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abolis, en sorte que le souvenir ne s'en est pas conservé, comme celui du four. Le pont de la route sur la Retourne ayant été rétabli en 1738, le duc de Mazarin y supprima le droit de péage. Un arrêt de 1735 abolit le même droit pour les bois merrains, au Châtelet, à Bergnicourt et à l'Ecaille (Arch. dép., et Varin, Arch. lég., 2o partie, fol. 388).

Au nord, la prévôté avait pour limite le domaine de la Cervelle, qui en faisait partie.

CHAPITRE VII.

Propriétés et droits ecclésiastiques.

I. 1. Origine des biens de l'Eglise; ses possessions dans nos paroisses.

II. 2. Inconvénients et diverses espèces de dimes. 3. Dîmes de nos paroisses.

III.

4. Revenus de nos cures; revenus et administration

de leurs fabriques.

§ I. Propriétés ecclésiastiques.

1o Les prescriptions canoniques ne permettaient la fondation d'une église qu'autant qu'elle serait pourvue de revenus suffisants à l'entretien des prêtres appelés à la desservir, afin qu'ils pussent vaquer à leur office sans inquiétude (1). Sonnace, qui gouvernait notre diocèse en 631, en fit un article spécial d'un de ses synodes. Plus tard, Louis-le-Débonnaire (814-840), ordonna que, conformément au commandement de son père, il serait donné à chaque église un mas (mense) de terre de 12 bonniers, c'est-à-dire une contenance de 45 à 48 journaux (2).

Nous n'éprouverions aucune difficulté à démontrer, pièces en mains, que la grande majorité des possessions temporelles de l'Eglise avait pour source, soit

(1) Marlot latin, t. 1, liv. 2. c. 29.

(2) Lois ecclésiastiques, le bonnier mesurait environ 4 arp., l'arp. 100 verges, et la verge 20 pieds.

des libéralités ou purement gratuites ou à titre onéreux, soit surtout des acquisitions faites à deniers comptant. Tout homme qui a manié comme nous les documents poudreux qui concernent nos paroisses, demeurera stupéfait de l'excessive rareté des donations pures et simples.

Non seulement l'Eglise, personne perpétuelle, n'a eu recours ni à la ruse, ni à la captation, ni à la violence pour s'enrichir, mais elle a poussé la délicatesse jusqu'à interdire les donations indiscrètes, et à recommander aux princes de veiller à ce qu'il ne s'en fasse pas au préjudice des familles (1). Quant à la souveraineté dont jouissaient les abbés et les évêques, ce fut la conséquence du principe féodal: «Tout possesseur de terres en est seigneur. >

Les inconvénients et les abus ne peuvent justifier la souveraine injustice dont l'Eglise a été la victime à la fin du siècle dernier (I).

Nous entendons ici par Eglise tous les établissements régis par elle, comme cures, fabriques, abbayes, chapitres, colléges, hopitaux, etc... Nous allons énumérer ce qu'elle possédait dans nos paroisses au moment de la révolution.

1. AU CHATELET.

1o L'église paroissiale et son cimetière ;

Une ferme de onze set. 12 verges à la fabrique, louée en 1788, 15 livres par an pour 9 ans; 3o Le presbytère et 1° un jardin de 12 verges; 2°

(1) Concile de Châlons-sur-Saône de 813, can. 6 et saint Jérôme De vita clericorum. »

deux pièces de terre de 24 verges, vendus à Louis C. 9,011 1. (20 juillet 1796);

4o Une ferme de 18 setiers, à la Cure, exploitée par le curè, son revenu estimé 75 1. en 1792, et vendue 1,750 1. à Th. Beury (1793);

5o Une ferme au collège de Rethel, louée en 1742, 301., origine et contenance inconnues, vendue 18,200 1., avec une prime de 706 I., à J.-B. Justinart et consorts (1791);

6o Un corps de ferme aux Minîmes de Rethel (V. chap. XI, n° 1);

7° Une cense encore actuellement à Saint-Marcoul de Reims contenance 180 set. ou 51 hect. 91 ares 13 cent., donnée sans charge aucune par testament de Guillaume Mercier, marchand à Reims (16 déc. 1675). Le corps de ferme situé sur la chaussée fut vendu 1,200 1. à Nic. Charlot-Georgin, qui loua la cense par bail de 99 ans (1766), à raison de 17 hect. 60 lit. de seigle, autant d'avoine, et de 1 hect. 60 lit. de sarrazin. Le dernier bail de 9 ans comporte 725 fr. de revenus annuels (1869). Il fait toujours bon vivre sous la crosse.» (V. Appendice V.)

II. A BERGNICOurt.

1. L'église paroissiale et son cimetière;

2o Le ferme de la fabrique, 30 set. terres, 2 set. bois, louée en 1792 6 set. 1/2 seigle et 7 d'avoine, vendue 4,150 1. à Ch. Arnoult, de Sault-les-Rethel (11 mai 1793);

Des biens de la fabrique furent encore adjugés pour 170 1. 10 sous à Ch. Langlois, de Tagnon (13 mai

3o La maison curiale et 50 verges de jardin, adjugées à Ch. Langlois pour 3,816 1. sur le presbytère, et 385 1. sur le jardin (20 juillet 1796);

4° Une ferme à la Cure, de 40 set. en 1678, vendue à L. Lallemand, de Tagnon, 5,450 1., avec prime de 151 l. 13 s. 10 d. (mars 1791);

5° Une cense au chapitre N.-D., contenant en 1644, 103 set., 2 quartels, 10 verges, en 120 pièces, acquise par le même pour 4.100 1., et une prime de 87 1. 10 s. 7 d. (2 av. 1791);

6° Moitié du moulin de Bergnicourt à St-Denis de Reims; ce moulin fut vendu avec réserve des droits du duc de Rethel, bâtiments et jardins, 14,300 1., avec prime de 209 1. 13 s. 4 d., à J. B. Malherbe, de Bergnicourt, alors meunier (1791);

7° Un corps de ferme à la Ste-Chapelle, substituée à St-Nicaise vers 1651, et don! le prix de vente fait soupçonner la contenance, 10,200 1. avec prime de 213 1. 2 s. 9 d.; vente faite à L. Lallemand (2 avril 1791);

8° L'abbaye de la Piscine, près Chaumont-Porcien, possédait aussi une cense de 7 set. 45 verges en terres et bois;

9° Une ferme de 45 set. 3 quartels, en 74 pièces, aux Orphelins de Reims, vendue vers 1835 par l'administration des hospices. Elle semble provenir d'une donation faite par Nic. Ougnon, parent de Guillaume Mercier et sieur du Plessis;

10o Le collége des Bons-Enfants de Reims possédait à St-Remi-le-Petit un corps de ferme assez considérable, dont le revenu entretenait 4 bourses d'écoliers; une bonne part de ses dépendances était située sur le territoire de Bergnicourt.

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