DE J. RACINE, DE L'ACADÉMIE FRANÇOISE. Chez BAUCHE, Quai des Auguftins, à Sainte Genevieve, M. .D C C. LX. Avec Approbation & Privilege du Roi. j AVERTISSEMENT DES LIBRAIRES. Nous ne craignons pas qu'on nous accufe d'en impofer au Public, en Paffurant que cette Edition nouvelle des Euvres du grand RACINE, eft beaucoup plus ample & plus correcte que toutes celles qui l'ont précédée. Nous n'exceptons pas même l'Edition donnée en 1736 par M. JOLLY. Tous les détails dans lefquels nous pourrions entrer pour faire remarquer les avantages de cette réimpreffion fur les anciennes, feroient fort arides, fort ennuyeux, & paroîtroient peut-être fufpects de Tome I. a ij notre part. Nous croyons donc devoir nous en abftenir, & laiffer le Lecteur juger lui-même de la fupériorité de cette préfente Edition, par la comparaifon qu'il en peut faire avec les Editions antérieures. EXTRAIT DES MÉMOIRES SUR LA VIE DE JEAN RACINE. J Journal des Sçavans, Février 1749. EAN RACINE naquit le 21 Décembre 1639 à la Ferté-Milon, petite ville du Valois, dans laquelle fa famille paternelle étoit déjà connue depuis long-tems. Ii étoit fils de Jean Racine, contrôleur du grenier à fel de cette ville, & de Jeanne Sconin. Après la mort de fa mère en 1641. & de fon pere en 1643. il fut fous la tutelle de fon grand-pere Jean Racine, qui mourut lui-même en 1650. Sa veuve Marie Defmoulins s'étant retirée à l'abbaye de Port-Royal des Champs, où elle avoit deux feurs & une fille Religieufes, le mit en penfion d'abord au coliége de la ville de Beauvais, où il apprit le Latin, & enfuite aux Granges, maifon voifine de l'abbaye de Port-Royal. Le célèbre Claude Lancelot, facriftain de cette abbaye, étant alors devenu fon maître en Grec, le mit, en moins d'un an en état d'entendre les Tragédies de Sophocle & d'Euripide. |