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« enfants rebelles. C'en est fait : je succombe sous le poids ac« cablant de tant de maux, si vous ne m'accordez la dernière « ressource qui me reste pour prolonger ma pénible existence. Depuis les premiers jours de cette grande tribulation (je le <<< confesse avec les sentiments de ma plus vive reconnaissance), « vous n'avez pas cessé, il est vrai, d'exhorter, d'avertir, de prier et d'instruire mes pasteurs et mes ouailles; lorsque la « violence me les a arrachés d'entre les bras, vous leur avez ou« vert votre sein paternel; et la mère la plus tendre ne reçoit << pas avec plus d'empressement et de joie les enfants de ses << propres entrailles : vous avez essuyé leurs larmes, revêtu leurs << membres souffrants, et pourvu généreusement à tous leurs be<< soins. D'une extrémité à l'autre de votre empire, des bienfaits « sans nombre ont répandu sur eux les grâces à pleines mains. « Achevez votre ouvrage, ô Pontife magnanime et digne d'un « meilleur siècle : le temps, qui détruit tout, porte chaque jour « une main meurtrière sur votre bienfaisance en y soustrayant « ces vénérables confesseurs de la foi, qui se consument et disparaissent les uns après les autres; il ne dépend que de vous « de perpétuer leur existence: donnez-leur des seconds qui, par « la vigueur du corps et de l'esprit, puissent un jour remplir le « vide immense qu'ils laisseront après eux. Je vous le demande « par les entrailles de ce Dieu de bonté qui vous plaça sur le trône de saint Pierre pour soutenir son Église contre les attaques de ce siècle destructeur; je vous le demande par l'a« mour spécial que vous m'avez témoigné à moi et à mes enfants, dans ces jours de désolation; je vous le demande par « vous-même : oui, Très-Saint-Père, vous avez cru devoir con« server avec le plus grand soin ces précieux rejetons de la « tribu de Lévi, quand vous les avez reçus à l'instar des prêtres eux-mêmes, et qu'ensuite, dans vos instructions du 26 jan« vier 1793, art. 14, vous avez déclaré que, pour les faire entrer ou avancer dans les ordres sacrés, on aura recours à Vo« tre Sainteté, laquelle suppléera même, en certains cas, au « défaut des lettres testimoniales de leurs propres évêques. Dai«gnez agréer le moyen que je vous présente pour une fin si louable: il est aussi facile qu'avantageux à mes enfants et à la gloire d'un pontificat à jamais mémorable: le souvenir en

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<< restera profondement gravé dans mon cœur; et mes lèvres ne « cesseront de le publier dans les races futures.

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Un pareil langage, Messeigneurs, touchera le Père commun de l'Église universelle; ses entrailles en seront émues; son cœur attendri s'ouvrira, et s'épanchera avec ses dons sur cette illustre portion du bercail de Jésus-Christ dont vous partagez avec lui la sollicitude : vous aurez aussi part aux bénédictions qu'un si bel établissement ne manquera pas de lui attirer dans la suite des siècles.

J'ai l'honneur d'être, avec le plus profond respect, etc.

III

DOCUMENTS

RELATIFS

A L'ŒUVRE PIEUSE DE L'HOSPITALITÉ

ACCORDÉE AU CLERGÉ FRANÇAIS ÉMIGRÉ

PAR

LE SOUVERAIN PONTIFE PIE VI.

CDXVIII.

RÉPONSE DE Mgr CALEPPI

A Mg L'ÉVÊQUE DE GLANDÈVE A BOLOGNE.

De Charitate S. Sedis erga Gallos, vol. 28.

Rome, 31 mai 1794.

C'est avec bien du plaisir que j'ai appris votre arrivée à Bologne, et le Saint-Père, à qui je me suis empressé d'exposer vos sentiments, n'a pas éprouvé moins de satisfaction de vous savoir dans ses États. Toute sa peine, comme la mienne, c'est que vous y avez été conduit dans des circonstances aussi fâcheuses où l'on ne pourra vous faire tout l'accueil que l'on eût désiré, et que vous méritez. Sa Sainteté, néanmoins, toujours animée des sentiments de la plus vive tendresse envers le clergé de France, et surtout en

vers les évêques, fera son possible pour adoucir vos peines. En attendant, Mers les cardinaux légat et archevêque seront les dignes interprètes de son estime pour vous. Quant à moi, Monseigneur, je me féliciterai toujours de pouvoir concourir aux vues bienfaisantes du Saint-Père, et de vous prouver dans toutes occasions, etc.

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Je n'ai pas cru pouvoir mieux exprimer vos sentiments au Saint-Père qu'en lui lisant la lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'écrire le 8 du mois passé, et il me serait bien difficile, Monseigneur, de vous peindre la satisfaction que son cœur a éprouvée pour la manière touchante dont vous avez reçu la petite marque de son attachement à votre digne personne. Qu'il est doux pour moi d'être l'interprète de vos sentiments réciproques ! Oui, Monseigneur, le Saint-Père m'ordonne de vous assurer que vous ne serez pas oublié pour l'avenir, et que, pour ce qui est de l'endroit de votre demeure, vous devez préférer celui d'où vous pourrez faire le plus de bien. Soyez donc parfaitement tranquille, ayez soin de votre santé, qui est bien chère, et ouvrez-vous à moi avec cette confiance que je désire bien pouvoir vous inspirer. Je n'écrirai pas aujourd'hui à votre digne confrère Mgr l'évêque de Gap; ce sera pour une autre fois que je prendrai la liberté de le gronder de ce qu'il a trahi mon secret. En attendant, je vous supplie, Monseigneur, de lui dire bien des choses de ma part. Rien n'égale la vénération et le respectueux attachement que je vous ai voué à tous les deux pour la vie, etc.

CDXX.

RÉPONSE DE ME CALEPPI

A Mg L'ARCHEVÊQUE DE BORDEAUX,

De Charitate S. Sedis erga Gallos, vol. 30.

Monseigneur,

Rome, 20 août 1794.

Le Saint-Père, toujours empressé à accueillir les demandes des évêques de France, et n'ayant rien tant à cœur que d'adoucir les rigueurs de leur

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