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exil, me charge de répondre à la lettre que vous venez de lui écrire d'Amsterdam, et de vous témoigner toute la part qu'il prend à votre pénible situation. Désireux d'y apporter quelque soulagement, il vous fait passer cijointe, non comme prêt, ce qu'il n'a pratiqué à l'égard de personne, mais comme une petite marque de son affection paternelle, une lettre de change de 200 écus romains. Le Saint-Père eût désiré, Monseigneur, pouvoir faire davantage; mais, ayant sur les bras plus de cinq mille ecclésiastiques émigrés et un grand nombre de séculiers, il se voit dans la dure nécessité de devoir mettre des bornes à sa générosité. Soyez cependant bien persuadé, Monseigneur, que le Saint-Père s'empressera, dans toutes les circonstances, de vous donner des marques de l'estime et de la bienveillance qu'il vous porte. Quant à moi, Monseigneur, je me félicite d'avoir pu seconder le zèle de S. E. Mer le cardinal de Bernis à votre égard, et d'avoir ainsi l'occasion de vous offrir l'hommage de la vénération et du profond respect avec lesquels, etc.

CDXX bis.

RÉPONSE DE MET CALEPPI

A ME L'ARCHEVÊQUE DE BORDEAUX.

Monseigneur,

Rome, 13 septembre 1794.

Dès que le Saint-Père eut reçu la lettre que vous lui aviez écrite d'Amsterdam, il m'ordonna de vous faire passer une lettre de change de 200 écus romains, et elle était déjà partie lorsque S. É. le cardinal de Bernis nous fit part que vous alliez passer de Livourne en Espagne. J'ai donc fait d'abord une nouvelle lettre de change à la place de l'autre qui ne vous servirait plus, et j'ai l'honneur de vous l'envoyer ci-jointe. Ne jugez pas, je vous le répète, Monseigneur, du cœur de Sa Sainteté à votre égard d'après les bornes que les circonstances imposent à sa générosité. Vous en seriez pénétré si vous connaissiez l'épuisement de nos moyens. Malgré cela, Monseigneur, comptez toujours que le Saint-Père est tout disposé à partager jusqu'à ses dernières ressources avec les émigrés, et surtout avec les évêques, J'écris en même temps au consul de Sa Sainteté à Livourne, afin de s'employer pour vous servir et vous faciliter votre embarquement, et je ne doute pas qu'il ne s'en acquitte à votre satisfaction. Ménagez votre précieuse santé, Monseigneur, et ne doutez jamais de la vénération et du profond respect avec lesquels j'ai l'honneur d'être, etc.

CDXXI.

RÉPONSE DE ME CALEPPI

A ME L'ÉVÊQUE DU PUY A SAINT-MAURICE EN VALAIS.

De Charitate S. Sedis erga Gallos, vol. 30.

Monseigneur,

Rome, 20 septembre 1794.

J'ai reçu avec bien du plaisir et de la reconnaissance la lettre dont vous m'avez honoré. Je suis d'autant plus flatté de la confiance que vous m'y témoignez, que depuis longtemps je suis pénétré d'estime et d'admiration pour la noblesse de sentiments, la grandeur d'âme, le zèle pour la religion et le Saint-Siége, que vous avez constamment montrés dans la révolution qui nous afflige. Je me suis empressé, Monseigneur, de m'acquitter de la commission dont vous m'avez honoré auprès du Saint-Père. Il a suffi de vous nommer pour que son cœur ait été sensiblement ému et lui ait dicté de voler à votre secours; mais je dois vous dire, Monseigneur, qu'obligé de fournir à la subsistance de plusieurs de Mers les évêques, de plus de cinq mille ecclésiastiques, et d'un grand nombre de laïcs émigrés, et voyant chaque jour les ressources diminuer à mesure que les besoins aug. mentent, le Saint-Père trouve des difficultés à faire passer des secours hors de ses États. Cependant, Monseigneur, en attendant que Sa Sainteté se soit expliquée sur l'objet de votre demande, elle m'a chargé de vous remettre une lettre de change de 120 écus romains, que vous recevrez par le courrier prochain. Quant à votre grand vicaire, pour lequel vous voulez bien vous intéresser, Monseigneur, vous me permettrez de vous faire observer que, nos faibles ressources suffisant à peine pour faire face aux besoins des ecclésiastiques émigrés et déjà reçus dans nos États, il nous est impossible de les étendre à ceux qui se trouvent dans d'autres États.

Je me flatte, Monseigneur, que vous rendrez justice à mon empressement à vous servir, et il sera toujours bien doux à mon cœur de trouver l'occasion de vous prouver la haute vénération et le profond respect avec lesquels j'ai l'honneur d'être, etc.

CDXXII.

RÉPONSE DE Mer CALEPPI

A ME L'ARCHEVÊQUE DE VIENNE.

De Charitate S. Sedis erga Gallos, vol. 30.

Monseigneur,

Rome, 20 septembre 1794.

N'ayant pas manqué de faire part au Saint-Père de la lettre que vous

m'avez fait l'honneur de m'écrire le 30 juillet, Sa Sainteté a été si vivement touchée de votre situation, que, malgré l'épuisement de nos ressources, elle m'a chargé de m'occuper d'abord de votre réception dans ses États. L'opinion que l'on a ici, Monseigneur, de votre vertu et de votre modération m'a fait faire l'impossible afin de vous faire placer à Rome, et j'ai eu le bonheur d'y réussir. Il est vrai qu'en cela j'ai cru faire plaisir au SaintPère, qui vous aime bien et vous estime; mais il est également vrai qu'il serait bien difficile de trouver maintenant place à Rome pour un autre. Quant à l'ecclésiastique, Monseigneur, que vous voudriez mener avec vous, il n'y aura point de difficulté; mais, pour ce qui est d'un domestique, ceci ayant été dernièrement refusé à d'autres, vous sentez bien, Monseigneur,, l'embarras où nous mettrait pareille exception. Ce fut le domestique français d'un évêque qui, l'année passée, donna cause à une émeute qui aurait fait périr bien du monde sans les mesures prises par le gouvernement. Ainsi, Monseigneur, je vous conjure de me dispenser là-dessus. Dès que vous aurez décidé votre départ, je vous prie de m'en avertir. En attendant, je ferai écrire aux gouverneurs des frontières afin que vous n'y rencontriez aucun obstacle. Ménagez votre précieuse santé, et ne doutez jamais de la vénération, etc.

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Le Saint-Père n'a pas plutôt entendu parler de votre situation que son cœur en a été vivement touché, et m'a ordonné de vous envoyer d'abord une petite lettre de change de 120 écus romains. Sa Sainteté regrette infiniment que plus de cinq mille ecclésiastiques émigrés placés dans ses États, et grand nombre de laïcs, ses propres sujets d'Avignon et de Carpentras, l'obligent à mettre des bornes à sa générosité vis-à-vis des évêques. Hélas! que n'avons-nous plus de moyens! Soyez cependant sûr, Monseigneur, que le Saint-Père ne vous oubliera pas pour l'avenir, car il vous aime et vous estime trop, et Sa Sainteté est prête à partager jusqu'à ses dernières ressources avec les défenseurs de la religion et du trône. Quant à moi, Monseigneur, animé par le même zèle que notre toujours respectable cardinal de Bernis pour vous servir, je vous supplie d'agréer l'hommage de la vénération et du respect avec lesquels j'ai l'honneur d'être, etc.

CDXXIV.

RÉPONSE DE ME CALEPPI

A MS L'ÉVÊQue de vaison, A MENDRISIO.

De Charitate S. Sedis erga Gallos, vol. 34.

Monseigneur,

Rome, 27 septembre 1794.

Je m'empresse de vous apprendre que le Saint-Père, toujours occupé du sort des évêques émigrés, a éprouvé la plus grande sensibilité pour ce qui vous regarde, et, m'ayant chargé de vous procurer un logement dans ses États, j'ai eu le bonheur de le trouver tel que vous aurez lieu d'en être content: ce sera à Fermo, où j'espère que vous serez avec agrément. Pour ce qui est de pouvoir emmener votre domestique et sa femme, quoiqu'on ait déjà refusé cette grâce à d'autres évêques, cependant, comme les vôtres, Monseigneur, sont sujets du Saint-Père, et que vous n'amènerez pas d'ecclé siastique, il leur sera permis de vous accompagner, et la maison où vous serez logé aura également soin d'eux. Quant aux frais de voyage, quoique le Saint-Père ne les ait passés jusqu'à présent à personne, cependant, lui ayant exposé votre situation actuelle, il m'a ordonné de vous faire passer une lettre de change de 100 écus que vous recevrez par le courrier prochain. Aussitôt que vous aurez fixé votre départ, je vous supplie, Monseigneur, d'en donner avis à Mer l'archevêque de Fermo, sans besoin d'attendre sa réponse. En attendant, on écrira de suite aux gouverneurs des frontières, afin que vous n'y rencontriez aucun obstacle. Ménagez votre précieuse santé, et ne doutez jamais de la vénération, etc.

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Le Saint-Père, dont Votre Eminence recevra directement la réponse à la lettre qu'elle vient de lui écrire, m'ayant ordonné de lui faire passer tout de suite une lettre de change de 400 écus romains, j'ai l'honneur de la lui envoyer ci-jointe. Hélas! que n'avons-nous plus de moyens ! me disait ce bon Père en me donnant ses ordres pour Votre Éminence.

Quant à moi, Monseigneur, je me félicite que Sa Sainteté m'ait fourni l'occasion d'offrir à Votre Éminence l'hommage de la haute vénération et du

profond respect avec lesquels j'ai l'honneur d'être, inchinandomi al bacio della sacra porpora, etc.

CDXXVI.

RÉPONSE DE ME CALEPPI AU MÊME.

De Charitate Sedis apost. erga Gallos, vol. 30.

Monseigneur,

Rome, 24 janvier 1795.

J'avais toujours présente la lettre que Votre Eminence m'avait fait l'honneur de m'écrire de Dorsten, le 15 novembre dernier, et je m'étais bien proposé de mettre sa situation sous les yeux du Saint-Père à la première audience, lorsque Madame Adelaïde voulut bien m'en parler. Je me suis donc empressé de m'acquitter aussitôt de cette honorable commission auprès de Sa Sainteté, qui, pénétrée d'estime et de bienveillance pour Votre Éminence, a tout de suite ordonné de lui faire passer une autre lettre de change de 400 écus romains, que Madame Adélaïde a bien voulu se charger de lui faire parvenir. D'après cela, Monseigneur, il ne me reste que de l'accompagner des expressions les plus sincères de la tendresse du Saint-Père pour Votre Éminence, et de son regret de ce que les circonstances le forcent malheureusement de mettre des bornes à sa générosité.

Quant à moi, infiniment flatté de pouvoir être l'interprète des sentiments de Sa Sainteté envers Votre Eminence, j'ai l'honneur d'être, etc., inchinandomi al bacio della sacra porpora, etc.

CDXXVII.

Mgr CALEPPI

A L'ABBÉ TOUSSAINT GOUJON, CURE DE BRIGNOLE, A VITERBE.

De Charitate S. Sedis erga Gallos, vol. 25.

Rome, 17 octobre 1792.

La prédilection que Mer l'évêque de Sénez marque pour vous, Monsieur, et l'honorable témoignage qu'il me rend de votre probité, m'engageront toujours à répondre à sa confiance et à vos souhaits. Le moment de votre arrivée n'est pourtant pas celui où je puisse vous réaliser ces sentiments. Il ne s'agit à présent que d'exécuter indistinctement le plan général qu'on a dressé pour prêter un asile à ceux des ecclésiastiques français qui, comme vous, n'ont pas démenti leur caractère. Le moindre changement pourrait choquer le bon ordre des mesures que le Saint-Père a prises là-dessus. Je vous réponds cependant que, quel que soit l'endroit où Mer le cardinalévêque de Viterbe aura fixé votre demeure, vous y serez assez bien, et que

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