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ORESTE.

<< S'il m'est impossible de les blesser, je puis du moins « les écarter de ma vue. Écoutez. Voyez l'arc tendu d'où « s'élance en sifflant la flèche ailée... Eh bien! que tardez« vous, monstres? Fendez les airs, disparoissez; allez <«<loin de moi accuser les oracles d'Apollon... Mais d'où « vient cette défaillance? Je succombe! à peine je res« pire... Où suis-je ? Comment retrouver mon lit?... Enfin « la tempête s'apaise, je sens renaître le calme.

ÉLECTRE.

« O mon frère! vous pleurez, vous me cachez votre ❝ visage!

ORESTE.

« Oui, je pleure; oui, je rougis, chère Électre, de te « faire partager mes maux. Je me reproche d'obscurcir «tes beaux jours, et d'affliger tes regards du spectacle de « ma misère et de ma douleur. Ah! je t'en conjure, ne te « laisse point consumer pour moi dans le deuil et dans «<les larmes ! Tu es innocente, ton consentement n'étoit « pas un crime. C'est moi qui ai tout fait; c'est moi qui « ai trempé mes mains dans le sang de ma mère; ou plu« tôt c'est Apollon qui seul est coupable: c'est lui qui m'a poussé au parricide ; c'est lui qui, après m'avoir trompé " par de vaines promesses, m'a cruellement abandonné « au sein du malheur. Ah! mon père lui-même, si je l'a« vois consulté, auroit eu horreur d'une pareille ven"geance; il m'eût supplié de ne pas plonger le glaive « dans les flancs qui m'ont porté, puisque la mort de « cette femme criminelle ne pouvoit rendre la vie à son époux, et devoit être pour son fils une source de dou« leurs ! etc. "

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La fin de cette belle scène n'a aucun rapport aux fureurs d'Oreste. (G.)

FIN DU FRAGMENT.

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