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Sainte-Eulalie de Mireval et Sainte-Léocadie de Vic; Saint-Michel de Montels (près la gare d'Arènes, dans la commune de Montpellier); Saint-Jean de Cocon (le mas Desplan actuel, commune de Lattes); Saint-Marcel des Frères (Saint-Marcel le Vieux, commune de Mauguio); Saint-André de Maurin (commune de Lattes); Saint-Pierre de Montaubérou (commune de Montpellier); Saint-Hilaire de Centrayrargues (Monrené, près le Lez, commune de Montpellier); Saint-Étienne de Béjargues; Saint-Jean de Védas; Saint-Félix de Lavérune; Saint-Étienne de Pignan ; Saint-Jean de Buèges; Saint-André de Buèges; Saint-Denis de Montpelliéret ; Saint-Martin de Prunet (gare des marchandises de Montpellier).

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Au concile de Clermont, Urbain II confirme la bulle de son prédécesseur, Alexandre II, et ordonne à l'abbé d'Aniane de considérer comme son évéque celui de Maguelone.

Cum apud Claromontem, Arvernorum civitatem, dominus papa Urbanus secundus in consilio resideret, consedentibus in eodem consilio diversarum provinciarum primatibus, archiepiscopis, episcopis, abbatibusque (') quamplurimis, veniens ante se (2) venerabilem Papam, Gothafredus, Magalonensis episcopus, clamorem fecit super abbate Petro et monachis Anianensis monasterii, quod monachorum et abbatis ordinationes (3) et consecrationes (*) ecclesiarum aliunde quam ab Ecclesia Magalonensi quererent aut acciperent; et quod contra fas, presumptione (5) illicita, sub obtentu privilegii, penitentiam (") dandi, excommunicandique ac absolvendi seu reconciliandi vel alienos parrochianos (7) undecunque (*) passim recipiendi ad sepulturam, inaudito more, licentiam (") vendicarent (1).

Quod narratum in consilio valde displicuit omnibus. Placuit autem domino Pape U[rbano] ('') et universo sancto collegio, ut tale privilegium cassaretur et abraderetur, et ut abbas Anianensis Petrus, in medio consilii

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ante Magalonensem episcopum veniens, in manu ejus obedientiam (') debitam promitteret Ecclesie Magalonensi de ordinationibus (2) et consecrationibus (3) et judiciis, salvis tamen (*) privilegiis Anianensis monasterii, in quantum, secundum canones pro salute et stabilitate ipsius monasterii constituta fuerant; quam diffinitionem (5) inter utramque Ecclesiam Alexander sanctus Papa antea fecerat sic scribens.

Alexander episcopus, etc. ut supra, N° 2, usque ad hec verba vindictam provocabit.

Ne autem inter utramque Ecclesiam, Magalonensem et Anianensem, dissentionis () aut discordie occasio ulla remaneret, dominus Papa Urbanus hanc diffinitionem scribi jussit, scriptamque sigillo Apostolice Sedis firmavit.

Datum apud Arverniam, ш kalendas decembris, per manus Johannis, Sancte] Romane] () Ecclesie diaconi (*), anno Dominice Incarnationis (") millesimo xc° v° (1o) indictione ", anno pontificatus domini Urbani Pape vIIIo.

Bibliographie.

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Cart. de Maguelone, reg. E, fol. 343 r°; GERMAIN, p. 78, et Pièces justificatives, p. 181; - BALUZE, Misc., p. 910; JAFFE et WATTENBACH, no 5588.

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ARNAUD DE VERDALE, éd. II, p. 119; MANSI, t. XX,

Date. JAFFÉ date ce document pontifical du 19 novembre 1095, par conséquent du 13 des kalendes de décembre. Le Cartulaire porte la date du 3 des kalendes de ce mois. Nous ne voyons aucune difficulté à accepter la date du Cartulaire. Le concile de Clermont fut tenu, en effet, du 18 au 28 novembre. C'est donc entre ces deux dates qu'eut lieu la soumission de l'abbé d'Aniane, probablement dans une des dernières sessions. Il est donc sûr que le récit que nous en a laissé le Cartulaire est postérieur de quelques jours à la soumission; que Godefroid dut en demander au Pape une confirmation officielle, laquelle fut donnée le 29 novembre 1095 par Urbain II qui, ce jour-là, se trouvait à Clermont. ARNAUD de Verdale (éd. GERMAIN, p. 78), d'après le Cartulaire, fixe cet acte à l'année 1096. C'est assurément une erreur, combattue même par le Cartulaire qui porte indiction III.

(1) Cart.: obedienciam; Germain: obedientiam.

(2) Cart.: ordinacionibus; Germain: ordinationibus.

(3) Cart.: consecracionibus; Germain: consecrationibus.

(4) Cart.: tm (= tamen); Germain: tantum. Cart.: diffinicionem; Germain: diffini

tionem.

6) Cart.: dissencionis; Germain: dissentionis.

7 Cart.: S. R.; Germain: Sancte Romane. Cart.: dyaconi; Germain: diaconi.

9) Cart.: incarnacionis; Germain: incarnationis.

10 Cart.: XCVI; Germain: XCV.

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A cette date, Urbain II est à Maguelone, y reste cinq jours, et accorde de nouveaux privilèges à cette église.

Voici le texte d'ARNAUD DE VERDALE:

Anno (') MXCVI in vigilia apostolorum Petri et Pauli, Urbanus Papa secundus, cum (2), ad visitandas et confirmandas Gallie Ecclesias, Alpes transiisset (), ad preces dicti Gothofredi (*) episcopi intravit Magalonam, ibique stetit per quinque dies, et tunc secunda die adventus sui, scilicet. dominica, congregato totius pene Magalonensis episcopatus clero, et populo sermone facto (5), assistentibus archiepiscopis Pisano et Tarraconensi (®), ac episcopis Albanensi, Signiensi, Nemausensi et Magalonensi (7), presentibus comite Substantionensi, Guillermo (*) Montispessulani domino, ac aliis (") terre nobilibus, totam insulam Magalone solemniter (1) consecravit, et omnibus in ea sepultis et sepeliendis absolutionem omnium delictorum concessit, et multa alia privilegia eidem Ecclesie donavit, et secundo loco per ('') Romanam Ecclesiam honorificandam decrevit, et, ut se fideles de quibuscumque locis ibidem sepeliri facerent, diligenter monuit. Et tunc constitutum est ab ipso Gothofredo (12) episcopo, ut, in commemorationem et venerationem (13) processionis hujusmodi, singulis annis, a clero et populo, hac die, in circuitu dicte insule processio solemnis ('') fiat, et duodecim pauperes reficiantur (1).

On remarquera que nous avons fait un changement dans le texte d'ARNAUD DE VERDALE (éd. GERMAIN, p. 76). GERMAIN, suivi par M. FABRÈGE (Hist. de Maguelone, t. I, p. 199), imprime: secundo loco post Romanam Ecclesiam honorificandam decrevit. Nous proposons cette lecture tirée du manuscrit de Montpellier: secundo loco per Romanam Ecclesiam honorificandam decrevit.

(1) Nous collationnons le texte d'Arnaud de Verdale, édité par Germain, sur le manuscrit de l'évêché de Montpellier, que nous désignons par la lettre M.

(2) Germain: cum; M.: qui.

(3) Germain: transisset; M.: transisset.
(Germain: Gothofredi; M.: Gothafredi.
(5) Germain: facto; M.: habito.

(6) Germain: Tarraconensi; M.: Traconensi.
(7) Germain: Magalonensi; M.: Maguelo-

nensi.

8) Germain: Guillermo; M.: Guilhermo.

9) Germain: comme le texte que nous donnons; M.: domino, de terre nobilibus. (10) Germain: solemniter; M.: solempniter. 11) Germain: post; M.: per.

(12) Germain: Gothofredo; M.: Gothafredo. 13) Germain: comme le texte; M.: in commemoratione ac veneratione.

14, Germain: solemnis; M.: solennis.

15 Germain: reficiantur; M.: refficiantur.

Il nous paraît impossible d'admettre que Urbain II ait décrété à ce moment-là que l'Église de Maguelone était la première Église de l'Occident après celle de Rome, comme l'a traduit avec raison M. FABRÈGE, s'appuyant sur le texte qu'il avait sous les yeux. Une telle hypothèse est en effet inadmissible. Rien ne recommandait notre Église pour lui donner un pareil rang, et c'est là une prétention que rien ne justifie, Maguelone, devenue fief papal, devant rester, d'après la bulle d'Urbain II (Cf. No 4), sous l'obédience de la métropole de Narbonne. Cette traduction est inadmissible, et, sur ce point, le texte d'ARNAUD DE Verdale est à corriger.

Aussi proposons-nous de substituer la préposition per à la préposition post. Le sens n'est plus le même, mais il concorde, nous semble-t-il, avec les bulles déjà données d'Urbain II, avec les actes qui ont précédé, et tous ceux qui suivront. Le sens nous parait être celui-ci : désormais l'Église de Maguelone doit être honorée par l'Église Romaine et occuper la seconde place dans ses sollicitudes. N'est-ce pas la place qui reviendra à notre diocèse pendant le xire et le XIII° siècle surtout? L'évêque n'est-il pas un membre spécial de l'Église Romaine, comme l'a dit Urbain II? Quel est le diocèse de France qui peut revendiquer, comme le nôtre, tant d'attentions des Souverains Pontifes? Enfin, où iront les Papes quand ils fuiront Rome, sinon à Maguelone, dans leur terre, où ils seront reçus avec tant de cordialité que Alexandre III et Victor IV se disputeront l'amitié de Guillem VII, seigneur de Montpellier? C'est à Maguelone que Alexandre III vient se faire reconnaître pour Pape avant d'aller en France, imitant d'ailleurs en cela ses prédécesseurs. La gloire de Maguelone, ce n'est pas d'avoir été proclamée la première Église après celle de Rome, ce qui est insoutenable c'est d'avoir occupé la première place dans le coeur des Papes après l'Église de Rome. Et ceci est exact, notre publication le démontrera. Au surplus, les Papes ne pouvaient que se préoccuper de ce comté, qui, à la fin du xre siècle, faisait partie du domaine de saint Pierre; sur lequel ils ont réclamé leurs droits jusqu'à la fin du xv°; sur lequel le pape Jean XXII ne pouvait admettre que les rois de France levassent un impôt.

Voilà bien établis, par Urbain II, les privilèges de notre Eglise. Ce Pape français, qui devait bien connaître son époque, accepte le comté de Melgueil, donné avec l'évêché à saint Pierre ; il nomme l'évêque son représentant pour le comté; place l'évèché sous la liberté romaine, proclame l'évèque membre spécial de l'Église Romaine, et notre Église la première dans le coeur des Papes après celle

de Rome.

Ses successeurs furent fidèles à ces engagements.

9. 24 avril 1097-1099

Sous cette date, Jaffé donne une bulle d'Urbain II concernant notre diocèse, dont il cite ce passage:

Mortuorum, qui in monasteriis sepeliri desiderant, aut omnium juxta predecessoris nostri decretum partem eleemosinarum mediam, aut juxta

BULLAIRE DE L'ÉGLISE DE MAGUELONE. - T. I

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dispensationem nostram in Lateranensi concilio promulgatam partem tertiam parochialibus ecclesiis statuimus derelinquendam.

Bibliographie. JAFFÉ et WATTENBACH, no 5775. Ils donnent comme référence la lettre de Calixte II, dans Mémoires de la Soc. archéol. de Montpellier, t. V, p. 515, ou GERMAIN, Maguelone sous ses évêques, p. 163. Le lecteur trouvera plus bas la lettre de Calixte II (voir N° 16).

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Lettre de Pascal II à Godefroid, évêque de Maguelone, lui ordonnant de sacrer Didace, évêque élu de Compostelle, qui ne peut se rendre à Rome à cause de la situation critique où se trouve l'Église d'Espagne sous la

domination des Sarrasins.

Bibliographie. BACH, n° 5838.

Voir la bibliographie des documents 11 et 12, et aussi JAFFÉ et WATTEN

Cette lettre est perdue. Parvint-elle jamais à destination? Nous en doutons, ainsi que le démontre la lettre que le Pape adressa quelques mois plus tard au même évêque.

Cette lettre devait être conçue à peu près dans les mêmes termes que la suivante, et c'est pour cela que nous reproduisons celle-ci.

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Pascal II informe quelques évêques espagnols, qu'il a confié à Godefroid, évêque de Maguelone, le soin de sacrer l'évêque élu de Compostelle.

Paschalis] episcopus, servus servorum Dei, P. Lucensi, Al. et G. episcopis, et universis clericis S. Jacobi, salutem et apostolicam benedictionem. Destructioni Ecclesiæ Compostellanæ jam diutius condoluimus. Nunc autem cum Christianorum captivitas per litteras vestras nobis nuntiata est, major nos dolor affecit. Idcirco petitioni vestræ citra difficultatem præbemus assensum, ut ejusdem Ecclesiæ electo, ne ad nos nunc temporis veniat, parcamus.

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