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n'ait pas besoin d'autre guide que son livre pour les exécuter. Il indique ensuite les applications thérapeutiques qui peuvent en être faites.

DICTIONNAIRE DES MUSÉES RELIGIEUX ET PROFANES, ou description des principaux musées d'Europe et de leurs collections de tableaux, de statues, de bas-reliefs et d'objets curieux concernant le moyen âge, l'histoire de France, et surtout l'histoire ecclésiastique et religieuse. Paris, Migne, 1855; grand in-8°.

Cet ouvrage fait partie d'une Encyclopédie théologique que publie M. Migne, et qui compte déjà un grand nombre de volumes, lesquels n'ont pas toujours un rapport très-direct avec la théologie. L'idée à laquelle on doit la rédaction de ce Dictionnaire des musées est bonne; rien ne serait plus avantageux pour les artistes que d'avoir sous la main la réunion des inventaires des galeries de tableaux des diverses villes de l'Europe, inventaires souvent difficiles à se procurer, qu'on ne rencontre guère dans le commerce et qui sont écrits dans tous les idiomes répandus depuis Cadix jusqu'à Stockholm. Malheureusement le Dictionnaire dont nous parlons n'a pas été formé avec la patience et le soin que réclamait un pareil travail; on s'est contenté de ramasser et de réimprimer les notions relatives aux musées des principales villes de France et de Belgique (Angers, Anvers, Bordeaux, Bruxelles, etc.) On y a joint les livrets relatifs à quelques autres cités, telles que Bologne, Dresde et Munich. En ce qui concerne plusieurs capitales (Madrid, Saint-Pétersboug, Vienne), on s'est contenté de reproduire quelques paragraphes de l'ouvrage de M. Viardot sur les musées de l'Europe; enfin on a emprunté au Voyage en Italie de M. Valéry un fort petit nombre de pages sur les musées de l'Italie. Le plan suivi dans le cours du Dictionnaire a lui-même éprouvé une modification qui rompt l'uniformité de l'œuvre; après avoir, jusqu'à l'article Paris, reproduit en entier les catalogues des musées, indiquant tous les tableaux historiques, mythologiques, paysages, etc., le rédacteur se borne ensuite à ne citer que les tableaux représentant des sujets religieux. En se renfermant dans cette spécialité, en la traitant avec soin, en la complétant au moyen des inventaires de toutes les galeries publiques, on aurait pu donner au Dictionnaire des musées une unité qui lui manque et un degré de perfection qu'il n'a pas. C'est, après tout, un ouvrage utile, mais il a été fait trop vite.

Gatherings from THE WINE LANDS (Récolte faite dans les pays vignobles). Londres, 1855. In-8°.

La vigne et ses productions occupent une place tellement considérable dans l'agriculture et dans le commerce de l'Europe, que les ouvrages relatifs à cette plante et à la liqueur qu'elle donne ne sauraient manquer d'intéresser, lorsqu'ils sont le résultat des recherches intelligentes faites sur les lieux de production. Le volume dont nous venons de transcrire le titre parle avec beaucoup de détails de vignobles bien moins connus en général que ceux de la France. Un chapitre fort étendu et qui révèle une connaissance toute spéciale du sujet, est consacré aux vins de la Hongrie, dont le rôle grandit sensiblement dans le monde commercial, et qui commencent à entrer pour une bonne part dans l'approvisionnement de l'Allemagne et des pays du Nord. Quelques pages concernent les produits de la Suisse. Les vins qui viennent près du lac de Genève ne sont point oubliés; l'auteur rend justice au vin blanc des environs de Bex, dont le titre est souvent porté par des usurpateurs; il signale les vins rouges de Saint-Saphorin, remarquables sous le rapport du corps et de l'arome; les vins de la Côte et ceux de Neuchâtel sont de même l'objet de ses appréciations attentives. Ce qui a rapport aux vins de Portugal et de l'Espagne est traité avec une attention toute particulière, que justifie l'importance des demandes que font à ces contrées les amateurs britanniques. Nous doutons que les Gatherings from the wine lands obtiennent l'honneur d'une traduction française, mais ils en seraient dignes.

BIBLIOTHÈQUE UNIVERSELLE

DE GENÈVE.

PRINCIPLES OF POLITICAL ECONOMY

WITH SOME OF THEIR APPLICATIONS TO SOCIAL PHOLOSOPHY
By John-Stuart MILL.
London, 1849.

DICTIONNAIRE DE L'ÉCONOMIE POLITIQUE

CONTENANT

L'EXPOSITION DES PRINCIPES DE LA SCIENCE

Publié sous la direction de MM. Ch. COQUELIN et GUILLAUMIN.
Paris, 1852.

DIE GRUNDLAGEN DER NATIONALØKONOMIE

VON WILHELM ROSCHER.

Stuttgart, 1854.

CORSO DI ECONOMIA POLITICA

Per FRANCESCO TRINCHERA.

Torino, 1854.

De ces quatre livres, les deux derniers sont les seuls dont la date semble justifier la mention que nous voulons en faire aujourd'hui. L'ouvrage de Mill, dont la première édition a paru en 1847, se trouve ainsi depuis huit ans entre les mains de toutes les personnes qui s'occupent sérieusement d'économie politique; et quant au Dictionnaire de l'économie politique, il y a trois ans qu'il se fraie son chemin dans les bibliothèques publiques et auprès des lecteurs qui, soit parce qu'ils savent déjà beaucoup, soit parce qu'il n'est plus le temps d'apprendre, aiment l'instruction d'assortiment, l'instruction parcellaire, disLitt. t. XXXI.

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tribuée selon l'ordre commode, quoique fortuit et par conséquent illogique, des lettres de l'alphabet.

Mais la nouveauté, pour les œuvres scientifiques, dure plus longtemps que pour les œuvres purement littéraires. Le public auquel s'adresse un journal tel que le nôtre comprend bon nombre d'hommes qui, sans être précisément studieux, aiment à se tenir au courant des progrès généraux de l'esprit humain et des travaux les plus importants dont s'enrichit le domaine de chaque science; or, pour les lecteurs de cette catégorie, un livre n'existe que lorsque son titre a frappé souvent leurs yeux ou leurs oreilles, ce qui arrive d'autant plus tard que nombre des adeptes capables de le lire avec fruit est plus restreint, que le livre est plus profond, ou plus volumineux.

le

D'ailleurs, le point de vue particulier sous lequel nous nous proposons d'envisager les deux ouvrages dont il s'agit, les eût signalés à notre choix lors même qu'ils eussent été plus connus de notre public qu'ils ne le sont réellement, parce que ce sont les publications les plus récentes où se reflètent visiblement et complétement l'esprit et les allures caractéristiques des économistes de l'Angleterre et de la France. En effet, quoique les trois premiers ouvrages dont les titres figurent en tête de cet article aient une valeur scientifique et intrinsèque tout à fait incontestable, et que le cours même de M. Trinchera ne manque pas d'un certain mérite, au moins comme compilation, c'est uniquement comme émanations de quatre écoles distinctes, que nous nous proposons de soumettre à un examen comparatif ces diverses publications. On verra que ce sujet, qui appartient à l'histoire de la science bien plus qu'à la science ellemême, ne manque ni d'actualité ni d'intérêt, quoiqu'il ait été à peine effleuré jusqu'à présent par les auteurs qui ont écrit, ou prétendu écrire l'histoire de l'économie politique.

Le mot d'écoles, dont nous venons de nous servir, excitera chez plusieurs, nous le savons, de la surprise et du mécontentement. La Société d'économie politique de Paris a récem

ment délibéré sur cette question : s'il existe des écoles en économie politique, et la majorité s'est hautement prononcée pour la négative, tandis que l'affirmative a été faiblement soutenue par une minorité de deux membres. C'est que la question avait été mal posée. Sans doute la science est une; ses principes et ses théories sont ou doivent être les mêmes en deçà et au delà des Alpes, ou du Rhin, ou de la Manche, mais la science a pour organes des écrivains et des professeurs; or, ces écrivains et ces professeurs l'étudient, la répandent et l'enseignent sous l'influence immédiate de traditions, d'habitudes, de circonstances diverses, propres à leur pays, et qui impriment nécessairement aux écrits et à l'enseignement de chaque nation certaines directions, certaines tendances particulières et caracté– ristiques.

S'il n'y a pas a pas diverses écoles d'économie politique, il y a donc diverses écoles d'économistes, et il importe plus qu'on ne pense de les distinguer et de les caractériser. En Italie, en France, en Angleterre, l'économie politique a été dès le principe une science d'opposition, un sujet favori de polémique pour les hommes qui, à tort ou à raison, combattaient les gouvernements et leur résistaient. En Allemagne, au contraire, elle a commencé par être une science gouvernementale, une science à l'usage de l'administration. De ces deux origines différentes, il devait résulter et il est résulté en effet une tendance commune à empiéter sur les questions administratives et politiques, à étendre le domaine de la science économique au delà des limites dans lesquelles il convient de la renfermer. Il en est résulté, d'autre part, des différences essentielles dans les méthodes suivies par les auteurs dans l'esprit général de leurs doctrines.

Lorsqu'on écrit dans un esprit d'opposition ou dans un esprit gouvernemental, on ne peut guère traiter que des questions complexes, car ce n'est pas à des vérités abstraites, c'est à des vérités concrètes qu'on aspire, à des conclusions prati

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