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1791. Antoine Masseau (de Semide).

1793. Remi Gobert.

1809. Pierre-Frumence Laclaire (transféré au Châtelet en 1825).

1825. Pierre-Auguste Curot (d'Avançon).

1839. Pierre Démoulin (de Remaucourt) transféré à Aumenancourt-le-Grand.

1849. Sébastien Leblanc (de Château-Porcien).

CHAPITRE XIX.

PÉRIODE CONTEMPORAINE.

Religion et morale. Administration civile.

Organisation militaire.

1. Cahiers des vœux et doléances.

§ I. 20 Attentats à la religion et violences impies; l'abbé Foizy à Paris.-3° Conduite modérée des habitants de Bergnicourt et d'Alincourt; anticipations sur les biens communaux; mépris des innovations républicaines; la religion moins persécutée; réouverture des églises au culte privé.-4. Zèle du directoire des Ardennes; dégoût du peuple; nos paroisses et leurs curés depuis 1800.

§ II. 50 Offrandes patriotiques; modes divers dans la nomination des municipalités. 6° Nouvelles divisions de la France; commune cantonale; administration actuelle.70 Evénements arrivés depuis 1800 et liste des maires. III. 80 Gardes nationales; réquisitions diverses; emprunt forcé et levée en masse; gelées et secours aux soldats. 9° Maximum et Terreur; maraudeurs et réquisitions. 10° Contributions; récoltes de 1797; révolte de Belgique et conscription.

1o L'esprit public et les exigences du temps réclamaient impérieusement une réforme de nos vieilles institutions. Une sorte de délire s'empara de la nation tout entière, quand fut publiée la convocation des Etats-Généraux. Sur l'avis des assemblées provinciales et la demande des curés de campagnes (1),

(1) Plus de 80 curés des environs de Reims, à la tête desquels se trouve M. Rogelet, de Bergnicourt, pétionnèrent près de Louis XVI pour obtenir cet avantage. (Cahiers du bailliage de Reims, H. Paris, p. 13. Documents.)

le roi admit que les pasteurs de second ordré enverraient leurs représentants à ces grandes assises nationales. Chaque communauté dut formuler ses demandes en un cahier dit des voeux et doléances. Nous avons eu entre les mains les cahiers de toutes les paroisses du voisinage, excepté ceux du Châtelet et de Bergnicourt. Le contenu, le style et même l'écriture de ces requêtes tendraient à prouver qu'elles sont l'œuvre d'un seul, un peu modifiée parfois, et que déjà des meneurs se chargeaient de suggérer au peuple ce dont il devait se plaindre et ce qu'il devait solliciter. Les demandes de nos deux paroisses ne devaient donc guère différer de celles des autres. Les gens d'Alincourt veulent de meilleures répartitions et perception d'impôts, l'entretien des routes à la charge de, tous, l'abolition de la gabelle, un bon tarif des taxes directes et indirectes comme des honoraires des officiers publics, une cour souveraine en Champagne, un certain temps d'études pour les magistrats, l'abrogation de la vénalité des charges, des prévôtés rurales de 20 à 30 villages selon la population, la défense d'instrumenter aux huissiers qui ne savent ni lire ni écrire parfaitement, la suppression d'huissiers-priseurs, un tarif des frais de justice, l'application des dîmes à leur destination primitive, l'obligation pour chaque paroisse de nourrir ses pauvres et de n'en laisser sortir aucun, l'anéantissement des gages pour inspection des haras, et surtout de la taille d'industrie pour les manouvriers (1). Les commissaires chargés de porter ces remontrances se réuni

(1) C'était une taxe imposée sur chaque métier et qualifiée d'impôt du sang. (V. les additions à l'append. II.)

rent à Ste-Ménehould (10 mars 1790); on y rédigea un résumé de tous les cahiers pour être, six jours après, présenté à l'assemblée de Vitry, par 179 délégués. Le bailliage de cette dernière ville nomma deputés aux Etats-Généraux MM. Lesure, lieutenant-général de Ste-Ménehould, Dubois-Crancé, de Balham, Barbier, lieutenant-général de Vitry, et Poulain, de Boutancourt. L'ouverture des Etats se fit le 4 mai, et le 17 juin ils s'attribuaient la souveraineté. Afin de mettre quelque ordre dans ce précis historique des faits contemporains, nous le diviserons en trois articles : 1o Religion et morale; 2° Administration civile; 3° Organisation militaire.

§ I. Religion et morale.

2o Le plus vif amour de la religion et le plus profond respect pour le roi éclatent dans tous les cahiers de la nation, et certes ces sentiments étaient sincères. Le plus vif enthousiasnie se manif siait de mille manières pour le régime naissant, dont le peuple et le clergé rural attendaient les plus heureux résultats, une réforme et non une révolution. Le 18 mai 1790, on procéda au Châtelet à la bénédiction solennelle du drapeau de la garde nationale; la messe précédée du Veni Creator fut suivie du Te Deum. Bientôt la fête de la Fédération réunit, dans de fraternelles agapes, tous les membres actifs de la communauté; à la messe, le maire avait présenté avec pompe un pain à bénir comme symbole d'union (11 juillet). Il est facile de suivre les progrès rapides du flot révolutionnaire et de la haine contre l'Eglise aux contrecoups qu'avaient, dans les campagnes, tous les actes de l'assemblée. Jusqu'au 15 avril 1792, M. Foizy

demeure président des assemblées électorales, et M. Rogelet reste du nombre des notables jusqu'à la fin de 1793. Ce dernier conservera le greffe de la municipalité jusqu'en 1805, obtiendra des certificats de civisme jusque dans les plus mauvais jours, tandis que le premier se verra expulsé du presbytère, dénoncé et définitivement envoyé à la mort. Les lois injustes et impies, décrétées avec une fiévreuse activité, le récit des orgies de Paris et la pression administrative placèrent bientôt chaque commune sous le despotisme de quelques esprits incapables et méchants. Nos localités virent vendre à vil prix les propriétés foncières des cures et abhayes; à quelques exceptions près, elles furent achetées par des étrangers. L'administration des Fabriques sécularisée fut remise aux municipalités, et leserment constitutionnel imposé aux curés. Nous avons eu la douleur de constater qu'il fut prêté par MM. Foizy, Duchesne el Rogelet. Les municipalités furent appelées à délimiter les circonscriptions paroissiales; la cominission cantonale décida (23 juin 1791) qu'on demanderait la reconnaissance d'une cure au Châtelet, avec Bergnicourt pour annexe, et en même temps la réunion de la section du Pavé, dite de Neuflize, et la séparation de Mondrégicourt (1). Bien que le divorce ait été décrété, notre canton n'offre qu'un seul cas de cette monstruosité arrivé fort tard (19 juillet 1799), à Tagnon. Alors, le bureau de conciliation n'était pas même établi, preuve qu'aucune demande pareille de séparation ne s'était encore présentée. Les contem

(1) Les délégués de Bergnicourt refusèrent de signer l'acte qui faisait descendre leur paroisse au second rang.

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