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qui, ne se rapportant pas d'une manière directe à l'histoire de cette province, retraçaient toutefois des événements dans lesquels ses ducs, sous la dynastie de Bourgogne, jouèrent un grand rôle : c'était des écrits où se trouvaient racontés les troubles dont le pays de Liége fut le théâtre, depuis l'avénement à l'épiscopat de Louis de Bourbon jusqu'à la mort de Jean de Hornes. M. de Ram proposa à la Commission de les réunir dans une publication spéciale, en les complétant par un recueil de pièces diplomatiques sur les mêmes événements. Cette proposition fut adoptée.

Les Documents relatifs aux troubles du pays de Liége, sous les princes-évêques Louis de Bourbon et Jean de Hornes, parurent en 1844. Ce recueil, en un volume, contient:

a) Johannis de Los, abbatis Sancti Laurentii prope Leodium, chronicon rerum gestarum ab anno MCCCCLV ad MDXIV: l'abbé de Saint-Laurent avait été témoin de la plupart des faits qu'il raconte;

b) Henrici de Merica, cenobii Bethleemetici prope Loranium prioris, compendiosa historia de cladibus Leodiensium Henri de Merica ou Vander Heyden, prieur du monastère de Bethléem près de Louvain, composa cette histoire, immédiatement après le sac de Liége par Charles le Téméraire; il s'y servit surtout des renseignements que lui fournirent plusieurs membres du clergé liégeois qui étaient venus chercher un refuge dans son couvent;

c) Theodorici Pauli, alias Franconis, canonici Gorcomiensis, historia de cladibus Leodiensium, annis MCCCCLXV-LXVII: Theodoricus Pauli naquit en 1416, il vivait encore en 1489; le récit qu'il fait des exploits de Charles le Téméraire, pendant les années 1465-1468, est basé en grande partie sur le témoignage d'un homme

d'armes qui avait accompagné le duc de Bourgogne dans sa dernière expédition contre les Liégeois;

Les chroniques de Jean de Los, d'Henri de Merica et de Theodoricus Pauli ont été empruntées à des manuscrits de notre Bibliothèque royale.

d) Analecta Leodiensia, seu Collectio documentorum quorumdam ad res Ludovici Borbonii et Johannis Hornaci temporibus gestas spectantium. Ces analectes forment en quelque sorte deux parties distinctes.

La première se compose de seize morceaux, en prose et en vers, sur la rébellion des Liégeois contre Louis de Bourbon; sur la guerre qu'ils soutinrent contre les ducs de Bourgogne Philippe le Bon et Charles le Téméraire ; sur la destruction de Dinant et de Liége. Les principaux sont l'analyse, faite par le baron de Villenfagne, du poëme d'Angelus de Curribus Sabinis, De excidio civitatis Leodiensis; un poëme latin de Bartholomaeus Leodiensis, tiré des manuscrits de la Bibliothèque impériale, à Paris; la Correxion des Liegois, poëme français dont le manuscrit appartient à M. le professeur Serrure; la Bataille de Liége, les Sentences de Liége, la Complainte de la cité de Liége, la Complainte de Dignant, la Réponse de Tournay à Dignant, la Rébellion des Liégeois. Ces derniers morceaux ne pouvaient pas être négligés par M. de Ram : on sait que les complaintes et les chansons renferment ordinairement la manifestation énergique et spontanée des sentiments du peuple.

La deuxième partie présente, par ordre chronologique, depuis 1433 jusqu'en 1505, une série de cent vingt pièces authentiques concernant les règnes de Louis de Bourbon et de Jean de Hornes.

Le volume commence par une introduction dans laquelle

Féditeur passe en revue les documents qu'il y a rassemblés, et donne, sur les auteurs des chroniques et des récits qui en font partie, des détails biographiques, accompagnés d'observations sur le mérite et l'intérêt de leurs ouvrages. Deux tables, l'une des matières et l'autre analytique, le terminent.

Parmi nos vieux monuments historiques, la chronique de De Dynter était surtout renommée aussi, au xviime et au xvme siècle, avait-il été question souvent de la publier. Le savant Paquot proposait même au comte de Cobenzl de lui donner la première place dans le recueil que ce ministre avait l'intention de faire livrer à la presse.

Aujourd'hui le vou formé, depuis si longtemps, par les amis de l'histoire se trouve réalisé. M. de Ram a donné, en trois volumes in-4°, d'après le manuscrit de Corsendonck, réputé original et appartenant à la bibliothèque Goethals-Vercruysse, à Courtrai, l'ouvrage du secrétaire des quatre ducs de Brabant, Antoine de Bourgogne, Jean IV, Philippe Ier et Philippe le Bon. Au texte latin de l'auteur, éclairci par des notes nombreuses, il a ajouté une traduction française faite, sous les auspices de Philippe le Bon, par Jehan Wauquelin. Cette traduction, tirée de quatre anciens manuscrits dépareillés, mais qui se complètent presque en entier l'un par l'autre, nous rappelle les charmes du langage de Froissart.

Il ne reste plus à publier, du De Dynter, que la première partie du premier volume, comprenant l'introduction, la vie de l'auteur et celle de son traducteur Wauquelin, l'analyse critique de la chronique, l'indication des sources auxquelles De Dynter a puisé, la description des différents manuscrits qu'on connaît de son livre, quelques

opuscules du même historien et la table alphabétique et générale des matières des trois volumes. Cette partie de l'ouvrage est entre les mains de l'imprimeur, et ne tardera pas à être achevée.

Dans les longues et laborieuses investigations qu'il a entreprises, M. de Ram est parvenu à recueillir plusieurs chroniques brabançonnes qui, sans avoir l'importance du grand ouvrage de De Dynter, n'en méritent pas moins d'être connues. La Commission a décidé qu'il en formera un recueil, sous le titre de Corpus chronicorum minorum Brabantiae, pour faire suite au Chronicon ducum Brabantiae. On aura ainsi en quelque sorte la généalogie des chroniques brabançonnes en langue latine.

D'autre part, grâce à la complaisance de M. le comte Eugène de Limminghe, et à l'intérêt qu'il porte à l'histoire de la patrie, la Commission se trouve en possession du manuscrit autographe de l'ouvrage du célèbre docteur Jean Molanus, Rerum Lovaniensium libri XIV. L'intérêt qu'offre cet ouvrage, non-seulement pour l'histoire particulière de Louvain, mais encore pour celle du Brabant en général, l'a fait juger par la Commission digne d'occuper une place dans la collection de nos chroniques nationales. M. de Ram, qui avait été chargé d'en faire l'examen, a été naturellement choisi pour en soigner l'impression, qui est commencée depuis quelque temps.

III. Feu M. de Reiffenberg fut désigné pour la publication des deux chroniques d'A Thymo et de Mouskés. Il s'occupa d'abord de la seconde. Le meilleur manuscrit qu'on connaisse de Philippe Mouskés est celui que possède la Bibliothèque impériale, à Paris; il le fit copier, et déjà en 1856, il livra au public une partie

de l'œuvre de ce chroniqueur : la seconde vit le jour en 1858.

Les deux volumes de Philippe Mouskés ont ensemble près de 2,200 pages.

Le premier commence par une introduction étendue. L'éditeur y jette un coup d'œil sur les tentatives et les travaux faits jusqu'à notre époque pour la mise en lumière des monuments originaux de notre histoire; il traite de l'emploi de la langue française en Belgique, depuis les temps les plus reculés jusqu'à la fin du xmme siècle; il donne une notice biographique sur Philippe Mouskés; il se livre à l'examen de sa chronique, et analyse la partie de cet ouvrage que le volume contient. Cette introduction est suivie d'une édition nouvelle du Prodromus de Nélis, avec la traduction française de Lesbroussart, et des Remarques ou notices sur un grand nombre d'écrivains anciens et modernes. Puis viennent les 12,153 premiers vers de la chronique, éclaircis par une foule de notes historiques et philologiques. Sous le titre d'Appendices, sont rangés : a. un extrait de chroniques françaises relatives à Charlemagne, d'après un manuscrit de la bibliothèque de Tournay; b. une « Table des conquestes de Charlemaine,» tirée d'un manuscrit de la Bibliothèque de Bourgogne; c. Joannis Turpini historia de vita Caroli Magni et Rolandi, ex Reubero; d. une chronique latine de l'abbaye de SaintAmand, d'après un manuscrit de la bibliothèque de Tournay, avec divers fragments relatifs à cette maison; e. une chronique latine des évêques de Tournay; f. des diplômes des IX" xme, xime, XIIme et xmme siècles, au nombre de 14, concernant l'église royale d'Aix-la-Chapelle; g. Catalogus et acta episcoporum Leodiensium, par frère Jean Bruesthem (manuscrit de la Bibliothèque de Bourgogne).

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