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SUPPLIQUE ADRESSÉE AU SECRÉTAIRE PRATS PAR NICOLAS DE MONTMORENCY', AU SUJET DU PARTAGE DES REVENUS DU Rycke-Gasthuys, A GAND.

14 octobre 1611.

J'entens que le révérendissime de Gand auroit traicté avec Son Altèze pour supprimer l'hospital de Gand dict RyckeGasthuys, et que tout s'applicqueroit, partie pour séminaire dudict évesque, partie pour escolle à ériger pour les pauvres enfans; ce que si est, les pauvres pères de la Compagnie n'y auroient aucune part, bien qu'ils sont là si nécessaires, que sans eux la religion seroit bien en grand danger. Et en tout cas ils deveront instruire et cathéchiser les pauvres enfans. Et la vérité est que lesdicts pères sont si pauvrement dotez illec et en si grande nécessité que, sans estre secourus, ils deveront abandonner et la ville et leur function. Là où il me semble qu'il y eust bien eu moien d'accommoder les pères de la pension que tirent les frères de l'hospital que l'on a jecté dehors, que sont deux mil florins par an, ou quinze cent; car l'hospital est riche d'environ de dix mil florins, sur lesquels on eût bien peu, sans supprimer l'hospital, luy laisser 3,000 florins par an, 3,000 pour le séminaire, deux mil pour une escolle des pauvres, et quinze cent pour les pères. Ainsy Dieu et le public. en seroient mieux servis, et chacun seroit accommodé.

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Je salueray sur ce voz bonnes grâces, et demeure,

Monsieur,

Très-affectionné à vous faire service,

N. DE MONTMORENCY,

Papiers d'État et de l'audience, liasse 460, aux Archives générales du Royaume.

La copie de ce document nous

a été communiquée par M. Van Rossum, sous-chef de section, aux Archives du Royaunie.

1) icolas de Montmorency, chevalier, baron de Haveskercke, seigneur de Vendegies, Pamele, Estaires, conseiller d'État, chef des finances des Archiducs.

POUR SERVIR A

L'HISTOIRE ECCLÉSIASTIQUE

DE LA BELGIQUE

PUBLIÉS PAR

EDM. REUSENS, prof. à la fae. de théol. et biblioth. de l'Univ. cath. de Louvain

P. D. KUYL, curé de Saint-André, à Anvers

C. B. DE RIDDER, secrétaire et sous-archiviste de l'archevêché de Malines
J. BARBIER, curé à Liernu (Namur)

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NOTES HISTORIQUES SUR LES ANCIENS COUVENTS DES RÉCOLLETS, SITUÉS DANS LA PARTIE WALLONNE DE LA BELGIQUE ET FORMANT LA PROVINCE FRANCISCAINE DITE DE LA FLANdre.

Introduction.

Les données historiques qui suivent sont extraites d'un manuscrit latin écrit en 1754 par un Récollet de Liége, d'après les documents anthentiques que l'auteur a trouvés dans les différentes communautés de son ordre. Nous ne donnerons ici que l'essentiel, après l'avoir fait précéder d'un court aperçu des transformations que l'ordre de Saint-François a subies dans nos contrées.

Les couvents du pays wallon réunis à ceux des deux Flandres formaient primitivement, avec ceux du nord de la France, une seule province de l'ordre, qu'on appelait Provincia Fran· ciae. Elle fut érigée par saint François lui-même et commencée par le P. Pacifique de Pise, qui en fut le premier ministreprovincial. La province de France fut la seconde de l'ordre et la première en deçà des Alpes.

L'an 1239, la province de France fut divisée en neuf custo dies: Franciae Parisiensis, Normanniae, Campaniae, Atrebatensis, Veromandiae, Flandriae, Lotharingiae, Leodiensis, Vencensis, par le général Haimon, qui était Anglais d'origine. Cette division fut ensuite confirmée par saint Bonaventure au chapitre général tenu en 1260. Les couvents du Hainaut faisaient alors partie de deux custodies différentes; ceux de Tournai et de Mons appartenaient à la custodie d'Artois (Artesia), celui de Nivelles à la custodie des Flandres.

La réforme ou plutôt l'introduction de l'observance régu lière entraîna de nouveaux changements aux limites des provinces franciscaines. C'est ainsi que les couvents du pays wallon, des Flandres, de l'Artois et de la Bretagne jusqu'à la ANALECTES VIII.

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Touraine, qui embrassèrent la réforme des Observants, furent érigés en vicariat, l'an 1411 ou 1415, sous le nom de Francia Parisiensis. Ce vicariat devint province en 1517, lors de la grande séparation des Conventuels et des Observants, qui eut lieu sous le pontificat de Léon X.

Ce fut en 1523 que les couvents du pays wallon et ceux des deux Flandres furent détachés de la province Franciae Parisiensis, pour former elles-mêmes une province nouvelle qui fut nommée Provincia Flandriae. Cette érection eut lieu à Burgos en chapitre général et fut confirmée, déjà la même année, par une bulle de Clément VII.

Vers la même époque (1558), les couvents de l'ordre situés dans le comté d'Artois, ceux des diocèses de Tournai et de Cambrai et quelques autres encore furent également séparés de la province Franciae Parisiensis et érigés en province sous le nom de Provincia sancti Andreae. Cette nouvelle érection, occasionnée par des guerres intestines, fut confirmée par le pape Paul IV.

Notons encore que les limites de ces deux nouvelles provin ces de la Flandre et de Saint-André changèrent plusieurs fois à cause des guerres et des modifications territoriales qui en furent la suite. On voit, par exemple, le couvent de Tournai appartenir tantôt à l'une tantôt à l'autre de ces provinces.

Les couvents wallons et flamands restèrent réunis pendant plus d'un siècle; après cette époque ils furent séparés par le célèbre père Pierre Marchant. La raison en fut que les Pères des deux Flandres avaient embrassé la réforme des Récollets, tandis que les couvents wallons ne se sentaient pas encore portés à adopter la récollection. Le R. P. Marchant, alors provincial, obtint, en 1628,l'autorisation de Rome pour exécuter cette séparation. Les deux Flandres formèrent donc une province à part qui fut désignée sous le nom sancti Josephi in comi

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