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Annelles possédait une prévôté ou patronage de 600 liv. à la collat. de l'archevêque.

Juniville-la-Petite possédait une prévôté de 400 liv. et une maladrerie de 150 liv.

Toutes les paroisses du doyenné relevaient du bailliage de Ste-Ménehould, et, en premier ressort, de celui de Rethel depuis l'érection de ce dernier. Néanmoins, par exception, celles d'Omont, Vieil-StRemi, Villers-le-Tourneur, Neuvizy, Avançon, l'Ecaille, Juniville et Alincourt ressortissaient au bailliage de Reims. L'élection de Rethel comprenait toutes les paroisses, exceptées celles de Juniville, StRemi-le-Petit, Vieil-St-Remi et Villers-le-Tourneur qui étaient de celles de Reims (I).

Le 10 février 1784, M. Télinge, doyen du Châtelet, informait l'archevêque que dans son décanat il ne se trouvait que le curé de Juniville qui eut profité de la faculté d'opter pour la portion congrue, qui était déjà perçue par ses prédécesseurs dès 1681. La raison qui décide les autres curés à refuser cette option, c'est qu'exploitant des terres de la cure ou autres ils ont besoin d'engrais et qu'une basse-cour est nécessaire à la campagne. - L'obstacle à la réunion, au Châtelet, de la partie du Pavé, dépendant de Neuflize, semble avoir toujours été le refus que le curé de cette dernière paroisse faisait de céder ses droits sur le terroir et les paroissiens du Châtelet. Les faibles revenus du Mesnil-i'Epinois, et surtout son grand éloignement de toutes les paroisses voisines, rendirent toujours le service de ce secours très-difficile. Aus-. sonce et Neuflize eurent tour à tour un vicaire, cure du Mesnil, chargé d'y remplir les fonctions curiales. De 1785 à 1788, le curé de Bergnicourt administra

cette annexe. Une enquête faite en cette dernière année conclut de donner un vicaire au prieur de Neuflize.

Dans la section du Vallage, le Chesnois seul était à la portion congrue; le doyen exprime le désir de voir créer deux paroisses à Baalons, paroisse de 1,000 comm. dans trois villages et plusieurs écarts; il faisait le même vou pour Vieil-St Remi, paroisse plus populeuse et encore plus dispersée.

La Constitution du clergé déclara tous les curés égaux et indépendants. Au moment de la restauration du culte, les diocèses furent de fait divisés en autant de doyennés qu'il y avait de cantons civils, parce que dans chacun l'Etat ne reconnaissait qu'une cure; les autres paroisses n'étaient plus que succursales.

Supprimé en 1801, le diocèse de Reims fit partie de celui de Metz jusqu'en 1817. En 1822, Mgr de Coucy rétablissait la division du diocèse de Reims en deux archidiaconés et la dénomination ancienne des doyennés, bien que leur ressort ne fût plus le même. Le canton civil de Juniville était le doyenné du Châtelet et faisait partie du second archidiaconé (1). Les paroisses de notre ancienne circonscription religieuse sont maintenant incorporées dans les doyennés de Juniville, Rethel, Asfeld, Château-Porcien, NovionPorcien, Tourteron et Vendresse.

(1) Un recueil d'élections de 1688 donnait le titre de doyenné à Juniville; son ressort se composait des paroisses du Mesnil-l'Epinois, Avançon, Juniville, Ambly-Fleury, Vieil-St-Remi, Neuvizy, Villers-le-Tourneur, Beaufort-lèsRegnicourt et Biguicourt C'est là une fantaisie d'imprimeur.

§ II. Doyens et calendes.

2. Il n'entre pas dans notre intention d'énumérer ici toutes les prérogatives et obligations des doyens ruraux; nous ne faisons pas un traité de droit canonique. Nous voulons seulement toucher le côté de leurs fonctions qui les mettait en contact avec les fidèles. Toutes les paroisses devaient être visitées annuellement soit par l'archidiacre, soit par le doyen; plusieurs de nos registres paroissiaux portent le visa de l'archidiacre. Le jour et l'heure de la visite étaient annoncés d'avance au prône; les marguilliers présentaient les comptes de la Fabrique, les maîtres et maîtresses d'école représentaient leurs lettres de scholasticité, et recevaient les observations qui pouvaient leur être adressées. Les sages-femmes devaient justifier des capacités requises à leur service, et surtout de la connaissance du mode de bien baptiser. Le doyen se faisait accompagner de plusieurs ecclésiastiques du voisinage, le peuple était convoqué au son des cloches, la bénédiction du Saint-Sacrement ouvrait l'enquête, qui se continuait par l'audition de tout paroissien qui avait quelque déposition ou rẻclamation à faire. Outre la visite des églises, sacristies et des cimetières, les registres paroissiaux, qui étaient aussi ceux de l'état-civil, devaient attirer l'attention des doyens. Les conciles de Trente et de Reims (1583) et les ordonnances de Mgr d'Etampes (1647) prescrivaient de tenir soigneusemeut les actes de baptêmes, mariages et décès. Une note des registres de la paroisse de Tagnon nous apprend que dès cette époque, on envoyait déjà le double à l'archevêché

(avril 1647), et probablement au greffe de la juridiction royale. Les prescriptions sur la tenue de ces documents si nécessaires à l'état et au repos des familles se multiplièrent dans la suite. Leur série remonte partout à peu près entière jusqu'à la fin des troubles de la Fronde; c'est que depuis cette époque le pays n'a pas subi d'aussi affreux ravages (1). Mgr Le Tellier publia un règlement de visite en 70 art., suivi par les anciens procès-verbaux des doyens. A partir de 1737, ces procès ne mentionnent plus que les objets qui demandent des réformes. A la fin de 1772, Mgr de la Roche-Aymon adressa à tous les curés un questionnaire, auquel ils devaient répondre dans la quinzaine. Les réponses des curés ont servi à établir le Pouillé de M. Bauny (1776-1780). Le doyen, les curés présents, les marguilliers, syndic, notables, et ceux qui avaient déposé sur un objet quelconque confirmaient la vérité du procès-verbal par l'apposition de leurs signatures.

Une des prérogatives des vicaires forains était de présider les calendes. Les statuts d'Hincmar en font la première mention (852). On entendait par calendes, des conférences que les ecclésiastiques tenaient entre eux sur le dogme, la morale et la discipline. Guillaume de Trie prescrivit que ces réunions ne se tiendraient plus que deux fois par an, afin d'éviter au clergé les frais et fatigues de déplacements trop fréquents (1333). Nous croyons que depuis les désastres de la Fronde, les calendes

(1) Le greffe du tribunal de Rethel possède des registres de Bergnicourt et de Tagnon, qui datent des premières années du xviie siècle et qui sont à peu près illisibles.

ne se tenaient plus que le mardi avant la Pentecôte, et, à tour de rôle, dans chaque paroisse. Tous les curés et vicaires du décanat devaient être rendus à l'église, en habit de chœur, dès neuf heures du matin. La messe était célébrée en grande pompe, et précédée d'une procession dans laquelle on portait les saintes huiles. Une instruction était faite tour à tour par les curés, et la distribution des saintes huiles terminait l'office. Après le repas avait lieu une conférence sur des matières théologiques; le procèsverbal du tout était envoyé à l'archevêché.

Depuis l'institution d'un second doyen (1695), notre doyenné eut deux réunions, dont l'une, celle du Vallage, se tenait le mardi avant les Rogations, et l'autre, celle du Châtelet, le mardi avant la Pentecôte. Tous les curés des deux sections se trouvaient à chacune de ces assemblées. Avant la division définitive de 1757, l'unique doyen était plus communément choisi dans la partie du Vallage; les calendes de cette section furent d'abord fixées à Vaux-Montreuil pendant nombre d'années, puis au Chesnois fort longtemps. Après le démembrement elles eurent lieu pendant 8 ans, le mardi d'avant la Pentecôte, chez le doyen, curé de Saulces-aux-Bois. Chaque fois on s'est lassé de ces réunions fixes et on est revenu à l'ambulance. Les bénédictins de Novy donnaient les calendes tous les 15 ans, parce que le prieur était le curé de la paroisse. Ces assemblées se tinrent à Bergnicourt le 28 mai 1716, et à Neuflize en 1783.

LISTE DES DOYENS.

1656-1680. Jean Connarbre, ou Bonvalet, curé de Faux.

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