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que

à ce

le niveau du sol est plus bas, par rapport lui des plus grandes ou des moyennes eaux du fleuve ou de la rivière; il s'en suit que le dommage qui peut résulter de cet état de choses sera moindre, si l'on exhausse le sol du terrain, ou si la hauteur relative des plus grandes ou des moyennes eaux du fleuve ou de la rivière est baissée de la même quantité de pieds et de pouces dont on aurait dû élever le sol.

La mesure la plus efficace pour éloigner tous les maux qui résultent d'un niveau trop bas du sol, ou, ce qui revient au même, qui résultent de la trop grande élévation des eaux des fleuves au-dessus du sol des terrains riverains, c'est de faire baisser le niveau des fleuves et des rivières, qui, pendant leur hauteur moyenne, attaquent les rives, et qui, pendant les grandes eaux, deviennent dangereuses par les inondations.

La grande hauteur des eaux d'un fleuve à l'époque d'une crue, et le niveau très-bas des terrains situés dans l'étendue des inondations, ont souvent été le résultat des travaux mêmes qu'on avait construits sur les rives, surtout de la manière dont on établissait les digues et d'après la méthode nuisible que l'on suivait généralement dans la culture des terrains riverains.

La seule opération par laquelle on puisse s'opposer aux ravages des fleuves et en faire baisser le niveau, afin que les pertes causées les inondations et par par les glaces, lors d'une débâcle, soient moins considérables, ou que ces inconvéniens disparaissent entièrement, consiste à donner aux fleuves la direction la plus droite possible, à couper ou barrer les bras secondaires, à démolir les digues dont la position est

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nuisible, etc.; elle consiste, en un mot, à rectifier les fleuves.

Toutes les rectifications qui ont déjà été exécutées sur des rivières et des fleuves, d'après des projets bien conçus, prouvent la vérité de cette assertion.

Pour délivrer la ville de Rastadt des inondations qui l'avaient souvent endommagée, Charles-Fréderic fit creuser un canal au commencement de l'année 1780, et fit donner ainsi à la rivière de la Murg un cours régulier jusqu'à son embouchure dans le Rhin. Depuis cette époque la ville de Rastadt n'a plus souffert des inondations, excepté lors des dernières crues extraordinaires, où elle a été submergée par suite d'un événement particulier.

Ceux qui connaissent les localités ne doutent point que l'état de la Murg ne se fût empiré, si son cours n'avait pas été rectifié.

La ville de Mannheim avait été menacée par le cours du Necker; pour éloigner le danger, le prince électeur Charles- Théodore fit donner, dans les années de 1790 à 1798, au moyen de coupures, une direction droite au Necker, qui, sur cette partie de son cours, depuis Feudenheim jusqu'à Mannheim, était très-irrégulier et plein de sinuosités.

L'on ne peut disconvenir que, sans cette rectification du Necker, laquelle cependant n'est pas encore entièrement achevée, la ville de Mannheim et la route qui va de Mannheim à Seckenheim, auraient été constamment, à chaque crue ou à chaque débâcle, exposées et endommagées.

Une autre rectification très-importante est celle de la Linth en Suisse; elle a été commencée en 1807,

d'après un projet rédigé par l'auteur du présent Mémoire, et elle a été exécutée pour la plus grande partie d'années.

en peu

Par suite de cette rectification, qui s'étend sur une longueur de cinq lieues, et pour laquelle on a fait une dépense de prés de 660,000 florins, le niveau du lac de Wallensée a été baissé jusqu'à présent de 7% pieds, et avec le temps il sera peut-être baissé de huit pieds.

Les villes de Wallenstadt et de Wesen ont été délivrées des inondations qui, avant la rectification de la Linth, y furent très-fréquentes, et qui, sans cette opération, seraient toujours devenues plus considérables; les marais et les terrains vaseux de cette contrée ont été desséchés et changés en terres productives.

La baisse qu'on a effectuée sur le niveau du lac de Wallensée, a été surtout un très-grand bienfait pour la ville de Wallenstadt, où, dans la partie basse de la ville, les rez-de-chaussée n'étaient plus habitables. Dans plusieurs jardins attenans aux maisons, on vit croître des roseaux, et quand le lac était élevé, on s'embarquait par les croisées du premier étage.

Il

y a encore dans la Suisse quelques autres petites rectifications qui méritent d'être remarquées, par la raison qu'elles ont été exécutées sur des rivières trèsrapides.

L'état actuel et désavantageux du Rhin, depuis son débouché de la Suisse jusqu'à la frontière du grandduché de Hesse, rend la rectification de ce fleuve trèsnécessaire.

Plus de 200,000 habitans qui peuplent les deux rives de la grande vallée du Rhin dans cette étendue,

ont un intérêt direct à la rectification de ce fleuve; le reste de la population des États riverains y est indi

rectement intéressé.

Dans le grand-duché de Bade il y a sur la rive droite du Rhin, depuis la Suisse jusqu'à la frontière du grand-duché de Hesse, huit villes, cent villages et huit fermes, dont trois villes, soixante-trois villages et trois fermes sont tout-à-fait hors du rayon des crues; deux villes, vingt-sept villages et trois fermes sont en entier, et trois villes, dix villages et deux fermes en partie situés dans l'étendue des inondations.

La population dans les huit villes, cent villages et fermes mentionnés ci-dessus, est à peu près de 90,000 ames. La prospérité de cette population dépend plus ou moins, et quelquefois en grande partie, de l'état du Rhin, en raison de l'étendue et de la situation des banlieues ou des terres qui en font partie, selon que les propriétés sont rapprochées ou éloignées du fleuve, selon qu'elles se trouvent exposées aux inondations, ou qu'elles sont hors de l'effet des crues, et, en cas d'inondation, suivant la hauteur respective du sol, par rapport au niveau du Rhin.

On peut se convaincre entièrement combien il est urgent de rectifier le Rhin, quand on jette un regard attentif sur les diverses époques, quand on compare l'état actuel du Rhin et du pays situé dans l'étendue des inondations, ainsi que l'état plus fâcheux encore qui doit s'en suivre immanquablement, si l'on ne fait point de rectification, avec les avantages qu'une rectification complète du Rhin procurerait, en partie de suite, en partie à l'avenir, aux habitans des deux

d'après un projet rédigé par l'auteur du présent Mémoire, et elle a été exécutée pour la plus grande partie d'années.

en peu

Par suite de cette rectification, qui s'étend sur une longueur de cinq lieues, et pour laquelle on a fait une dépense de prés de 660,000 florins, le niveau du lac de Wallensée a été baissé jusqu'à présent de 7% pieds, et avec le temps il sera peut-être baissé de huit pieds.

Les villes de Wallenstadt et de Wesen ont été délivrées des inondations qui, avant la rectification de la Linth, y furent très-fréquentes, et qui, sans cette opération, seraient toujours devenues plus considérables; les marais et les terrains vaseux de cette contrée ont été desséchés et changés en terres productives.

La baisse qu'on a effectuée sur le niveau du lac de Wallensée, a été surtout un très-grand bienfait pour la ville de Wallenstadt, où, dans la partie basse de la ville, les rez-de-chaussée n'étaient plus habitables. Dans plusieurs jardins attenans aux maisons, on vit croître des roseaux, et quand le lac était élevé, on s'embarquait par les croisées du premier étage.

Il y a encore dans la Suisse quelques autres petites rectifications qui méritent d'être remarquées, par la raison qu'elles ont été exécutées sur des rivières trèsrapides.

L'état actuel et désavantageux du Rhin, depuis son débouché de la Suisse jusqu'à la frontière du grandduché de Hesse, rend la rectification de ce fleuve trèsnécessaire.

Plus de 200,000 habitans qui peuplent les deux rives de la grande vallée du Rhin dans cette étendue,

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