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par Nivelon, évêque de Soissons1. Les capilli Domini, dont parle notre inventaire, se trouvent mentionnés, au témoignage de Galliot, dans la vérification des reliques de l'église de Saint-Aubain qu'a faite le pape Innocent IV. Les reliques de Saint Aubain, dont il est question au dos de l'acte que nous reproduisons, furent rapportées de Mayence, en 1049, par Frédéric de Lorraine, premier doyen du chapitre. Si l'on excepte les reliques de la vraie croix, de la couronne d'épines et de Saint Aubain, toutes ont disparu pendant la révolution française.

OUVRAGES A CONSULTER: RAYSSIUS, Hierogazophylacium belgicum, p. 4-9; MIRAEUS, Opera diplomatica, passim; GALLIOT, Histoire de Namur, III, p. 183-197; (DE HAUREGARD), Notice sur la cathédrale de Namur, Namur, 1851, in-So; WILMET, Note critique sur quelques monuments relatifs à l'origine de l'église de Saint-Aubain, à Namur, publiée dans les Annales de la Société archéologique de Namur, V, p. 47.

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18 mai 1218. .

Hee sunt res ecclesie sancti Albani in Namurco quas ipsa ecclesia debet custodie :

Magnus calix argenteus deauratus.

Quatuor partes de sancta cruce in quatuor aureis caslibus. Corona Domini spinea.

1) Cet acte se trouve dans MIRAEUS, Opera diplomatica, III, p. 369; et dans RAYSSIUS, Hierogazophylacium belgicum, p. 7. Ce dernier assigne par erreur à cet acte l'année 1255.

2) Ce mot a la même origine que le mot casla, cité par Du Cange. Casla, dit-il, in veteri glossario saxonico,... forte cassia. Cassia signifie boîte ou caisse.

Duo ventilabra argentea.

Sanguis Domini et capilli ejus in vasis cristallinis.

Purpura Domini in vase aureo.

Quatuor filateria argentea, Laurentii, Andree, Jacobi minoris et Gregorii.

In camahin3: dens sancti Petri, dens Syxti, dens Katharine, junctura pedis Margarethe, junctura manus Jacobi majoris. Duo thuribula argentea.

Duo candelabra argentea.

Duo urceoli argentei.

Duo pelves argentei.

Vas electri cornutum1.

Urceus argenteus ad benedictam aquam.

Cuppa argentea.

Crucifixus cupreus deauratus cum Maria et Johanne.
Corona cuprea pendens super altare".

1) Bannières. a Ventilabrum, dit Du Cange, inter vasa et ministeria ecclesiastica reponitur a BALDRICO, in Chron. Camer. lib. III, c. 49: Cruces aureas cum ventilabris aeque aureis renovavit. Occurrit praeterea inter vasa et ornamenta ecclesiae Spirensis, apud SCHANNAT, Vind. litt., p. 10: Cruces quatuor cum hastilibus suis,.... ventilabrum deauratum cum hastili suo. » Etaient-ce des plaques d'argent en forme de bannières, ou bien une étoffe tissue de fil d'argent?

1) Filaterium ou phylacterium se dit d'un reliquaire.

3) Camahin signifie probablement la même chose que camahelus, camahutus et camaeus. Un camée, sorte de pierre précieuse, était appelé en vieux français camaheu ou camaïeu.

') Navette à mettre l'encens. Electrum signifie ambre jaune, et s'emploie ici pour désigner une substance résineuse.

5) C'était probablement une couronne à luminaire, que l'on suspendait devant l'autel, comme cela se pratiquait dans la plupart des grandes églises. Voyez VIOLLET-LE-DUC, Dictionnaire du mobilier français, et TEXIER, Dictionnaire d'orfévrerie chrétienne, éd. Migne, art. Couronne. On voit encore, de nos jours, une de ces anciennes couronnes, à Aix-la-Chapelle, au-dessus du tombeau de Charlemagne.

Alia autem que sequentur, remanent in custodia custodis

et sub periculo ejus :

Unum thuribulum argenteum et cruces quatuor.

Septem candelabra cuprea.

Septemdecim cappe.

Quinque casule.

Septem dalmatica cum duobus collarijs1 aurifrigidi'.
Tela artificiosa.

Altare apostolorum deargentatum cum manutergio sibi proprio, et aliud altare eburneum3.

Decem albe.

Ornamentum altaris sancte crucis, coopertorium scilicet et duo dextralia'.

1) Le collarium est l'ornement appliqué sur l'amict, qui pendait comme une espèce de collier ou de chaperon sur la chasuble et les dalmatiques. S. Charles Borromée en parle dans les termes suivants : « Amictus........ ejusmodi ut olim fuit, esse debet; cui fascia assuatur, quae tanquam collare quoddam circa collum super casulam aptetur. » S. CAROLI BORR. Instructionum fabricae ecclesiasticae et supellectilis ecclesiasticae libri duo, Parisiis, apud Lecoffre, 1855, p. 262. Ces collaria sont encore en usage à l'église de Sainte-Gudule et à celle des Minimes, à Bruxelles.

2) Aurifrigidum, plus connu sous le nom d'aurifrigia, désigne toute espèce de broderies, principalement celles tissues d'or et d'argent. On s'en servait pour border les vêtements sacrés. En français, cette bordure se nomme orfroi.

3) Le mot allare, dans cette phrase, désigne un autel portatif; sinon il devrait, ce qui est peu probable, être pris dans le sens de pied de reliquaire. Au témoignage de Du Cange, altare se dit quelquefois de la basis phylacteriorum seu capsellarum in quibus reconduntur reliquiae. - Il existe encore aujourd'hui dans le trésor de la cathédrale de Namur « un petit autel portatif très-antique, composé d'une pierre polie, de granit étranger, enchassée dans un entablement de cuivre doré, soutenu sur quatre pieds de même. Cet objet, parfaitement conservé, sert aujourd'hui de piédestal à la statue de S. Aubain lorsqu'on l'expose, nommément à l'installation des chanoines. Voyez de HAUREGARD, Notice sur la cathédrale de Namur, p. 25.

4) Nous avons cherché en vain la valeur du mot dextrale. Les lexicologues, même ceux de la basse latinité, ne donnent à ce terme d'autre signification que celle de bracelet commun aux hommes et aux femmes. Il est évident que dextrale, n'est pas employé ici dans ce sens. Seraient-ce les nappes de l'autel, ou les rideaux qui se trouvaient à cette époque aux côtés de l'autel?

T

Ornamentum majoris altaris, coopertorium scilicet et duo dextralia et duo manutergia.

Paramenta duarum albarum'.

Tres calices argentei.
Quatuor pilei grisij".

Tres pectines eburnei3.

Magnum aurifrigidum magni altaris et duo frustula aurifrigidi.

Ciphus marmoreus ad opus cinerum.

Duodecim culcitres integre, et triginta et tres decise que sunt similes vexillis.

1) Anciennement on distinguait deux sortes d'aubes, les aubes simples et les aubes parées. Pour ces dernières, on appliquait des ornements riches de forme carrée sur les extrémités des manches, sur la partie qui correspond au cœur du prêtre, et vers les jambes du côté de l'autel et du côté du peuple. Ces ornements symbolisaient les cinq plaies de Notre-Seigneur. Du temps de S. Charles Borromée, quatre de ces ornements étaient encore en usage: In ima parte albae, dit-il, a fronte et a tergo, et itidem in extremis ejus manicis quadrae particulae (quas grammatas seu auriphrygium appellant\ panni serici, qui coloris et panni ejusdem ut casula sit, recte assuantur. S. CAROLUS BORR., op. cit., p. 264. Voyez aussi INNOCENTII III De sacro altaris mysterio, Leodii, 1846, p. 70.

2) C'étaient sans doute des bonnets qu'on mettait avant et pendant l'office. La présence de peignes dans le trésor d'une collégiale ne doit pas paraître étrange. On s'en servait pour arranger la barbe et les cheveux avant le service divin. Il n'est pas rare de les rencontrer dans l'énumération des meubles des anciennes églises. Dans un inventaire de S. Paul à Londres, dressé à peu près vers la même époque que celui que nous publions, on ht: Tres pectines eburnei spissi et magni, et tres tenues et usuales de ebore; duo pectines eburnei sufficientes. Les perfectionnements introduits dans la fabrication des peignes, dit Texier, les uns ornés de marqueterie, les autres taillés à jour, et tous à dents régulièrement espacées, auraient sans doute disposé à laisser détruire les vieux peignes, si la vénération pour la mémoire de quelques grands saints ou d'évêques renommés n'avait transformé en véritables reliques les peignes dont ils se servaient à l'église avant d'officier. Conformément à d'anciennes prescriptions liturgiques, même de nos jours, le peigne a conservé sa fonction et sa place dans la consécration de l'évêque.» Dictionnaire d'orfévrerie chrétienne, art. Peigne.

4) Ciphus équivaut à scyphus.

3) Culcitrae, des coussins; culcitrae decisae, coussins vides.

Quatuor vexilla.

Due historie: Hemo et Beda1.

Prophetie, missale, duo antiphonaria nocturnalia, quatuor gradualia, duo psalteria, duo texta evangelij, vetus passionale et quindecim quaterni novi passionalis, duo communes, tres collectales3.

Priscianus, Virgilius et Oratius.

Viginti et quatuor filateria vetera cum baculo.

Actum est hoc feria sexta proxima post festum Servatii, anno Verbi Incarnati Mo. CCo. octavo decimo.

Sur le dos de l'acte on lit: Est etiam in custodia ecclesie..." cum vase suo, et vas cristallinum continens de capite sancti Albani.

L'original avec fragment de sceau en cires nous a été communiqué par M. Wilmet, professeur à Namur.

1) Haimo, évêque d'Halberstadt au neuvième siècle, écrivit des commentaires sur les psaumes, des sermons sur l'Evangile et un abrégé de l'histoire sacrée. Le vénérable Bède est l'auteur de l'Histoire ecclésiastique des Anglais. On ne doit pas s'étonner de voir figurer ces ouvrages dans un inventaire des meubles d'une collégiale; car, tous les chapitres ont eu anciennement leur bibliothèque. A cette époque, les livres étaient d'un grand prix et d'une rareté excessive. Aussi, voyons-nous dans les testaments du treizième au seizième siècle, que les livres sont considérés comme des objets précieux, dont le testateur dispose soigneusement en faveur de ses parents ou de ses amis les plus intimes. Après l'énumération des livres de chant à l'usage du chœur, nous rencontrons sur cette liste les ouvrages d'un grammairien, Priscien, et ceux de deux poètes, Virgile et Horace. *) Quaterni, cahiers de quatre feuilles.

5) Communis, livre qui renferme le commun des offices divins; collectalis, livre qui contient les oraisons, dites collectes.

4) Quelques mots sont à peu près illisibles en cet endroit. On pourrait conjecturer par les traces des lettres qui ne sont pas entièrement effacées, qu'il faut lire os sancti Demetrii.

Le sceau paraît représenter un homme à cheval; le contre-scel porte les armoiries des comtes de Namur, avec la légende secretum meum miki.

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