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des terrains siliceux qui seraient impropres à toute espèce de culture.

ASPECT DU SOL. Le sol du territoire d'Arcy-lePonsard est inégal, ondulé et généralement assez élevé ; il est sillonné par des petits vallons qui n'ont pas de noms particuliers, et présente des collines et des coteaux d'une faible élévation relative, mais qui en ont une bien autrement considérable au point de vue géodésique, puisque l'altitude du Moulin-à-Vent est de 209 mètres au-dessus du niveau de la mer, et celle de la butte dite des Oiseaux huppés de 240 mètres. Du haut de cette butte, qui est le point le plus culminant de la commune, se déroule un beau et vaste panorama à l'est, les regards plongent dans la riche et fertile vallée de Nôron; au nord et à l'ouest, la vue se perd dans les ondulations d'un immense horizon.

GÉOLOGIE. Le terrain est tertiaire, les roches qu'il renferme présentent des débris de corps organisés et principalement de coquilles fossiles, telles que planorbes, ostracés, cardiacés, turritelles, nummulites, etc. On remarque sur plusieurs points des marnes argileuses et calcaires, des poudings quartzeux, du silex pyromaque et des argiles dont les variétés désignées sous les noms de smectique, plastique et figuline pourraient servir à dégraisser les étoffes; ces dernières abondent dans les terres du Parc et du Différend. L'argile plastique est employée avec succès dans la fabrication de la brique et de la tuile.

On trouve à peu de profondeur la pierre de taille,

ainsi que des moellons calcaires et siliceux; les carrières du Mont-de-Berry et du Bois-de-Reims présentent des bancs très fournis et d'une assez grande étendue. Ces carrières pourraient procurer quelques ressources à la commune si elles étaient exploitées sur une grande échelle.

Les couches superficielles du sol se composent généralement de terres argileuses, argilo-calcaires, mêlées en plus ou moins grande quantité, ici de sable, lå de fragments grossiers de silex; l'alluvion ne se rencontre que dans les bas-fonds de la Voissure, des Limons et d'Entre-deux-Cours.

Les terres en général sont froides et compactes; les eaux pluviales, dans certains endroits, s'y infiltrent lentement et les rendent très-humides, surtout pendant l'hiver et le printemps; on les désigne sous le nom de glelles. Ces terres auraient besoin, pour devenir meilleures, d'être draînées et marnées ; ainsi l'ont déjà compris quelques propriétaires qui n'ont pas reculé devant certaines dépenses pour assainir leurs terrains: ils sont aujourd'hui largement dédommagés par les résultats obtenus.

INDUSTRIE AGRICOLE. L'Industrie agricole étant la seule exercée dans la commune d'Arcy-le-Ponsard, il convient que nous entrions dans quelques détails sommaires sur le principal mode de culture qui y est en usage et sur les produits qu'on en retire.

Les céréales, surtout le blé, sont le principal objet de culture et le fond de la richesse territoriale; le seigle n'est cultivé qu'en petite quantité, seulement à cause de sa paille longue et flexible qui sert à faire des liens. Le seigle et le froment mêlés et semés

ensemble produisent un méteil qui réussit facilement. Les ensemencés en froment pur et en avoine sont les plus considérables; ceux en méteil, en seigle et en orge sont dans des proportions bien moindres. Les semailles d'automne, sous la dénomination de couvraines, comprennent le bié, le méteil et le seigle; celles du printemps, connues sous le nom de mars, comprennent l'avoine, l'orge, le sarrasin et autres grains. La culture de la pomme de terre, comme objet d'économie rurale, n'est pas négligée et continue à prendre de l'accroissement.

Voici en moyenne le nombre d'hectares ensemencés chaque année, et leur production:

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En général, pour toutes les céréales, l'ensemencement absorbe à peu près un sixième de la récolte. La culture des prés artificiels fait d'autant plus de progrès qu'elle permet d'utiliser des terrains élevés où une autre culture serait plus dispendieuse et offrirait bien moins d'avantages. Les plantes qu'on

emploie de préférence sont le sainfoin, le trèfle et la luzerne, dont les produits en fourrages répondent à l'attente des cultivateurs.

La vesce acquiert de jour en jour plus d'importance par l'usage qu'on en fait comme fourrage vert dans la nourriture des bestiaux à l'étable; elle remplace les trèfles qui ont été détruits par l'hiver. En cultivant plus en grand cette légumineuse, on pourrait augmenter le nombre des bestiaux, et conséquemment les produits de l'agriculture.

L'assolement triennal est généralement adopté : la première année on ensemence en blé; la seconde, en mars ou en prés artificiels; la troisième reste, soit en jachères, soit en artificiels que l'on retourne à la fin de leur seconde année pour recevoir de nouveaux blés ou de la betterave selon la nature des terres.

Les charrois de toute nature se font avec des chevaux; le bœuf est encore et avec raison employé concurremment avec les chevaux pour les labours, mais bien moins cependant qu'il ne l'était jadis, comme le confirme une notice sur la commune d'Arcy-le-Ponsard publiée dans l'Annuaire de la Marne de 1825, page 93. Nous disons avec raison, en invoquant à l'appui de notre opinion la citation suivante tirée d'un célèbre traité d'agriculture (1):

Les bœufs s'élèvent facilement; ils sont moins sujets que les autres animaux aux maladies qui » précèdent l'âge adulte. Leur nourriture ne coûte » presque rien; les herbes les plus grossières leur » suffisent; on les achète à un prix modique ;

(1) Maison rustique du XIXe siècle

› et, après en avoir tiré de bons services, on les vend » ensuite plus cher qu'ils n'ont coûté.»

A quoi nous pouvons ajouter qu'avec ces animaux il n'y a ni maréchal ni bourrelier à payer.

Nous devons dire que les labours sont faits avec soin, et que les cultivateurs entendent très-bien cette opération agricole; ils se servent de la charrue dite Brabant dont l'usage a prévalu sur l'ancienne charrue å tourne-oreille ou versoir, parce qu'elle possède sur cette dernière l'avantage de pouvoir aller dans toutes les terres. Deux chevaux ou deux bœufs suffisent à cette charrue dans les terres bien entretenues.

ENGRAIS. Les engrais se composent des fumiers de toute espèce et du parcage des moutons; l'emploi du plâtre et de la chaux, qui fait la fortune des cultivateurs anglais, est inconnu; rien cependant ne convient mieux que ces substances pour diviser et échauffer des terres argileuses, glaiseuses et compactes. La cendre noire ou pyriteuse en tient lieu et est même préférée au sel; on la sème dans les premiers jours du printemps après la cessation des gelées, elle réchauffe la surface de la terre; les pluies et l'action du soleil, en la divisant, la font pénétrer fructueusement jusqu'à la racine des plantes et ajoute à la vertu des autres engrais. L'emploi de la cendre pyriteuse, fait avec discernement sur les artificiels, active la végétation et communique au fourrage une saveur qui en améliore la qualité. Nous disons avec discernement, parce que si cn répand les cendres trop tard en saison sur des trèfles, sainfoins et luzernes et qu'il survienne des

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