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hujus Ecclesie laborent. Peccatorum namque suorum veniam et indulgentiam a justo Judice apostolica auctoritate (') spondemus cuicumque de propria hereditate, vel de propriis bonis offerendo, aut de beneficiis ipsius reddendo, Ecclesiam supradictam relevare nisus fuerit. Nam unam et similem mercedem accipiet qui (2) propria offeret, et qui beneficia Ecclesie reddet in commune, et benedictione pariter (3) et absolutione apostolica fruetur (*).

Quod si aliquis episcopus, vel cujuscumque dignitatis homo, quod ibidem oblatum (") fuerit, pravo ingenio alienare, usurpare, vel vendere voluerit, maledictione anathematum (6) procellatur (), habeaturque extraneus a Christianorum consortio et regno Dei. Hoc vero decretum firmari volumus ab omnibus episcopis, quos Arnaldus invitaverit, sicut nos fecisse inferius cognoscent.

Bene valete.

Bibliographie. ARNAUD DE VERDALE, éd. GERMAIN, pp. 62 et 64; GARIEL, Series, t. I, p. 104; LABBE, t. I, p. 797; MANSI, t. XIX, p. 570; DEVIC-VAISSETE, Hist. gén. de Languedoc, t. III, MIGNE, Patr. lat., t. CXLI, col. 1156; RENOUVIER, Maguelone, p. 284;

p. 14;

- GERMAIN, Maguelone sous ses évêques, p. 8, note; -F. FABRÈGE, Hist. de Maguelone, t, I, p. 106; JAFFE et WATTENBACH, n° 4101.

Date. - Tous les manuscrits d'ARNAUD DE VERDALE attribuent cette bulle à Jean XX: c'est une erreur; elle est sûrement de Jean XIX. RENOUVIER fixe sa date à l'année 1038; JAFFÉ entre les années 1024 et 1033. Pour les raisons que nous allons donner dans la note historique suivante, nous fixons sa date entre les années 1030 et 1032: Jean XIX est mort en janvier 1033. D'un autre côté, nous savons que Pierre de Melgueil, prédécesseur immédiat d'Arnaud, était en vie en 1025. La bulle est donc postérieure de quelques années à cette dernière date.

On sait que Maguelone fut détruite par Charles Martel pour enlever aux Sarrasins un port de refuge. A notre avis, ainsi qu'il semble résulter des documents, ce fut une destruction systématique, et par conséquent les chanoines et l'évêque, quoique en dise ARNAUD DE VERDALE, eurent le temps d'emporter tout ce qu'ils avaient de précieux, et même les archives de l'Église. Il est sûr aussi que la cathédrale ne fut pas détruite, mais abandonnée par l'évêque et le chapitre. Ceci résulte de la Vieille Chronique de Maguelone, rééditée dernièrement par

(1) Germain et ms.: auctoritate; M.: authoritate.

2 Germain et ms.: qui; M.: quam.

3 Germain et ms.: pariter; M.: autem. Germain et ms.: fruetur; M.: fruatur.

5 Germain et ms., et M.: oblatum; C.: ablatum.

(6) Germain et ms., et M.: maledictione anathematum; P.: maledictionis anathemate. (Germain et ms.: percellatur; M.: pro

cellatur.

M. BERTHELÉ dans Plaquettes Montpellieraines et Languedociennes (t. IV). L'église eut toujours quelques chapelains pour la desservir. Nous croyons mème que les chanoines y avaient laissé les reliques, et c'est l'église de Maguelone, et non celle de Substantion, que nous croyons mentionnée dans le passage d'ARNAUD DE VERDALE (édit. GERMAIN, p. 60) auquel nous faisons allusion.

Nous n'entrons pas dans plus de détails en ce moment sur la situation du diocèse; nous y reviendrons dans une autre note (voir No 6).

A quelle époque Arnaud fut-il élu évêque, et par conséquent à quelle époque a-t-il commencé de relever la cathédrale? Tout d'abord nous rejetons sur ce point ARNAUD DE VERDALE, qui le fait nommer évêque en 1048 et mourir en 1078. L'épitaphe de celui que nous aimons à appeler le grand Arnaud, lui assigne trente ans d'épiscopat. Se basant sur ce fait, la Gallia, suivie par tous les historiens, fixe son épiscopat entre les années 1030 et 1060. Rien ne prouve que ces deux dates soient exactes. Faut-il prendre les trente ans d'épiscopat d'une manière absolue? Le dernier acte que nous connnaissons de cet évèque est de décembre 1058. A cette époque il partit pour la Terre Sainte, et mourut à son retour devant Maguelone. Si nous donnons à son épitaphe le sens réel ou trente ans d'épiscopat effectif, nous trouvons qu'il fut nommé en 1028. Supposons qu'il soit mort en 1059 à son retour de Palestine, et que le pèlerinage doive compter dans cet épiscopat, Arnaud aurait été nommé évêque en 1029.

Ces deux années 1028 ou 1029 au plus tard, suivant l'interprétation que l'on voudra donner à l'épitaphe d'Arnaud, doivent marquer le commencement de son épiscopat. Ce n'est pas en un mois, ni même en une année, qu'un homme peut se décider à entreprendre une œuvre aussi gigantesque que celle du grand Arnaud, qui dut se faire à la fois ingénieur et architecte. La tradition a si bien compris les hésitations et même les anxiétés de cet évêque en face du relèvement de Mague · lone, qu'elle a voulu faire intervenir une révélation divine (Cf. F. FABRÈGE, Hist. de Maguelone, t. I, p. 105).

En fixant son épiscopat à la fin de 1028, ou au commencement de 1029 au plus tard, nous restons dans les limites de la probabilité. Il est impossible d'admettre que l'évêque soit allé à Rome sans avoir en main les plans du projet de reconstruction, afin de pouvoir en obtenir l'autorisation du Saint-Père, et aussi ses encouragements. On ne peut non plus, sans contredire tous les auteurs qui nous ont parlé de ce fait, le faire se déterminer subitement: un tel oeuvre demandait du temps et de la réflexion.

Or la bulle de reconstruction ne peut être fixée plus tard qu'en décembre 1032. Arnaud aurait donc quitté son diocèse pour ce pèlerinage à Rome en septembre 1032 au plus tard. S'il a été élu en 1030, il a eu à peine quinze mois pour son élection, son sacre, l'administration du diocèse, la détermination à prendre, et surtout la levée des plans. De nos jours même nous ne croyons pas qu'un habile ingénieur pourrait suffire à cette tàche.

Aussi, il nous semble que, pour rester dans les limites de la possibilité, nous devons fixer l'élection d'Arnaud fin 1028 ou, au plus tard, commencement de 1029. Dans le courant de cette année, il conçoit le projet de relever la cathédrale. Après de longues hésitations, après avoir consulté le Ciel, il se détermine à agir; il voit que l'œuvre est possible, dresse les plans; puis, quand il est bien convaincu de la possibilité de son entreprise, comme il manque des fonds nécessaires, il va à Rome demander au Pape les encouragements. Pour faire tout cela, ce n'est pas trop de deux à trois ans.

Évidemment nous sommes obligé de recourir aux conjectures, mais dans le cas présent nous croyons rester dans les bornes de la réalité ; et s'il nous fallait préciser une date pour fixer l'époque où fut donnée la bulle de relèvement, nous dirions: c'est en l'année 1032. En cette année, il y avait au moins trois ans qu'Arnaud était évêque de Maguelone.

2-II. 1061-1073

Alexandre II reproche à l'abbé d'Aniane de porter atteinte aux droits de l'évêque de Maguelone, en recevant ceux qu'il a excommuniés, et en refusant de faire ordonner par lui les moines de son monastère.

Alexander episcopus, servus servorum Dei, abbati et universe congregationi (') Anianiensis monasterii, salutem et apostolicam benedictionem. Pervenit ad nos querela Magalonensis episcopi super intolerabili (2) presumptione (3) et inobedientia (') vestra, quod, quamvis Romanam Ecclesiam episcopum eun censere et tolerare (5) cognoveritis, nullius tamen e piscopalis reverentie (6) honorem sibi attribuitis. Imo (') et contemptu ejus illicita vobis usurpantes, in corpus totius (8) Ecclesie graviter ac (9) nephande delinquitis.

Nam quod excommunicatos illius, nulla auctoritate fulti ('), suscipitis, et quod, ejus manus impositione ('') contempta, ordinationes (12) vestras ad libitum vestrum aliunde petitis, in hoc et canonice traditionis instituta corrumpitis, et exemplo reprobo grave scandalum in Ecclesia generatis.

Unde vos auctoritate apostolica commonemus, ut, hec et alia hujusmodi penitus relinquentes, prefato episcopo vestro deinceps totius (13) subjectionis et reverentie (1) debitum exhibeatis, scientes quam, si hec querela ulterius ad nos delata fuerit, districtam in se temeritatis vestre pertinacis (15) vindictam provocabit (1).

(1) Cart.: congregacioni; Germain: congregationi.

(2) Cart.: intollerabili; Germain: intolerabili. (3) Cart.: presumpcione; Germain: presumptione.

(4) Cart. et Germain: inobediencia.
(5) Cart.: tollerare; Germain: tolerare.

(6) Cart. et Germain: reverencie.·

(7, Cart.: ymo; Germain: imo.

8 Cart.: tocius; Germain: totius.

(9) Cart.: ac; Germain: et.

(10 Cart.: fulti; Germain: fulciti.

(11) Cart.: imposicione; Germain: impositione.

(12) Cart.: ordinaciones; Germain: ordinationes.

(13) Cart.: tocius; Germain: totius.

14 Cart. et Germain: reverencie.

15 Cart.: pertinacia; Germain: pertinacis.

16 Cart.: provocabit; Germain, procurabit.

Bibliographie. - Cart. de Maguelone, reg. E, fol. 343; ARNAUD DE VERDALE, éd. GERMAIN,

MANSI, t. XXI, p. 910;
BALUZE, Misc.,

p. 78, et Pièces justificatives, p. 181; - GARIEL, Series, t. I, p. 127;
MIGNE, Patr. lat., t. CXLVI, col. 1385; JAFFE et WATTENBACH, n° 4713;
t. II, p. 119.

Cette bulle, dont la date est indéterminée, fut adressée à Emmenon, abbé d'Aniane, qui gouverna ce monastère pendant au moins vingt-trois ans (10661089). Il était très jaloux des droits de son abbaye; c'est lui qui commença à inquiéter les moines de Gellone, et voulut les soumettre à son autorité. Il crut, sans doute, que l'incendie qui venait de détruire le chartrier de Gellone, lui fournissait une occasion favorable pour étendre ses prétentions sur ce monastère, rival du sien.

L'évêque de Maguelone était Bertrand, que tous les historiens nous représentent comme un évêque indigne. Il est remarquable que Alexandre II ne dise rien de tel au sujet de cet évèque, et qu'il lui fasse rendre justice sur un point aussi grave que les ordinations. Certainement que l'abbé d'Aniane n'alléguait pas contre l'évèque de Maguelone le crime de simonie pour faire ordonner ailleurs ses sujets.

Emmenon se soumit-il? Nous l'ignorons. Ce qui est sûr, c'est que le successeur de Bertrand porta contre l'abbé d'Aniane les mêmes plaintes au concile de Clermont, et que Urbain II obligea l'abbé, en plein concile, à reconnaître l'autorité de l'évêque de Maguelone, soit pour les ordinations des moines, soit pour la consécration des églises dépendant du monastère.

Cette révérence, que l'abbé d'Aniane devait à l'évêque de Maguelone, fut encore reconnue par l'abbé en 1109. (Cart. de Maguelone, reg. D, fol. 291).

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Grégoire VII ordonne à Bertrand, évêque de Maguelone, de comparaître en cour romaine pour y répondre des crimes dont on l'accuse.

Bibliographie. Gallia christiana, 1739, t. VI, col. 740; Montpellier, t. I, p. 53.

FISQUET, France pontificale:

C'est en vain que nous avons cherché ce document qui serait du plus haut intérêt pour trancher enfin la question encore irrésolue de la simonie de Bertrand. Cette lettre ne peut être que de Grégoire VII. Encore une fois nous n'avons rien trouvé.

Tous les historiens ont répété l'accusation d'ARNAUD DE VERDALE (éd. GERMAIN, p. 72) contre cet évêque, qui aurait été déposé dans un concile pour crime de simonie. Les Bénédictins (Hist. gén. de Languedoc, t. III, p. 421) admettent le crime, et disent que probablement il fut déposé au concile de Toulouse en 1079; mais ce n'est là qu'une hypothèse. Nous reviendrons sur ce cas dans la bulle suivante. Nous devons cependant faire observer que si les historiens sérieux, comme

DEVIC et VAISSETE, acceptent le récit d'ARNAUD de Verdale, ils doivent recourir à des probabilités pour lui donner raison, et que, dans aucun document contemporain, ne figure le nom de l'évêque de Maguelone parmi les évêques simoniaques ou les évêques déposés pour simonie.

Faudrait-il voir une allusion à ce crime reproché à Bertrand, dans la bulle précédente: Quamvis Romanam Ecclesiam episcopum eum censere et TOLERARE cognoveritis? Nous ne le croyons pas. Le sens de la phrase est bien celui-ci : vous n'ignorez pas que l'Église Romaine le considère comme évêque, c'est-à-dire qu'il est en communion avec elle.

A notre avis, le crime de simonie nous paraît bien douteux, et nous ne serions pas éloigné de croire que la lettre de Grégoire VII à Bertrand serait apocryphe, attendu que ARNAUD DE VERDALE n'y fait aucune allusion.

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Urbain II accepte, au nom de l'Église Romaine, la donation du comté de Melgueil et de l'évêché de Maguelone faite par le comte Pierre en 1085 ; il nomme l'évêque son représentant pour le comté, et place l'évêché sous la liberté romaine.

Urbanus (') episcopus, servus servorum Dei, Godefrido, dilectissimo fratri, Magalonensi episcopo, ejusque successoribus in perpetuum (2).

Universum sancte Ecclesie corpus, miserante Deo (3), per Unigeniti sui et Redemptoris nostri sanguinem proprium (*) constat (5), et perpetua libertate donatum; sed pravorum hominum astutiis (6) et pastorum negligentia (7), quedam per orbem Ecclesie ditioni (*) sunt secularium potestatum addicte. Superne autem miserationis () respectu, idcirco ad universale Sedis Apostolice regimen (1) promoti sumus, quatinus debeamus omnimodis que ad earum spectant salutem et gloriam providere ut, ab omni servitutis vinculo. libere, sua semper libertate congaudeant. Ad hoc namque omnipotens

(1) Cette bulle se trouve dans le Cartulaire de Maguelone, le Bullaire de Maguelone et le Livre des Privilèges. Nous avons établi le texte d'après ces trois leçons. Voici les variantes: (2) Cart. et Priv.: imperpetuum; Bull.: inperpetuum.

(3) Bull.: miserante, per; Cart. et Priv.: miserante Deo, per.

(4) Cart. et Priv.: propria; Bull.: proprio. (5) Cart. et Bull.: constat; Priv.: crescat.

(6) Priv. et Cart.: astut' = astutus ; Bull. : astutus en toutes lettres.

(7) Cart. et Priv.: negligentia; Bull.: negligencia.

(8) Priv.: ditioni; Cart.: dicioni; Bull.: dictioni.

(9) Priv.: miserationis; Cart. et Bull.: miseracionis.

(10) Cart.: regimem; Bull.: regimen; Priv.: regime. Signe abréviatif de la nasale sur l'e.

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