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12 mai. Les coffres aux chartes, rétirés des archives pendant les troubles, sont replacés; ordre d'examiner les documents relatifs aux droits du chapitre pendant la vacance du siége.

-Fr. de Swartzemberg, coadjuteur de Harff, demande son canonicat. Il est admis le 5 juin.

17 mai. Octroi aux habitants de Vucht de vendre des biens pour la rançon de leurs concitoyens prisonniers à Diest.

19 mai. Le prince de Parme sollicite une prébende à SaintLambert pour le sire de Rassenghien.

Une journée d'Etat est fixée pour le lendemain du jour de l'inauguration de Son Altesse, afin d'entendre ses propositions.

23 mai. A. Gheimart admis chanoine de Saint-Lambert. 25 mai. Les membres de la compagnie des arbalétriers, après avoir assisté comme de coutume à la procession, jurent sur leurs armes de servir le chapitre et la cité.

26 mai. Le chapitre ayant appris que 4 ou 5 familles s'étaient logées dans les maisons claustrales et y vendaient des denrées, fait faire une enquête; elles sont renvoyées comme étrangères.

2 juin. Cri du perron pour empêcher les balins et autres, demandant rémission de leurs méfaits, d'entrer dans la cité avant Son Altesse, à cause du danger des guerres; les hôtelleries seront surveillées.

- Prohibition des danses et autres insolences qui se font dans les vinâves depuis le jour du Saint-Sacrement.

3 juin. J. Daemen de Mierlo pourvu de la prébende de H. Daemen.

Défense de faire des danses au son des tambourins par les rues, à cause des excès qui s'y commettent.

12 juin. Indult accordé au chapitre, daté de Prague, le 19 avril, pour administrer les régaux pendant une demiannée.

Ordre aux habitants de Franchimont d'assister à l'inauguration de Son Altesse, mais de se mieux conduire que la dernière fois.

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Touchant le serment à prêter par Son Altesse, le jour de son inauguration. Texte du serment.

L'ordre à suivre dans le cortège d'inauguration est laissé à la discrétion de Son Altesse. Touchant la présentation des clefs de la ville par les bourgmestres.

14 juin. Le chapitre, considérant que Son Altesse a donné un vêtement à chaque chanoine, lui fait remise des droits à payer pour sa prise de possession.

17 juin. Messe à célébrer le lendemain de l'inauguration. Ordre de faire des patrouilles pendant 5 ou 6 jours.

Edit publié à la baylle de la Violette, défendant aux savetiers d'étaler devant les degrés de Saint-Lambert.

Suspension des procès pendant les 5 jours qui suivront l'inauguration. Tous ceux qui sont au ban pour dettes seront libres pendant 8 jours.

(La suite à la prochaine livraison.)

LES MARTYRS D'AUDENARDE.
DOCUMENTS OFFICIELS PUBLIÉS FAR V. D. B.

I.

LE RAPPORT OFFICIEL DE PIERRE SIMONS, ARCHIPRÊTRE DE GAND ET PLUS TARD ÉVÊQUE D'YPRES.

Le 30 décembre 1567, Marguerite de Parme quitta la Belgique et céda la place au duc d'Albe. Le nouveau gouverneur eut d'abord des succès. Il vainquit les rebelles et rétablit, dans presque toute l'étendue de nos provinces, l'autorité de Philippe II. Quelques impôts qu'on paie aujourd'hui sans se plaindre, mais auxquels le pays n'était pas accoutumé au xvIe siècle, excitèrent un mécontentement universel, dont le prince d'Orange sut habilement profiter. Comptant que l'exaspération pousserait le peuple de son côté, il fit attaquer les provinces belges par le nord et le sud. Les gueux de mer s'emparèrent de La Brielle, où ils immolèrent de la manière la plus barbare, le 9 juillet 1572, les martyrs de Gorcum. Une ruse de guerre rendit Louis de Nassau maître de la ville de Mons. Mais bientôt le duc d'Albe fit investir cette place par Frédéric de Tolède, son fils, qui y entra, à la suite d'un siége de trois mois, le 19 septembre 1572.

Pendant le blocus, le prince d'Orange, qui était venu au secours de son frère, détacha de son armée quelques officiers, qu'il chargea de surprendre les villes flamandes. De ce nombre était le capitaine Jacques

ANALECTES VII.

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Blommaert, natif d'Audenarde, autrefois à la tête d'une importante manufacture de tapisseries dans sa ville natale. Banni comme fauteur de troubles et d'hérésies, il avait pris du service chez les rebelles, et, le 6 avril 1572, il était entré vainqueur à Flessingue. Dans les bois du pays d'Alost rôdaient beaucoup de gueux. Blommaert se rendit au milieu d'eux, en réunit 400 à Etichove et forma avec eux le projet de surprendre la ville d'Audenarde.

La garde bourgeoise veillait pendant la nuit; pendant le jour même on prenait des précautions; mais le dimanche, 7 septembre, anniversaire de la dédicace de Pamele, on se relâcha plus que de coutume1, et la ville fut surprise.

Nous n'avons pas l'intention d'entrer dans des détails; les documents que nous allons publier en contiennent suffisamment. D'ailleurs l'histoire de ce qu'Audenarde eut alors à souffrir pendant un mois presque entier a été écrite plusieurs fois, par des contemporains et par des auteurs plus récents.

Jean-Désiré Waelckens, curé d'Edelare près d'Audenarde, puis de Notre-Dame de Pamele, avait vu de ses yeux la prise d'Audenarde et la plupart des tristes scènes qui en furent la suite. Elève du célèbre Matthias Casteleyn, auteur de la première prosodie flamande, il était un des membres les plus habiles de la chambre de rhétorique d'Audenarde. A ces titres, on le pria de mettre en vers l'histoire des malheurs de sa ville na

1) D'après la chronique ms. contemporaine d'Audenarde il n'y avait, durant le jour, à chaque porte que six soldats, six bourgeois armés, et un échevin chargé de donner des permis de logement.

tale. Il écrivit een klachtschrift, comme on l'appelle communément, ou, comme il dit lui même en commençant,

Een cleen tractaet van wonderlick hede

Die de geusen waren bedrijvende

Ontrent Audenaerde ende binnen der stede.

Robyn fit grand usage de cet écrit, qui ne fut toutefois imprimé à Audenarde qu'en 1836 par les soins de M. Jules Ketele.

Un soldat-poète Jacques Yetzweirts, de Berguessaint-Winoc, entreprit également, d'après les conseils de Ghislain Timmerman, abbé de Saint-Pierre à Gand, de chanter les triomphes des martyrs d'Audenarde. Il avait embrassé la carrière des armes vers 1567 et servit, en qualité de porte-enseigne, contre les gueux. Il publia, en 1573, à Gand un poëme historique de 1800 vers, intitulé: Aldernadias, sive de subdola ac furtiva guesiorum in civitatem Aldenardensem irreptione, inauditisque ibidem flagitiis designatis, de senatus civiumque laudabili fide et constantia, sacerdotum postremo cruentis martyriis et turpissima guesiorum fuga poema.

Beaucoup d'autres auteurs de la fin du xvre siècle et du commencement du xvire, qui ont traité des guerres religieuses des Pays-Bas, des cruautés des hérétiques, ou des saints personnages de la Belgique, ont parlé de nos martyrs; mais nous ne voulons rappeler que leurs historiens principaux.

En 1721, L. Robyn, de l'ordre des Frères-Prêcheurs, natif de Gand et bachelier en théologie, fit imprimer à Gand une histoire très-détaillée des progrès et de la chute de l'hérésie à Audenarde et dans les environs.

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