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plus grand, que cette nouvelle détermination, résultant du concours de l'observation et du calcul, séra entièrement son œuvre. C'est dans le but de l'encourager à poursuivre ses recherches dans cette double voie, et pour rendre, tout à la fois, justice aux qualités de son travail actuel, que nos honorables confrères font à la classe la proposition, à laquelle je me rallie très-volontiers, d'accorder à ce travail une mention honorable. »

Conformément aux conclusions des rapports de ses commissaires, la classe, tout en reconnaissant les mérites incontestables que présente, dans certaines de ses parties, le travail envoyé en réponse à la question de la température de l'espace, regrette de ne pouvoir lui décerner le prix; elle s'occupera dans une séance ultérieure de remettre cette question au programme du prochain concours.

SIXIÈME QUESTION.

Faire connaître, notamment au point de vue de leur composition, les roches plutoniennes, ou considérées comme telles, de la Belgique et de l'Ardenne française.

Le second mémoire reçu ayant pour épigraphe : Les roches sont les incommensurables du règne minéral (HAÜY) était envoyé en réponse à cette question.

Rapport de M. G. Dewalque.

« L'imperfection de nos connaissances sur les roches plutoniennes de notre pays, et la diversité des opinions émises sur leur compte par des observateurs recommandables ont engagé l'Académie à mettre au concours une question sur ce sujet, en signalant aux concurrents toute

l'importance que mérite l'étude de la composition de ces roches.

Le mémoire qui nous a été envoyé en réponse à cette question est loin d'être sans mérite; mais il ne nous paraît pas répondre à ce que nous avions attendu des concurrents, et nous ne proposerons aucune récompense; aussi ne l'analyserons-nous pas ici. L'auteur a compilé avec soin ce qui a été écrit sur ce sujet, notamment par Dumont; mais il y a mis trop peu du sien. Il a souvent négligé l'étude du gisement, qui reste cependant le moyen le plus sûr d'arriver à connaître le mode de formation des masses dont il s'agit. Il ajoute à son travail quelques coupes intéressantes; mais elles auraient pu être plus nombreuses, et les conclusions à en tirer devaient être discutées.

Quant à la composition de ces roches, l'auteur nous donne quinze analyses, qui paraissent faites avec soin et dignes de confiance. Si l'on songe que nous ne possédions que celle du porphyre de Lessines par M. Delesse, on trouvera sans doute qu'il y a là un progrès notable. Malheureusement l'auteur n'a étudié que la composition en masse, sans analyser les éléments constituants de ces roches, et il a ainsi laissé indécises des questions qu'il ne s'est pas toujours abstenu de trancher. Ainsi, il ajoute aux groupes établis avant lui un groupe de labradophyres, quoiqu'il n'ait démontré l'existence du labradorite dans aucune des roches qu'il y rapporte. En outre, ces analyses ne sont pas discutées si l'on peut en tirer quelques conclusions, l'auteur laisse ce travail à la charge du lecteur. Il n'est pas jusqu'à des pertes au feu de 7 - 9%, renfermant 45% d'anhydride carbonique, qui passent avec une simple mention.

Pour étudier la composition de ces roches avec le soin nécessaire, l'auteur aurait pu tirer un grand profit du mi

croscope; mais il n'était sans doute pas au courant de ce genre de recherches auxquelles personne ne s'est encore adonné chez nous. Il a généralement suivi Dumont, et se contente trop souvent, comme lui, de donner des assertions sans preuves. Ainsi, il appelle euritique la pâte des chlorophyres schistoïdes et des porphyres schistoïdes, qui pourrait bien n'être qu'un phyllade plus ou moins feldspathisé. La pâte de l'hyalophyre massif, qu'il désigne du même nom, est bien plus complexe et mérite une étude soignée.

L'auteur adopte le nom de phylladophyre, proposé par Dumont, pour les porphyres schistoïdes, qu'il considère comme des phyllades métamorphosés, imprégnés de feldspath. Je ne le chicanerai pas sur ce nom; mais je remarque que, au lieu de chercher à élucider cette question de géogénie par l'examen des faits, il se borne à une assertion, appuyée de l'opinion de M. Gosselet, qui n'est pas beaucoup plus explicite, et d'autres savants qui ont posé en fait ce qui est en question.

Quant au quartzophyre, espèce nouvelle que l'auteur établit aux dépens des arkoses renfermant du feldspath en cristaux, elle nous paraît inacceptable, le feldspath se rencontrant cristallisé dans des arkoses typiques.

En résumé, nous croyons que ce mémoire, malgré les documents nouveaux qu'il renferme, n'a pas fait faire à la science un progrès qui mérite le prix. Mais comme ses défauts nous paraissent résulter surtout du manque de temps et d'expérience, nous proposerons à la classe de laisser cette question au concours, dans l'espoir que l'auteur en profitera pour compléter ses recherches et en tirer tout le parti possible. Cela lui sera plus profitable que la mention honorable que l'on pourrait proposer. »

Rapport de M. de Koninck,

< Parmi les questions mises au concours par la classe des sciences de l'Académie se trouve la suivante :

Faire connaître, notamment au point de vue de leur composition, les roches plutoniennes ou considérées comme telles, de la Belgique et de l'Ardenne française.

Un seul mémoire en réponse à cette question a été reçu; il a pour épigraphe: Les roches sont les incommensurables du règne minéral (Haüy).

Il est précédé d'une Introduction, dans laquelle l'auteur constate que les roches de la Belgique et de l'Ardenne française qui sont considérées comme plutoniennes et métamorphiques, se trouvent dans le terrain silurien de l'Ardenne (massif de Rocroy et de Stavelot) et dans celui du Brabant et de Sambre-et-Meuse. Une seule eurite a été observée dans les assises inférieures du terrain devonien à Piroy.

L'auteur dit avoir puisé un grand nombre des renseignements dont il s'est servi, dans les travaux de Dumont, de Cauchy, de Davreux, de Drapiez, de Galeotti et dans ceux de MM. d'Omalius, G. Dewalque, Delesse, Gosselet, Lambotte, Malaise, Sauvage, Buvignier, etc.

Néanmoins, dans tout le cours de son mémoire, la plupart de ces noms sont passés sous silence et ceux de Dumont, de MM. d'Omalius, G. Dewalque et Gosselet, sont les seuls dont il soit fait mention.

D'après l'auteur, les roches dont il aura à s'occuper peuvent se diviser en deux groupes, à savoir: 1° les eurites d'apparence simple; 2° les roches porphyroïdes com

posées que l'on considère comme apparues à une mème époque, mais différant par la nature des éléments et le plus ou moins de lenteur du refroidissement.

Aux trois subdivisions de ces roches établies par M. G. Dewalque, l'auteur ajoute une quatrième, à savoir : les Labradophyres, qui sont à base de labradorite comprenant les diorites et les hypersténites.

Il suit dans la description des gisements l'ordre sui

vant :

1° Roches du silurien de l'Ardenne (massifs de Rocroy et de Stavelot).

2o Roches du silurien du Brabant et de Sambre-etMeuse.

Examinons sommairement avec l'auteur la composition de ces diverses roches et constatons en passant que la plupart des détails fournis par lui sont extraits des travaux des quatre auteurs dont j'ai déjà cité les noms.

Eurite. Selon lui, l'eurite doit comprendre les roches décrites par Dumont sous le nom d'eurite simple, quartzeuse et phylladeuse, d'albite phylladifère (pour le Brabant) et d'Hyalophyre pailleté.

Ces diverses roches appartiennent au même type et renferment sensiblement la même quantité d'alcalis. Cependant l'albite contient moins de soude que certaines variétés d'eurite.

Ces eurites peuvent être considérées comme à base des deux espèces de feldspath (à K2 O et N2 O), et plus particulièrement l'albite, mélangées à de la silice en excès.

L'analyse fournit les éléments de l'orthose et de l'albite. En partant de ces prémisses, l'auteur donne une description assez détaillée de l'Eurite. Cette roche est fréquemment traversée de petites mines de quartz, renferme des

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