son ordre inattendu...... mais le croirait-on, Sire! non seulement le capitaine général Villariezo est assez inhumain pour fermer l'oreille à ses prières, mais il se permet encore de maltraiter son respectable oncle, le conseiller des Indes, Don José de Rojas, qui, connaissant l'innocence et la bonne conduite de Dona Maria Theran de Amorós, avait eu la générosité

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Sin haber dado motivo para ello, sin juicio, ni sentencia precedente, sin haber oido á mi respetabilisima é inocente esposa, y sobre todo sin que sepamos que decreto alguno de V. M. autorize para ello, el capitan general Villariezo la manda salir de Madrid en el termino de 24 horas, y escoję el momento de intimarle esta orden por un ayudante, en que acababa de padecer los dolores crueles de una espantosa cardialgia, y la terrible muerte amenazaba todabia terminar la carrera de una preciosa inmaculada y triste vida.

Representa mi muger al capitan general Villariezo, enviandole certificacion del facultativo que la asiste, donde acredita la imposibilidad de moverse, y su lamentable estado, y pidiendole suspenda la execucion dé su inesperada orden, y el capitan gene→ ral Villariezo, no solo tiene la ferocidad de ensordecerse a sus ruegos, sino que á maltrata al respetable consejero de Indias. y suyo, Don Jose de Rojas, que conociendo la inocencia y la buena reputacion de Doña Maria Theran de Amorós, habia tenido la

Tio

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d'intercéder ponr elle et de présenter lui-même sa supplique. Mon épouse, se voyant dans cette affreuse position, s'adresse à la digne et aimable duchesse de San Carlos, qui, instruite ainsi que tout Madrid du mérite et des qualités qui la distinguent, obtient de faire suspendre l'exécution de cette mesure violente et arbitraire, jusqu'au moment où la santé de mon épouse sera rétablie.

Mais bientôt le capitaine général Villariezo renouvelle ses persécutions, envoie des adjudans pour s'assurer de l'état de sa santé, des médecins pour la reconnaître, et enfin des soldats pour l'obliger à partir, quand sa faiblesse ne lui permettait presque pas de se tenir debout. Les lettres de ma femme, Sire ( qu'on trouve au n.o 1.er des Pièces à l'appui), sont capables d'émouvoir les rochers. Plusieurs des personnes qui entourent Votre Majesté se refusent à lui prêter la protection nécessaire; mais enfin elle la trouve pour un moment dans le ministre des Indes, Don Miguel de Lardizabal; et le mouvement généreux de ce ministre prouve qu'on trouve encore des vertus à la cour, et que Votre Majesté est entourée non seulement d'hommes de fer, mais aussi de quelques cœurs sensibles.

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