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Après ce rapport, vous me permettrez de mentionner l'exposé du mouvement de la population et des maladies dominantes au Havre en 1869 et 1870, par M. le docteur Lecadre; et, quoique par leur titre elles se rattachent davantage à l'histoire, les notices du même correspondant sur J.-B. Millet Saint-Pierre et Dupuytren en 1826.

M. le docteur Luton, en vous présentant l'article goître, qu'il a rédigé pour le Dictionnaire de Médecine, publié chez J.-B. Baillière et fils, après des explications générales, vous a fait connaître le procédé dont l'initiative lui appartient pour le traitement de cette maladie. Ce procédé consiste à porter directement l'iode dans la tumeur à l'aide de l'instrument que l'on emploie pour la morphine.

M. le docteur Doyen vous a exposé les différents essais qu'il a tentés pour donner à l'alimentation par le café des conditions d'économie qu'elle n'a pas dans nos usages. Le système oriental, qui consiste à verser de l'eau chaude sur le café réduit en poudre impalpable, et que nous avons abandonné par un raffinement délicat, lui paraît bien préférable au point de vue de l'utilisation de toutes les parties nutritives du café.

Un point est encore l'objet des investigations de notre confrère c'est le moyen de fixer l'arôme que la dessiccation des poudres fait évaporer. Ce point acquis, on pourra prédire aux préparations du docteur un succès digne de ses efforts et de ses vues philanthropiques, et il aura rendu en particulier un véritable service à l'armée, dans l'alimentation de laquelle le café entre aujourd'hui pour une notable proportion.

En attendant cette révolution toute pacifique et bienfaisante dans notre propre alimentation, une autre se prépare dans l'alimentation de nos foyers.

La craie, si répandue dans nos contrées, la craie, dont se compose en grande partie le sol sur lequel nous vivons, deviendrait l'auxiliaire de la combustion, ou même un combustible.

Réfléchissant à la déperdition du carbone lors de la transformation de la craie en chaux par la combustion, M. le docteur Luton a imaginé d'employer ce carbonate en diverses proportions, et jusqu'à parties égales, avec de la houille, dans les calorifères. d'appartement à feu continu, dits calorifères Goblet, et il a obtenu une durée sensiblement aussi longue, et une élévation de température non moins haute que s'il avait employé la houille seule.

La combustion se fait d'une façon régulière et complète, sans dégagement apparent de fumée, sans silicatisation, sans autre résidu que des cendres fines où dominent des fragments de chaux parfaitement cuite.

Des mottes, fabriquées avec des menus de houille et de la craie pulvérisée, brûlent également bien, même dans un simple réchaud, et jusqu'au centre de la masse, en laissant une forme légère, analogue à de la pierre ponce.

Si les expériences faites en grand dans des fourneaux de chaudières à vapeur ont le succès qu'en attend M. Luton, la découverte dont il nous a entretenus est appelée à rendre de grands services aux industries manufacturières; ce peut être un inestimable bienfait, en présence du haut prix que la houille atteignait dans ces derniers temps.

M. Bonty vous a donné lecture d'un savant travail sur les distributions fictives de l'électricité et du magnétisme que l'on peut substituer à un système électrique ou magnétique donné. Il vous a fait aussi l'histoire des divers essais tentés par les hommes pour s'élever et se diriger dans les airs, puis donné l'explication scientifique de l'expérience qui fut faite avec succès par M. Dupuy de Lôme, le 12 février 1872.

Les pyramides d'Egypte ont eu de tout temps le privilége d'inspirer aux savants comme aux ignorants un intérêt mêlé d'étonnement, De leur construction mieux étudiée s'échappent enfin des révélations étonnantes qui viennent agrandir le domaine de l'histoire et celui de la science, et ne laissent plus de doute sur leur destination. Les Secrets de la grande Pyramide de Giseh, pénétrés par M Piazzi Smith, exposés sous vos yeux par M. l'abbé Gainet, offrent comme un précis de l'astronomie et de la cosmographie contemporaines, dont sa hauteur, sa latitude, sa masse, ses mesures sont les principaux éléments ou plutôt les preuves matérielles et mathématiques. L'âge lui-même du monument n'est plus une énigme; à défaut d'inscription, sa situation par rapport à un point déterminé du pôle laisse peu de doutes à cet égard.

Une si profonde connaissance de l'astronomie chez le plus ancien peuple de la terre a de quoi nous confondre, si nous mesurons à notre taille ces hommes des âges primitifs. Mais il ne faut pas perdre de vue, remarque M. Gainet, qu'il s'agit du temps des patriarches, d'un temps où il n'était pas absolument rare de vivre jusqu'à près de mille ans. Conçoit-on ce que peut produire un homme de génie, disons plus, une génération forte et vigoureuse qui accu

mulait ses observations pendant des siècles? C'est mieux évidemment que si on concentrait en un seul homme les observations successives de tous les savants, depuis Copernic, Ticho-Brahé, Kepler et Newton, jusqu'à Laplace et Arago.

Un astrolabe en cuivre trouvé à Clairmarais a été; de la part de M. Duquenelle, l'objet d'une intéressante communication. A l'aide de cet instrument, on mesurait la hauteur du soleil et des étoiles. Des physiciens de la Renaissance l'ont appliqué à la navigation mais l'astronomie moderne l'a délaissé complétement, excepté dans les applications pratiques de la géométrie. La rencontre d'un instrument scienlifique de cette valeur, quelle qu'en soit l'origine, est une bonne fortune. Il sera plus précieux assurément, s'il est prouvé qu'il remonte jusqu'à l'époque gallo-romaine, et la chose est possible, car Ptolémée passe pour avoir perfectionné ce genre d'instruments; un brave Champenois, Dominique Jacquinot, en fait même remonter l'invention jusqu'au patriarche Abraham.

M. Soullié vous a fait connaître une nouvelle industrie établie en cette ville par MM. Salleron et Barbeaux, et dans laquelle le commerce de vins trouve des avantages au point de vue de la conservation du liquide et des gaz qu'il renferme je veux dire la fabrication de bouchons artificiels, au moyen de la réunion des feuilles de liége trop minces pour être mises en usage.

Vous avez reçu de M. Tricout l'explication d'un nouveau système de robinet dont une commission doit vous faire apprécier tous les avantages.

Les cultures si intéressantes de M. de Lambertye

ont eu encore de nouveaux secrets à vulgariser cette année c'est tout un traité général sous le titre 'Eléments de jardinage, que votre correspondant de Chaltrait a offert aux habitants de la campagne des départements de la Marne, du Nord, etc.

De frais paysages, des fleurs et des fruits habilement peints ont été particulièrement remarqués dans la dernière exposition de la Société des Amis des Arts, et le mélange ingénieux des produits de l'horticulture y ajoutait de nouveaux charmes. Je puis donc, sans autre transition, remercier ici notre correspondant, M. Nicaise, d'en avoir rendu compte à la Société académique de Châlons.

Vous n'avez pas oublié la Chasse à la Haie, de M. Peigné-Delacourt. L'auteur y a recueilli les indications qui le portaient à admettre les haies de chasse naturelles, comme moyen unique employé à l'origine pour opérer la capture des grands animaux forestiers. Le gibier trouvant passage entre les sources de deux rivières confluentes, était poussé vers leur point de rencontre où un parc était disposé, et là il recontrait la mort ou la captivité. Dans un second mémoire, M. Peigné a consigné de nouvelles observations, desquelles il résulterait qu'entre Bruxelles et Louvain se trouvaient des parcs de ce genre, occupant le sommet d'un triangle fermé de tous côtés par des cours d'eau, hors l'ouverture placée à la base. Certains noms de lieux rappelleraient encore la mise à profit de ces dispositions naturelles, et parmi eux ceux de Bruxelles et de Louvain.

En tête des travaux littéraires, je placerai naturellement ceux de M. Clicquot.

Indépendamment des psaumes 8, 45 et 145, dont

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