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diriger. Il resterait seulement à établir l'insertion dans le sol de la partie inférieure des conducteurs. Un coup de sonde porté à trois ou quatre mètres, ou une excavation de même profondeur, suffirait pour arriver au niveau des eaux de filtration.

Nous croyons utile de relever ici une erreur généralement accréditée à Strasbourg, et qui pourrait empêcher d'accorder au travail de M. Meunier l'importance qu'il mérite. On dit que Franklin ayant été consulté autrefois par les magistrats de la ville, sur l'utilité de l'établissement d'un paratonnerre sur la cathédrale, répondit que cette précaution serait superflue, la flèche faisant elle-même, par sa forme et son élévation, l'office d'un paratonnerre. Cette erreur se trouve même consignée dans un ouvrage récemment publié sur l'Alsace, par M. Aufschlager. On comprend difficilement que cette étrange opinion, démentie par l'expérience autant que par la théorie, ait pu être prêtée à Franklin, qui a dit précisément le contraire, et qui a insisté sur la nécessité d'armer la flèche de la cathédrale d'un paratonnerre, comme le prouvent les actes de l'Académie royale des sciences. C'est afin que l'on ne puisse plus opposer, cómme une objection sans réplique, l'opinion de Franklin à la proposition renouvelée par M. Meunier, que nous publions la pièce suivante; elle nous a paru digne d'un grand intérêt, quoique les moyens que l'on y propose pour préserver la cathédrale, ne soient plus en rapport avec les principes fournis par les progrès ultérieurs de la science.

GOUPIL, Secrét. gén.

EXTRAIT

Des Registres de l'Académie royale des sciences, du 12 Mai 1780.

L'Académie nous a chargés, M. Franklin et moi, d'examiner un mémoire sur la manière d'armer d'un conducteur la tour et les autres parties de la cathédrale de Strasbourg, dont l'auteur est M. Barbier de Tinan, commissaire des guerres, et avantageusement connu de la compagnie par la traduction des mémoires de M. Toaldo sur les conducteurs de la foudre.

Nous allons rendre compte à l'Académie de ce mémoire, avec l'étendue et le soin que demande un objet de cette importance; la tour de la cathédrale de Strasbourg étant renommée par sa hauteur et par la délicatesse de son travail, et cette tour étant l'édifice le plus élevé que l'on ait encore pensé à armer d'un conducteur.

Mais avant que d'entrer dans les détails nécessaires à ce sujet, il faut faire connaître la situation de la ville de Strasbourg, relativement à ses environs, et donner une idée de la forme et de la construction de la tour de sa cathédrale.

Strasbourg est placé au milieu d'une plaine à peu près à égale distance des montagnes noires et de celles des Vosges, et à plus de quatre lieues de la naissance de ces montagnes; on ne trouve dans l'espace qui est entre deux, que de petites collines très-peu élevées. Les orages qu'on observe dans cette ville viennent communément des Vosges, où ils se forment du côté

diriger. Il resterait seulement à établir l'insertion dans le sol de la partie inférieure des conducteurs. Un coup de sonde porté à trois ou quatre mètres, ou une excavation de même profondeur, suffirait pour arriver au niveau des eaux de filtration.

Nous croyons utile de relever ici une erreur généralement accréditée à Strasbourg, et qui pourrait empêcher d'accorder au travail de M. Meunier l'importance qu'il mérite. On dit que Franklin ayant été consulté autrefois par les magistrats de la ville, sur l'utilité de l'établissement d'un paratonnerre sur la cathédrale, répondit que cette précaution serait superflue, la flèche faisant elle-même, par sa forme et son élévation, l'office d'un paratonnerre. Cette erreur se trouve même consignée dans un ouvrage récemment publié sur l'Alsace, par M. Aufschlager. On comprend difficilement que cette étrange opinion, démentie par l'expérience autant que par la théorie, ait pu être prêtée à Franklin, qui a dit précisément le contraire, et qui a insisté sur la nécessité d'armer la flèche de la cathédrale d'un paratonnerre, comme le prouvent les actes de l'Académie royale des sciences. C'est afin que l'on ne puisse plus opposer, comme une objection sans réplique, l'opinion de Franklin à la proposition renouvelée par M. Meunier, que nous publions la pièce suivante; elle nous a paru digne d'un grand intérêt, quoique les moyens que l'on y propose pour préserver la cathédrale, ne soient plus en rapport avec les principes fournis par les progrès ultérieurs de la science.

GOUPIL, Secrét. gén.

EXTRAIT

Des Registres de l'Académie royale des sciences, du 12 Mai 1780.

L'Académie nous a chargés, M. Franklin et moi, d'examiner un mémoire sur la manière d'armer d'un conducteur la tour et les autres parties de la cathédrale de Strasbourg, dont l'auteur est M. Barbier de Tinan, commissaire des guerres, et avantageusement connu de la compagnie par la traduction des mémoires de M. Toaldo sur les conducteurs de la foudre.

Nous allons rendre compte à l'Académie de ce mémoire, avec l'étendue et le soin que demande un objet de cette importance; la tour de la cathédrale de Strasbourg étant renommée par sa hauteur et par la délicatesse de son travail, et cette tour étant l'édifice le plus élevé que l'on ait encore pensé à armer d'un conducteur.

Mais avant que d'entrer dans les détails nécessaires à ce sujet, il faut faire connaître la situation de la ville de Strasbourg, relativement à ses environs, et donner une idée de la forme et de la construction de la tour de sa cathédrale.

Strasbourg est placé au milieu d'une plaine à peu près à égale distance des montagnes noires et de celles des Vosges, et à plus de quatre lieues de la naissance de ces montagnes; on ne trouve dans l'espace qui est entre deux, que de petites collines très-peu élevées. Les orages qu'on observe dans cette ville viennent communément des Vosges, où ils se forment du côté

diriger. Il resterait seulement à établir l'insertion dans le sol de la partie inférieure des conducteurs. Un coup de sonde porté à trois ou quatre mètres, ou une excavation de même profondeur, suffirait arriver au niveau des eaux de filtration.

pour

Nous croyons utile de relever ici une erreur généralement accréditée à Strasbourg, et qui pourrait empêcher d'accorder au travail de M. Meunier l'importance qu'il mérite. On dit que Franklin ayant été consulté autrefois par les magistrats de la ville, sur l'utilité de l'établissement d'un paratonnerre sur la cathédrale, répondit que cette précaution serait superflue, la flèche faisant elle-même, par sa forme et son élévation, l'office d'un paratonnerre. Cette erreur se trouve même consignée dans un ouvrage récemment publié sur l'Alsace, par M. Aufschlager. On comprend difficilement que cette étrange opinion, démentie par l'expérience autant que par la théorie, ait pu être prêtée à Franklin, qui a dit précisément le contraire, et qui a insisté sur la nécessité d'armer la flèche de la cathédrale d'un paratonnerre, comme le prouvent les actes de l'Académie royale des sciences. C'est afin que l'on ne puisse plus opposer, comme une objection sans réplique, l'opinion de Franklin à la proposition renouvelée par M. Meunier, que nous publions la pièce suivante; elle nous a paru digne d'un grand intérêt, quoique les moyens que l'on y propose pour préserver la cathédrale, ne soient plus en rapport avec les principes fournis par les progrès ultérieurs de la science.

GOUPIL, Secrét. gén.

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